La perception des risques. Cas concret.

Je continue à m’intéresser aux questions de sécurité et comme l’avait déjà fait remarquer Fabrice sur ce forum, le risque perçu est un élément fondamental.
J’ai donc mis en place ce sondage volontairement très simple, c’est à dire sans toutes les nuances qui peuvent se concevoir mais qui finiraient par brouiller les résultats.

Le but est d’estimer quelle est l’orientation spontanée des pilotes vis-à-vis de la connaissance des risques auxquels ils s’exposent.
Essayez donc de répondre vite, sans réfléchir et sincèrement à la question, selon votre réaction première.

La configuration est la suivante :

  • je vole depuis 7 ans
  • je vole régulièrement
  • je vole en montagne (Alpes du Nord)
  • je vole sous une B “sport” version légère, en bas de fourchette
  • je vole avec une sellette cocon légère et stable
  • j’ai fait deux SIV avec ce matériel, le dernier récemment.

:coucou:
Pour le coup c’est le coté bas de PTV qui m’a fait tiquer, ( en plus de la réflexion permanente de me dire qu’il existe en toujours un risque, surtout en milieu de journée en été. )

“me protège” c’est étrange comme formulation… Aucune configuration ne protège d’une telle séquence à tous les coups.
Allé je tenterai peut-être celle-ci et encore, aucune garantie que ça n’arrive jamais une bonne grosse journée bien chimique :

  • je vole depuis 20 ans (mais je suis pas encore un vieux crouton :stuck_out_tongue: :lol: )
  • je vole régulièrement
  • je vole en plaine
  • je vole sous une A en milieu de fourchette
  • je vole avec une sellette classique et stable
  • j’ai fait deux SIV avec ce matériel, le dernier récemment.

On voit déjà qu’il y a bcp plus de non que de oui, est-ce qu’il faut en conclure que nous avons presque tous une bonne perception du risque de cette séquence spécifique dans cette configuration ?

:+1:

Je rappelle que le but est de voir quelle est la réaction spontanée de chacun, pas de réfléchir ou de se poser des questions avant de répondre (après, on peut).
Donc, réponse immédiate sans passer par un processus intellectuel. Il me faut choisir en moins d’une demi-seconde : je bascule du côté “oui” ou du côté “non” ?

Ben non alors.
On n’est jamais à l’abri de rien.

Tu vois ça c’est déjà une intellectualisation qui fausse la spontanéité de la réponse.

Et lorsque tu proposes la configuration suivante

moi, spontanément dans ma tête je réponds “oui”.
Bien que je sache que

Mais la réponse “on n’est jamais à l’abri de rien” n’est volontairement pas dans le sondage et ce qui est intéressant, c’est d’être sincère avec soi-même pour voir où se situe son inclination spontanée.

et dans le cas ou on a tout de même toujours en veille deux neurones prêts à bondir afin d’éviter d’avoir une réponse réflexe on peut jouer ? :clown:

On peut quand même mais dans ce cas c’est difficile d’identifier dans quel sens pousse/pèse son inconscient dans une prise de décision…

Rien ne te protège de quoi que se soit. Autant resté couché. D’ailleurs les statistique prouvent chaque jour un peu plus que l’endroits le plus dangereux et le lit… :sors:
Je réponds donc non a la question.
Mais dans ton cas tu maitrise d’avantage et ne seras pas en terrain inconnu en cas de twist/cravate/frontal/secours…

On dirait un peu un sondage à la wowo, très orienté, même si contrairement à wowo, je doute que ce soit l’intention initiale. Attention tout de même à ne pas virer maniaco-securitaire :wink:

Les accidents, faute de comprendre d’où ils viennent, on met ça sur le dos du pilote, c’est la solution facile. Moi je préfère penser qu’un parapente (en tant qu’aéronef) n’est safe que dans une toute petite plage de conditions de vol et que dès qu’on joue avec les thermiques, on est déjà dans la zone orange où tout peut arriver.

Sur un planeur par ex, il y a une vitesse (vb) en-dessous de laquelle une turbulence aussi soudaine quelle soit jusqu’à ±15m/s n’aura aucun effet sur la structure. C’est promis, garanti, c’est conçu pour.
Sur un parapente, en comparaison il suffit d’un rien pour que la voile se mette en boule. La seule garantie qu’on a c’est que si juste après la fermeture, si on se retrouve dans de l’air laminaire (lol) et que la fermeture soit la même que celle simulée lors des homologs (re-lol), la voile va rouvrir dans les X secondes avec un changement de cap max de X°. Autant dire 0 garantie qu’il ne peur rien nous arriver.

Cela n’étonnera certainement personne, j’ai répondu “NON” au sondage de Vincent. Pour autant cela ne veut pas dire que je dirai non à voler dans les mêmes circonstances.

Seulement je le ferai en étant tout à ce que je fais car conscient du risque potentiel de pouvoir me retrouver hors domaine de vol de ma voile.

Après quand on veut voir un côté orienté à tel ou tel sondage ou question, il n’y a rien à faire. Il y pas plus aveugoe que qui ne veut pas voir, il n’y a pas plus sourd que qui ne veut pas entendre et malheureusement il existe même des poly-handicapés. Mais avec les progrès de la science et de la technologie, on peut avoir de l’espoir pour tous.

:sors:

Moi avec 13 années d’expérience, ± 2000 vols dont les 3/4 en thermique en plaine et le reste en montagne, je sais que j’y connais que dalle au parapente.
Des conditions qui ont l’air apparemment anodines sur un déco ne veulent pas dire que c’est gentil en l’air.
C’est pas parce que tu as du matériel idiotproof, que t’es en plaine (parce qu’en plaine ça peut parfois être bien moisi aussi), que tu as de l’expérience ou que t’as fais un SIV. Que tu vas pas t’en manger une belle bien violente, qui te twistes en une demi seconde et la cascade qui va avec…
Donc non.

  • le nombre d’années de pratique n’est pas un indicateur de sécurité, je connais(sais) de vieux et mauvais pilotes

  • Dans quelles conditions, combien de temps, cross, plouf, vol local, … ?

  • en montagne, un plouf du matin en septembre ou à 14h fin avril ?

  • Habituellement le niveau de la voile n’indique pas sa capacité ou non à résister à une fermeture, elle indique juste sa capacité à en sortir dans des conditions standardisées. tout au plus la bas de fourchette m’indique qu’elle aura tendance à être moins tendue (plus de fermetures) et moins réactive. De plus ça n’indique pas non plus si cette voile est en adéquation avec le pilote, peu importe le nombre d’années de pratique.

  • le cocon ça n’aide pas pour le twist, …

  • Le SIV c’est bien joli ça t’aide à sortir d’une situation moisie dans une aérologie ± standardisée, mais pas à ne pas y rentrer.

Il suffit d’un bon cisaillement en abord de thermique mal abordé et mal maitrisé, pour te retrouver bien malgré toi dans la situation du sondage.

Tout ça pour dire que le parapente moi ça fait longtemps que j’ai arrête de me dire qu’il ne pouvait rien m’arriver, même avec de l’expérience, même avec une voile adaptée, même avec une sellette normale et même avec des SIVS.
Il suffit d’une journée avec de l’inertie mentale, dépassé par l’aérologie, pour te retrouver en zone de danger.
:trinq:

Edit:
De plus j’ai lu quelque part, que nous adaptions en permanence notre prise de risque avec notre perception du danger. Pour au final toujours rester dans une zone de prise de risque/expérience identique. Il serait donc illusoire de croire que l’expérience nous mets à l’abri du danger.

Je vole depuis 28 ans.
Je vole régulièrement sauf cette année ou la malédiction de la meteo et de l’emploi du temps s’acharne contre moi.
Je décolle des préalpes du milieu et donc des fois je vais dans les alpes du nord, des fois dans les alpes du sud.
Je vole sous une D depuis hyper longtemps plutôt au taquet de la fourchette de poids.
Je vole avec une sellette cocon light.
Je n’ai jamais fait de SIV.
Je n’arrive pas à me transposer dans la situation donnée.
La seule fois ou je me suis retrouvé en autorote c’était avec une daube pas homologuée il y a 20 ans.
La seule fois où j’ai failli me tuer c’était parce que je faisais grave le con à tous les niveaux. (Rase cailloux pétard au bec).
J’ai un pote qui s’est tué en arrivant en parachutale dans une grande prairie mais il a basculé le tête la première dans l’unique caillou du secteur alors qu’il faisait un vol pantoufles sur son site juste avant l’apéro du dimanche.
Je sais que ça s’trouve demain je peux me tuer en vol et ce quelque soit le matériel ou les conditions que j’aurais choisi.

Je voudrais bien savoir si la majorité des accidents ont lieu avec de B, light, et des pilotes siv car si la question est posée ainsi il y a baleine sous gravillon.

plumocum …mon héro. :bisous:

Pour ce qui est d’avoirou non participé à un/des SIV, ce n’est pas précisé mais par contre, pour le reste en 2018 comme en 2017 (et sans doute avant) la tendance dans l’accidentalité est à des pilotes pas tout jeune, plutôt BPC ou dans une pratique à minima BP voire BPC (thermique, cross, voltige, etc.) Donc plutôt à envisager comme pilotes d’expérience ET sous des voiles B+ majoritairement voire C, D ou VNH. La seule circonstances qui revient encore plus fréquemment que la classe d’âge, le brevet ou la catégorie de voile, ce sont les conditions aérologiques qualifiées de fortes (voire trop fortes dans certains cas)

Il me paraît très probable que nombre d’entre nous, moi en tous les cas, nous pouvons nous reconnaître dans ce descriptif du standard moyen du pilote qui mortellement s’est accidenté en 2017 et 2018 (et avant ?) Perso je remplis tous les critères tels âge, expérience, niveau/brevet, catégorie de voile SAUf je m’astreints à ne pas me perdre dans des conditions aérologiques pour lesquelles je ne me sens pas armé. Cela me fait parfois écourter des vols voire ne pas décoller (assez rarement tout de même) mais cela me réussit assez bien tout de même, ramené à mes ambitions personnelles bien sûr.

Il me semble qu’il ne faille pas voir dans le sondage à Vincent autre chose qu’un sondage qu’il a souhaité le plus simple possible et pour autant aucunement manichéen.

On peut y répondre NON et dire voler quand même avec pourquoi pas, sa réflexion comment aborder un tel vol. Comme déjà dit pour moi c’est en tentant d’être concentré/mobilisé à ce que je fais avec comme plan B, un vol raccourci si je ne le sens pas/plus une fois en vol.

Effectivement, il ne me semble pas non plus que aile/siv/etc. puissent être des garanties d’immunité contre l’accident. Ce n’est pas tant ce que l’on sait faire qui nous mets à l’abri, c’est plutôt de savoir ce que l’on ne sait pas faire qui nous permets d’éviter de nous retrouver dans des situations que l’on ne maitrisera pas/plus.

:trinq:

Hello :trinq:
Si j’ai fais que 2 siv, il est possible voire probable que je n’ai pas encore travaillé les autorotations.
Perso je les ai déjà travaillé plein de fois, et pourtant j’ai fais secours suite à une autorotation il y a 2 ans (trop bas, twisté, trop lent à réagir…).
Donc j’aurais tendance à répondre non.

Je trouve que c’est comme enfoncer une porte ouverte: “conditions thermiques de milieu de journée”. La réponse n’est-elle pas dans la question ?
La recherche sur le vaccin/potion anti-accident a encore de beaux jours devant-elle…

:pouce:
J’adore !
:trinq:

A+
L

Si je te répond que je vole un peu comme toi dans les alpes du Nord (à Chamonix exclusivement en fait) depuis quelques années, assez régulièrement, avec une B cool et une selette légère sans cocon, mais que j’ai failli récemment avoir un accident un peu tel que tu le décris quand un pilote en Iota a failli me tomber dessus en autorot’ dans le thermique où j’étais bien tranquille (certes un peu secoué quand même, le refuge de bel lachat n’est pas toujours très fréquentable en l’air )… J’ai bon dans l’illustration en mode “on est jamais sûr de rien” ?