Avec nos voiles, nous jouons avec l’invisible…
On a juste prolongé nos sens afin de palper avec plus de finesse l’atmosphère et c’est ainsi qu’est né le parapente, au bout de nos doigts…
Dans ces moments de vol, je vis dans un monde d’abondance où il ne tient qu’à moi de pouvoir y puiser des forces ; arriver à en profiter me rend complice de toute cette immensité.
Suis-je devenue nuage quand je vole si près d’eux ? Suis-je aussi téméraire que cette feuille morte que l’automne emporte dans ses courants d’air ?
Voler, c’est dialoguer avec moi-même loin de toutes mes habitudes terrestres.
Enfin seule.
De l’air, du vent, du soleil, est-ce du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest ? Je suis un Sioux à l’affût du moindre indice. J’ai une plume virtuelle dans les cheveux.
Et puis, rien de plus exaltant que d’enrouler un thermique avec des amis. On part à l’attaque d’un géant endormi qui pourrait se réveiller et nous faire une belle peur. On va chercher un trésor.
Le monde aérien est devenu le prolongement d’un autre moi-même.
Et comme avec de la musique parfois, je suis transportée dans des endroits uniques dont le souvenir me poursuit pendant longtemps, comme un effluve d’un autre monde.
Je dédie ce texte à mes copains de vol avec qui j’ai partagé de si bons moments.



