Inversion de virage?

Je savais pas trop où placer cette question.

Dans les essais de VL on peut lire dans leur “tableau récapitulatif des mesures” un test qui s’intitule “inversion de virage”.

Si je prend une aile au hasard ça donne: “5s à 30° pour 30° d’inclinaison”.
Ca correspond à quoi?

Merci de m’aider à m’endormir un peu moins bête ce soir…

Dans Vol Libre, deux possibilités selon l’humeur du testeur et ce qui est le plus pertinent pour l’aile considérée :

  • soit on met l’aile à 30° d’inclinaison en roulis d’un côté puis de l’autre et cela est réalisé en X secondes
  • soit on prend un axe de référence au sol (route par exemple) et on met la trajectoire à 45° de part et d’autre et c’est réalisé en X secondes.
    C’est une manière d’essayer d’objectiver la réactivité d’une aile.
    Ça recoupe assez bien ce que nous mettons sous la notion de “maniabilité”.

Je dirais que la deuxième solution me semble plus raisonnable,non?

Tant qu’on est dans les explications, peux-tu préciser la différence entre “maniabilité” et “manoeuvrabilité”, si possible avec des exemples, car j’ai beaucoup de mal à faire la distinction entre les deux. Merci d’avance !

  • Est-ce que l’aile est maniable ? C’est à dire est-ce qu’on la manie facilement ?
    On va plutôt quantifier des débattements à la commande et des efforts à fournir pour obtenir un résultat de pilotage. On parlera plutôt de “maniabilité en”… Par exemple maniabilité en débattement pour obtenir un virage peu incliné = 45cm, Houlà ! c’est pas maniable du tout, mais pour la même action 1,250 kg , wow ! c’est très maniable en efforts.
    On peut procéder aux mêmes mesures pour obtenir telle vitesse ou telle action en tangage.
    Mais la réelle “maniabilité” dont nous parlons tous communément combine cette première notion avec :
  • La manœuvrabilité. Est-ce que l’aile est manoeuvrante ? Est-ce qu’une action à la commande (ou à la sellette) offre un résultat franc et immédiat dans le comportement de l’aile ?
    Par exemple, une aile qui noyaute avec 15cm de commande et 6 kg d’effort sera sera très maniable en déplacements (de la commande) mais pas maniable en effort. Pour finir de lui donner son caractère en virage, on fera entrer en compte la notion de “réactivité” : si l’aile change sa trajectoire dès que je touche à la commande, si sur une variation de quelques centimètres je règle très facilement son inclinaison, si dès que je change ma position de main il se passe quelque chose, c’est qu’elle est très manoeuvrante (sa réactivité donne les actions voulues rapidement et sur peu de déplacements de la commande, malgré de lourds efforts) on qualifiera l’aile de “très maniable” (en soulignant la lourdeur des efforts), même si certains diront que c’est un “camion” à cause du poids des commandes.
    A noter qu’on ne se trompe pas forcément en utilisant un vocabulaire imagé puisque sur ce type d’aile, on dira parfois “camion” mais on ne dira jamais “péniche” (aile lente à faire tourner, peu réactive, longs débattements même s’ils sont légers).

Toujours pour Vol Libre, pour avoir des précisions même si tout n’y est pas, le pdf des procédures :
http://vollibre.retine.fr/tech.asp

Merci pour le pdf! :pouce:
Je savais que ça existait mais plus moyen de mettre la main dessus.

La ressource de l’aile peut avoir beaucoup d’importance dans la manoeuvre. Je m’explique:
En 2003, je devais passer l’épreuve solo du brevet biplace. Une des étapes consistait à effectuer un 360° à gauche puis un 360° à droite et sortie dans l’axe en moins de vingt secondes, l’inversion devant se faire dans l’axe d’entrée. L’examinateur coupe le chrono à la fin du balancement de l’aile.
J’ai eu beau m’entraîner, pas moyen d’y arriver, malgré l’emprunt d’une Alpa3 alors que je volais en Omega5… La ressource au moment de l’inversion me prenait trois secondes et me cassait ma vitesse.
Un moniteur (merci à lui) m’a donné la solution. Il m’a fait remarquer qu’une aile école supporte un pilotage brutal, à éviter en Omega.
Sa solution consistait à démarrer le premier virage à fond, le frein sous la planche de la sellette. Après deux tiers de tour, planter l’autre frein sans lâcher le premier. L’aile se redresse sans ressource et, au moment où on est dans l’axe, lâcher le premier frein pour démarrer le deuxième 360°. Laisser tourner deux tiers de tours puis planter à nouveau le premier frein. L’aile se redresse à nouveau sans ressource et, quand on est dans l’axe, lacher les deux freins. L’aile reprend sa vitesse sans balancer. Tip-top dans le temps voulu.

La technique de pilotage a donc de l’influence sur le temps de la manoeuvre…