Je ne me rappelle plus qui a dit que l’Amérique était passée de la barbarie à la décadence sans passer par la civilisation. C’est peut-être bien Churchill ?
En tout cas il est certain que le capitalisme sauvage du 19ème siècle a repris le dessus sur le civilisation humaniste et sociale, le “tout pour ma gueule et rien à foutre que les autres crèvent” est devenu la référence.
J’en appelle à la mémoire de Louise Michel et de Che Guevara.
Pourtant, ce n’est pas à mon âge qu’on a encore beaucoup d’illusions. Aucune révolution n’est possible du fait de l’abrutissement des populations dans ce que Mao appelait l’économisme, c’est à dire l’inféodation à une sorte de matérialisme de l’immédiat liée à un repli sur soi-même.
Nous avons tous en mémoire les images des “musulmans” d’Auschwitz, pauvres hères décharnés pour qui une moindre épluchure de patate plus ou moins moisie représentait un Graal presque inaccessible.
Moi je déteste le fric et ce qui tourne autour, je déteste les banquiers, les financiers, les spéculateurs, les politiciens quasiment tous véreux, les droites sous toutes leurs formes, les conservatismes qui ne sont que des oripeaux tentant de camoufler les fascismes les plus réactionnaires, je hais tous les régimes autoritaires (pied de nez au Che) et tous les pollueurs qui dévastent la planète, notamment les multinationales US (clin d’oeil au Che).
Je hais tout ce qui est liberticide, en particulier les gens qui voudraient interdire l’avortement et la contraception, ceux qui discriminent les minorités LGBT au nom d’une “religion” de merde épouvantablement archaïque, voire antédiluvienne, je hais les machismes divers qui prétendent cantonner les femmes dans des fonctions de “trous à bites” et de servitudes avilissantes pour le confort des mâles.
C’est assez dire qu’à la fin de ma vie j’ai toujours la rage anarchiste de ma jeunesse, même si je ne peux plus lancer des pavés à la gueule des CRS. Ce genre de guéguerre n’a aucun avenir, c’est une illusion pour les jeunes.
Et quand il m’arrive de participer à une manif, c’est toujours parmi les drapeaux noirs.
En 1980, j’avais acheté une tente “maison” pour remplacer la petite “canadienne” de mon père qui prenait l’eau. J’avais opté pour une Raclet affichant “conçue, tissée et cousue en France”. Maintenant, il me semble évident de voler Nervures tout en sachant bien que ma sellette et mon secours SupAir sont fabriqués ailleurs.
Je reconnais aux autres le droit de ne pas aimer la Diamir, comme je leur reconnais le droit de ne pas m’aimer.
