En ces temps où l’aérologie peut rapidement devenir (trop?) fumante, une petite question concernant le retour vers la planète aux oreilles: lesdites oreilles vous les lâchez quand? en vent arrière? en base? au début de la finale?
Excusez mon ignorance si la question vous semble saugrenue mais je n’ai pas vraiment trouvé de réponse à ce jour.
Ce qu’il ne faut pas faire, c’est tenter de rouvrir quand on rentre dans du gradient en finale.
D’autre part, afin d’éviter de vilains sketches à proximité du sol, il vaut mieux à mon avis être en situation de pilotage actif dès lors qu’on est à moins d’une cinquantaine de m du sol (au minimum). Donc les oreilles doivent avoir été réouvertes avant si possible.
Il peut y avoir des cas particuliers, mais la règle par défaut c’est de ne pas faire de réouverture sans une bonne hauteur sol (plusieurs dizaines de m), ou alors très très près du sol.
Il m’arrive aussi de poser avec les oreilles accélérées jusqu’au sol ou quasiment, je relâche le barreau dans les derniers mètres (repose au sommet dans le dynamique par ex) ça permet d’être précis et de se poser dans un trou de souris, évidemment ça dépend du taux de chute généré …
Après, personnellement le roulé boulé fait parti de ma panoplie … :lol:
le problème c’est que j’ai fait tout le contraire … mais avec le recul (et peut être aussi l’évolution des ailes) avec marcus … à illustrer avec 2 exemples que j’ai beaucoup cité sur ce forum
1/ l’approche aux oreilles : il m’arrivait avant (avec la Fidji dans les années ~95-97) de faire mon arrondi aux oreilles et de les rouvrir au freinage final. La technique était classique. Le seul danger que j’avais éprouvé était lors d’une panique avoir pris les A centraux au lieu des oreilles en final qui s’allongeait. j’ai juste posé encore plus court et un peu mal au cul.
Depuis j’ai volé avec des ailes qui bougeaient plus et avec lesquels je n’ai plus osé réalisé cette pratique … jusqu’au jour où j’ai vu un gars se fracasser dans une aérologie vraiment pourrie (suite à l’impact au sol, je l’ai vu rebondir à 2-3m de haut, c’est pas beau à voir :evil: ) il s’était pris une grosse fermeture à 5-10 m/sol qu’il n’ jamais eu le temps de gérer.
2/ de la hauteur suffisante pour être à l’abris du sol … la seule fois où j’ai réellement du faire secours, j’ai mis 700-800 m à ouvrir le pépin. si je n’avais eu que 50m/sol, je ne serais plus là.
ce ne sont que des exemples vécus. maintenant chacun fait ce qu’il veut … il m’arrive de continuer à jouer près du sol, en revanche je n’utilise plus du tout les oreilles en basse couche.
Si les oreilles ont été faite aux B, je ne vois aucune contre indication à les réouvrir dans le gradient au sol puisque la réouverture ne demande aucune action de freinage et est instantanée.
Avec ma hook, en longue finale, je faisait très souvent les oreilles pour ajuster mon altitude. L’ouverture se faisait toute seule et je les ouvrais relativement tardivement parfois (10-20 m). Aucun problème, aucune appréhension. Avec la voile suivante, l’Elan, je n’utilise plus cette technique car pour ouvrir les oreilles il faut pomper. Des copains le font encore avec cette même voile.
Pour les oreilles aux B2, effectivement ça s’ouvre tout seul, mais aller prendre les B2 demande un certain effort (il faut se redresser dans la sellette pour les avoir suffisamment haut et c’est musclé comme traction et dans le maintien). Cela ne s’improvise pas dans l’urgence comme des oreilles.
Je comprends que les oreilles aux B sont une manoeuvre séduisante.
Je me souviens même que le manuel d’un constructeur du levant, un temps parmi les leader du marché, mentionnait il y a une vingtaine d’années la possibilité de poser en parachutant aux “B”.
Je crains tout de même un amalgame avec les oreilles “classiques” qui :
1- ralentissent ce qu’il reste de l’aile qui est déjà surchargé.
2- peuvent produire aussi transitoirement une élévation de l’incidence.
1 ET 2 => risque de décrochage accru dans le gradient :evil:
D’autant que ces manoeuvres signifient absence de pilotage.
Nota : la Bionic 2 a été la seule aile de parapente à géométrie variable en vol permettant de la piloter normalement aux commandes jusqu’au sol.
Je ne suis pas cagiste, mais il me semble que les voiles “cagées” pouvaient également être pilotées facilement jusqu’au sol avec les oreilles bloquées.
Elles disposaient en effet d’une suspente spéciale permettant de faire les oreilles et de les verrouiller.
S’il y a encore un cagiste sur ce forum, il pourrait confirmer !
Mais en existe-t-il encore ?
J’ai également vu des biplaceurs professionnels (à Montmin), il y a pas mal d’années, volant en conditions soutenues (voire très soutenues :grat: ) avec des biplaces équipés de “bloqueurs d’oreilles” leur permettant de se poser au décollage (avec assistance au sol) avec les oreilles verrouillées (avant d’emmener le passager suivant)…
Je raisonne aussi en me disant qu’il faut avoir rouvert les oreilles avant que l’aile ne rentre dans la couche d’air où il risque d’y avoir le gros du gradient. Typiquement, sur un atterro entouré d’arbres de 10 m de haut, je considère que la présence de ces arbres autour de l’atterro va faire que le gradient sera sans doute plus marqué dès qu’on arrive à cette hauteur ; je vais donc relâcher les oreilles au plus tard lorsque moi, le pilote, j’y arrive à cette hauteur (sachant que ma voile est elle encore 7m plus haut).
Ensuite ça dépend aussi de la spontanéité avec laquelle la voile rouvre les oreilles.
C’est mon analyse pour l’instant, mais attention, je suis encore un presque débutant !
En cas de brise forte, je pose accéléré, avec seulement une oreille fermée. Je pilote le côté ouvert avec l’arrière et côté fermé, en jouant sur la taille de l’oreille. Je ne suis pas sur que ma méthode soit très orthodoxe mais ça marche (pour moi).
Ça dépend de ton plan de descente. Dès que tu as une vitesse horizontale suffisante, tu relâches. Ou au pire lorsque tu vas toucher le sol et que tu as besoin de freiner, voir de tout affaler.