Ouaip, la raison ne doit jamais être occultée par l’émotion, et surtout la sensibilité doit toujours être passée au crible de la raison.
Cela éviterait pas mal de départs en sucette, mais qui est capable de rester de marbre quand sa voile traverse des fortes turbulences avec autant de fermetures, d’abattées obliques et autres joyeusetés ?
Pierre Dac écrivait en son temps : “Parler pour ne rien dire et ne rien dire en parlant sont les deux tares de ceux qui feraient mieux de la fermer quand ils l’ouvrent.”
Au delà de l’oxymore portée au plus haut degré du burlesque, la pensée est puissante et frappée du sceau du bon sens.
Je poste beaucoup entre octobre et avril, quand je ne vole pas, très peu quand je vole. Peu de gens se rendent compte que mes textes sont travaillés, coupés et mis en forme pour éviter le hors sujet, travers dans lequel je peux tomber comme tout le monde. Il m’arrive souvent de ne pas poster parce que tout compte fait, au terme d’une séance d’écriture plus ou moins longue, je finis par estimer que cela ne s’impose pas vraiment.
Malgré cela, je poste quand même parfois des contributions discutables, en flagrante contradiction avec la citation de La Bruyère dont certains feraient bien de s’inspirer, moi en premier.
Au moins je vous épargne les “citations” intégrales d’un post antérieur, suivies d’une réponse lapidaire et mal écrite.
Au moins je vous inflige une prose de qualité, dans un français irréprochable et travaillé, nonobstant ici ou là une faute de frappe qui m’a échappée. Cela arrive quand on écrit à des heures où les gens normaux dorment comme des bienheureux.
Il me semble délicat pour les administrateurs du site de déléguer à tel ou telle la possibilité de décider si un post doit rester ou disparaître. Pour avoir jadis fait de la “modération” sur un service minitel 3615, j’ai bien juré qu’on ne m’y reprendrait pas.
Suivre un fil qu’on a lancé supposerait plus ou moins l’obligation d’exercer une censure, or il n’est rien de plus vil et liberticide que la censure, quelle qu’en soit la forme, c’est le lit de toutes les tyrannies.
Quant à résumer un fil, qu’on l’ait lancé ou non, chacun peut tenter de le faire, en toute liberté. Il arrive parfois qu’un fil s’arrête net sur un tel résumé, et ce n’est pas plus mal si cela évite un dérapage progressif dans le n’importe quoi.
Dans le western “Mon nom est Personne”, le personnage joué par Henry Fonda dit à deux reprises, au début et à la fin du film : “S’arrêter est souvent plus difficile que commencer”.
C’est une excellente conclusion, non ? Ce serait un bon sujet de philo pour le bac.
Salut et fraternité*