Mme POB a encore des bras, malgré le poids des ans, et après avoir essayé pas mal de voiles avec pas mal de sellettes, sa conviction n’est pas faite.
Il m’est arrivé de finir un vol après 2h de bagarre, les avant-bras durs comme après une journée d’escalade à Bleau. Un autre jour, sous la même voile, avec des conditions comparables, pas de “gonflette” ni de crampes.
Je me demandais au printemps dernier, relevant d’une grave fracture du poignet et de 3 opérations, encore en phase de rééducation, comment se comporterait mon poignet lors des premiers vols. Ce fut tout bon.
Il se pourrait donc que si certains trouvent leurs commandes dures ce soit dû en partie à une sorte de crispation fessière, qui induit une crispation dorsale et de là un blocage des épaules, donc… bref une sorte de trouille potentielle liée à un manque de confiance, qui modifie les perceptions et empêche de se détendre correctement pour piloter en finesse.
J’ai ressenti ça lors de mon vol de 1h30 sous la Cayenne 3 en conditions printanières toniques (mon premier vol sous une EN C), idem lors de mes deux premiers vols sous l’Artik, puis un mois plus tard en SIV quand il a fallu envoyer l’autorot.
En escalade, il m’est arrivé pas mal de fois de bien me dauber les bras dans un passage en +V / VIa à 3m d’un clou, alors qu’au niveau du sol le même mouvement aurait été quasiment “à vaches” (par exemple la fissure Allain au Dru, une vraie vacherie).
[quote]… et je plante un piton, portant les dimensions des prises à des proportions qui m’avaient échappé jusque-là. (Georges Livanos / Au-delà de la verticale)
[/quote]
Si l’exposition d’un passage d’escalade influe sur le mental, il se pourrait bien que l’exposition aux incidents de vol sous une voile nouvelle puisse de même influer sur le mental d’un pilote, donc lui dauber les bras.
Certaines motos sont “physiques” parce que lourdes et puissantes, surtout quand on serre les genoux et les fesses. Quand on est en phase avec la machine et bien sous son scalp, c’est complètement différent.
Bon, j’admets qu’il y ait des freins durs sur certaines motos, des surplombs bien velus et des voiles tendues qui doivent être pilotées en finesse en les laissant voler, et que quand on s’y prend moyennement on puisse se bigorner des ligaments, se faire des tendinites ou attraper des crampes. De là la nécessité de pouvoir se remettre en question et de [Mode POB] faire un SIV quand on change de voile [/Mode POB], parce que voler avec sérénité, c’est fou ce que c’est bon.
Salut et fraternité*