Dune du Pyla Ravagée??

Salut à tous,
J’étais à la dune le We dernier et on a halluciné de voir à quel point la parti centrale s’est faite aplatir.
Relief plus plat en général mais aussi peut-etre moins pentu.
Je parle de la première parti qui se trouve juste après le plateau du pyla camping vers le Nord, celle qu’on passe habituellement en transitant depuis le la but du panorama vers le Nord.
Les conditions étaient plutot nord quand ça a volé donc pas eu l’occasion de voler en NO, c’est à dire quand le vent provient de la pointe de Cap Ferret. Là normalement c’est le top.
On a vraiment tous trouvé qu’elle semblait beaucoup plus plate et donc un peu de doutes sur les possibilités de vol à cet endroit magique.
En mattant un peu la webcam ces derniers jours, j’ai pas eu l’impression que ça volait des masses dans ce coin là, et vu qu’on y retourne pour la grosse session dans 1 semaine…b on se pose de plus en plus la question.
Il y en a-t-il parmi vous qui y sont allé et qui ont eu l’occasion d’y voler avec le bon zef?

bah … oui !

Eh oui, la dune bouge !
Ce n’est pas nouveau, la dune du Pyla recule de plusieurs mètres par an. Mais cette année les tempêtes hivernales ont été particulièrement intenses et le recul a été plus marqué que d’autres années. Une dizaine de mètres en moyenne sur tout le littoral aquitain.
Sur le secteur du Waga Festival, la particularité est que le camping du Panorama, situé au sud de la grande dune, a depuis des années réalisé des travaux de fixation de la dune pour empêcher que son terrain ne disparaisse dans les passes du bassin d’Arcachon.
Mais comme côté Wagga et grande dune rien ne retient le sable, il y a un décrochement qui se fait de plus en plus sentir chaque année, et un aplatissement relatif de la pente dans ce secteur.

Je vole au Pyla depuis près de 25 ans, et j’ai vu des évolutions parfois impressionnantes de la morphologie du littoral.
Il y a 25 ans, nous volions au lieu dit des Gallouneys, où il y avait un tremplin delta perché en haut de la dune.
La dune y était quasi rectiligne (combe à peine prononcée), et la pente était suffisamment raide pour qu’on puisse y “tenir” avec les paillassons volants qu’étaient nos parapentes de l’époque. Je “tenais” régulièrement avec mon Asterion 9 caissons, une aile dépassant allègrement la finesse 3 (!) et avec un taux de chute mini supérieur à 2 m/s.
Les deltaplanes étaient les rois du secteur, et regardaient de haut les parapentes qui commençaient à peupler la combe des Gallouneys.

A force de piétinement, toute trace de végétation a quitté cette pente, laquelle s’est mise à reculer inexorablement sous l’effet du vent.
La dune a reculé à ce point précis de plus d’une centaine de mètres en 20 ans. La pente n’existe quasiment plus, et les parapentes ont déserté cet endroit.

Fait remarquable : les parapentes ayant délaissé ce lieu pour aller faire ailleurs leurs traces, waggas et autre bare-foot, la végétation a progressivement repris ses droits aux Gallouneys. Un petit groupe d’arbustes en bord de plage a commencé à s’étoffer il y a une quinzaine d’années, puis des pins ont poussé et il y a un début de forêt qui s’est formé en lisière de plage.
Il est possible qu’une nouvelle dune se reforme peu à peu à cet endroit. Quant à l’ancienne dune du Gallouneys, elle est partie à l’Est et elle risque à terme d’ensevelir un tronçon de la route départementale qui passe derrière, à quelques dizaines de mètres par endroit.

Hormis la grande dune, une bonne partie de l’activité se concentre entre les Gallouneys et le Petit Nice, et ce secteur risque de subir des évolutions tout aussi spectaculaires qu’au Gallouneys. La combe sud, au niveau des blockhaus, est en train de reculer à grande vitesse.

Il faut savoir que notre terrain de jeu est soumis à des tiraillements entre les tenants de la conservation du littoral - qui verraient d’un bon oeil le départ des parapentes - et les intérêts touristiques à court terme - qui au contraire nous aiment bien. Des projets de réglementation sont en cours, et il est fort peu probable que nous puissions éternellement continuer de voler et de faire des traces en bare-foot avec insouciance comme nous l’avons fait jusqu’à présent.

Pour l’aspect historique - voire pré-historique - lié au recul de la dune, voici 2 liens sur le sujet :
http://www.francebleu.fr/infos/fouilles-archeologiques/decouverte-probable-d-une-necropole-de-l-age-du-fer-sous-la-dune-du-pilat-1424845
http://education.francetv.fr/videos/aquitaine-la-dune-du-pyla-v111244

Sinon, pour répondre à la question de départ : oui, ça vole toujours … et il y a toujours autant de monde !
Durant le pont de l’Ascension, il y avait un monde monstrueux. Le passage dans le banc de méduses au droit des campings était assez stressant.
Fort heureusement, les conditions étaient excellentes. Muni d’une bonne voile on pouvait voler de la plage de la Lagune jusqu’à la Corniche sans reposer si on le souhaitait, et de généreux thermiques permettaient de s’extraire de la grappe et de monter à près de 300m. C’est toujours aussi magique quand ça le fait !

Je comprends qu’on puisse aimer, y a pas de doute, mais perso, c’est vraiment pas le truc qui m’attire du tout… :expressionless:

Norbert

Merci Marcus pour toutes ces infos.
On y vient tous les ans depuis 2007, plusieurs fois par ans tellement on aime. Effectivement on a le sentiment que d’une année sur l’autre les choses changent et on se sent surtout très chanceux de pouvoir profiter de ce phénomène qui ne durera pas éternellement.
Du coup on essais de respecter la végétation mais c’est évidement qu’avec l’invasion de parapentistes, la rare végétation qui arrive à se former n’a pas une vie facile.
Le we dernier dès qu’il y a eut des créneaux c’était direct le banc de méduse comme tu dis, mais comme il y avait pas mal de gaz du coup c’était moins stressant comparé aux jours où il faut gratter et qu’on se retrouve tous à la même altitude.
En tout cas on ne reste jamais très longtemps en face du panorama, ça ne sert qu’à prendre du gaz pour tracer jouer dans des coin moins surpeuplés.
Parcontre j’ai du mal à m’y retrouver dans les noms que tu sites, à part le petit Nice peut-etre ;-). Tu aurais un lien vers une carte détaillée par hasard? Je vois le petit Nice mais le Gallouneys c’est laquelle?

Les Gallouneys c’est la partie quasiment plate entre le panorama et le blockhauss du petit nice, c’est ça? :affraid: :affraid: Ca volait là??
Sinon il y a une petite combe qui recule bien aussi entre le déco panorama et le deco petit nice.

Tu l’appelles comment la parti Sud de la grande dune? Celle juste après le grand tapis (enseveli?) qui remonte vers le pyla camping? C’est à cette parti que je faisais référence, en gros du tapis jusqu’à 500m plus au nord

C’est justement cette combe où il y avait le tremplin delta.
La partie “quasiment plate” l’était beaucoup moins. Elle était moins généreuse que la combe du Gallouney, mais j’arrivais à y transiter avec une Gypaaile Aneto, une voile de 1990 très perf pour l’époque (finesse 5 !).

Ben, le sud de la Grande Dune. :wink:
C’est le secteur le plus densément peuplé en paratouristes, et c’est avec la combe du blockhaus du petit Nice le secteur qui s’aplatit et recule le plus actuellement. Au vu des évolutions que j’ai constatées depuis 25 ans, je suis assez convaincu qu’il y a un lien de cause à effet.

J’ai pas le temps aujourd’hui de le faire, mais ce serait plus clair en effet avec une vue aérienne.

Le littoral Atlantique (l’Ouest) est constamment en lutte avec les éléments. Que l’on piétine ou non une dune, elle se déplacera. Ses variations seront parfois surprenantes. Qu’un arrêté préfectoral interdise son piétinement et alors je demande qu’on interdise les tempêtes, les grandes marées, les pleines lunes et surtout le prélèvement de sables au large des côtes.
De toutes façons quand je vole je ne suis pas en contact avec le sol, donc je ne vois pas où est le problème ?

Les dunes sont relativement bien fixées lorsqu’elles sont végétalisées. Mais lorsque le sable est à nu, l’action du vent est décuplée. Certes, c’est bien le vent et non les piétons qui emporte le sable, mais l’action du piétinement, en détruisant la végétation et en l’empêchant de se refixer accélère considérablement le processus.
En revanche, lorsque c’est la mer qui mange la dune par le bas, que la dune soit végétalisée ou non cela ne change pas grand chose.
Ces phénomènes d’érosion marine sont ainsi à l’oeuvre au sud de la dune du Pyla, à cause du dragage de la passe sud notamment.
Pour corroborer mes observations personnelles, j’ai passé un peu de temps à examiner les photos aériennes disponibles sur geoportail. L’action localisée du piétinement aux emplacements utilisés par les parapentistes est malgré tout flagrante.
Si j’ai un peu de temps dispo, je ferai un petit montage photo pour montrer explicitement le phénomène.

Dans mon coin (cf dernier ppmag) c’est un gros industriel du bâtiment qui prélève au large, cela a bien plus d’effet que les deux mois de piétinement intensif des estivants. Quand aux quelques pas des pptistes occassionnels …

http://www.dailymotion.com/video/xau0y5_soaring-a-la-dune-de-pilat-il-y-a-2_sport
Pour le fun je remets ce film qu’un pote de l’Iut communication de bordeaux avait fait au cours d’un de mes beaux soarings sur the Dune en 1989, celle qui donnait du feu de dieu et qui a effectivement quasi disparue. Gaillouneys. C’était avec du super matos de prise vu mais plusieurs transferts ont dégradé l’image.
On avait largement de quoi déployer l’aile et le cône de suspentage sur la crête et ça volait des heures même avec des ailes à 3,5 ou 4 de finesse. Je ne volais que la jamais sur les Campings. Je pense qu’on est pour beaucoup dans l’amorce de l’érosion mais à l’époque on n’en n’avait pas conscience. Et puis on n’était jamais plus que 3 à 4 pilotes à voler en même temps. C’était le bon vieux temps .

Le petit bosquet de pins en haut au nord de la combe du blockaus (50m au sud de l’arrivée des Gaillouneys) est en train de sécher.
La piste cyclable juste après le petit Nice, sur l’excellent rebord de 3m si peu fréquenté qui mène à la Lagune, a vu son virage disparaître cette année.

Ourgh, le paysage a bien changé en effet.
Mais les blockhaus étaient déjà bien immergés.

Les vieilles dalles de béton du Gaillouneys seraient donc les restes d’un tremplin delta ?

Non, ce sont les restes d’une piste allemande qui desservait les blockhaus.
Le tremplin delta était à une centaine de mètres plus au nord.