Gardons des marges....

#1

Bonsoir à tous,

Juste une petite anecdote vécue cet après midi.

Après le boulot je décide d’aller voler à la Croupe, au dessus de Gap; en fin de journée un petit nord étant annoncé sur Météo Parapente mais avec un peu de chance il va arrivé plus tard et j’aurais peu être le temps de faire mon vol.
Arrivé à l’attero j’observe les nuages, quelques gros congestus mais sans plus, mais je vois qu’ils viennent du nord ouest et ça ne m’emballe pas du tout de monter pour rien et j’avoue que suite à quelques incidents j’ai réduit mes ambitions.
Au moment de repartir bredouille je vois un couple assez jeune arriver; on discute, je leur dit ce que j’en pense mais eux ont du matos léger et sont très motivés avec leur Little Cloud spiruline.

Ils me disent qu’ils sont débutants, la fille sort d’un stage initiation et le gars n’en a jamais fait. Ils me disent vouloir faire du soaring versant Gap mais je leur explique qu’ils seront complètement sous le vent et que c’est de la connerie. Je leur ai parlé fermeture mais la fille m’a dit que leurs voiles réouvraient toutes seules que de toutes façons elle ne savait pas ce qu’il fallait faire.

je ne voulais pas faire le rabat joie, je leur ai juste dit que s’ils décidaient de voler, qu’ils s’écartent vite du relief et que quoi qu’il arrive, qu’ils gardent le cap. J’ai essayé de leur expliquer que l’on décolle quand tous les voyants sont au vert.

Ils m’ont dit que la balise indiquait 12/23 en sud sans se rendre compte que le déco est sous le vent météo; en arrivant chez moi, donc ils n’avaient pas encore décollés, la balise était passée plein ouest 14/32. Ouais…

C’est peut être moi qui vieilli ou qui molli mais pour le coup je ne le sentais pas du tout. Si ça se trouve ils ont fait un magnifique vol et c’est moi qui avait tout faux…

#2

C’est pas parce qu’on se met en l’air et que ça se passe bien (parfois miraculeusement?) que c’était une bonne idée…
Typiquement le soaring sous le vent je demande à voir…

#3

Oui bha là, si ils comptaient voler en soaring du côté de Gap donc coté Est, c’est loupé : à cette heure ci(fin d’AM) la croupe de Charance est alimentée par la brise qui vient de Veynes du côté Ouest :smiley: .
Et si c’est des débutants, bha ils vont découvrir les joies du soaring thermique laminé par la brise :twisted:
A mon avis, ils ont fait une balade à pieds. Mais plus rien ne m’étonne.

#4

:+1: pour ta sagesse, empathie et pour nous en faire le récit ici. Pour ton questionnement ci-après :

Même en accordant la même probabilité aux deux hypothèses, à savoir :
“Qu’ils ont fait un magnifique vol et que c’est toi qui avait tout faux….”
OU,
“Qu’ils se sont fait démonté au déco voire en l’air et que leur capital confiance pour la suite de leur progression est bien entamé ou pire, que l’un ou lautre se soit fait mal”.

La réponse à la question de fond, à savoir qui a eu le jugement le plus pertinent me semble personnellement limpide : Toi !

Car que vaut la probabilité d’un beau vol face à la même probabilité que ce soit possiblement le dernier avant longtemps.

J’ai personnellement beaucoup de mal à comprendre ce type de fonctionnement ; se reconnaître à son statut de débutant (elle sortie de stage init, lui total autodidacte) voire à son incompétence (elle, quand elle avoue qu’elle ne saurait pas quoi faire en cas de fermeture) et pourtant ne pas “entendre” le discours sensée et sécuritaire d’un pilote local qui renonce. Alors même qu’ils “croient” au côté auto-demerdant 100 % fiable de leurs voiles (ou seulement sont-ils allés chercher cela ?)

C’est là ou je me dis que tout le millieu à une part de responsabilité. Car pour en arriver à ce que des nouveaux-venus dans la pratique, l’abordent avec une telle nonchalance pour ne pas dire inconsciense face aux dangers potentiels. Il me semble qu’il existe un vrai problème de communication sur la réalité des exigences de compétences et serieux que le vol libre exige de ses pratiquants.

L’année 2019 s’annonce déjà noire en termes d’accidentalité, avec de tels comportements peu d’espoir dans un revirement statistiques d’ici le réveillon.

On ne peut qu’espérer, qu’arrivés au déco et confrontés aux conditions ils aient compris et décidés d’en rester là et de redescendre à pieds. À ce moment là on peut espérer qu’ils ont “appris” quelque chose d’utile. Le pire serait sans doute qu’ils aient fait un vol magnifique et qu’ils en ressortent convaincus d’avoir été dans le juste en n’écoutant pas les conseils pessimistes d’un vieux moralisateur tendance couard.

Au moins toi, si demain tu lis dans les faits divers qu’ils se sont obstinés à voler, tu pourras te consoler en te disant que tu as fait de ton mieux en essayant de leur expliquer pourquoi toi tu n’y allais pas. En plus bien sur d’être encore capable de lire ton journal et de penser à ton prochain vol.

:pouce:

#5

Il arrive bien sûr que des pilotes décollent dans des conditions pourries et que tout se passe bien pour eux !

Il m’est arrivé à plusieurs reprises de renoncer à décoller ici à Sainte-Victoire car je trouvais les conditions foireuses.
Des pilotes (parfois avec beaucoup moins d’habitude du site que moi) étaient surpris de me voir renoncer et me disaient qu’ils allaient y aller quand même.
Je les retrouvais en bas et ils me disaient que j’avais eu tort de ne pas décoller ; ils s’étaient bien fait brasser, mais le parapente cela “pardonne toujours” n’est-ce-pas et eux avaient “réussi” leur vol.

A chacun ses choix, mais je n’ai jamais regretté d’avoir renoncé (pour diverses raisons) à un vol.
Est-on vraiment à un vol près dans notre vie, et si c’est pour regretter une fois en l’air d’avoir décollé en espérant aller se poser au plus vite, à quoi bon ?

Marc

#6

En fonction de ce que tu décris, j aurais été beaucoup plus directif avec ces piouspious.

#7

Mon cher wowo, on dit redescendre à pied, sans s, c’est Marc qui me l’a appris.
J’en ai rien à faire mais c’est au moins une faute que je ne referai plus.
T’inquiete Marc, y en a d’autres .

#8

:mdr: Sans doute mais perso, je préfére redescendre sur mes deux pieds en les placant bien l’un après l’autre. Si lui peut se permettre de le faire à cloche-pied alors chapeau bas… :mdr:
:sors:

#9

Mais j’ai à chaque fois pris le temps d’expliquer pourquoi je renonçais au vol.
Je ne peux pas les empêcher physiquement de décoller quand même, alors… :grat:

Marc