Je crois bien que j’ai perdu toutes mes illusions sur l’utilité du recyclage en enregistrant cette interview : https://permapodcast.fr/podcast/episode-8-barnabe-chaillot-et-pierre-1911-le-probleme-du-recyclage-1-2/
Vous saviez que les incinérateurs doivent rajouter du combustible dans les déchets, pour remplacer les déchets combustibles qui sont aujourd’hui recyclés ? On peut cramer du fioul, ou alors mélanger les déchets avec le papier recyclé qu’on avait au préalable soigneusement séparé des déchets à incinérer.
Je n’étais pas conscient du coût pour la société du recyclage, et je n’avais jamais vraiment réfléchi au fait que le recyclage est exactement ce qui permet les comportements de surconsommation. Le coût est insidieusement caché dans les impôts, qui servent également à financer les écoles et les hôpitaux et qui sont donc difficiles à critiquer sans passer pour un capitaliste ultralibéral.
Barnabé suggère une expérience de pensée qui changerait radicalement les mentalités : qu’est-ce qui se passerait si on obligeait tout le monde à conserver ses déchets pendant 20 ans avant d’avoir le droit de s’en débarrasser. Est-ce que vous consommeriez différemment ?
Un autre problème assez grave : nous finançons les déchetteries mais nous n’avons pas le droit de récupérer ces ressources que sont les déchets des autres. La seule manière de récupérer les ressources jetées par les professionnels est de les récupérer chez eux avant qu’ils n’arrivent en déchetterie. Mais d’un point de vue logistique c’est pas vraiment faisable, pour les pros, de distribuer des déchets au compte goutte à des particuliers.
Pierre1911 réussi à récupérer des tonnes de matières organiques (compost, paillage), des centaines de kg de pain (chapelure pour nourrir des insectes comestibles) et des centaines de kg de cartons (cf prochain épisode sur mon podcast
). Sa technique, c’est de s’engager chez un professionnel à tout récupérer. Les paysagistes qui payent 15€/tonne pour jeter le broyat en déchetterie sont prêts à venir le jeter sur votre terrain, à condition que vous leur donniez un accès permanent et que vous ne soyez pas trop regardant sur ce qui arrive.
