La paresthésie, vous connaissez ?

En guise de cadeau, voilà un nouveau mot à ressortir en société. La paresthésie comme le dit si bien la wikipedia, c’est la sensation de fourmillement lorsque l’on a un membre ankylosé.

Pour exorciser un peu tout ça je voulais en parler par ici. En gros j’ai volé hier à Allevard et j’ai pas du tout aimé (entre les bullettes étroites, le fait qu’elles soient couchées par le vent du nord et mon mental pas terrible, bref je n’étais pas bien en l’air).

En approche de l’attéro (avec encore pas mal de gaz), re secouage en règle en passant sous le vent d’une bulle. Bref, je flippe mais je gère à peu près correctement la situation (en tout cas j’ai réussi à garder mon chiffon au dessus de la tête).

Juste après le coup de stress, sensation très bizarre au niveau des mains et des avant bras. Je ne les sentais plus, sauf une sensation de fourmillement, en puissance mille. En me forçant je pouvais encore bouger les doigts, mais je n’avais plus aucune sensation tactile.

Au début, je ne m’inquiète pas trop en me disant que sous le stress j’ai du me crisper et ça va revenir. Mais ça ne revient pas. Et surtout ma voile continue à bouger, sans que je ne puisse plus rien anticiper. Sur le coup, je commence à avoir genre vraiment peur. Parce que dimanche après midi, l’attéro de la digue était vraiment pas sain, avec des bulles qui déclenchent de partout, toujours le vent du nord taquet, etc.

Du coup, vu que j’avais du gaz, j’ai volontairement été me placer au dessus du lac pour trouver un endroit qui descend à peu près calme. Je sais que c’est interdit mais j’étais encore assez haut et je suis resté sur la bordure.

Je me suis laissé porter par le vent du nord pour aller poser à St Pierre d’Allevard. Comme prévu, c’était beaucoup moins turbulent mais je n’avais toujours aucune sensation dans les bras et les mains mis à part ce fourmillement. Du coup l’approche était très bizarre, j’avais l’impression d’être revenu en premier vol de stage init avec un monit qui me radioguidait. Sauf que c’est ma tête qui radioguidait mes membres. “Descendre 20 cm de commande à gauche pour faire un demi-tour. Tac. Remonter la commande gauche. Tac. Attendre de passer vertical de la route. Tac. Descendre 20 cm à droite. Tac.” Etc, jusqu’à poser comme une fleur (même radioguidé je sais me poser :mrgreen: ).

Une fois au sol, j’ai affalé ma voile. Et je me suis détaché pour me remettre de mes émotions. Ca a bien pris une dizaine de minutes encore afin que ça revienne petit à petit (si on cumule avec les dix minute de vol d’avant, ça fait près de 20 minutes d’anesthésie des mains).

Après cette petite tranche de vie pas très intéressante je dois dire, j’en viens enfin à ma question. Est-ce que vous avez déjà vécu ce genre de sensation. De se trouver conscient mais incapable de piloter car plus de sensation dans les membres supérieurs ?
Comment vous l’avez géré sur le coup ?
Comment gérer ce genre de situation sans échappatoire à proximité (ici, j’avais le lac, d’autre fois il y a la vallée. Mais il arrive qu’il n’y ait rien) ?

Est-ce que tu as essayé de laisser pendre ton/tes bras un peu pour faciliter le passage du sang ? Est-ce que ça a atteint les deux bras en même temps ? Tu fais du diabète ?

Ca me semble un peu bizarre, voir inquiétant :grat:

Moi il m’arrive parfois de me réveiller et de ne plus avoir de bras droit, juste un poids mort que je dois soulever avec l’autre bras pour sortir du lit. Je retrouve toujours l’usage du bras en une ou deu minutes après un fourmillement très douloureux. J’imagine que je dois bloquer une partie de la circulation en dormant sur mon bras.

Je ne vois aucune explication au fait que ça puisse arriver les bras en l’air.

Ca m’est arrivé dans une situation particulière: je résistais depuis longtemps au froid et à une terrible envie de pisser, au point que j’avais tout le bas du ventre hyper douloureux, et quand j’ai commencé à sentir ces fourmis dans les bras je suis allé me poser, mais pour une fois j’ai cramé tout mon gaz le plus simplement possible parce que j’étais plus trop en état de piloter correctement.

Bref, j’ai l’impression que c’était moins violent que toi, et surtout ça m’a paru directement lié au froid et à ma grosse envie… tellement forte que j’ai eu du mal à évacuer ce qui devait l’être… :mrgreen:

Sinon PiRK, le coup du bras mort du matin c’est terrrrriiiible! La première fois que ça m’est arrivé j’ai flippé comme c’est pas permis!

Ce que tu décris ressemble fort a une mini crise de spasmophilie, ou début de tétanie. Pour en avoir eu 3 dans ma vie c’est assez flippant mais pas tres grave. Pour s’en défaire (si c’est bien de ça dont il s’agit) il faut charger les muscles en gaz carbonique (en respirant dans un sac plastique par ex.), et si ça degenere une intraveineuse de calcium.
Je m’en voudrais de jouer les apprenti medecin en ligne, ce n’est donc qu’une piste, je serais toi je consulterais pour plus de certitudes…

c’est une situation possible chez les personnes ayant ce qu’on appelle un “syndrome du défilé costo-claviculaire” (compression neurovasculaire entre le grill costal et la clavicule, compression pouvant être asymptomatique la plupart du temps mais exacerbée lors d’un effort les bras en l’air).

On le voit assez souvent chez les sportifs qui pratiquent des activités impliquant d’avoir les bras en l’air (comme les grimpeurs par exemple). A court terme il faut essayer de descendre les bras régulièrement (pas forcément en faisant des décro !) et à long terme, si la gêne se reproduit souvent, voire au lever du lit : passer un EMG (electromyogramme) et une echodoppler pour voir si un petit geste chirurgical serait utile. (et non, ça n’a rien à voir avec du diabète :roll: et probablement pas non plus à une crise de spasmophillie même si l’hypothèse est intéressante)

[quote]Moi il m’arrive parfois de me réveiller et de ne plus avoir de bras droit, juste un poids mort que je dois soulever avec l’autre bras pour sortir du lit. Je retrouve toujours l’usage du bras en une ou deu minutes après un fourmillement très douloureux. J’imagine que je dois bloquer une partie de la circulation en dormant sur mon bras.
[/quote]
->J’allais écrire exactement le même paragraphe. Le pire c’est que quand on essaie de bouger le bras on se met une claque à la figure vu qu’on arrive pas à contrôler la trajectoire !

Avec 500 mètre de gaz sous les pieds et une aérologie chahutée je préfère éviter l’intraveineuse :mrgreen:

Plus sérieusement, l’analyse que j’en fait c’est plutôt celle de la paresthésie (i.e: les fourmis) et la sensation est très similaire au coup du bras mort décrit par PirK. A posteriori, je dirais que c’est la contraction des muscles pendant le mode survie qui a déclenché le truc (me semble pas impossible qu’un muscle crispé bloque aussi bien un nerf que de s’endormir sur un bras).

Le vrai truc bizarre, c’est le temps que ça a mis avant d’aller mieux. Une fois au sol, en ouvrant les mains, j’avais une sensation assez rigolote, comme si des vagues s’agitaient sous la paume. Pas douloureux, plutôt rigolo même. Mais bon en l’air c’était pas la même limonade.

a plus petite échelle, j’ai ce genre de surprise en conduisant parfois. Sur l’autoroute, mon bras gauche se ‘cale’ dans une position et au bout d’un moment, je me rend compte que je ne peux plus lever le bras (mouvement pour battre des ailes). Pas très génant, car il m’arrive assez rarement de battre des ailes au volant, mais ça ressemble assez à ce que tu décris, même si je n’ai jamais été jusqu’au point d’avoir des fourmis aussi violentes que toi, et ça revient vite.