Féminiser l'activité : réflexions, idées, envies, énergies.

:coucou:

une vidéo qu’un copain m’a montré récemment :
http://www.youtube.com/watch?v=jXORgHU3wbo

Pour moi c’est la preuve que les femmes n’ont pas besoin qu’on leur aménage un coin spécial “filles”…

Beaucoup d’enfants possèdent un pyjama Superman. Superman, quant à lui, possède un pyjama Chuck Norris.

Mais on oublie souvent de préciser que ce dernier possède un pyjama Marie Marvingt… :canape:

j’allais saluer le trait d’humour avant de me rendre compte que tu l’avais juste recopié d’un commentaire situé sous la vidéo. Pas bien !

yes,j’ai cliqué trop vite,mais je n’ai pas retenu que ça de la vidéo.Pas taper

moi pas taper :wink:

Selon ma fille, avec qui je discutais il y a quelques heures, prétendre “féminiser” des activités, qu’elles soient sportives, culturelles ou simplement ludiques, est déjà critiquable en soi.
Le problème se situe à la base, dans l’éducation et dans la société. On pourra élever des enfants selon un mode non sexiste, l’école se chargera bien vite de propager le schéma traditionnel, et si les maîtres sont conscients les autres enfants seront très agressifs à l’égard de ceux qui ne seront pas dans leur schéma.
C’est plus tard, en fin d’adolescence et à l’âge adulte, que certaines filles réussissent parfois à déconstruire l’énorme chape de convenances machistes / patriarcales qui les écrase, et peu à peu à s’en libérer pour se reconstruire selon un mode libertaire - égalitaire.
Les vraies féministes, ce sont ces femmes-là.

Pour nous autres les trans, le problème se complique du fait qu’il faut aussi déconstruire totalement les schémas masculins dans lesquels nous avons toujours dû vivre, et là nous nous trouvons à poil face aux pesanteurs de notre civilisation judéo-chrétienne archaïque et à tous les tenants des normes les plus contraignantes, qui ne se sentent pas pour autant contraints du fait qu’ils sont construits selon ces normes.
On comprendra sans peine que beaucoup de trans roulent sur la jante avec du mou dans les rayons, j’en connais très peu qui tiennent vraiment la route, et non toute la route.
Accessoirement - et c’est probablement un avantage - cet état hybride me permet une grande complicité avec les femmes, bien plus grande que jadis quand je faisais le joli-coeur, au point qu’il leur arrive parfois de m’intégrer dans des conversations typiquement féminines où il est question de soucis corporels, de mecs qui baisent horriblement mal ou de leurs accouchements, et tutti quanti. Quand elles se rendent compte du burlesque de ma situation, cela produit des éclats de rire et des excuses, mais comme je me marre tout reste dans la bonne humeur.
A contrario, je peux encore lâcher des blagues immondes dans le genre machiste le plus ringard, cela interpelle les mecs qui ont du mal à m’intégrer dans leur environnement du fait de mon passé.
Bref, il est facile de se tenir debout quand on a le cul entre deux chaises.

Dans toutes ces pesanteurs archaïques d’une civilisation contraignante, je comprends parfaitement que beaucoup de filles ne poursuivent pas après un stage init, quand elles en ont fait un, parce que la connotation de ce genre d’activité n’est pas féminine dans leurs schémas sociaux.
Pour pouvoir voler, elles devront passer par une déconstruction de leur éducation et si elles le peuvent cela prendra du temps.

http://soyeuse.free.fr/2012/06/09/2/908.jpg
Planfêtasses - 9 juin 2012

Il y avait une belle brochette de nanas volantes lors de cette fête ô combien ludique, dont deux Genevoises (Marion et Sabine), une Belge (Christiane), une Japonaise (Seïko) et une Suédoise (notre regrettée petite Sofia bien-aimée), et certaines vinrent à ma caravane pour se changer, parfois même pour m’emprunter quelques affutiaux, et deux garçons m’empruntèrent des jupes.
Immense rigolade, les hommes les moins coincés y participèrent de bon coeur, d’autres avec un peu de réticence.
Ce jour-là, les planfaitardes avaient secoué le cocotier.
Planfait est une grande famille et j’y suis bien intégrée.

:trinq:

Je suis très attristé par la page wikipedia de Marie Marvingt, qui met, je trouve, bien plus en avant ce qu’elle a fait d’extraordinaire “pour une femme” plutôt que ce qu’elle a fait d’extraordinaire tout court …
Être dans un bataillon de chasseur alpin, c’est extraordinaire “pour une femme”, mais beaucoup moins pour tous les hommes qui y étaient en même temps qu’elle. Alors qu’inventer un point chirurgical, c’est extraordinaire quel que soit le sexe de l’inventeur …

Petit aparté pour dire que ceux qui s’intéressent aux questions de sexualité et de genre, voire plus, trouveront très souvent des émissions traitant de ces sujets sur France Culture. Comme aujourd’hui :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/comment-lamour-est-devenu-un-marche
Personnellement je préfère vivre dans un monde de liberté sexuelle à tous les étages, mais force est de reconnaître que la répression sexuelle convient mieux à la grande majorité.

Hello Sagarmatha,

Sur le fond, je suis d’accord avec l’argument de ta fille.

Et encore plus avec Flyin Matmute.

Par ailleurs, quand je vois les réactions épidermiques de certains à sa BD qui décrit assez soft la réalité du quotidien de nombreuses femmes, je suis assez inquiet sur nos capacités à nous les hommes de remise en question des stéréotypes sociaux. Personnellement, je me suis assez bien reconnu dans la délégation de la “gestion de projet du quotidien” à ma compagne, me bornant souvent au simple rôle d’exécutant. Si je suis le dernier mâle de cette espèce, tant mieux, mais j’ai un gros doute… Quand je me remémore les discussions de machine à café dans les différents univers professionnels que j’ai côtoyés, les sujets abordés en fonction du genre plaident plus pour le point de vue développé par notre Matmute.

Je rejoins encore l’avis de Flyin Matmute, dans l’environnement professionnel que je connais mieux que le parapente, la maternité est un incontestable frein de carrière (la sélection des collaborateurs pour évoluer vers les postes à plus de responsabilité se situe principalement entre 25 et 35 ans dans beaucoup d’entreprises). Celles qui ratent cette sélection pour une à trois maternités dans la période rattraperont très très difficilement ce handicap.

Mais encore plus injuste, la suspicion de future maternité est également un frein, non par sexisme mais par pure logique économique court-termiste car les entreprises peuvent se révéler frileuses de confier une responsabilité importante à une salariée qui risque de s’absenter 4 à 6 mois juste au moment où elle aura pris la mesure de son poste un à deux ans plus tard. Dans la tête d’un certain nombre de “décideurs” mais hélas aussi de “décideuses”, mieux vaut privilégier un homme qu’une femme en âge de procréer quand les qualités des deux candidats sont peu ou prou équivalentes que ce soit pour une promotion ou un recrutement.

Bien sûr, il y a des exceptions mais ce type de raisonnement reste très fréquent dans le monde de l’entreprise. C’est aussi l’intériorisation par les décideurs de schémas que nombre d’entre nous ont contesté bruyamment : une femme partira plus tôt pour récupérer les enfants, s’absentera en cas de fièvre du petit dernier etc… Vrais ou faux , ces stéréotypes pèsent sur les carrières féminines et pire encore sur les ambitions professionnelles des femmes qui ont elles aussi intégré ce réel handicap : pourquoi se battre si les dès de la promotion sont pipés?

Il me semble que ces inégalités renforcent l’injonction sociale faite au femmes de s’occuper du foyer, puisque que leur parcours professionnel s’avère souvent moins valorisé que celui de leur conjoint (halte au feu, je sais il y a plein d’exceptions mais je parle de moyenne). Certaines pensent peut-être inconsciemment compenser leur moindre contribution financière au ménage par une plus grande implication dans la gestion du foyer. Quant aux familles monoparentales, la question ne se pose quasiment plus, l’écrasante majorité des gardes étant confiées à la mère.

En tout état de cause, ces “doubles” journées féminines doivent peser sur leur temps disponible pour le loisir (ainsi que l’énergie restante). Au delà de la différence de perception du risque entre les sexes, la difficile planification de l’activité parapente subordonnée à l’aléa météo et son aspect chronophage doit en rebuter plus d’une à l’organisation souvent très minutée.

Ces contraintes sont sans doute moins vraies pour les populations senior qui représentent un gros bataillon des parapentistes en raison de plus de disponibilités (plus d’enfants à charge ou retraités). Mais dans ce cas, c’est peut-être aussi le coté financier lié à la carrière souvent plus hachée des femmes qui peut se révéler un frein à la pratique.

En init, malgré une image de “sport à risques” masculin et l’auto-censure que s’infligent plus volontiers les femmes, les apprenties pilotes représentent plus d’un tiers des stagiaires. A mon sens, sur l’aspect appétit pour la pratique, je ne vois pas beaucoup de raisons pour que cette proportion diminue au fil du temps pour tomber entre 10 et 15% de licenciées.

Cela me semble largement justifier de la question d’Alpyr sur les mesures qui pourrait maintenir un taux de pratique féminine identique tout au long de la progression. Bien sûr, les parapentistes ne gommeront pas toutes les inégalités sociales entre sexes enkystées dans notre société, ni les contraintes spécifiques de l’activité, mais si nous pouvions juste écouter toutes nos pratiquantes pour proposer au niveau de nos clubs, ligues ou fédération des modalités de pratique qui limitent l’érosion féminine, je trouve que nous aurions déjà fait un petit pas.

Quels que soient ces freins, c’est en écoutant ces dames ( :coucou: à nos plus fréquentes contributrices, Flynn Matmute, Drums et Sagarmatha) et singulièrement celles qui abandonnent que nous pourront trouver des solutions qui limitent l’érosion : sorties biplaces avec les enfants, système de garde solidaire au sein du club, promotion volontariste auprès du public féminin, formations spécifiques filles etc… et ensuite partager celles qui marchent.

FK.

Hum.
Partager ne suffit pas. Il faut une véritable volonté quasi-militante.
Je ne sais pas si je l’ai déjà raconté sur ce fil mais en Midi-Pyrénées dans le club où j’étais avant, nous étions une petite équipe motivée sur ces questions et nous avions lancé la garde d’enfants sur notre compétition. Cela avait été très apprécié. Et il s’était avéré, comme la plupart du temps, que cette mesure destinée à favoriser la venue des femmes sur la compétition avait servi aussi aux hommes (ceux qui auraient du garder leurs enfants ce week-end là et qui pouvaient ainsi faire la compétition). Bref tout le monde était content et l’initiative avait été reprise à l’échelle de la ligue toute entière. C’était efficace car sur la période où c’était en place ça avait très significativement fait augmenter la participation des pilotes féminines aux compétitions.
Et puis, l’équipe de départ s’est dispersée, l’énergie et la conviction se sont perdues et une mesure qui devrait être généralisée en compétition a disparu… Faut pousser en permanence.

Je voudrais réagir au post de FlingKoala, notamment sur la partie concernant les femmes et leur carrière en entreprise. Il précise bien qu’il existe des exceptions, et tout porte alors à croire que je travaille dans une société qui en fait partie :

En effet, je constate depuis quelques années, une sorte de discrimination positive à l’égard des femmes. Etant une entreprise industrielle donc plutôt avec une culture d’ingénieurs (au masculin), on pourrait s’en réjouir, mais cela semble se faire à marche forcée, pour ne pas dire excessive, sur plusieurs points :

  • Progression de carrière : je vois beaucoup plus de femmes à des niveaux de cadres supérieurs qu’auparavant ; par exemple, à mon niveau N+1, sur 11 managers, 10 sont des femmes . Attention, je ne remets absolument pas en question le talent de ces femmes, ni leur position hierarchique. Je constate juste qu’on était encore dans des proportions inverses il y a encore moins de 4 ans pour ces niveau de responsabilité , et que de facto, elles progressent plus vite que les hommes, pourtant bien plus nombreux et avec plus d’ancienneté. Le phénomène est aussi visible (dans une proportion plus équilibrée) au niveau du top management de l’entreprise.

  • Critère de sélection à l’embauche : les RH s’en cachent à peine, les critères d’embauches chez nous visent essentiellement à rééquilibrer la pyramide des âges de l’entrprise, trop masculine et vieillissante. Du coup les principaux sont le genre et l’âge, puis seulement les compétences techniques et autres qualités. En clair, pour un poste donné ouvert à l’extérieur, on préférera prendre une fille inexpérimentée de moins de 30 ans du moment qu’elle a de vagues compétences techniques à un quadra expert du sujet.

  • Plus grave, j’ai constaté par 2 fois (dont pour un pote parapentiste, pour recoller à notre activité) un refus de présemption d’innoncence en cas d’affaires de moeurs ou de “harcèlement” ! Depuis #MeToo & co , si une femme se plaint du comportement inapproprié d’un collaborateur, ce sera forcément elle qui aura raison, personne ne cherchera à savoir ce qui s’est vraiment passé ! Le copain s’est fait virer (certainement pour faire un exemple, il voit avec les prud’hommes comment obtenir réparation) simplement parce qu’il a proposé à une collaboratrice d’aller prendre un pause avec lui !!! Bientôt, les hommes n’oseront plus parler au femmes…

Cela dit, je ne suis pas si sûr que ce soit une exception ; on peut faire le rapprochement avec ce qui s’est passé il y a quelques mois chez Google, qui prône également l’égalité Homme-Femme à tous les niveaux. Or, un employé à eu le malheur de faire remarquer, que dans une entreprise ou la majorité des postes sont liés à du développement informatique, vu que 90% des étudiants en informatique sont des hommes, vouloir 50% de femmes amènerait automatiquement à une baisse du niveau de compétence moyen des employés. C’est juste du bon sens, mais ce n’est pas politiquement correct, résultat : après une énorme polémique qui a dépassé Google, il s’est finalement fait virer !

On en revient donc à ce que disait très justement Sagarmatha, c’est en amont qu’il faut régler le problème ; tant qu’on aura des jouets du style mini-garage et voitures miniatures pour les garçons et maisons de poupées et des dinettes pour les filles (ok, je prends des clichés mais on commence tout juste à ne plus habiller en bleu les premiers et en rose les secondes), on n’est pas sorti de l’auberge !

En ce qui concerne la FFVL, tant mieux si les femmes trouvent leur compte dans les stages filles, j’ai l’impression qu’elle en fait plus pour les filles que pour le licencié moyen.

Personnellement, je suis évidemment favorable à l’égalité Homme-Femme, or jusqu’à présent les Hommes étaient plus égaux que les Femmes ;), mais il ne faut pas tomber dans l’excès inverse ! C’est l’équilibre, le juste-milieu qu’il faut viser, pas le matriarcat, qui ne vaut guère mieux que le patriarcat.

Moi je pense simplement qu’il faut être un peu con pour voler en parapente, et comme les femmes sont plus intelligentes que nous, elles s’y mettent moins et arrêtent plus vite.

…d’accord avec Man’s… bien vu :pouce: et perso bien (mal) vécu…
Cordialement . Pierrot capt . :vol:

Chez nous aussi les choses évoluent, certaines se sont mis en tête de manger assises à table avec les hommes alors que leur place naturelle c’est debout devant la cheminée. On aura tout vu je te jure!
:speedy:

Parfois elles prennent même la parole sans y être invitées (j’ai vu ça dans un documentaire de société)
Tous ces débats stériles n’auraient pas lieux si on laissait la femme tranquillement dans son milieux d’épanouissement naturel: entre la cuisine et la buanderie

Oh à ce point? On est mal, on est très mal!
:koi:

:mdr:
en plus à côté de moi, ma femme a lu et elle dit “c’est pas faux” :clown:

:mdr:

blague à part, la prochaine que je croise au parking d’un déco, je lui demande de me porter mon sac : je suis pour la parité !

Oui on en croise même sur les decos de temps en temps. Qui s’occupe des enfants? Encore une djialiste migrante?
Les femmes délaissent de plus en plus leurs tâches et d’un autre côte la société s’effondre et il y a du terrorisme et du chômage. Coïncidence? Je ne crois pas

Bon allez on arrête :mdr:

Content que ça vous fasse rire mais je suis très sérieux!

On peut discuter éternellement homologation, siv ou Bonnes Pratiques Sécuritaires, il n’en reste pas moins que voler pour son loisir sous un aeronef chiffonnable dans un environnement montagneux et thermique dont le reste de l’aviation se méfie faut être un peu con ou du moins d’un optimisme qui frise la connerie.

La plupart des femmes soupçonnent ça du premier coup d’oeil, intuitivement, et ne se lancent pas dans l’activité. Les quelques unes qui s’y aventurent on vite fait de se rendre compte ou elles ont mis les pieds, pendant que les mecs en font abstraction par ce que a flatte leur ego de pratiquer une activité couillue.

On peut faire des stages filles pour qu’elle doutent un peu plus longtemps en se disant “mais non je ne suis pas la seule donc ça n’est pas vraiment une activité de matcho irresponsable” mais je crois pas que ça changera grand chose.

Les filles que je connais qui sont restées longtemps dans l’activité sont soit des garçons manqués, soit on des gènes de kamikaze, soit n’ont pas toujours été des filles :smiley: