Je voudrais commencer par dire que j’ai été l’artisan sur un site d’une convention signée avec la LPO, pour la mise en place concertée d’une zone de tranquillité durant la période de nidification d’un couple de Percnoptères.
A titre personnel, je suis partisan d’une écologie qui emprunte à la rationalité et à la science et qui se met au service de l’humain dans une perspective d’ensemble et de bien commun.
En tant que pilote ayant eu de très nombreuses fois des vols sauvés par un ou des rapaces (ou des hirondelles), je leur suis très favorable.
Je dois dire que bien qu’ayant des à-priori négatifs, j’ai trouvé à la LPO régionale une représentante très intelligente (Gwenaëlle, si tu me lis
) et loin d’être naïve ; une personne qui n’ignore pas tous les enjeux attachés à ces dossiers.
La convention fonctionne depuis des années, au bénéfice de tous je pense, avec un impact et des désagréments plus que minimes pour les parapentistes.
MAIS je voudrais pour autant mettre en garde tous les pilotes.
Ce genre de chose ne se passe bien que s’il y a un milieu local fort, qui est solidement implanté et qui gère bien le site dans toutes les dimensions sociologiques, politiques, relationnelles et économiques que cela suppose. Par exemple, j’étais le contact “parapente” permanent auprès de la LPO dans ce dossier et j’ai tout particulièrement veillé à ce que la convention n’utilise jamais le mot “interdiction”, que j’ai du faire retirer plusieurs fois lors des négociations d’ailleurs.
Il ne me parait donc pas opportun de signaler à tout va des observations de rapaces sans savoir au préalable ce qu’il en est des relations locales de l’endroit concerné.
Si des relations amicales sont tissées entre les pilotes, la LPO, les ornithologues, les éventuels gardes de parc, les associations écologistes (qui peuvent être très variées), tout va bien. Si à contrario certaines relations sont tendues ou inexistantes, une simple observation peut faire tout basculer.
Et il y a certaines espèces particulièrement sensibles et symboliques, pour lesquelles certains écologistes-émotionnels sont prêts à retourner ciel et terre pour qu’une “bunkérisation” de l’espace terrestre et aérien soit mise en place.
Donc mon avis c’est “prudence bienveillante”, on voit de beaux oiseaux, c’est très bien. Est-ce qu’il faut le crier sur les toits, est-ce que la science a besoin de nos témoignages, au final est-ce que tout ça va faire du bien aux rapaces… ? Autant en discuter en face à face avec les gens qui sont sur place avant de les localiser sur Internet.