Bon vent d’autan. Plutôt trop… mais c’est prévu très forcissant donc c’est maintenant (à 10h du mat !) ou pas du tout. Oui ? Non ! Oui… Il faut bien sûr ne pas foirer le déco, vu les arbres qui touchent derrière. Ca le fait : déco vertical légèrement en marche arrière, fesses dans les feuilles, mais ce coup-ci je trouve tout de suite l’accélérateur et commence à m’extraire. Mais comme ça monte un peu le gradient (ou un moment de vent plus fort ?) me recule à nouveau tout doucement. Pas de panique, mais pas fier : ça va encore finir dans les arbres, car la tendance très Est m’empêchera de poser dans la clairière derrière. Bon pour descendre, les oreilles ! ça marche!, je descends, je suis au niveau déco voire dessous (mais bien décalé par l’Est)… mais en reculant, en moyenne. Donc plus d’oreilles ! Toujours à fond sur l’accélérateur, cette fois ci j’avance !.. à peine, mais sans monter. Moins de 10 mn plus tard j’ai fait les 300 m pour survoler l’atterro, au sol presque rien. Posé content (con et content)
Deux questions :
1- Ce choix : oreilles pour descendre quitte à reculer puis plus d’oreilles pour partir plus vite est-il généralisable ? ou j’ai seulement eu de la chance car le vent peut avoir varié de qq km/h pendant ces étapes du vol ? (autrement posé : les oreilles réduisent-elles significativement la vitesse en vol accéléré ? )
2- J’ai eu la faiblesse de me mettre debout sur l’accélérateur penché vers l’avant, imaginant gagner un chouia, mais en y repensant le bras de levier du maillon de 3cm ne doit pas jouer autant que l’augmentation de traînée du vol debout. Et la frontale, debout accéléré, qu’est-ce que ça donne :vrac: ? (heureusement c’était pas trop turbulent)
PS Mon Insinia (rincée) n’a vraiment pas la vitesse annoncée (Ca ronflait moins que lors du vol de Livingston au même endroit) Raison de plus, me direz vous, pour éviter ces conditions sur-ventées qui nous narguent ces temps ci :canape:
fuir vers l'avant en accéléré: avec puis sans oreilles?
Une seule réponse : Ne pas voler dans des conditions trop fortes. 
Je ne réponds pas aux questions mais à d’autres aspects:
Calage ? !
Et sur les vitesses en général (hélas en Anglais)
http://www.xcmag.com/2016/11/how-fast-does-it-go-testing-paraglider-speeds/
(résumé : c’est toujours plus lent que ce qu’on croit/annonce)
tres interesant 
je vais finir par m’abonner à cross country…
Quitte à achetter un petit Robert en meme temps :mrgreen:
Tes oreilles étaient-elles accélérées ? ou juste oreilles ? Car avec les oreilles tu perds de la vitesse. Sinon garder une marge de sécurité (mais on a souvent du mal à l’évaluer et puis on se dit que ça va passer… des fois non).
Après la topographie du site et les conditions météo sont les seules qui peuvent dire quelle méthode est la meilleure. Je me rappelle ce long moment de solitude aux Mouroux (Font Romeu) où subitement le vent s’accélère, les nuages arrivent. Et plus je rculais vers la falaise, plus ça montait évidemment; pourtant je faisais du soaring tranquille et d’un coup je me mets à monter et à reculer avec ma Hook 3. Guidé à la radio j’ai mis plus de 15 minutes à descendre. A coups d’oreilles, d’accélérateur. Mais la nature est plus forte que soi. Posé sans encombre à l’atterro officiel mais avec un grand sentiment d’avoir fait n’importe quoi.
Tout le vol accéléré et même presque tout accéléré à fond (sauf à la fin)
Juste l’impression qu’avec les oreilles certes ça descend mais ça va nettement moins vite
et donc choisir d’abord de descendre vers les zones moins ventées pour avancer ensuite sans les oreilles qui freinent trop(?)
peut être que ce schéma ne fonctionnerait pas dans d’autres cas et qu’il faut privilégier à court terme de ne pas partir derrière le déco (par tout moyen efficace)
bien d’accord avec Patrick ( ne pas voler qd c’est trop fort) mais ça je le savais déjà
Les oreilles rajoutent de la trainée, donc te freinent, donc tu vas moins vite… c’est ainsi
Quant à savoir si Descendre pour accélérer ensuite, est-ce généralisable ? Cette fois-ci, ça t’a permis de poser,
mais l’action appropriée dépend tellement de la situation et de facteurs.
Je ne crois pas que tu puisses avoir de réponse définitive, et bien évidemment ce n’est pas là le coeur du problème.
En effet, c’est surtout le pourquoi de ta décision qui devrait te/nous faire réfléchir, je te cite:
"Bon vent d’autan. Plutôt trop… mais c’est prévu très forcissant donc c’est maintenant (à 10h du mat !) ou pas du tout. Oui ? Non ! Oui… "
Tu sais que le vent va forcir; tu vois qu’il est même déjà “trop” … Alors pourquoi Oui en définitive ?
Le risque de se retrouver piégé est avéré … mais l’homme est faible et suit ses désirs 
Est-ce que tu t’es fixé une limite de force de vent au delà de laquelle tu sais que tu ne dois pas aller ?
Est-ce que tu la respectes, ou est-ce que tu fais de exceptions ?
Heureux que ça se termine bien, et bons futurs vols plus sereins 
Salut Papyon,
Je me permets d’abord une question en réponses à tes questions ; Si tu le savais déjà que la réponse de Patrick est la seule pertinente (du moins je le pense) Pourquoi chercher d’autres réponses qui ne sont que des fausses solutions au vrai problème ?
Maintenant si on se retrouve dans une situation “analogue” (ce qui ne signifie pas identique) la réponse est forcément ; ça dépend !
Les oreilles crée de la traînée donc du frein en termes vitesse-air et in-fine vitesse-sol. Idem pour ce qui est d’une position debout. Dans ton aventure, tu as certainement bénéficié d’un gradient (heureux) qui a permit que les quelques mètres de hauteur perdus grâces aux oreilles t’ont permis d’être dans une couche ou cela ne montait plus et ou tu as fini par avancer. Peut-être aussi que c’est le fait de te faire “décaler” par l’Est (je ne connais ni ne sait de quel site et orientation il est question) qui t’a sauver les miches en te mettant dans un contexte dynamique moins ascendant.
Ce qui me semble certain c’est que tu as de la “chance” sur ce coup là. Être obligé d’être “debout” dans l’accélérateur à ras du sol est une situation on ne peut pas imaginer beaucoup plus accidentogène car en plus du risque potentiel de fermetures, il y a le fait que la position empêche pratiquement toute intervention efficace en terme de pilotage sellette mais aussi ; retard pour relacher le barreau (si l’on est debout dessus) et même et aussi, forcément grosse imprecision dans le ressenti de l’aile et dans la gestuelle commande.
Dans une compétition au Markstein, j’ai vecu en direct et à moins de 50 mètres de distance et autant vertical des arbres pour lui, le sketch et crash d’un pilote qui faute à un mauvais placement s’est retrouvé à essayer de s’échapper d’un venturi en se mettant debout sur son 2èm barreau et qui s’est pris une méga-frontale. Pour lui la chance ce fût les sapins de 30 mètres qui l’on arrêté avant l’impact au sol car vu sa position (je pense) il n’y eu aucune action visible de sa part pour tenter de récupérer la situation, pas même un lancer de secours.
Alors non, je ne pense pas qu’il y a une bonne façon de gérer une telle situation comme celle que tu as vécu, un fois que l’on est décollé. Les bonnes solutions sont avant. Tu as eu de la chance de faire ce qui as marché ce jour là, à ce moment là, à cet endroit, dans ces conditions là. Rien ne garantit que cela soit reproductible.
De façon subsidiaire, j’estime qu’il serait non-pertinent de penser que la “fatigue” de ton aile pourrait être seule responsable de la situation. Comme tu l’as raconté, ce ne sont pas 2 km/h qui auront fait la différence, et même si ; peut on vraiment décoller en se donnant que 2 ou même 5 km/h de marge seulement et penser être dans des conditions de sécurité minimale pour une pratique de vol libre loisir ?
Heureux que tu t’en sois bien sorti et merci pour le récit qui est de nature à faire réfléchir chacun d’entre nous et éventuellement éviter à l’un ou l’autre de vivre pareille situation et potentiellement y laisser sa vie.
Bonne journée,
Edit : grillé en partie par Christian-Luc, c’est ainsi quand comme moi, on écrit beaucoup. Mais je ne me refais pas…
Tout à fait d’accord sur ce qui vient d’être dit sur la sécurité; je rajouterais - par rapport à tout ce que j’ai vécu - que la vitesse est notre seule arme. Se priver de vitesse c’est être le jouet de la nature. Au déco, c’est encore pire car il y a le relief juste derrière puis les rouleaux.
Si tu connais bien le coin et si la configuration s’y prête (attention aux rouleaux) et que ça monte, se laisser aller haut devant et atterrir loin loin derrière. Quitte à marcher mais au moins tu es en sécurité.
Si tu es devant le déco et que tu as la place, des wings peuvent marcher pour perdre de l’altitude devant et se trouver dans une couche de vent moins forte. Après c’est gagné, alors que si tu fais des 360 nécessairement dans la branche vent arrière tu vas filer vers la zone que tu ne voulais pas.
Avec l’expérience on se dit “bon ça ne sert à rien de sortir la voile…” mais ça nécessite beaucoup de sagesse de renoncer
on est très inégal à ce niveau :bang:
Bien d’accord avec toutes les critiques sur la décision de partir en conditions limites
Si j’ai démarré ce post ce n’est pas que par pur masochisme, mais parce que la solution que j’ai trouvée ne me serait pas venue sur le papier mais seulement “en conditions”, parce qu’il fallait absolument inverser les tendances et donc agir : besoin des oreilles pour commencer, besoin de les enlever pour continuer (pas monter quitte à reculer puis surtout pas reculer près de la crête)
je voulais aussi discuter de la perte de vitesse avec oreilles qui me parait bien plus importante en accéléré maxi qu’en vol bras hauts
enfin je ne serais pas surpris qu’il me manque plutôt 10km/h que 2 en accéléré à fond
Dans le vol dynamique, tu as 2 pièges liés à la vitesse du vent :
- L’effet venturi : grosso modo, + tu montes, + le vent est fort.
- La déviation des filets d’air : moins l’ascendance dynamique est importante, plus la composante horizontale l’est.
Quand tu joues avec la combinaison des 2, tu peux vite te retrouver dans de sales draps…
Pour moi, le plus important est de descendre pour rejoindre au plus vite les zones ascendantes les plus favorables, c’est à dire celles où le vecteur vitesse vent horizontal sera le plus faible, et finalement aussi celles où le venturi sera le moins marqué. Donc oreilles accélérées (offrant en plus une incidence plus raisonnable).
Mais bien sûr, à condition de ne pas reculer sous le vent… Auquel cas, je préfèrerais optimiser la vitesse : poussé à fond, pilotage sellette, bien profilé. Partir suffisamment loin devant, puis oreilles accélérées.
Bon, et si ça, ça ne marche pas, trouver une porte de sortie derrière ou en latéral, monter le plus haut possible pour éviter les zones sous le vent et dégager vers la porte de sortie.
Après, les tests que j’ai pu faire (mais c’était il y a longtemps) montraient peu de différence accéléré avec ou sans les oreilles : 2 à 3 km/h. Si tu te mets dans le ciel avec des conditions qui dépendent d’une variation de 2km/h, c’est qu’il y a erreur d’analyse en amont…
Le DHV mesure les différences de vitesses aux oreilles dans ses “re-tests”.
Cela varie selon les modèles de voiles mais ils rapportent très communément aux oreilles :
- sans accélérateur, 3 km/h de moins que la vitesse bras hauts voile ouverte
- accéléré à fond, 5 km/h de plus que la vitesse bras hauts voile ouverte.
Il serait aussi intéressant de voir l’évolution de la vitesse en fonction de la taille des oreilles. J’ai déjà vu faire des oreilles impressionnantes avec juste environ 2 m qui restaient ouverts au centre… ! Mais c’était il y a longtemps.