Bonjour,
Il est clair qu’aujourd’hui les principes de définition des homologations, leurs mises en oeuvre, et leurs sens doivent être remis en cause, c’est une interrogation transversale dans de très nombreux fils du forum sur les ailes et ce que nous en faisons.
L’histoire pèse sur ces “normes”, lourdement, en parapente comme ailleurs, les arguments d’autorité sont prégnants, comme souvent, et les avis des pratiquants/usagers et utilisateur lambda (mais pas crétins) sont peu pris en compte (comme dans les démocraties
). Sur ce dernier point, il faut reconnaître que, là aussi, l’histoire pèse, l’attitude de chacun est aussi en cause que le système et la culture dans lesquels nous baignons.
La norme aujourd’hui induit beaucoup (trop ?) d’interprétations d’usages, et il y a un décalage de plus en plus net entre l’interprétation de tests sur les comportements du domaine hors vol, et celui du comportement du domaine de vol. Si les deux domaines n’ont pas les mêmes valeurs en terme de risque (une “fermeture” induit un risque plus grand qu’un vol stable sur l’intégrité physique), ils sont intimement liés par l’usage dans le domaine de vol qui corrèle fortement l’entrée dans le domaine hors vol.
La “norme” d’aujourd’hui, depuis sa création, s’est toujours donnée pour rôle de qualifier et quantifier le domaine de vol (voile “école” ou “débutant”, voile “intermédiaire” -?-, voile expert, voile compèt), et c’est honorable, bien qu’ambitieux).
Mais elle explore quasi exclusivement le domaine hors vol, et en fait même sa “règle” d’évolution actuelle (ligne et suspentes de pliage -!-). Les qqs “critères” du domaine de vol évoqués dans les CR sont finalement très subjectifs (apprécié par une poignée d’experts, pétris de compétences et de qualités de pilotes experts mais justement pas représentatif du tout).
Cela l’éloigne de plus en plus de sa “compétence” revendiquée de qualifier et quantifier un “niveau” d’usage (de pilotage) dans le domaine de vol, au point que ce puisse être “dommageable” par une influence désormais inadaptée et très confusionnelle, ou incompréhensible, sur le choix d’une catégorie de parapente.
La FFVL pourrait être (beaucoup plus) l’organisateur de l’implication (pouvoir de propositions et de décisions) des usagers dans le domaine des “homologations”. Il y a de nombreux avis d’expériences riches et pertinents à tous niveau, dans des clubs, dans des écoles, chez des moniteurs ou amateurs expérimentés et intéressés par la question. Je trouverais pertinent une consultation et donc un recueil de données, puis l’organisation d’un travail de fond de réflexion sur le sujet, en associant les clubs (qui le voudront bien) et les écoles (moniteurs) à débattre et renvoyer le fruit d’un travail d’analyse et de propositions. Aujourd’hui ce n’est guère que le pré carré des constructeurs et consorts, point barre.
A ce niveau de réflexion, il n’est peut-être pas pertinent de continuer à faire d’une norme de catégorisation de parapente la clé d’une catégorisation de niveau d’exigences d’usage et de pilotage, rapporté aux risques de la pratique. Ou peut-être que cela peut rester pertinent, mais à condition de faire évoluer en profondeur la “norme” (définition, tests, mise en oeuvre, valeur de l’information -je ne dis pas contrainte, on reste dans le vol libre- pour les usagers.
Il pourrait y voir deux logiques de catégorisation, une pour l’aspect matériel :
- respect des contraintes structurelles, mécaniques, et comportementales hors du domaine de vol ;
- et une autre, différente, portée par les Fédés (FFVL en France, mais aussi par interaction avec celle des autres pays), pour catégoriser un niveau d’usage dans le domaine de vol.
Cette dernière catégorisation serait fédérale, informative, en lien avec les prérogatives objectives des Fédés (brevet, qualifs), et renforcerait ainsi le rôle des formations et leurs valeurs pédagogiques ; en lien aussi éventuellement avec les obligations légales (assurances)
C’est le travail normal et déjà assuré par la FFVL par exemple, qui évolue et doit évoluer sans cesse. Pour le moment la norme a un peu trop pour seuls “interlocuteurs” (même pour les contraindre voire les “réprimer”) les constructeurs.
Je précise clairement que je n’oppose pas “les constructeurs” aux “autres”, mon propos est de souligner l’importance, le sens, et donc la valeur d’une structure fédérale pour participer (voire piloter en partie) une norme existante, et qui régit fortement le matériel de vol. Et noter simplement qu’il est de notre “devoir” et responsabilité (de pilotes) de participer à ce que le vol libre évolue sereinement et reste une activité à pratiquer dans les meilleures conditions possibles, avec de bons outils. La FFVL est la Fédé du vol libre, et c’est aussi nous ! C’est notre structure que nous devons utiliser, en l’alimentant chacun à notre échelle pour la rendre la plus efficiente possible, au bénéfice de tous.
Bien à tous, frtr.


