Enseigner la sécurité autrement?

Exact, qui pourrait être complété avec une opération “Enseigner mieux” qui mettrait le risque au coeur de la formation.

Aucune raison, lorsqu’on se contente de répondre sur le sujet des posts qui sont lancés, et non pas de rabâcher inutilement un message qui finit pas devenir inaudible.

Pour en revenir à cette formation, je serai curieux de savoir si, dans le panel des gens qui vont la suivre, on pourra noter une baisse significative de l’accidentologie par rapport aux pratiquants en général, ce dont je doute clairement.
Cette formation amènera indubitablement une prise de conscience du risque (cependant faussé par le fait que le public qui l’aura suivie sera déjà un public intéressé par le sujet), mais n’améliorera en aucun cas le niveau de pilotage ni l’adaptabilité inconsciente de la pratique au risque ressenti.
En gros, l’objectif zéro accident, c’est dangereux autant pour l’accessibilité au plaisir de notre activité (je rappelle quand même qu’on parle d’une activité de loisir et non pas de l’organisation d’un CHSCT) que pour l’appréhension ressentie de la pratique du parapente.

D’ailleurs, cette opération “voler mieux” n’est qu’une réponse improvisée à l’opération “Brevets pour tous” qui a prouvé son inefficacité !!!

Peut-être qu’une façon de faire serait de parler un peu plus de certain accidents… Les alertes d’aigle futé c’est bien, mais ça me parait un peu trop consensuel… Dire attention ça sensibilise les pilotes déjà sensibles je pense, donner des exemples de tous les jours, ça rapproche de la réalité et ça pourrait aider à sensibiliser les moins sensibles.

C’est sûr que parler d’une situation particulière où quelqu’un est mort n’est pas agréable, peu choquer les proches ; se servir d’un exemple d’accident ou de presque accident peut paraître mal placé… Mais pour ma part je ne manque pas une occasion de le faire, en essayant d’employer des mots non choquants, mais qui posent la réalité telle qu’elle est… “Attention à telle ligne électrique… Un pilote de notre club s’y est mis et en est mort”, “Attention au cap au déco… J’ai vu quelqu’un qui a accroché son stabilo dans l’arbre à tel endroit au dessus du vide, ça aurait pu très mal se finir”, “Tel déco en pente raide doit être bien maîtrisé… J’ai aidé quelqu’un qui s’était raté à repartir en hélico”. J’ai remarqué que ça créait un peu plus la discussion de se raccrocher à la réalité, que ça permettait d’étudier un peu plus la situation et donc de garder un peu plus les bonnes consignes en tête.

tu as raison de douter vu que du simple pt de vue méthodologique/statistique c’est totalement inévaluable.
comme si le fait de te brosser les dents le matin te vaccinait contre tous les accidents domestiques :bang: :sos:
une chose est sure, tu auras moins mauvaise haleine :wink:

:+1:

:bang: :sos:
aurais-tu l’insondable décence d’appuyer ces gentils propos péremptoires par un début d’argument? voire même des “preuves d’inéfficacité” ? :grat:
merci d’avance :wink:

à chaud, et sans info fondée, très certainement.
par contre, passé le deuil et la révolte, clairement il y a tj un souci de mémoire et une volonté de participer à ce que cela n’arrive pas aux autres.

Le véritable souci, et pas seulement dans notre activité, est que la sensibilisation sous quelques formes que ce soit touche en priorité les personnes “déjà sensibles ou tout au moins sensibilisées” aux problèmes de sécurité et à leurs propres carences en la matière. Ce qui ne représente que 25 à 50% maximum de la population.

Alors certes les actions de préventions et de formation vont probablement permettre de réduire de quelques % l’accidentologie et d’améliorer la sécurité sur cette frange de la population. Mais comment réussir à faire passer la message aux 50 à 75 % qui ne s’estiment jamais en danger et sont convaincus de maîtriser tout de A à Z à chaque fois qu’ils décident de sortir le parapente du sac ? :grat:

Au sein de notre club, nous avons instauré des sessions de gonflage mensuelles tutorées par un élève moniteur et un accompagnateur, des we de formation / perfectionnement ou nous faisons venir en plus un BE, etc… Ces séances affichent complet, pour preuve qu’il y avait une attente.

:prof: Mais ce sont presque toujours les mêmes pilotes qui y participent, et nombreux sont les autres pilotes qui trouvent cela bien… pour les débutants ! Mais ne se sentent pas eux même concernés, forts de leur “longue expérience”. Alors qu’il me semble que nous tous prenons des habitudes pas toujours très bonnes, oublions certains basiques, etc… Et nous avons donc besoin régulièrement d’un regard extérieur affuté à cet exercice, pour identifier nos petites dérives, et nous aider à les corriger, voir à nous adapter au nouveaux matériels.

Encore faut-il accepter de se remettre en question… :wink:

Je me contenterai de citer la phrase

[quote=“Mental de pilote de Jean Gariel Charrier”]L’élément crucial de votre sécurité c’est la conscience des risques
[/quote]
, un point essentiel et dont j’ai conscience depuis bien longtemps.

, un point essentiel et dont j’ai conscience depuis bien longtemps.
[/quote]
Et de savoir douter de soi, avoir des certitudes c’est jamais bon dans notre domaine. Crois-tu vraiment avoir conscience des risques ? Perso je ne pense pas pouvoir un jour en avoir la certitude.

@ Le Bandit… pas de doutes, tu es aussi impénétrable à mon humour qu’à mon espoir que la sécurité en parapente peut, non… doit s’améliorer. Penser et le dire que les actions des autres ne servent à rien est facile et même parfois pas faux mais ne serait à considérer que si on essaye soi-même d’entreprendre quelque chose, avec le risque évidemment de se bouger les neurones et le c… pour rien. Si améliorer la sécurité était simple, le débat n’existerait pas.

@ Chamalo :pouce: car tu prends le risque de faire pour peut-être un résultat bien en-deçà de tes espoirs d’améliorer la sécurité mais si au travers de toutes tes interventions tu ne sauves les miches que d’un seul pilote, elles auront été utiles.

Moi je suis convaincu que l’action “voler mieux” est une bonne chose, comme l’est aussi l’action “brevets”. La formation est la solution pour apprendre à voler avec les bonnes connaissances et surtout sans les mauvaises habitudes qu’induit parfois (souvent) une formation autodidacte. Faire accepter cela par le plus grand nombre est un défi dans notre microcosme ou tant de pilote s’estiment naturellement doués car nos jouets de toiles et de ficelles associés au plaisir indicible de voler nous ennivrent.

C’est un vrai travail de missionnaires que faire évoluer les mentalités. Et il faut envisager beaucoup de pistes différentes pour toucher beaucoup de mentalités différentes et bien sur qu’il restera toujours des refractaires définitifs.

Mais action après action, on peut espérer un changement et se raprocher de l’idée de Fabrice.

Les actions de Gilles et de son club en sont des exemples remarquables.

Et “voler mieux” se veut incitateur pour de telles actions.

Je ne sais pas si c’est une question de remise en question.
Le truc qui coince avec les pilotes expérimentés c’est qu’il veulent avant tout VOLER. Donc quand on leur propose des séances de pente-école ou de travail des décollages/plans de vol/prises de terrain/atterrissages… qui vont potentiellement tomber lors de journées fumantes,… le moins qu’on puisse dire c’est que ça n’en motive pas beaucoup.
Dans cette activité, chacun a bien du mal à faire coïncider ses propres contraintes avec la météo, ce qui fait que lorsqu’on a atteint un niveau qu’on juge “suffisant” pour être “autonome”, on consacre ses disponibilités au vol et plus du tout à de la formation.

Et de savoir douter de soi, avoir des certitudes c’est jamais bon dans notre domaine. Crois-tu vraiment avoir conscience des risques ? Perso je ne pense pas pouvoir un jour en avoir la certitude.
[/quote]
Cela fait partie de la conscience des risques!

Ce n’est pas que mon idée, d’autres l’ont eu bien avant moi, et l’ont mise en évidence par des travaux de recherche.

D’ailleurs on ne doit pas faire des actions pour arriver à cela, on doit commencer par cela… et faire des actions pour le faire rentrer.
On comprend l’effet pervers de dire “vous allez être en sécurité si vous prenez une aile à votre niveau” alors que le message devrait plutôt ressembler à un truc du genre “voler à l’intérieur dans une aérologie correspondant à votre maitrise de votre matériel avec les marges nécessaires à vos erreurs d’évaluation”

J’en profite pour citer de nouveau

[quote=“JG Charrier, Intelligence de pilote”]Pourquoi certains pilotes rencontrent moins de situations dangereuses que d autres et pourquoi ces mêmes pilotes commettent-ils beaucoup moins d erreurs ? C est parce qu ils savent prendre les bonnes décisions, qu ils soient expérimentés ou non. Mais pour un pilote prendre de bonnes décisions n est pas inné, cela s apprend. Connaître ses ressources et savoir les mobiliser de la meilleure manière qui soit, afin de prendre les bonnes décisions, celles qui permettent de voler en sécurité, cela s appelle l Intelligence du Pilote.
[/quote]

:+1:

@ Fabrice,

En disant l’idée à Fabrice, c’était dit parce que tu l’exprimais juste avant et pour ne pas dire que c’est l’idée que “j’essaye” d’exprimer depuis longtemps au point de meriter ici ou là l’appellation de pépé la morale.

Après je m’exprime avec mes mots, ceux qui me sont accessibles. Si “action” n’est pas le bon terme pour toi, j’en ai pas trouvé d’autres pour exprimer l’idée de “faire”

Bien sûr que les mots et ecpressions ont leurs importances. Pour autant cela ne devrait jamais être la pierre d’achoppement dans ce qui peut se faire pour aller de l’avant. Ni d’ailleurs de qui vient l’idée sinon on en revient au guéguerres partisane de nos politiciens de tout bord.

Alors oui, tous ce qui se fait n’est pas toujours une réussite, rien faire est moins aléatoire quant aux resultats.

Et c’est bien dommage ! Alors qu’entre un plouf de 10 minutes qui va prendre au moins 1h (navette + prévol + pliage + …) et une session de gonflage/pente école d’un heure pleine, le bénéfice n’est clairement pas le même ! Aussi bien niveau expérience que plaisir je trouve.
Sans parler des journées où ça ne vole carrément pas mais qu’on peut toujours faire du gonflage (C’est peut-être moins courant dans d’autres régions, je ne sais pas…)

Hormis le trop faible échantillon de pilotes que ça représente, pourquoi, selon toi ?
Quand cette formation sera devenue obligatoire (au moins dans l’inconscient collectif), on aura au moins la chance d’avoir un échantillon bien plus important.

En revanche, là, l’échantillon commence à être plus significatif et totalement quantifiable (en cinq ans, il semble y avoir une augmentation de 20% de pilotes disposant de leur brevet : http://parapente.ffvl.fr/sites/parapente.ffvl.fr/files/CF15-03%20Infos%20opération%20brevets%202015.pdf)
On aurait du (d’après les termes exacts utilisés dans le document ci-dessus) noter une baisse notable des accidents, hors ce n’est pas le cas.
Et si tu relies la notion de niveau de brevet avec baisse de l’accidentologie, l’augmentation des accidents en biplace (ressenti sur les mises en garde de la FFVL car je n’ai pas réussi à trouver les chiffres) finit de démolir cette théorie.

Tout cela est à corréler avec l’augmentation du nombre de pratiquants (et surtout du volume d’heures de vols parce que je ne suis pas sûr que le nombre de pratiquants réguliers augmente tant que ça), mais aussi avec l’augmentation de la sécurité passive de notre matériel …

En revanche, je suis parfaitement d’accord pour dire, voir communiquer sur le fait que le parapente est un sport à risque.

Ps : et en passant, l’utilisation ironique du terme “insondable” pour souligner exagérément la bêtise de mes propos s’associe très mal au concept de décence !

On est d’accord et ce n’est pas pour critiquer ce que tu dis.
Simplement je souligne le fait que toutes ces actions de formation organisées par des clubs sont programmées à l’avance à des dates compatibles aussi avec le fonctionnement des écoles/moniteurs. Donc ça tombe en saison de vol. Et à l’heure actuelle,

  • de début Mars à fin Octobre
  • sur un site de montagne
    il est très difficile pour un pilote autonome de réussir à faire un vol qui soit “un plouf de 10 minutes”. Ce qui fait que le dit pilote va choisir de voler plutôt que de faire une séance de gonflage encadrée/débriefée.

Et si je demande à un moniteur du secteur de programmer et venir encadrer une séance de gonflage “un jour où ça ne vole pas mais où ça gonfle quand même”, je ne sais pas comment il va me regarder… :bu:
Et si je propose une sortie gonflage/travail au sol sur une belle pente-école de la région à mon club durant la sus-dite période Mars à Octobre… je sens que je vais me faire écharper ! :marteau:

Surtout que pour autant que le travail au sol et en pente-école est une vraie nécessité pour acquérir une gestuelle satisfaisante. La sécurité n’est pas qu’affaire de gestuelle (même si elle y contribue) mais bien plus de comprehension de l’environnement naturel et aussi matériel et enfin et surtout de soi-même. Pour avoir consciences des choses, des risques par exemple, il faut en appréhender la complexité et comprendre les tenants et aboutissants. Il ne sert à rien de connaître les bons gestes si on ne sait pas quand les utiliser ou si notre cerveau se bloque du fait du nombre de decisions a prendre ou par excès d’informations ou force des informations qu’il ne sait pas/plus traiter.

Il faut arrêter de penser que bien voler c’est bien savoir tirer des ficelles ou… avoir de la chance.

d’une part.
et la corrélation même reste un problème ouvert. cf par ex.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Corrélation_(statistiques)#Pr.C3.A9cautions_.C3.A0_prendre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Simpson

… et ben tu relis (relire/pas relier) les liens précédents et tu arrives toi meme à la conclusion qu’il vaut mieux éviter d’être trop péremptoire :wink:

hébé! :grat:
mais encore faut il savoir de quelle “théorie” on parle :bang:
ca serait pas mieux d’arreter de se bercer avec des mots qu’on ne maitrise pas?
je pense que si tout le monde pousse dans le meme sens pour justement produire et partager des constats clairs (et bravo à la comm secu qui va dans ce sens), on avancera vers une meilleure prise de conscience, mieux partagée et moins de débats à la c… biroute

en restant attentifs AUSSI aux raccourcis “tout sécuritaire” qui n’apporteront rien non plus, on est d’accord au moins là dessus – enfin je crois :wink:

Je suis d’accord avec toi, mais on ne parle pas de la même chose. Je parlais d’aller faire de la pente école de manière autonome. Quand on sort d’un cursus “”“classique”"" (avec beaucoup de guillements) du genre init/perf1/perf2, on connait les exercices à travailler au gonflage et on peut les travailler tout seul, par exemple les jours où c’est complètement bâché à la place d’aller faire son plouf.

Franchement, je ne mets plus mes plumes sur une pente école et je n’ai vraiment pas l’impression que ma sécurité est remise en cause pour autant, et je ne fais plus non plus de ploufs j’ai des trucs bien plus intéressants à faire les jours où ça vole pas. Réduire les aspects de la sécurité à l’augmentation des heures de pente école c’est pas un peu réducteur?