Je faisais de la grimpe dans le Verdon et je cherchais une école de parapente dans les environs pour ne pas faire trop de trajets (j’habite à Troyes) et parce que la région est belle. J’ai donc trouvé l’école Haut les Mains à Barrême dans le 04.
Je viens de faire mes 5 jours de stage d’initiation et donc peux vous parler de mon vécu sachant que je suis novice en la matière.
Ah oui un mot avant; je devais normalement m’inscrire à l’école de l’UCPA (Lâchens) mais un gars m’a dit que pour les init les conditions de vol (mistral) étaient parfois trop fortes et que l’an dernier ils n’avaient volé qu’une fois.
Après contact téléphonique, Haut les Mains m’avaient précisé qu’ils avaient plusieurs pentes écoles et aire de décollage aux alentours donc je me suis dit que c’était mieux. 8)
Arrivé deux jours avant, je vais faire un tour à l’école et je suis accueilli en mode familial. Tout le monde me dit bonjour, me fait la bise et m’offre le pot d’arrivée. Le lendemain, je vais faire un tour en moto vers Barcelonette et le soir rebelote, je passe à l’école. Ambiance cool 
Le lendemain, rendez-vous à 8h pour les inscriptions et questionnaires, rencontre avec les autres stagiaires (on est 4 en init) et tour de table de présentation, attentes, passés sportifs, on se dévoile. Pierrick, l’un des formateurs nous prend en main, direction une pente école. Les bases avec la présentation d’une voile, des suspentes, la corolle, les commandes etc… Puis les recommandations, le tour de sellette, bref plein de vocabulaire nouveau et pas mal de galères avec les…fils ! L’après-midi, gonflage de voile. On court, on descend, on remonte, on fait son prévol à chaque fois. C’est pas évident et c’est dur mais on commence à sentir certaines choses…le soir on va voir les perfs faire leur attero (au début j’avais compris apéro !!)
Même chose le lendemain sur une autre pente école. Quelques automatismes arrivent même si j’ai encore du mal avec la prise de commandes. Par contre ma voile une P12 XS commence à se faire sentir et malgré les traces sur les bras (élévateurs), je suis fier de pouvoir faire des sauts de puce… dont un l’après-midi qui me fait crier de joie devant la caméra. A force d’abnégation , de conseils et de persévérance, la construction de l’aéronef est nickel, c’est juste au moment de la temporisation que je fais des erreurs, je freine trop, ou je ne me penche pas assez en avant sur la sangle ventrale. j’essaie de comprendre pourquoi (oui l’instructeur m’a dit que j’étais trop analytique) mais je sais comment je fonctionne. Si je ne comprends pas pourquoi, difficile de faire. On me dit de sentir plus la voile, de me fier aux sensations et effectivement, on me passe pour cela une mini voile, la Mini Gingseng plus difficile à gonfler mais qui me donnera plus de feeling. Dur de se remettre à une autre voile quoqiue je l’aime bien, deux pas en avant et elle se golnfle, c’est après que ça se corse pour la recherche de la portance alors qu’avec la P12 je sentais bien la voile me tirer vers le haut…le la sens plus se gonfler, tendre les suspentes…
Après moults tâtonnements, montées et descentes, Steph le boss nous dit qu’on est prêt pour voler ! Il faut juste penser au regard sur la porte de sortie, la position des mains, charger la ventrale.
Mercredi , c’esty la journée théorie sur le pourquoi du vol et des retours sur tout ce qu’on a vu notamment le prévol et puis on dissèque ce que sera notre premier vol, avec la PT8, PTS etc…le final, bref autant d’inconnues et bien des questions qui ne restent pas sans réponse grâce à la patience de Pierrick.
Malheureusement jeudi sera off car il pleut et l’école décide de transférer la journée à samedi pour ne pas qu’on perde la journée ! Rare pour être signalé non ?

Vendredi sera la journée des attentes, car le matin, seuls deux inits pourront décoller. J’ai es commandes en main mais soudain brise descendante et puis des gusts bref on doit ranger le matériel…
J’avais le coeur qui battait à 180 et quelque part, je suis content de ne pas avoir décollé avec quelques anxiétés sur "que fallait-il faire ? tant de choses à penser…). Par contre, le soir, direction le Lâchens et là je suis fin prêt. J’ai tout visualisé. Les bras en W, chle regard au lin, charger la ventrale, temporiser, lâcher les avants, courir, s’éloigner du relief, monter dans la sellette, les virages à gauche et à droite. je suis prêt !! Malheureusement au lieu de faiblir, le mistral forcira et le soleil se couche avec des rafales à plus de 40 km/h et on doit ranger à regret. Entre temps on a vu les inits de l’UCPA faire leur vol : leur moniteur tient la voile, elle se gonfle, un pas et hop dans l’air; complètement différent de nous ! J’en ai même vu un décoller assis dans la sellette en rasant le sol… La méthode inculqué"e par Haut les Mains est certes plus fastidieuse mais finalement je me sens plus armé à faire face au vent, à être plus autonome, à sentir plus ma voile même si le grand vol ne sera que pour le lendemain…
Tout finit par arriver… je n’ai pas le temps de gamberger, on m’arrange la corolle et hop, je suis le premier à courir, la sellette me cueille (la video l’a prouvé), en fait j’ai juste senti les suspentes me décoller et la voile m’a assis dans la sellette sans effort. Au debriefing, j’ai vu que la position des mains était un peu haute, la course aussi, mais je n’ai pas attendu la temporisation et la voile m’a presque dépassé. Au lieu de la freiner un peu, j’ai ralenti et puis réaccéléré. Bref, c’était fluide mais pas top mais pour un premier vol, mais en gros bon déco : j’étais aux anges. On m’a juste dit que je n’aurais pas du me faire cueillir dans la sellette car assis, difficile de ré-atterrir en cas de problème. la suite du vol a été une douce euphorie : j’ai eu le temps d’admirer la voile, les suspentes, entendre le vent dans la voile, admirer le paysage et faire mes 8. Guidé par radio au décollage et à l’atterrissage, tout s’est parfaitement exécuté. L’atterro a été mis sellette, mis jambes car je n’ai pas su évaluer exactement à quelle altitude j’étais exactement. Mais pour un premier vol, j’ai même fait un 360 en toute sécurité. Ca aide la moto pour exécuter des virages et c’était génial comme vous devez vous en douter. Je n’ai qu’une envie, re-voler et apprendre, apprendre pour pouvoir voler en autonomie. La patience de l’impatience.
Au final, un seul vol, donc frustré par les conditions météorologiques mais cela fait partie de ce sport… Une école conviviale, familiale, qui fait tout pour que tout se passe bien. En sécurité maximum. Et pédagogie pour permettre l’autonomie et pas seulement “voler pour voler”. Cela a porté ses fruits, car je vais rempiler pour un deuxième semaine ! et j’aimerais bien en partant avoir le brevet initial. je rêve de 360, de fermeture de porte, de tangage, de roulis, de fermeture asymétrique, aux oreilles, de décoller face voile bref j’ai envie d’apprendre, de comprendre, de voler et mon objectif est de faire du cross, prendre des ascendances, des thermiques et voler de montagne en montagne. Le cours du samedi après-midi sur les brises de pente, de vallées, des vents météo, des trajectoires m’ont fait comprendre toute la beauté de ce qu’est voler. Merci à toute l’équipe de haut les Mains pour leur passion et patience, de s’adapter à chaque personne. Nous étions 4 inits avec 4 personnalités et capacités bien différentes et le résultat a été le même pour nous 4 : premier vol réussi sans problème et l’envie d’aller plus loin. Ce que j’ai aimé dans cette école c’est cette disponibilité et cette écoute. Ce que j’ai moins aimé ce sont les conditions météorologiques qui devaient être parfaites pour notre premier vol. Avec le recul de quelques heures, je comprends pourquoi ils n’ont jamais voulu nous faire prendre de risque alors que ceux de l’UCPA avaient volé par mistral assez fort. Sur le coup je me suis senti frustré mais après coup, je crois que leur philosophie est celle de longue haleine. Un peu difficile pour moi qui suis impatient d’en découdre de nature mais je comprends à quel point une école est responsable de ses élèves et ne joue pas au chiffre : nombre de vols sur le “contrat” par exemple. Alors je ne regrette pas du tout mon choix final. Et quand vous voyez que Haut les Mais décide de prendre deux 4*4 pour amener tout le monde à 1h30 pour essayer de voler, s’arrête à chaque atterro pour nous expliquer la porte d’entrée, le cône d’évolution, les possibilités de vent et d’atterrissages pour au final n’envoyer que quelques perfs, on sent aussi leur frustration autant que la nôtre. Mais l’ambiance dans les voitures était telle que les sourires, les blagues compensaient le reste. La qualité prime certainement la quantité. Au niveau du staff, Steph le boss et DE, Pierrick l’instructeur, Vivien, JB, Tom à la fois coach, chauffeur, vidéaste, photographe, conseillers, les mots justes au moment le plus stressant, Estelle et Lily les touches féminines nécessaires. Convivialité et entraide : j’ai senti que les perfs aidaient les inits à arranger la corolle, à placer la voile, à démêler les suspentes, à faire les tours de sellette, à plier la voile et à notre tour on essayait à la fin de les aider à ranger la voile. Ce n’était pas chacun pour soi, c’était un pour tous et tous pour un et ça n’a pas de prix d’apprendre un nouveau sport dans ces conditions humaines et logistiques.


