intermédiaire aiguille du midi

bon ba j’ai ma réponse pour le déco de la haut (j’ai lu le fil )! c’est pas encore pour moi,par contre a l’intermédiaire du telepherique , ca le fais avec un petit niveau cet été et est ce que ca vaut le coup ?

Ce ne sera pas possible cet été car tout le versant nord du Massif du Mont-Blanc est interdit de vol du 1er juillet au 31 août !
Il y a eu beaucoup de commentaires à ce sujet sur le forum.
Il faudrait retrouver le fil de discussion correspondant…

:trinq:

Marc

ok merci

Mais début septembre cela peut être très sympa de voler de là et le vol est superbe !
Les conditions sont en général bonnes à ce moment-là.
Ne pas décoller trop tard car la brise de vallée peut être forte à Chamonix en milieu de journée.

D’ailleurs c’est souvent pendant la première quinzaine de septembre que les pilotes décollent du sommet du Mont-Blanc ! :pouce:

Marc

Le décollage du Plan de l’Aiguille est tout à fait accessible avec un “petit niveau” (je l’ai fait lors de mon 15ème vol), à partir du 1er septembre ou avant le 30 juin.
Le déco est court et assez venté car situé dans un venturi. Il faut en général attendre 14h-15h pour qu’il soit alimenté, sinon c’est cul (un rouleau venant de derrière).
La seule difficulté est une ligne électrique dans laquelle il ne faut pas se mettre, en principe on passe très facilement au-dessus. Après, il faudra soit prendre du gaz (il faut bien “travailler” au début et être patient) soit dégager un peu vers la vallée pour passer les câbles du téléphérique.
L’atterro de Chamonix, au bois du Bouchet, se voit de très haut et il est en général bien alimenté l’après-midi, manière de dire que c’est parfois assez fort. Il faut se méfier en prise de terrain parce qu’il y a une sorte de thermique sur la forêt (je pense plutôt à une compression liée à la brise) et on risque alors d’être long… mais il y a un échappatoire, pas de souci.
La bonne approche se fait au-dessus de la gravière, après quoi on entre sur le terrain par le côté, on vire à droite et cela pose tout seul.
La biroute est au sommet de la bosse côté gravière mais on ne la voit pas d’en haut. Ce n’est pas un inconvénient très grave parce que de toute manière la brise vient du vas de la vallée.

Le vol depuis l’Aiguille du Midi ne pose pas de problème non plus, si le déco est alimenté. Je l’ai fait en octobre 2015 par pétole et avec 30cm de neige fraîche qui ne se tassait pas, merci à ma Diamir qui gonfle très vite et qui prend vite en charge.
L’arête qui descend de l’Aiguille au déco nécessite les crampons et le piolet (et donc de savoir s’en servir). C’est parfois carrément à vaches mais je l’ai déjà trouvée toute en glace, très raide avec des marches de 60cm de haut, le tout avec une exposition telle qu’un faux pas aurait occasionné une chute de 1300m.
On ne sait dans quelles conditions est l’arête que quand on est dessus.
Le plus simple pour apprendre ce vol est d’y aller au printemps, pendant la saison de ski. L’arête est alors aménagée pour les sarpés skieurs, on peut alors laisser le piolet et les crampons à la maison.

Le décollage se fait le plus souvent en sud, vers la “Vallée Blanche”, alimenté par une brise thermique liée au fort réchauffement du bassin glaciaire. On trouve un petit thermique bien sympa sur le rognon rocheux entre la Vallée blanche et le glacier d’Envers du Plan, on tourne la Dent du Requin aux environs de l’Epaule puis c’est tout droit vers Chamonix.
Le matin, il y a un petit thermique sur la face E du Grépon. L’après-midi, il faut traverser la Mer de Glace pour aller en prendre un sur le Moine et les Flammes de Pierre. Cela aide bien à passer quand il y a de la brise de vallée, avec un gros rouleau sur l’arête qui descend au Montenvers (cela passe quand même mais je n’aime pas voler dans du -4 en me faisant secouer).
Cela se fait très bien avec une vieille Spiruline, une UFO, une Skin, une Ultralite 19, voiles peu réputées pour avoir un plané mirobolant.

Le décollage nord (sur Chamonix) est impressionnant mais tout facile s’il y a de l’air et qu’on maîtrise bien le face voile. On peut alors aller passer le col du Plan et retrouver l’itinéraire sud, ou faire du soaring sur les Aiguilles, tout dépend des conditions.

Il faut aussi savoir qu’il est interdit de survoler l’héliport. On a du gaz en sortie de la Mer de Glace, on traverse alors la vallée et on avise.
Il m’est arrivé de “sortir” à 2500m et de raccrocher Planpraz à 2500m, la longue transition s’étant faite dans une restitution entre +0,1 et -0,1, un vrai bonheur.
:trinq:

merci pour les reseignements,ca fait rêver


https://preview.ibb.co/dSpYN8/Capture_d_e_cran_2018_06_26_a_12_51_22.png

Voici quelques précisions complémentaires sur le vol du haut de l’Aiguille du Midi avec la descente de la très célèbre arête aérienne et impressionnante qui conduit aux pentes de décollage.

J’ai dû descendre cette arête une bonne douzaine de fois (peut-être plus ?) :

  • soit pour descendre la Vallée Blanche à skis avec des amis ou avec mes parents (qui en rêvaient depuis longtemps !) ;
  • soit pour décoller de l’Aiguille en bas de l’arête (4 fois pour moi : une fois en face nord et 3 fois en face sud) ;
  • soit pour monter et décoller du Mont-Blanc du Tacul ;
  • soit pour monter au sommet du Mont-Blanc par l’itinéraire (magnifique) des trois Monts : Mont-Blanc du Tacul, Mont Maudit, Mont-Blanc ; je suis monté trois fois par là avec à la clef un décollage du sommet : un superbe souvenir !

L’arête est certes impressionnante, mais il y a en fait dans l’année plusieurs périodes distinctes :

1/ L’arête est équipée de façon très confortable jusqu’au début du mois de mai pour les skieurs qui veulent descendre la Vallée Blanche.
Il y a jusqu’à 2 000 skieurs qui descendent cette arête certains jours !
Les skieurs ont leurs chaussures de ski aux pieds (donc très glissantes), leurs skis et leurs bâtons et la plupart n’ont jamais mis les pieds en haute montagne.
L’arête est alors super équipée : grosses marches taillées, deux mains courantes (une de chaque côté) avec de grosses cordes auxquelles on peut se tenir : la descente ne pose vraiment pas de problème particulier.

2/ En mai et juin l’arête est déséquipée, mais elle est encore relativement large avec de bonnes traces laissées par ceux qui la descendent.
Crampons et piolet nécessaires, assurance utile pour ceux qui ont peu d’expérience de la haute montagne.

3/ Pour voler de là-haut : interdiction en juillet et août.

4/ A partir de septembre l’arête a beaucoup fondu pendant l’été et elle est alors très étroite (à peine la largeur d’un seul pied à certains endroits).
Crampons et piolet bien sûr indispensables.
Assurance obligatoire (avec quelqu’un de compétent) pour ceux qui ne se sentent pas de la descendre en solo.
Il y a 600 m de vide à droite (dans le sens de la descente) et 1000 m à gauche : chute interdite.
Rappel si on assure quelqu’un : si l’un des deux tombe d’un côté, il est exclu de le retenir en restant sur l’arête elle-même ; la consigne est claire : l’autre doit se laisser glisser dans la pente du côté opposé (je ne rigole pas).
Il m’est arrivé d’assurer un ami pilote (assez costaud) sur cette arête (il avait le vertige et il a eu beaucoup de mal à la descendre) et j’ai pensé pendant toute la descente à cette obligation de me jeter de l’autre côté s’il avait commencé à tomber.
C’est la seule fois où j’ai descendu cette arête avec une corde.

Le décollage versant nord est très engagé : il ne faut pas se rater au décollage ; le décollage en face sud est beaucoup plus confortable, mais le vent est souvent orienté nord là-haut.

Il y a déjà eu de multiples messages sur ce forum au sujet de ce vol et de la descente de l’arête sommitale ; il faudrait les retrouver.

Je sais que ce fil porte sur le décollage intermédiaire, et pas sur celui du haut.
On va encore me dire que je “pollue” ce fil en parlant de l’arête sommitale (cf. un autre fil) ! :grat:

Marc

Ouaip, tu yoyotes, Marc… il n’y a pas 600m versant sud de l’arête, la face S de l’Aig du Midi ne faisant que 300m, en enfonçant bien le mè_tre au fond de la rimaye. Le versant nord par contre, c’est un peu plus de 1000m (j’ai parcouru ce versant par la voie Frendo et la directe de la voie Mallory).
Ce ne sont là que des petites corrections de détail.
Je n’ai jamais décollé à l’Aiguille qu’en septembre et octobre et j’ai trouvé l’arête souvent “à vaches” et parfois plutôt “vache”, avec une sensation de malaise pas bien agréable (je l’ai toujours faite en solo et seulement deux fois en assurant une personne peu expérimentée sur des crampons).

Le déco du Plan n’est pas toujours évident.

http://soyeuse.free.fr/2007/709/21/1655.jpg
Corinne au déco du Plan de l’Aiguille - 21 septembre 2007

http://soyeuse.free.fr/2009/909/22/8009.jpg
Corinne sur l’arête - 22 septembre 2009

http://soyeuse.free.fr/2013/09/24/1743.jpg
C’est raide et très exposé, brrrr ! - 24 septembre 2013

http://soyeuse.free.fr/2014/09/04/D1.jpg
4 septembre 2014 (c’est moi) - L’arête est débonnaire.

Si quelques biplaceurs y vont parfois, ils préfèrent de loin Planpraz, pourtant pas si facile que ça en conditions thermiques, pas tellement plus évident en automne du fait qu’il est sous le vent du Brévent.
Au Plan, disais-je, on est dans un venturi et quand il y a de l’air les choucas larguent des plumes. Je n’y décolle que quand c’est trop fort à l’Aiguille et il faut en général attendre 15h pour que la brise prenne le dessus.
Il m’est arrivé un jour d’octobre 2009 d’essuyer une monstre drache à 300m au-dessus du déco, je ne dis pas le plaisir pour descendre 1600m sous des hallebardes avec une voile trempée flirtant avec la limite du décrochage et un accélérateur inefficace.

Au Plan de l’Aiguille, à seulement 2300m, on est déjà dans un cadre haute montagne du fait de l’environnement et du climat généré par l’énorme massif. Le terrain n’est pas facile, c’est une petite pelouse coupée d’affleurements rocheux et il vaut mieux ne pas se rater, donc maîtriser parfaitement les techniques de décollage et bien choisir le moment où on y va.
Je n’en étais pas là la première fois, en septembre 2007, j’avais un peu merdé et je n’avais dû mon salut qu’à mon sang-froid et une vitesse de réaction hors du commun. Chaque fois que j’y suis revenue, j’étais seule et le souvenir de cet épisode est revenu lui aussi générer du stress, cela m’a toujours conduite à bien chiader chaque geste technique.
:trinq:

Juste pour compléter mon message précédent.

1/ Je ne connais pas le décollage intermédiaire du Plan de l’Aiguille (qui est l’objet de ce fil) et je n’ai donc jamais décollé de là.

2/ Pour l’arête sommitale, il n’y a effectivement que 300 m de dénivelée en versant sud de l’arête (erreur de ma part) et la pente est moins forte qu’en versant nord.
Mais si on dévisse, je pense que le résultat doit être sensiblement le même si on tombe de 300 m ou de 600 m. :affraid:
Au début de la glissade (versant sud), vu la pente, il doit être possible d’enrayer la chute avec les crampons et le piolet (?), mais si on prend de la vitesse, bof…

3/ Il m’est arrivé de trouver sur l’arête des passages nettement plus étroits que ce que tu montres sur tes photos (il y avait des portions de l’arête où il était impossible de mettre les deux pieds de front).

4/ Tu parles des “choucas”, mais je rappelle (on en a déjà parlé sur le forum, il y a longtemps) qu’il n’y a pas de choucas en montagne !
Le choucas est un oiseau des plaines.
L’oiseau qui virevolte en montagne devant les randonneurs s’appelle en fait le “chocard à bec jaune”, bien que beaucoup de gens l’appellent, à tort, le choucas.
Voir par exemple ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Choucas
et il est écrit :
“Le chocard à bec jaune est également désigné de façon impropre sous le nom de choucas”.

:trinq:

Marc

idem, deja fait en condition vraiment tendu, juste la place pour un pied !!!

J’ai trouvé ainsi en juillet 70 l’arête qui descend de l’Aig de Bionnassay sur le col du Dôme, on mettait un pied devant l’autre et le gars que j’assurais “bottait”… 60° versant N, 45° versant italien, il était évident que le salut en cas de glissade aurait exigé de sauter du côté opposé.
Ce n’est pas plus folichon à l’Aig du Midi en fin de saison quand l’arête est très fine, raide et en glace. Comme je suis presque toujours seule, je ne me prends pas en photo.
Fin septembre 2017, j’avais dû remonter à l’Aiguille (trop de vent) et il avait fallu sortir le grand jeu avec piolet-ancre et rétablissements sur des marches de 15cm pas très horizontales, l’exposition en prime, et j’étais toute seule, évidemment.
En prenant de l’âge on perd de la souplesse et certains terrains, normalement “faciles”, deviennent assez ardus.

Ce jour-là, j’avais décollé au Plan de l’Aiguille après avoir poireauté plus d’une heure en attendant la brise. J’étais toujours toute seule, observée de loin par des touristes.

C’est un étrange décollage le Plan de l’Aiguille, il n’est pas facile de prendre du gaz mais en bonnes conditions on peut parfois remonter à l’Aiguille, ou aller passer le col du Plan vers la Vallée Blanche ou le col des Deux-Aigles pour une visite à la rébarbative face N de l’Aig du Plan.
Des conditions de ce genre se trouvent plus souvent au printemps qu’en septembre-octobre.
:trinq:

:forum: voila des bonnes reponces qui font que je vais pas aller par la avant quelques années :ppte:

Il ne faut quand même pas se faire peur pour rien, le Plan de l’Aiguille fut mon 17ème vol, le 21 septembre 2007.
J’avais roulé toute la nuit depuis Paris / arrivée chez Corinne à 3h30 / levée à 5h pour aller faire la Tournette / je n’avais pas décollé (trop novice pour les conditions) et j’étais redescendue à pied / déplacement d’Annecy à Chamonix / montée à l’Aiguille du Midi.
Il y avait trop de vent, le décollage se fit au Plan, sur un terrain provisoire assez “délicat” (le déco actuel normal était en réfection).
J’avais 59ans et je n’étais pas en très grande fraîcheur physique, j’avais quand même décollé et bien volé, avant le retour à Annecy en passant par Thônes pour y manger une pizza… une idée à moi parce que cela obligeait à passer par le col des Aravis pour ne pas risquer de m’endormir sur l’autoroute.
Ce genre de vol dans de telles conditions dénotait un certain culot mais j’étais comme ça et à l’époque j’étais encore increvable, l’ex-alpiniste retrouvait Chamonix après 20ans d’absence, bref c’est un bon souvenir.

Il vaut quand même mieux ne pas être seule sur ce genre de déco qui, sans être vraiment difficile, est un peu technique. Le 1er octobre 2009, j’accompagnais deux stages des Grands Espaces pour les manips de navettes, en commençant par Plaine-Joux le matin, puis le Plan de l’Aiguille l’après-midi. Il y avait un stage init et un stage perf, nous avions pris l’avant-dernière benne, la dernière était descendue et Victor avait mis aux voix : “on descend à pied ou on vole ?” A l’unanimité, les stagiaires avaient décidé de voler.
Il y avait du zef et Victor avait fait décoller ses débutants avant la pluie, moi j’étais en autonomie et je m’étais fait monstre rincer en l’air, les autres s’étaient fait rincer en haut avant de voler.
Un autre bon souvenir.

Mon premier vol depuis le haut cela avait été la semaine d’avant : deux décos en sud le 22 septembre, deux en nord le 24 et le Mont Blanc le 25.

Il ne faut pas non plus s’en faire tout un monde, décoller à l’Aig du Midi est une formalité par bonnes conditions quand on sait marcher avec des crampons, idem décoller au Mont Blanc… quand on a le jus pour y monter et que les conditions sont bonnes.
Chamonix c’est la haute montagne, ce n’est pas Planfait.
:trinq: