Qui veut soutenir le mouvement des stylos rouges ? ROTFL

Si tu veux développer ta fibre militante et ton activité solidaire, je peux te donner des noms de syndicats adéquats :prof:

[quote]Ce même genre que le bon vieux prof de math agrégé bien noté dans son petit lycée de province genre Lycée du Gresivaudan, qui te ressors ses mêmes cours et devoirs depuis 25 ans…
[/quote]
Les programmes changent… plus souvent que 25 ans.
Après les math et les lois de la physique ça change pas trop alors un bon cours sur le première loi de Newton ou le théorème de l’Ec y a pas de raison de le changer s’il correspond au programme, pareil sur une synthèse organique ou un dosage redox, si ça marche bien et que les élèves comprennent ce qui se passe pourquoi faudrait-il le changer?

Non, je ne suis pas syndiqué, pas vraiment intéressé. Leurs moyens d’actions (grève des enseignants) sont dépassés et inutiles. Ca me fait plus pleurer (de rire) qu’autre chose ! exemple la dernière grève, qui en a entendu parler ? 10% de grévistes…

Si tu as d’autres moyens qui permettent de faire basculer le rapport de force, je suis preneur (si possible adaptés aux autres professions car sinon je ne vais pas en faire grand chose).

Gof38, un enseignant est par essence quelqu’un qui respecte l’ordre et l’autorité. C’est comme ça, c’est dans nos gênes. La gréve traditionnelle n’est pas un bon moyen. D’autant plus que les enseignants sont issus d’un monde où aller en cours est sacré. Alors la grève est un non-sens pour un enseignant. Par contre il y a d’autres moyens comme le zèle (que des notes égales à 20), le boycott des conseils de classe, les examens… Ca cela aurait un impact au niveau des parents et des médias. Si c’est pour discuter derrière un clavier ou dans une salle des profs déserte, ou battre le pavé à quelques-uns dehors effectivement, la grève a des limites dans cette profession où les gens ont une grande conscience professionnelle.
Pour le “rapport de force”, je ne suis pas très chaud, car ça n’a jamais rien donné dans l’EN. Sauf quand les élèves et les étudiants s’en mêlent…

NON !

Un enseignant est d’abord un rebelle parce que son métier est d’ouvrir l’esprit des jeunes et de leur apprendre comment le monde fonctionne, alors que les “chefs” du ministère cherchent surtout à éviter toutes formes de vagues et à répandre un mode de pensée épouvantablement conformiste.
Les syndicats sont si conformistes, si intégrés dans le moule, qu’ils ne représentent plus personne, mais c’est avec ces fossiles que les “autorités” vont discuter.

J’ai été prof pendant 36ans dont 30 dans des bahuts classée ZEP / sensibles de banlieues bien pourries, avec des “sauvageons” (pour reprendre le mot d’un ministre débile) ingouvernables mais qu’il fallait cependant tenter de faire progresser.

Je n’ai connu qu’un seul chef d’établissement qui fût vraiment un chef. Sous sa direction, le bahut “tournait” bien et aucun prof ne demandait de mutation. Les mômes étaient aussi nuls et aussi durs qu’ailleurs mais il y avait une équipe très soudée pour s’en occuper. Je suis restée 18ans dans ce bahut, et quand notre “patron” bien-aimé a pris sa retraite ce fut très vite un bordel pas possible.
Nous étions entrés en enfer et j’ai fini par foutre le camp moi aussi, pour un bahut parisien réputé “difficile” où je me suis sentie au paradis.
Les “affreux”, je savais les gérer… et j’y ai aussi rencontré des classes merveilleuses et des élèves merveilleux, comme à mes débuts.

Par contre, au niveau de la direction… heu… cela ne valait pas grand chose. Je me rappelle avoir suggéré à ma proviseure un aménagement des horaires de ma discipline (physique-chimie) pour améliorer le rendement et faire mieux passer cette discipline réputée difficile.

  • ce n’est pas dans les textes.
  • les textes, je m’assois dessus, ils sont nuls au ministère et ce qui m’intéresse, moi, c’est l’efficacité.
  • en tant que chef d’établissement, je ne peux pas transgresser les textes.
  • un chef doit d’abord savoir désobéir, dixit un certain De Gaulle.

C’est pour ça que je n’ai pas voulu devenir chef d’établissement, parce que je ne sais pas obéir à un ordre idiot. J’avais quand même passé une fois le concours de recrutement, pour voir, et j’avais très vite vu : les copies n’étaient pas anonymes, autrement dit c’était non seulement illégal mais les résultats étaient juridiquement non valides.
Une honte.
A l’armée, j’avais refusé l’école d’officiers de réserve et quand je fus incorporée le capitaine voulut m’affecter au peloton d’élèves gradés.

  • Non mon capitaine, je refuse.
  • Quoi ?
  • Oui, je refuse. Je n’ai jamais su obéir, ma mère me tapait dessus et au lycée je passais tous mes samedis après-midi en colle. Incapable d’obéir, je serais totalement inapte à donner des ordres autant qu’à les transmettre. Je finirai 2e classe mais je vous demande quand même de m’affecter à la section des éclaireurs.
    Ce capitaine était un mec intelligent et il fit comme je lui demandais.

Je me suis engueulée plusieurs fois avec des cons qui m’emmerdaient, des chefs d’établissement et même un inspecteur. Ce n’est pas idéal pour avoir de l’avancement mais personne ne m’a jamais fait faire la carpette. Cela me valut même une fois une convocation par le Recteur, un excellent souvenir. Une heure avant de partir à ce rendez-vous, j’avais eu au téléphone la dominatrice chez qui il avait ses petites habitudes de soumis, hihihi… entre maîtresses cela se passait bien et le cher Recteur ne tint pas la route face à maîtresse Viviane. Il s’imaginait peut-être recevoir un prof contrit et tremblant pour son avenir ? Il eut en face de lui une des dominatrices les plus connues des soirées parisiennes et après une passe d’armes entre gens bien-élevés je le mis sans mal dans ma poche.
J’en rigole encore 25ans plus tard.

Quant aux “grèves” symboliques d’une journée de temps en temps, j’ai toujours considéré que cela faisait faire des économies au ministère et je n’y ai jamais participé. Par contre, quand fillon s’attaqua à nos retraites en 2003, je fis partie des 100% de grévistes de mon lycée, toutes catégories confondues. Les lycées Balzac (le mien) et Voltaire étaient les deux plus “virulents” de Paris.

J’ai croisé des centaines de profs / carpettes bien soumis et obéissants et en 36ans je ne me suis fait aucun(e) ami(e) dans ce milieu de petits-bourgeois vivant dans un cocon depuis l’enfance : école / collège / lycée / université / enseignement.
Ces gens ne connaissaient pas le monde, n’avaient jamais travaillé, ne connaissaient rien aux autres mais se la pétaient en affichant des compétences qu’ils n’avaient pas.
Quant à leur inculture, elle était abyssale.
Quand je m’entendais bien avec tel ou telle, c’était toujours des petits personnels non enseignants, des gens non prétentieux avec qui échanger était un plaisir. Nous eûmes ainsi une assistante de cantine, poste bien modeste, nommée préparatrice des manips des labos de physique et sciences-nat. C’était une personne intelligente et nous lui apprîmes le métier et ce qui va avec, elle fut reçue haut la main au concours qui la titularisait.

Je me rappelle aussi une grève agressive menée parce que fin novembre nous n’avions pas encore été payés et que les syndicats ne faisaient rien. L’Inspecteur d’Académie ne voulait pas nous recevoir, alors nous y étions allés avec nos élèves et une fois à l’étage cela avait été brutal : “vous avez une minute pour nous recevoir ou nous lâchons nos 90 garnements dans les bureaux.”
L’inspecteur avait mangé son chapeau et deux jours après nous avions la paye et le rappel des mois précédents.
Pour mettre en oeuvre une opération-commando de ce style, il ne faut pas être béni-oui-oui ni soumis à l’autorité.

J’en appelle à la mémoire de Louise Michel.
:trinq:

même remarque que l’autre thread ROTFL ROTFL

c’est TON point de vue.
Pour moi le système scolaire est (nécessaire mais) juste un moyen de formater les jeunes. Leur apprendre que leur seul avenir sera metro-boulot-dodo. Surtout pas une oreille qui dépasse, pas d’initiative, pas de “folie”.
Bref aucun développement personnel / de la personnalité.

les preuves ? tu les donnes toi même :

:prof:

https://devenir-aviateur.fr/

Mon film préféré et qui m’a donné la vocation et qui résume ma vie que je veux est “Le cercle des poètes disparus”, un chef d’oeuvre ! Carpe Diem. Arrêtons le formatage et pensez par vous-mêmes au lieu d’être des moutons des bien-pensants politiques.
Ceux-là même qui préconisent des peines exemplaires en cas d’excès de vitesse, demandent à leur chauffeur d’accélérer (voir les régulières enquêtes d’Auto Plus).

[quote]Le cercle des poètes disparus
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Un truc de littéraires… Bof bof, encore un film où ils ne cassent pas de bagnoles et ne buttent pas de communistes, aucun intérêt!

Un truc de littéraires… Bof bof, encore un film où ils ne cassent pas de bagnoles et ne buttent pas de communistes, aucun intérêt!
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:soleil:

quote encore un film où ils ne cassent pas de bagnoles et ne buttent pas de communistes, aucun intérêt!
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On butte les patates, les poireaux, les endives, pour le reste je laisse aux lecteurs le soin de rigoler.

Dans mon enseignement - en dehors des TP très chiadés et structurés, je ne manquais jamais de faire un historique de telle ou telle découverte, la replaçant dans son contexte et dans son époque, et je demandais aux jeunes de faire une petite recherche bibliographique pour en savoir davantage sur tel ou tel savant du passé. La carotte, c’était 1pt de plus sur leur total du trimestre.
Cela marchait très bien.
Au passage, je touchais à l’Histoire, à la géographie, aux langues, à la musique, à l’architecture, à la philosophie et bien entendu aux pesanteurs des civilisations obscurantistes scotchées dans des mythes archaïques.
Cela passait très bien, sauf parfois avec quelques élèves musulmans un peu primaires qui n’avaient encore rien compris à l’islam, entre autres. Leurs protestations étaient prévues et j’enchaînais sur le principe de laïcité de l’école de la République, principe intangible qui permet à tous de vivre ensemble avec leurs différences, ce qui constitue un atout quand elles s’accompagnent de tolérance.

Je mettais parfois en scène des interprétations de phénomènes aussi difficiles à cerner que la température, la pression, l’agitation moléculaire, les jeunes étaient ravis de gigoter un peu, cela durait à tout casser 2 ou 3 minutes, je ne leur laissais pas le temps de se disperser inutilement. Je fis ça une fois devant un inspecteur, il en fut sur le cul et me félicita.

Mes manips étaient chiadées, disais-je. Nous avions une cloche à vide pour montrer ce qu’est la pression et sous la cloche certains collègues mettaient un gant de ménage ou un ballon. Moi j’avais une autre idée pour frapper les mémoires :

  • Ce gant est trop rigide, ce ballon encore pire, il faudrait un ballon en latex très fin.
  • Une capote !
  • Excellente idée mon garçon, vous en demanderez une à un frère ou une soeur, ou un copain, c’est un produit de consommation courante.
    A la séance suivante, le jeune apportait la capote et je la lui faisais manipuler comme il faut, certains rigolaient. Une fois très légèrement gonflée, il la mettait sous la cloche et il pompait. L’effet était évidemment saisissant et c’était un bon moment de rigolade, puis j’exploitais les effets observés pour faire passer la notion de pression. Un cours ordinaire n’aurait pas laissé autant de traces qu’avec une manip aussi hors-normes.
    J’étais comme ça.

J’avais aussi mis au point une astuce pour couillonner les tricheurs, d’une part pour garder l’estime de mes élèves, d’autre part pour moraliser un peu des comportements délétères. Je leur disais que l’oeil baladeur et la pupille touristique sont des défauts très humains mais que cela se paye.
Jamais un élève n’a pu tricher sans se faire avoir, et la sanction était rude : avec deux copies identiques, chacun avait la moitié de la note. Avec 3 copies, chacun un tiers. Une fois, en 1983, une copie passa de mains en mains et ils furent 18 à se partager la moitié de la note, l’auteur du devoir (de la classe parallèle) ayant eu l’autre moitié. Je leur avais tracé le chemin de la copie d’origine, cela leur avait troué le cul à ces gamins, je m’étais fait 18 copains ce jour-là mais ils n’ont jamais recommencé… du moins avec moi. Quelque chose me dit que l’incident resta dans leurs mémoires.

Une autre fois, je fus emmerdée par l’adjointe du chef d’établissement qui exigeait de me faire accepter dans ma classe “aménagée” d’élèves très faibles un gamin ingérable d’une autre classe d’un niveau inférieur. C’était illégal et je refusai. Elle insista lourdement avec autorité et je l’envoyai sur les roses :

  • Je vous ai dit NON, c’est NON ; votre requête est illégale et jamais on ne me fera commettre une telle faute professionnelle.
  • Mais vos collègues sont d’accord.
  • Cela les regarde, moi j’ai dit non. Maintenant quittez les lieux, cessez de m’emmerder et laissez-nous travailler.
    Cela se termina au rectorat et ma fermeté fut appréciée. Si j’avais cédé, étant depuis longtemps en conflit avec ma direction, j’aurais pu m’attendre à un coup de Jarnac.

J’insiste donc : pour enseigner et former des jeunes, futurs citoyens avertis et responsables, il faut être rebelle et leur montrer l’exemple. Il y a bien assez de gens peu intéressants qui prêchent la soumission et qui en font des paillassons, que ce soit à l’école, à la télé ou dans leur environnement. Un prof rebelle sera toujours une référence.

Louise Michel était institutrice.
Dans la Sierra Maestra, Che Guevara soignait les paysans et leur apprenait à lire et à écrire, gageons que son enseignement ne leur apprenait pas la soumission à l’autorité.

Les jeunes doivent apprendre à réfléchir et à ne pas gober n’importe quoi.
:trinq:

c’est beau de vieillir !

C’est fait, merci, j’ai ri :mrgreen:

Quand le rétroviseur devient notre meilleur ami…
L’avantage c’est que si un éditeur d’autobiographie passe dans le coin, y en a une qui pourra peut-être signer un bouquin ! :stuck_out_tongue:
:trinq:

:pouce: La bêtise est le contraire de la confiture : plus on en a, plus on l’étale (pcc Voltaire).

C’est aussi pour ça que:

“La culture c’est comme la confiture…”

:lol:

Sagarmatha si elle avait fait de la magie (au lieu d’enseigner):
http://youtube.com/watch?v=bQavmZXcYjk

ROTFL Y a toujours un fond de vérité dans la moindre bêtise :wink:
Et tant que ça va avec de l’auto-dérision, c’est que c’est comme dans le cochon (pcc Tartempion)