Distance à un Cumulonimbus

Bonjour à tous,

Il faut toujours être à bonne distance d’un Cumulonimbus (CB). Mais à quelle distance ?
Je peux imaginer qu’il y a plein de paramètres qui entre en ligne de compte, mais existe-t-il un moyen de savoir si on peut voler sur un site avec un CB dans la région ?
Est-ce 10, 20, 50 km ?

Merci pour tout info.

Tu tends ton bras devant toi avec le pouce pointé vers le haut et tu vises le cunimb.
Tant que ton pouce n’est pas plus grand que le cunimb tu n’es pas assez loin.

Si une voiture s’arrête profite-en pour aller vraiment très loin !

J’ai pas trouvé la réponse complète, mais en voici une partie :
http://player.qobuz.com/#!/track/4316772

Si tu penses au danger d’aspiration je dirais qu’une dizaine de kilomètres suffit comme marge de sécurité (pour un CB isolé et en plaine).

Par contre les rafales de descente d’air froid peuvent aller bien plus loin (cet aprèm elles ont bloquées la balise des Saix avec un vent moyen à plus de 60 km/h, rafale maximum au dessus de la capacité de mesure !!! :koi: http://www.balisemeteo.com/balise_histo.php?idBalise=26 ). J’ai déjà senti des rafales froides à plus de 20 kilomètres du nuage. La marge de sécurité serait donc largement plus de 20 kilomètres. Je pense qu’en doublant la marge on devrait être tranquille ce qui donne comme réponse à 40 kilomètres d’un cumulonimbus isolé je commence à être dans la zone de danger potentiel.

De plus si on vole comme moi en montagne il faut tenir compte des accélérations possibles en raison du relief. Si le CB est encore un peu loin mais que tu ne peux plus descendre c’est vraiment inconfortable !

Personnellement, j’ai beaucoup plus peur des rafales que de l’aspiration, elles sont plus éloignées et je les trouve plus piégeuses.

Attention, je parle de danger potentiel. Vous trouverez toujours un miraculé inconscient qui vous racontera son vol en bordure du Cumulonimbus qui se termine bien.

Pour SeCanto, je retiens ton repère qui me semble assez parlant. Mais si tu as des grands pouces et des petits bras, tu es mal ! :mdr:

J’aime bien le repère du pouce (angle apparent), parce que sinon, j’avoue avoir un peu de mal à juger si je suis à 20km, 30km ou 40km du GNQS…

Il vaut mieux voler quand y a des PBQTFMSTS… :grat:

[quote]du GNQS…PBQTFMSTS…
[/quote]
:grat:
:mrgreen: le 1er j’ai compris mais le 2eme

Petit Blanc Qui te Fait Monter Sans Te Secouer… :sors:

Merci pour les informations déjà fournies.

@P. Samoens: Merci pour l’analyse surtout concernant le vent descendant qu’on oublie et qu’on ne peut que subir :?

@SeCanto: En faisant un calucl (que j’espère correcte) et en prennant un longeur de bras de 60 cm et un pouce de 7 cm, ca fait pour un CB de 8’000 m de haut, une distance de 68 km, soit la longeur du lac Léman. Ca me semble un peu beaucoup, car avec un CB sur Genève ca le rendrait influent jusqu’à Chambéry ou Villeneuve (en Suisse) ce qui est probablement trop. Et pourtant je n’ai pas le bras long.

ça fait combien là?
CB vers Tournette vu depuis Grand Bornand hier. Choli! :speedy:

dans le doute je reste au sol, je vol suffisamment pour choisir les conditions ou je vol.
faire un vol a la sauve qui peut bof.
j’ai du mal a voler quand je vois des cb dans le ciel, même si y a de la marge.

On est jamais trop prudent avec ce genre de prise de risque. Le danger au large d’un cumulonimbus est diffus et aléatoire mais quand tu prends les rafales il est trop tard pour regretter de ne pas avoir pris plus de marge.

Evolution d’un cunimb sur le Jura pendant un vol à Thonon : https://picasaweb.google.com/100660749055488693824/21Mai2011Thonon#5864850906813248754
Celui-ci n’a jamais posé problème pour le vol, (cependant la présence du lac n’est pas anodine).

Evolution d’un cunimb au Poupet : https://picasaweb.google.com/100660749055488693824/30Mai2012Poupet#5748462137533709602
C’est en plaine, donc plus facile pour dégager, mais dans ce cas particulier, le cunimb a coupé la convection et il n’y avait plus rien pour voler, pas de rafales, effet inverse de celui auquel on aurait pu s’attendre.

Je me souviens aussi d’une scéance de gonflage au Mont-Myon où il y en avait un relativement près mais sur la plaine, je me suis amusé à faire un dernier gonflage, et là, ça a commencé à bipper et à monter sans rien faire. Oreilles, posé, voile en bouchon, 5mn après, les rafales arrivaient.
Et récemment, je n’ai pas décollé à Chamonix en voyant un cunimb derrière l’aiguille verte. Précaution inutile puisqu’il y est resté et que ça n’est jamais passé dans la vallée, mais aucun doute, je referais pareil dans la même situation : https://picasaweb.google.com/100660749055488693824/20Aout2012TentativeMontBlanc#5779477813198734978

Pour moi, il n’y a pas de règles, ça dépend de sa position par rapport à soi, au vent, au soleil, de son cycle, de la géographie environnante …

Anecdotes intéressantes et pertinentes ! :pouce:

Pour moi, la seule règle serait "si il y a un doute, il n’y a pas de doute. On vole pas ! " :wink:

Et surtout on attend pas qu’il y ait des rafales pour aller se poser… d’ailleurs il faut mieux se poser à mi-hauteur, le plus loin possible, là où c’est le moins encaissé, plutôt qu’au fond d’une vallée que l’air froid va dévaler !

Ca me rappelle un après midi dans le nord il y a 4 ans ça.

Il y avait un danger de surdéveloppement ce jour là et il est vrai qu’on voyait au loin un cunimb à 20 km derrière qui s’éloignait.

Au vent tout était bleu, et on ne s’est pas inquiété outre mesure, on a volé tout l’après midi, ce cunimb a fini en fin d’aprêm à s’effondrer sur lui même, il était au pifomètre à 40 km , et nous a balancé un vent de cul avec des rafales à 50 voir plus.
Donc maintenant quand je vois un cunimb sur la plaine, je replie et je regarde sagement ça sans chercher à voler.

je connais des cas de lignes d’orages qui remontent régulièrement le sud ouest, depuis le sud des landes jusqu’au piémont du massif central, sur grosso modo 2 a 300 km en 3 a 4 heures, soit entre 50 et 75 km/h, au début on ne voit guère qu’un moutonnement lointain dans un ciel bleu métallique et l’impression d’être dans un four, avant d’apercevoir une masse sombre imposante, bien qu’étant en plaine on n’a alors que le temps de trouver le premier abri qui se présente avant de recevoir une cascade sur la tête, avec des cisaillements capables de briser des arbres, un vent capable de coucher des rangs de vigne, et de la grêle capable de laisser sur des piquets des impactes gros comme l’ongle du pouce.
certes tous les cas et les situations sont différentes et tiennent souvent de la topologie locale, mais a mon avis jouer les jusqu’au-boutistes avec un nuage d’orage n’est jamais avisé.

rigolo de voir ce fil et de constater la réalité à St hil aujourd’hui : 3 cunimb (vercors, belledonne et bauges) qui entourent st hil et la plupart des pilotes reste en l’air.
Mieux : de retour à la maison en belledonne, il pleut, ça tonne fort et je vois une aile satellisée qui continue son petit bonhomme de chemin …
comme quoi, on n’a pas tous la même réserve avec les cunimb !

Il est vrai que les cunimbs ne sont pas tous aussi virulents que celui qui causa la perte du vol AF447.
En 2010, 1l m’est arrivé de voler en SIV avec un cunimb sur le Jura, un autre sur les Bauges et un en formation du côté du Parmelan. 1/2h plus tard, ils étaient dégonflés et tout le monde volait. Annecy c’est parfois assez étonnant.
Il faut cependant garder à l’esprit qu’un cunimb “tire” à plus de 20km et parfois jusqu’à 50km.

Une lecture : Le survivant croate

Quand je suis arrivée avec Corinne au sommet du Mont Blanc, le 25 septembre 2009, le ciel commençait à se charger et nous avons entendu deux coups de tonnerre sur l’Italie. Il ne fallait pas glander et nous avons immédiatement préparé nos voiles.
Corinne étant une alpiniste débutante, elle a décollé en 1er dans le dernier soupir de taupe valdotaine timide, et je suis restée seule là-haut, attendant une petite bouffée d’air.
“Bonjour Mme Inquiétude, vous allez bien ?”
Quand je pus enfin décoller, ce fut un soulagement que vous imaginez, mais le stress revint rapidement au-dessus du Grand Plateau : mon ombre portée reculait !
Le cunimb italien tirait et j’étais aspirée dans le courant.
Il n’y avait qu’une solution : descendre le plus bas possible pour essayer de passer sous ce courant, et cela me fit envoyer un magnifique 360 sur 4 tours, après quoi mon ombre reculait toujours, alors rebelote sur 4 tours et là, enfin, j’avançais.
Ce fut un vol magique.
Je ne vous raconte pas le vent de vallée puissant à Chamonix, poser là-dedans ne fut pas de la tarte, même avec une petite Ultralite 19.

C’est là un autre danger des cunimbs : ils aspirent de l’air avec un tel appétit que cela génère en basses couches et au sol des coups de vent épouvantables, malheur à celui qui se trouve en vol à ce moment-là.

Quand j’identifie un cunimb en formation, je ne vole pas et si je suis en l’air je vais me poser rapidos, même si les autres volent “normalement”. Cela me fait louper des vols, c’est certain, mais il y a des risques que je ne prends pas, tant pis si je les surévalue. J’applique cette politique aux congestus qui montent très haut et aux gros noirs qui aspirent.
Je n’ai pas honte d’être une brèle par excès de prudence.

Bons vols et soyez prudents*

je plussoie POB, et ajoute que cette année pour les pyrenées tous les créneaux volables se terminent en Cb. J’ai bien peur qu il y ait quelques mauvaises expériences de vécues vu le peu de jours volables et le nombre de morts de faims. Pour ma part, tant qu il restera autant de neige en altitude, je decollerai tôt et poserai tôt quitte à moins voler.