Gestion voile au sol par vent fort / rafales

Bonjour à tous !!

Après une petite après-midi particulièrement chouette pour les parapentistes “expérimentés”, je me suis rendu compte d’une de mes faiblesses…
C’était une journée totalement ensoleillée, un vent météo d’environ 15km/h mais beaucoup de thermiques, et donc de rafales de vent…
Moi, je suis débutant, j’ai débuté il n’y a même pas un an… donc j’avais bien évidemment envie de profiter un max de cette après-midi, mais les rafales était trop fortes et trop rapprochées pour moi… j’ai attendu jusqu’au environs de 17h, que l’activité thermique baisse un peu…

Je me prépare donc, prévole et co, met ma voile en boule puis prend place au déco, dans la pente… pré-gonflage… mais là un cycle de rafale reprend de plus belle, et j’ai du mal à gérer ma voile au sol ! La voile fait des “sauts”, je tire à fond sur les freins, je me rapproche un peu de la voile pour pas qu’elle ne soit trop gonflée… mais au final elle s’est gonflée toute seule… effet spi… je me fais traîner… j’arrive à la replacer au dessus de ma tête et le reste c’est pas important…

Voilà ce que j’en retiens… depuis que j’ai commencé, j’ai mangé plus d’heures de gonflages que d’heures de vols, dans du vent plus ou moins fort… dans le vent faible ou pas, je me débrouille pas trop mal… mais je ne sais pas vraiment m’y prendre pour gérer ma voile quand elle est au sol et qu’il y a des bonnes rafales de vent…
Comment faire pour éviter les gonflages intempestifs de l’aile, ce qui peut être plus que désagréable voir dangereux ? Comment la garder bien proprement au sol en attendant que les rafales se calment, en partant du principe qu’elle est bien étalée (par ex après un prégonflage) ?

J’espère avoir été clair, si ce n’est pas le cas je peux répondre aux éventuelles questions… :slight_smile:
Merci d’avance.

des tours de freins …3, 5, 10, … autant que nécessaire pour la maintenir par le bord de fuite. là elle ne peut plus se gonfler.

tant que ca souffle, oublie! elle sautillera ou elle voudra, c’est pas grave.
une fois que ca se calme, tu enleves les tours de freins, et tu regardes pour la remettre “au propre” … en restant pret à reprendre des tours de freins si ca se renforce à nouveau.
:coucou:

Avec les C ou D tu seras bien plus efficace et réactif qu’avec les freins.
idem pour affaler ou la mettre en forme sans se faire arracher

faut s’entrainer pour prendre l’habitude de les attraper facilement

+1
au lieu de te battre et de faire 15 tour de frein, tu tire quelques cm sur ta dernière rangé de suspente (les c ou les d selon les voiles) c’est super efficace et ta voile ne saute plus du tout !

tu peux même monté la voile avec les a dans une main et les d dans l’autre t’enlevè quasi tout l’effet spi et la voile monte tranquillement

Autre technique, puisque j’avais le même soucis avec l’Alpha5 qui a de gros caisson et des BA bien ouverts avec les joncs, et elle demande qu’a se faire prendre dans le vent…
C’est la boule ou le choux-fleur.

On m’a appris cette technique à Ager ou sa souffle souvent au déco:

C’est tout simplement tu prépares ta voiles pour bien clarifier tes suspentes dans un coin, ensuite, tu la mets en boule.
Tu mets cette boule au déco caisson contre caisson, tu rabats les 2 cotés de l’aile dessus suspente vers l’intérieur pour éviter les cravates de bout d’aile, ensuite, tu sorts les 2 caissons centraux.
Là elle doit pas se gonfler toute seule: si c’est le cas c’est que c’est trop fort pour voler ! Celui qui m’a enseigné cela m’a dit qu’il a déjà gonflé avec 40km/h de vent comme ça et que ça bouge pas a la préparation !
Ensuite quand tu le sents, tu tires tes A sans faire retomber l’aile, en 1 fois, et en partant direct. L’aile va monter en boule par le centre mollement et doucement. les cotés sont pas gonflés.
Du coup l’énergie va être absorbée par le fait qu’elle doit se construire, elle a pas de portance. Normalement une fois au dessus de la tête elles est bien gonflée mais sans puissance ni arrachement et tu peux partir tranquille ! Tres surprenant, mais a essayer.

Norbert

Merci pour vos conseils !

En la freinant un max, j’ai souvent le soucis que le vent passe sous l’aile et du coup c’est le bord de fuite qui se met à voler et faire n’importe quoi… mais bon là au moins c’est moche mais la voile a pas de puissance :stuck_out_tongue:

Norby : j’ai un peu de mal a bien visualiser cette préparation, mais si ça fonctionne si bien que tu le dis ça peut être une bonne solution pour moi ! Je garde ça dans un coin pour expérimentation… :wink:

Tiens la vidéo pédagogique d’un maître pour la technique C+D : https://www.youtube.com/watch?v=Y2MwZyOl47U
Et une autre que j’aime bien : https://www.youtube.com/watch?v=DyP4jQcCXNA
Sinon la voile en chou fleur :wink: comme expliqué par Norby. :pouce:
Mais je crois que toi tu voulais que la voile reste sagement au sol ?

La technique de Kung est très intéressante et permet de réagir très vite, d’affaisser l’aile rapidement. Le seul problème pour moi et cette histoire de retournement et de saisie des commandes (c’est très psycho) Pour y remédier, je met les commandes aux poignées dragonnes, cela permet ainsi de faire le même travail de contrôle en face voile, et ainsi d’éviter cette manœuvre de commande digne d’un acrobate.
Testé et approuvé!

Merci pour les vidéos Matthieu ! :slight_smile:
J’adore celle de Kung, je ne manquerai pas de tester ça ! Après comme Alex64, y a le “problème” de la saisie des commandes… j’ai toujours eu l’habitude d’avoir dès le départ les bonnes commandes dans les bonnes mains…

Je comprend pas dans quel sens tu me demandes ça… pour être (peut-être) plus clair, mon problème c’est d’éviter un gonflage intempestif de l’aile ou qu’elle prenne soudainement de la puissance… et ce pendant la période rafaleuse, en attendant le bon moment pour gonfler… après il faut aussi qu’elle reste plus ou moins en place, dans le sens qu’elle ne virevolte pas dans tous les sens pour au final me retrouver avec un plat de spaghetti dans les suspentes :stuck_out_tongue:

Je demandais ça parce que des fois on veut que la voile soit tranquille avant de gonfler ou que l’on veut gonfler tranquillement, mais la voile en boule et lever aux avants centraux uniquement c’est pas mal pour absorber la puissance du vent.

Oui la voile en boule c’est une solution… mais ça me fait bizarre… faut dire que j’ai toujours fait : pré-gonflage puis gonflage.
Mais ça doit être a essayé je suppose ! :stuck_out_tongue:

En tout cas ce que je retiens le plus de ce topic c’est… C+D ! J’ai hâte de pouvoir aller tester tout ça et surtout… de gonfler, gonfler, gonfler, encore et encore :ppte:

Non quand je parlais de voile en boule, je parlais du fait que le démêlage suspente et tour de sellette sont vérifiés (à l’abri du vent par exemple), ensuite, je mets en bouchon (en boule si tu veux) dans le vent et en commençant à tirer les avants centraux uniquement, elle se gonfle progressivement. Tu peux aussi l’étaler tout en repliant les bouts d’aile et ne monter la voile que par les deux avants centraux voire deux suspentes avant uniquement ! Bon gonflage, j’essaie aussi d’en faire plus…avec des résultats divers et variés lol

c’est bien joli ces videos mais avec 15 ou 20 km/h de vent de bord de mer de mer (laminaires) et tout est facile… avec le zef de nos montagnes c’est autre chose …

Ca c’est sûr ! Avant-hier je voulais gonfler dans une zone à remous (déco “protégé” avec arbres un peu partout) et même si la vitesse du vent était de 10-20 km/h rafaleux, c’était beaucoup plus difficile que quelque chose de 20 km/h laminaire. Mais ça fait partie du jeu…:wink:

Pas tout compris …

Tu l’étales (l’aile) et ensuite tu replies les extrémités vers le centre ? C’est ça ???

Désolé je débute et je suis un garçon un peu limité : je comprends vite si on m’explique longtemps …

Ben non… sinon ça ferait pas une boule !

Tu prépares ton aile au calme dans un endroit un peu abrité, c’est a dire pas de tours de sellette, les suspentes dégagées, ensuite tu t’installes dans ta sellette et t’attache correctement, tu fais ton demi tour comme t’as l’habitude, et tu reprends tes suspentes et remonte jusque ton aile… de cette manière ton aile forme donc une boule…
Ensuite tu vas su ton déco, ensuite tu mets bien caisson contre caisson, tu rabats les 2 cotés de l’aile (les stabs) dessus les suspentes vers l’intérieur pour éviter les cravates de bout d’aile et que le vent s’engouffre, ensuite, tu sorts les 2 caissons centraux… etc… comme expliqué au dessus

Norbert

La bonne technique c’est celle qu’on maîtrise.
Plus on en maîtrise, plus on sera adaptatif et moins on aura à renoncer.
C’est un argument controversé, mais j’ai toujours considéré que ma capacité à décoller sans assistance était un bon critère pour estimer si je devais me mettre en l’air ou pas.

La technique “avants dans une main et arrières dans l’autre” offre de nombreux avantages et il y a un réel intérêt à l’avoir dans sa panoplie.
Je lui trouve l’inconvénient de ne pas permettre de gérer les grosses corrections latérales lorsqu’elles sont nécessaires (du moins moi je n’y arrive pas).
Et attention, spécialement pour les petits gabarits/petits bras, maîtriser aux arrières une aile “avancée” qu’on veut empêcher de quitter le sol dans les rafales peut être particulièrement physique (effort nécessaire parfois surprenant) ! Ceci peut être une limitation réelle.

Et comme il vient d’être dit, de multiples critères entrent en compte.
Déjà l’allongement joue beaucoup ; ce qui ne se remarque même pas avec une aile école devient vite un véritable problème avec une aile compétition. Par exemple, faire une belle boule et l’amener proprement sur un décollage venté, sans effets d’asymétrie, n’est pas forcément facile avec une aile allongée qui veut à tout prix (comme certaines) se remplir par les stabilos. La “puissance” des modèles est aussi très différente…
Effectivement, l’aérologie thermique de relief peut être très joueuse. Les profils des décollages donnent souvent une composante verticale aux flux d’air, qui compromettent une belle installation au sol. Souvent les rafales thermiques passent en “glissant” latéralement sur les décollages en donnant une composante latérale d’autant plus difficile à récupérer que l’aile est allongée. Dans certaines situations, l’air surchauffé semble carrément monter de manière chaotique et enlever l’aile en vrac dans des configurations de simili-dusts ; empêcher la voile de se retourner plusieurs fois sur elle même devient alors un véritable défi. Malgré une belle préparation, je me suis déjà trouvé en difficulté sur le décollage de Saint-André ; plusieurs personnes m’ont alors évité une belle suée en me défaisant les nombreux twists sans que j’aie besoin de le faire moi-même après m’être battu pour maintenir ma voile au sol. Ouf !

Dans tous les cas, si on veut décoller propre et sécurit’ dans du vent, on n’échappe pas à un entrainement plus ou moins intensif selon ses capacités psycho-motrices.

En tant que pilote flippé, j’aurais tendance à recommander la plus extrême prudence particulièrement en vent fort (plus de 20 km/h).
Tout ce qui est anodin avec une douce brise de 10 km/h peut devenir un danger mortel dans les rafales sur un décollage rocailleux. Un danger de la technique de la boule est qu’une clé se fasse durant la montée de l’aile. Si on combine aile allongée + aile puissante + composante verticale du flux d’air + clé + rafales + réaction une seconde trop tardive, on est toujours incroyablement surpris de la vitesse à laquelle les séquences s’enchainent et de l’énergie qui est alors mise en jeu lors du choc ! Par vent fort, il vaut mieux être sûr de soi ou renoncer.

Bon, je crois que j’ai compris …
J’ai une alpha 5 de 31 m2 et j’en bave vraiment pour gonfler dès que le vent est un peu fort !!!
Je teste la méthode dès que possible !!!
Merci d’avance.

Oui je vois ce que tu veux dire… C’est de la “folie” parfois !
Et ce que tu racontes du déco de Saint André; c’est vraiment souvent en milieu d’après-midi : c’est là que je laisse ma voile bien rangée dans son sac et que j’admire les bons expérimentés comme toi ! Dès que je vois des pilotes se faire arracher, les voiles tournoyer dans tous les sens on se dit que c’est quelque part de la chance, de ne pas se retrouver contre un arbre (parce que traîné par terre, c’est presque le moins pire), ça ne donne vraiment pas envie !

Non, moi je fais partie du club des mauvais expérimentés.