Les images du Mont Blanc sont assez banales et la vidéo du vol, au fisheye, est tout à fait détestable, heureusement qu’il y a maintenant sur le marché des caméras dignes de ce nom.
Par contre les images prises dans la face N de l’Eiger sont fantastiques ! Des conditions hivernales comme ça, notamment dans la Rampe, l’Araignée et les couloirs de sortie, ne doivent pas se présenter souvent et j’avais beau savoir que la Traversée des Dieux était le passage le plus grandiose, c’est encore plus beau que toutes les images que j’avais vues.
Je tire encore ici un immense coup de chapeau à Andreas Heckmair qui passa le premier, dans la tempête, à Lionel Terray, Hermann Bühl et Günther Nothdurft qui eux aussi sortirent dans des conditions effroyables, à Michel Darbellay qui le premier passa en solo.
Il n’y a jamais eu de mauvais dans l’Eiger, à part peut-être Corti (qui fut sauvé) et Longhi (qui y resta).
Walter Bonatti était redescendu de l’Eiger en disant : “aucune montagne ne vaut ma vie”. J’ai suivi son avis.
Avec les progrès de la météo, de la technique de la glace et avec l’Ultralite pour redescendre, les alpinistes actuels sont beaucoup mieux armés que nous, au début des années 70, qui étions encore presque dans les mêmes conditions que la génération des pionniers… mais l’Eiger restera toujours l’Eiger, bravo les gars !
Cela dit, je ne sais pas si la Yak décolle bien sans vent, sur un sommet, quand on n’a pas de place pour courir, il doit falloir se jeter dans le trou, adrénaline ! Mais quand on a sorti l’Eiger en hiver, c’est sans doute là de la rigolade.
Ugh !