Féminiser l'activité : réflexions, idées, envies, énergies.
L’article de Parapente+ sur les stages féminins de Savoie en 2018 est à télécharger sur le site du CDVL.
https://www.cdvl-savoie.fr/les-actions-du-cdvl/les-féminines/
Je viens de me pastiller tout ce fil de discussion et je n’ai pas l’impression que les divers intervenants aient conduit une réflexion philosophique, pas même après avoir fait référence à Alexandre Grothendieck… que je n’ai hélas jamais rencontré mais dont les professeurs et collègues furent mes profs à la fac Jussieu de Paris.
Grothendieck était un homme de son temps et parmi les chercheurs bien peu furent ou sont capables de conduire une réflexion éthique comme la sienne, si bien définie dans son opuscule “Récoltes et Semailles”.
Cela ne coûte rien de le lire en ligne ou de le télécharger pour pouvoir mieux l’étudier.
Le féminisme n’est pas une idéologie, ce n’est pas une doctrine et cela ne se décrète pas, le Persan de Montesquieu pourrait sans ridicule poser la question : “comment peut-on être féministe ?”
Le féminisme est une éthique sociale, un pan important de toute philosophie de l’existence, c’est une idée et un concept de la vie en société.
Des femmes comme Lysistrata en furent des caricatures mais c’était déjà bien pour l’époque. Plus près de nous, Olympe de Gouges, George Sand et Louise Michel apportèrent leurs pierres solides à un début d’édifice qui était encore branlant.
Cela en France, mais j’en appelle aussi à la mémoire de Rosa Luxembourg et Alexandra Kollontaï.
Je ma méfie beaucoup des féministes militantes comme les “chiennes de garde”, avec qui je tentai naïvement, il y a quelques années, de défiler lors d’une grande manif contre les violences faites aux femmes. Je fus éjectée comme une malpropre et j’allai manifester avec les anars, chaleureuses et fraternelles.
On n’est jamais exclu sous le drapeau noir de Louise Michel.
(il n’y a pas de féminin à “fraternel”, encore une pitié le la langue française)
La langue française est très machiste. Pour un groupe mixte, même avec mille femmes et un seul mâle, il faut dire “ils” et mettre au masculin. Il nous manque un neutre en français, pour éviter de telles abominations.
“On ne naît pas femme, on le devient” écrivait Simone de Beauvoir, ce qui n’empêcha jamais cette femme immense de supporter l’ignoble macho pervers et obsédé sexuel que fut Sartre, malgré tout son talent.
Il n’y a peut-être pas beaucoup de femmes dans le vol libre mais il y a au moins 4 transsexuelles, héhéhé… et pas des moindres parce que l’Ancienne et son amie Corinne sont mondialement connues et appréciées à Planfait, Marie est peu connue et Clara vole surtout du côté de St Hil.
Je ne sache pas qu’il y ait beaucoup de féministes parmi les femmes qui volent, le concept ne semble pas perturber la plupart de celles que je connais et je ne suis pas loin de penser que, comme moi, elles s’en foutent.
Je ne sais pas s’il y a des statistiques au sujet des garçons qui ne poursuivent pas au-delà d’un stage init, soit que cela ne leur ait pas plu, soit que cela leur ait fait peur ou les ait simplement rendus mal à l’aise. Tous les hommes ne sont pas casse-cous et s’ils ne l’avouent pas facilement ils sont tout aussi accessibles à la trouille que les femmes et ni plus ni moins doués pour appréhender la physique de l’atmosphère et la mécanique du vol.
Quand j’étais jeune alpiniste et que j’encadrais les activités de mon club, les filles grimpaient TOUTES en second. Je fis des pieds et des mains pour les pousser à grimper en tête de cordée, avec des fortunes diverses et les critiques des copains. L’objectif était avant tout la sécurité et ce fut évident lors d’un vol d’un ami dans la face N de la Dent du Requin : il s’était fait mal et sa compagne termina la course en tête de cordée.
A cette époque, aucune fille ne s’était jamais présentée au concours de l’ENSA. Il n’y en a pas beaucoup à notre époque mais il y en a, les femmes sont tout aussi habiles que les hommes, en rocher comme en glace, et question endurance elles ne sont pas plus fragiles, il n’y a que la question du portage qui les mette en infériorité.
Simplement, comme je le disais dans mon premier post, les femmes sont moins enclines à exposer la viande.
En tout cas j’ai la chance d’héberger ma fille, qui sait se révolter contre tous les machismes et qui est pour moi une référence en matière de féminisme bien compris. Il faut dire que je l’ai élevée seule depuis l’âge de 11ans et que ma transition - qu’elle vécut très mal à 25ans - fut pour elle une occasion d’approfondir ses réflexions sur la question.
(autre résultat : ma fille aime autant que moi la bonne bière)
Salut 
Petite erreur sur ce point.
Voir par exemple :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fraternel_fraternelle/35108
http://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/fraternel/
http://fr.wiktionary.org/wiki/fraternel
http://dictionnaire.reverso.net/francais-synonymes/fraternelle
Pour ce qui est des femmes têtes de cordée dans des voies difficiles, il y en a effectivement peu, mais il en existe quand même et depuis longtemps.
Voir par exemple le livre “Encordées” (au féminin pluriel) de Micheline Morin qui a réalisé en tête de cordée des voies très difficiles avec sa compagne de cordée.
Le livre date de 1936 (mais oui !) et elle devait sans doute être la seule (ou l’une des seules) femme(s) à l’époque à s’engager dans des voies pareilles en tête de cordée (et en plus avec une autre femme !).
Je crois me souvenir que ce livre et ses “exploits” pour l’époque avait quelque peu secoué le climat ultra machiste de l’alpinisme de l’époque !
Voir ici :
http://www.amazon.fr/Encordées-1ère-partie-lalpinisme-impressions/dp/B0000DV575
Un des commentaires sur ce livre :
J’ai lu ce livre avec la curiosité de découvrir le point de vue d’une femme de l’époque de nos (grands) parents.
Je n’ai pas été déçue ! Bien avant le féminisme moderne et les lois sur la parité, Micheline Morin a l’esprit clair et la tête sur les épaules.
Elle décrit bien le courage à la fois physique et moral qu’il a fallu aux femmes pour décider de partir à l’assaut des sommets parmi les hommes, puis seules ou entre femmes.
Elle parle de la montagne avec une approche très belle, nous fait découvrir toute l’histoire de l’alpinisme féminin en valorisant les pionnières au caractère exceptionnel, et évoque avec limpidité et liberté les rapports hommes-femmes de l’époque “moderne” de son temps.
A la fois lucide sur les représentations sociales, mais non résignée car croyant à la parité à une époque où le mot n’existait pas encore, elle a ouvert de nouvelles voies aux femmes, en montagne, mais aussi dans la société.
Avec une écriture très agréable en plus, ce livre lumineux se lit d’un trait !
Voir aussi :
http://www.masse-fr.com/Livres/Access/Encordes3803.html
Viviane, je dois avoir ce livre quelque part dans un carton dans mon grenier.
Si par hasard il t’intéresse, fais-moi signe !
Marc
@Marc, je pense que Sagarmatha faisait allusion à un adjectif portant sur les liens affectifs et la solidarité entre soeurs, et en généralisant entre femmes. Sororité pourrait donner sorernel par exemple, alors que la langue française considère que l’adjectif d’éthymologie masculine suffit à exprimer l’idée.
Il faut reconnaitre que le français prend quasiment à tous coups le genre masculin pour exprimer des concepts généraux et que nombre de pères seraient probablement choqués si inversement on parlait de leur amour maternel pour leur progéniture, en supprimant l’adjectif “paternel” du vocabulaire français.
Il est vrai que l’adjectif utilisé pour désigner la relation entre frères est au singulier en français et qu’il n’existe pas un mot équivalent pour les relations entre sœurs.
Mais j’indiquais juste (voir les liens ci-dessus) que “fraternelle” existe bien en français dans un sens élargi avec une signification voisine de celle du mot “amicale” sans préjuger d’une quelconque fratrie.
Marc
Quand j’écrivais que les filles grimpaient toutes en second, c’était évidemment dans mon club (AS Sciences Paris), je savais très bien qu’il y avait quelques excellentes femmes alpinistes, entre autres Wanda Rutkievicz (polonaise), Simone Badier (que j’ai bien connue et avec qui j’ai grimpé au Saussois) puis Catherine Destivelle, un peu plus jeune que moi.
Il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas écrit.
Le mot “fraternité” a un sens très parlant mais il est évidemment question d’un sentiment “entre frères” et les filles n’y ont pas leur place.
La langue française, merveilleux joyau par ailleurs, contient pas mal de tels mots, langue codée et construite par des moines puis par des érudits et des auteurs, les rares femmes de plume des temps anciens d’avant Mme de Sévigné, comme Christine de Pisan, n’eurent pas loisir d’infléchir les positions patriarcales de tous ces machos.
Réécoutons Brassens, par ailleurs parfois taxé à tort de misogynie:
"Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques
"Tendre corps féminin c’est fort malencontreux
"Que ta fleur la plus douce et la plus érotique
"Et la plus enivrante en ait de si scabreux.
"Mais le pire de tous est un petit vocable
"De trois lettres pas plus, familier, coutumier
"Il est inexplicable, il est irrévocable,
"Honte à celui-là qui l’employa le premier 1
"Honte à celui-là qui par dépit par gageure
"Dota d’un même terme en son fiel venimeux
"Ce grand ami de l’homme et la cinglante injure
"Celui-là ce probable en était un fameux (…) Le blason - 1976
1 C’est Stendhal, dans un échange de lettres avec Musset.
A part ça, OK pour ton bouquin, Marc. Si nous faisons l’arête Mettrier ensemble en juin, je le lirai avec plaisir une fois de retour dans ma caravane.

CA SUFFIT N’EN JETEZ PLUS !!!
Le féminisme poussé à son paroxysme comme par certains ici est une ghettoïsation !
Marre !
Ca va chier mon colonel
ROTFL ROTFL
n’importe quoi
Catherine Destivelle a en particulier réalisé des voies exceptionnelles en solo intégral, dont une magnifique voie qu’elle a ouverte en 11 jours, seule dans la paroi (mythique) ouest des Drus.
Cette voie n’a d’ailleurs jamais été refaite car elle est partie avec le premier énorme éboulement de la face qui a eu lieu il y a quelques années (en 2005 je crois ?).
Petit hors-sujet pour Viviane : le projet de l’arête Méttrier est sans doute compromis.
En effet je développe de l’arthrose dans l’un de mes genoux (la carcasse commence à s’user à force d’avoir été trimballée un peu partout !).
Je peux randonner sans douleurs en terrain peu accidenté avec de faibles dénivelées, sinon la marche devient vite douloureuse.
Je vais recevoir fin février une injection d’acide hyaluronique : il faut bien mettre un peu d’huile dans le rouage.
Cela devrait me permettre de reprendre de la rando en moyenne montagne sans souci.
Pour ce qui est de virées d’alpinisme en haute montagne, je ne suis pas certain du tout que ce sera possible cette année (ni même peut-être les années suivantes ?).
On verra bien et je te tiendrai au courant.
Fin du hors-sujet.

Marc
Extraire une citation en la privant de son contexte pour la commenter d’une telle façon lapidaire, sans argumenter, voilà qui est particulièrement révélateur d’une personnalité pour le moins fragile, cela étant dit de façon à édulcorer une opinion beaucoup plus virulente.
Ainsi procédaient la “sainte” Inquisition et les procureurs de toutes les dictatures les plus féroces et inhumaines.
A la place de son auteur, je ne serais pas fière d’avoir révélé au grand jour au pire tant de noirceur, au mieux tant de faiblesse.
Mais la question n’est pas là.
J’ai écrit que notre langue fut codifiée et structurée par des moines puis par des érudits et des auteurs. Rappelons-nous la “défense & illustration de la langue française”, magnifique plaidoyer de Joachim du Bellay au 16ème siècle, déjà très lisible dans le texte, écrit dans le langage de l’époque, alors que pour lire Rabelais dans le texte c’est une autre histoire !
Puis Malherbe codifia la langue en organisant la grammaire, l’Académie française codifia l’orthographe au fil des siècles suivants, avec pas mal d’aberrations qu’il ne serait pas absurde de corriger.
Il y a un neutre en anglais, très pratique, il y en a un en allemand qui l’est moins (pour nous) mais qui est pratique pour les Allemands. Je regrette que notre langue soit aussi sexiste mais ce n’est pas moi qui pourrai y faire quoi que ce soit.
On n’écrit plus comme Ronsard et Montaigne mais ils restent lisibles. Les auteurs des siècles précédents, qui écrivaient dans une langue non encore fixée, utilisaient le langage qu’ils avaient appris de leurs maîtres, des moines ou des prêtres.
Lire Chrétien de Troyes, le sire de Joinville ou Christine de Pisan, plus près de nous les ballades de François Villon ou simplement la correspondance de Louis XI, voire même celle de Louis XIV, ce n’est pas à la portée de tous, il faut une très grande maîtrise de la langue dans ses formes anciennes, qui varient avec chaque auteur, et ni Marc ni moi, malgré notre culture, ne pouvons prétendre nous promener dans cette littérature.
Ceux qui sont allés visiter la tapisserie de Bayeux, qui date du XIe siècle, savent bien qu’à l’époque on écrivait comme on parlait, quand on avait appris à écrire, et que même en connaissant du latin le texte reste souvent très obscur.
Le latin du XIe siècle n’avait guère à voir avec celui de Ciceron ou de Virgile, mille ans avant, c’était une sorte de sabir qui avait été répandu en Gaule par les militaires et les administrateurs romains, le tout mâtiné des parlers locaux.
Bref c’était le bordel et les gens ne se comprenaient pas d’une province à l’autre. Les gens de culture utilisaient donc le latin.
Avec la levée en masse de 1792, un commencement d’unification fut réalisé par les militaires, puis Napoléon organisa l’Instruction Publique sur un mode quasi-militaire, et ce sont les “hussards noirs de la République” - les instituteurs de Jules Ferry - qui unifièrent les parlers dans tout le pays, assassinant au passage les langues locales comme si elles n’avaient été que de vulgaires patois. Ne subsistèrent, près des frontières, que le basque, le breton, le flamand et l’alsacien, et un peu partout quelques patois enrichissant le français de base des parlers d’antan.
Mais il est vrai que tout ça c’est du n’importe quoi, n’est-ce pas, c’est l’autre qui m’a foutu la rage qui a raison.
Je le plains sincèrement.

@ Marc
C’est notre lot à tous, en prenant de l’âge, d’assister à l’usure de nos carcasses. Moi aussi j’ai un genou en mauvais état, suite à ma fracture de 2007, et n’eût été une hargne vigoureuse pour le remettre en fonctionnement et l’entretenir au fil des années, j’aurais maintenant une prothèse.
J’irai donc faire l’arête Mettrier avec Corinne si elle est tentée, ou en solo, ou pas du tout, on verra en juin comment la machine fonctionnera.

une vidéo qu’un copain m’a montré récemment :
http://www.youtube.com/watch?v=jXORgHU3wbo
Pour moi c’est la preuve que les femmes n’ont pas besoin qu’on leur aménage un coin spécial “filles”…
Beaucoup d’enfants possèdent un pyjama Superman. Superman, quant à lui, possède un pyjama Chuck Norris.
Mais on oublie souvent de préciser que ce dernier possède un pyjama Marie Marvingt… :canape:
j’allais saluer le trait d’humour avant de me rendre compte que tu l’avais juste recopié d’un commentaire situé sous la vidéo. Pas bien !
yes,j’ai cliqué trop vite,mais je n’ai pas retenu que ça de la vidéo.Pas taper
yes,j’ai cliqué trop vite,mais je n’ai pas retenu que ça de la vidéo.Pas taper
moi pas taper 
Selon ma fille, avec qui je discutais il y a quelques heures, prétendre “féminiser” des activités, qu’elles soient sportives, culturelles ou simplement ludiques, est déjà critiquable en soi.
Le problème se situe à la base, dans l’éducation et dans la société. On pourra élever des enfants selon un mode non sexiste, l’école se chargera bien vite de propager le schéma traditionnel, et si les maîtres sont conscients les autres enfants seront très agressifs à l’égard de ceux qui ne seront pas dans leur schéma.
C’est plus tard, en fin d’adolescence et à l’âge adulte, que certaines filles réussissent parfois à déconstruire l’énorme chape de convenances machistes / patriarcales qui les écrase, et peu à peu à s’en libérer pour se reconstruire selon un mode libertaire - égalitaire.
Les vraies féministes, ce sont ces femmes-là.
Pour nous autres les trans, le problème se complique du fait qu’il faut aussi déconstruire totalement les schémas masculins dans lesquels nous avons toujours dû vivre, et là nous nous trouvons à poil face aux pesanteurs de notre civilisation judéo-chrétienne archaïque et à tous les tenants des normes les plus contraignantes, qui ne se sentent pas pour autant contraints du fait qu’ils sont construits selon ces normes.
On comprendra sans peine que beaucoup de trans roulent sur la jante avec du mou dans les rayons, j’en connais très peu qui tiennent vraiment la route, et non toute la route.
Accessoirement - et c’est probablement un avantage - cet état hybride me permet une grande complicité avec les femmes, bien plus grande que jadis quand je faisais le joli-coeur, au point qu’il leur arrive parfois de m’intégrer dans des conversations typiquement féminines où il est question de soucis corporels, de mecs qui baisent horriblement mal ou de leurs accouchements, et tutti quanti. Quand elles se rendent compte du burlesque de ma situation, cela produit des éclats de rire et des excuses, mais comme je me marre tout reste dans la bonne humeur.
A contrario, je peux encore lâcher des blagues immondes dans le genre machiste le plus ringard, cela interpelle les mecs qui ont du mal à m’intégrer dans leur environnement du fait de mon passé.
Bref, il est facile de se tenir debout quand on a le cul entre deux chaises.
Dans toutes ces pesanteurs archaïques d’une civilisation contraignante, je comprends parfaitement que beaucoup de filles ne poursuivent pas après un stage init, quand elles en ont fait un, parce que la connotation de ce genre d’activité n’est pas féminine dans leurs schémas sociaux.
Pour pouvoir voler, elles devront passer par une déconstruction de leur éducation et si elles le peuvent cela prendra du temps.
http://soyeuse.free.fr/2012/06/09/2/908.jpg
Planfêtasses - 9 juin 2012
Il y avait une belle brochette de nanas volantes lors de cette fête ô combien ludique, dont deux Genevoises (Marion et Sabine), une Belge (Christiane), une Japonaise (Seïko) et une Suédoise (notre regrettée petite Sofia bien-aimée), et certaines vinrent à ma caravane pour se changer, parfois même pour m’emprunter quelques affutiaux, et deux garçons m’empruntèrent des jupes.
Immense rigolade, les hommes les moins coincés y participèrent de bon coeur, d’autres avec un peu de réticence.
Ce jour-là, les planfaitardes avaient secoué le cocotier.
Planfait est une grande famille et j’y suis bien intégrée.

une vidéo qu’un copain m’a montré récemment :
http://www.youtube.com/watch?v=jXORgHU3wboPour moi c’est la preuve que les femmes n’ont pas besoin qu’on leur aménage un coin spécial “filles”…
Je suis très attristé par la page wikipedia de Marie Marvingt, qui met, je trouve, bien plus en avant ce qu’elle a fait d’extraordinaire “pour une femme” plutôt que ce qu’elle a fait d’extraordinaire tout court …
Être dans un bataillon de chasseur alpin, c’est extraordinaire “pour une femme”, mais beaucoup moins pour tous les hommes qui y étaient en même temps qu’elle. Alors qu’inventer un point chirurgical, c’est extraordinaire quel que soit le sexe de l’inventeur …
Petit aparté pour dire que ceux qui s’intéressent aux questions de sexualité et de genre, voire plus, trouveront très souvent des émissions traitant de ces sujets sur France Culture. Comme aujourd’hui :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/comment-lamour-est-devenu-un-marche
Personnellement je préfère vivre dans un monde de liberté sexuelle à tous les étages, mais force est de reconnaître que la répression sexuelle convient mieux à la grande majorité.
Selon ma fille, avec qui je discutais il y a quelques heures, prétendre “féminiser” des activités, qu’elles soient sportives, culturelles ou simplement ludiques, est déjà critiquable en soi.
Le problème se situe à la base, dans l’éducation et dans la société. On pourra élever des enfants selon un mode non sexiste, l’école se chargera bien vite de propager le schéma traditionnel, et si les maîtres sont conscients les autres enfants seront très agressifs à l’égard de ceux qui ne seront pas dans leur schéma.
Hello Sagarmatha,
Sur le fond, je suis d’accord avec l’argument de ta fille.
Et encore plus avec Flyin Matmute.
Par ailleurs, quand je vois les réactions épidermiques de certains à sa BD qui décrit assez soft la réalité du quotidien de nombreuses femmes, je suis assez inquiet sur nos capacités à nous les hommes de remise en question des stéréotypes sociaux. Personnellement, je me suis assez bien reconnu dans la délégation de la “gestion de projet du quotidien” à ma compagne, me bornant souvent au simple rôle d’exécutant. Si je suis le dernier mâle de cette espèce, tant mieux, mais j’ai un gros doute… Quand je me remémore les discussions de machine à café dans les différents univers professionnels que j’ai côtoyés, les sujets abordés en fonction du genre plaident plus pour le point de vue développé par notre Matmute.
Je rejoins encore l’avis de Flyin Matmute, dans l’environnement professionnel que je connais mieux que le parapente, la maternité est un incontestable frein de carrière (la sélection des collaborateurs pour évoluer vers les postes à plus de responsabilité se situe principalement entre 25 et 35 ans dans beaucoup d’entreprises). Celles qui ratent cette sélection pour une à trois maternités dans la période rattraperont très très difficilement ce handicap.
Mais encore plus injuste, la suspicion de future maternité est également un frein, non par sexisme mais par pure logique économique court-termiste car les entreprises peuvent se révéler frileuses de confier une responsabilité importante à une salariée qui risque de s’absenter 4 à 6 mois juste au moment où elle aura pris la mesure de son poste un à deux ans plus tard. Dans la tête d’un certain nombre de “décideurs” mais hélas aussi de “décideuses”, mieux vaut privilégier un homme qu’une femme en âge de procréer quand les qualités des deux candidats sont peu ou prou équivalentes que ce soit pour une promotion ou un recrutement.
Bien sûr, il y a des exceptions mais ce type de raisonnement reste très fréquent dans le monde de l’entreprise. C’est aussi l’intériorisation par les décideurs de schémas que nombre d’entre nous ont contesté bruyamment : une femme partira plus tôt pour récupérer les enfants, s’absentera en cas de fièvre du petit dernier etc… Vrais ou faux , ces stéréotypes pèsent sur les carrières féminines et pire encore sur les ambitions professionnelles des femmes qui ont elles aussi intégré ce réel handicap : pourquoi se battre si les dès de la promotion sont pipés?
Il me semble que ces inégalités renforcent l’injonction sociale faite au femmes de s’occuper du foyer, puisque que leur parcours professionnel s’avère souvent moins valorisé que celui de leur conjoint (halte au feu, je sais il y a plein d’exceptions mais je parle de moyenne). Certaines pensent peut-être inconsciemment compenser leur moindre contribution financière au ménage par une plus grande implication dans la gestion du foyer. Quant aux familles monoparentales, la question ne se pose quasiment plus, l’écrasante majorité des gardes étant confiées à la mère.
En tout état de cause, ces “doubles” journées féminines doivent peser sur leur temps disponible pour le loisir (ainsi que l’énergie restante). Au delà de la différence de perception du risque entre les sexes, la difficile planification de l’activité parapente subordonnée à l’aléa météo et son aspect chronophage doit en rebuter plus d’une à l’organisation souvent très minutée.
Ces contraintes sont sans doute moins vraies pour les populations senior qui représentent un gros bataillon des parapentistes en raison de plus de disponibilités (plus d’enfants à charge ou retraités). Mais dans ce cas, c’est peut-être aussi le coté financier lié à la carrière souvent plus hachée des femmes qui peut se révéler un frein à la pratique.
En init, malgré une image de “sport à risques” masculin et l’auto-censure que s’infligent plus volontiers les femmes, les apprenties pilotes représentent plus d’un tiers des stagiaires. A mon sens, sur l’aspect appétit pour la pratique, je ne vois pas beaucoup de raisons pour que cette proportion diminue au fil du temps pour tomber entre 10 et 15% de licenciées.
Cela me semble largement justifier de la question d’Alpyr sur les mesures qui pourrait maintenir un taux de pratique féminine identique tout au long de la progression. Bien sûr, les parapentistes ne gommeront pas toutes les inégalités sociales entre sexes enkystées dans notre société, ni les contraintes spécifiques de l’activité, mais si nous pouvions juste écouter toutes nos pratiquantes pour proposer au niveau de nos clubs, ligues ou fédération des modalités de pratique qui limitent l’érosion féminine, je trouve que nous aurions déjà fait un petit pas.
Quels que soient ces freins, c’est en écoutant ces dames (
à nos plus fréquentes contributrices, Flynn Matmute, Drums et Sagarmatha) et singulièrement celles qui abandonnent que nous pourront trouver des solutions qui limitent l’érosion : sorties biplaces avec les enfants, système de garde solidaire au sein du club, promotion volontariste auprès du public féminin, formations spécifiques filles etc… et ensuite partager celles qui marchent.
FK.