La séquence émotion m’a inspirée et j’ai écrits mon premier décollage (c’est une fiction même si bien sûr certains faits sont réels ;))
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Ça y est, je suis là, concentré sur le décollage. Cette fois plus moyen de reculer c’est le grand jour. Il n’y a pas de vent. Ça s’annonce pas évident, mais je suis confiant. La trentaine de touristes agglutinés autour de moi ne me font même pas peur.
Le fiston: “Pourquoi il ne saute pas le monsieur?”
Le père:“Il attend le bon moment. Tu sais qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur. Une fois qu’il a décidé de sauter il ne peut plus s’arrêter.”
Maintenant je l’ai la pression. Je vais sauter et je n’ai pas le droit de me planter sinon…
Je patiente, j’attends encore un peu et feu. La tout se bouscule. Je revois les images de Ben Johnson dopé aux anabolisants et je fais pareil. Petite précision je me dope au houblon moi. C’est mieux pour charger la ventral. Rapidement je sens que la voile part en spi. Sans doute un mauvais centrage. Je ne vais pas me démonter, je n’ai pas le droit à l’erreur. C’est le côté droit de l’aile qui monte trop vite alors je lâche le ‘A’ de ma main droite et je freine. Je ne me recentre pas et je force. Je me sens un peu dans la peau des gamins japonnais qui participent à des démonstrations de Sumos. Ils forcent, mais le colosse ne bouge pas, parfois même il rigole. Et bien moi je fais pareil. Ce n’est pas cette voile qui va me dire ou aller et croyez moi, elle va me suivre, elle ne va pas rigoler longtemps.
Je ne sais pas trop si elle est au dessus de moi, je ne sens plus grand chose, en supposant que je sentais quelque chose jusqu’à maintenant, mais je continue à forcer comme un malade. Quoiqu’il arrive je fonce. J’ai déconnecté le cerveau mais je suis suffisamment conscient pour sentir la foule qui retient son souffle. A cet instant je suis dans la peau de l’homme canon. Personne n’ose regarder mais tout le monde espère secrètement qu’il va atterrir un peu plus loin que le filet. Ils veulent de l’extraordinaire et je vais leur en donner. Je suis dans la pente et la voile ne me porte toujours pas. Je n’ai jamais couru aussi vite, je ne vole toujours pas et les arbres se rapprochent.
J’ai l’impression que le moniteur veut me parler mais je ne comprends pas ce qu’il me dit. Je crois même qu’il court derrière moi. Ce n’est pas le moment de fléchir, je continue ma course mais les arbres sont vraiment proches maintenant. Je crois que ça ne va pas passer, dans un reflexe je freine la voile et la miracle, je suis léger, mes pieds ne touchent plus le sol, ils touchent la cime des arbres mais ils ne touchent plus le sol, je vole, ça y est je vole. Oulala, il va falloir poser maintenant. C’est bizarre j’ai comme l’impression que la radion ne fonctionne pas :affraid:
Mais ça c’est une autre histoire…