Savez vous ce qui a pu motiver la création du Brevet initial. Pensez-vous que cette validation puisse entraîner une sortie d’enseignement trop précoce ?
Je pense que dans certaines conditions oui mais dans d’autres non bien au contraire.
Je m’explique :
Dans de nombreux club il est demandé ce brevet pour participer au sortie avac accompagnateur ce qui permet de trier sur un niveau minimum.
Cela n’empêche pas de resté dans l’école après moi j’ai fait pas mal de stage perf (2 je crois) avant de partir sur un site connu tout seul (même pas un local c’était d’un calme parfait).
Cela permet pour certaines têtes brulées d’attendre la validation d’un moniteur (même si certain ne le respecte pas) d’un minimum de connaissances.
Si la sortie est organisée par le club, le président est responsable en cas de problème, et ce, même en son absence.
Donc en demandant le brevet on limite un peu les risques…
nous avons commencé à voler seuls dès la sortie du stage init après 11 vols (stage effectué dans une école non labellisée FFVL à l’époque : elle l’est depuis) …
En aucun cas, l’obtention (ou pas) d’un brevet initial n’aurait changé le truc !
On “s’autonomise” quand on s’en sent capable sur site connu (et fréquenté pour nous), à la bonne saison et à un horaire compatible avec le peu qu’on sait faire.
Pareil que BenHoit, j’ai fait mon premier vol seul le dimanche soir après le stage et je n’ai validé le brevet initial qu’au moment de valider le brevet pilote. Par contre j’ai continué à faire des stages, je n’ai juste jamais pensé à demander la validation du BI
Je ne sait pas ce qui a motivé à appeler cette validation d’acquis par le nom de Brevet Initiale.
Ce qui peut tendre à faire croire aux pilotes de ce niveau qu’ils sont" brevetés" et donc “capables”, cela souvent à l’issue d’une seule semaine d’initiation, parfois réduite à moins de 4 ou 5 vols balistiques sans autonomie, en raison de la météo.
Je ne trouve pas plus parlant le système de niveau couleurs de la FFVL.
En revanche , j’aime bien le concept de niveaux :
Autonomie sur site connu en conditions aérologiques calmes
Pilote autonome pour analyser et définir sa capacité pouvoir voler sur tout site et en fonction des les conditions aérologiques.
Pilote capable d’exploiter l’aérologie et la configuration géographique locale pour optimiser ses vols en durée et distance.
Capacité à l’emport de passagers en autonomie.
Par ailleurs, la sortie anticipé du système de formation et le non retour régulier dans ce système, pour à minima contrôler que les acquis le sont toujours là et éviter la prise de mauvaises habitudes sont, a mon sens, des pratiques trop courantes, et pas seulement en parapente. C’est probablement là que les clubs peuvent et doivent intervenir pour sensibiliser les pratiquants croisés en chemin.
Mais on rencontre alors plusieurs difficultés :
1° La capacité des pilotes se remettre en question, à accepter de s’entendre dire et à reconnaître qu’ils se mettent en danger. Que si un truc ne se passe pas totalement bien, ce n’est pas à cause d’évènements extérieurs, mais parce qu’ils n’ont pas su gérer/prévoir ces évènements extérieurs.
2° Qui dispose de la reconnaissance et des connaissances pour analyser les manques et besoins des pratiquants. (Nous sommes dans un milieu de gens très indépendants, plutôt téméraires, avec pas mal d’égo)
3° Les écoles ne sont pas toujours proches de chez soi, et leurs formations ont un coût, certes justifié, mais qui freine indéniablement les pratiquants lorsqu’ils viennent à s’ajouter aux frais de déplacement, hébergement, cela en comptant qu’il faille en plus poser des journée de congés, parce que le WE est souvent consacré par les pro aux biplaces bien plus rémunérateurs.
4° Le vol est addictifs au point qu’il bouffe pas mal la vie de famille. Du coup, si les conditions sont bonnes, tout le monde préfère aller voler que prendre des cours ou refaire du gonflage ou de la pente école… “et puis en plus je ne vais pas user mal voile neuve”. Si les conditions ne sont pas bonnes (trop fortes ou trop faibles) alors le gonflage ou la pente école c’est trop fatiguant,… “et puis j’ai plein d’autres choses à faire parce que je suis jamais à la maison quand il fait beau”.
Il me semble que le Brevet Initial avait été créé pour justement donner un objectif et que cet objectif semble atteignable de manière pas trop décourageante.
Donc en aucun cas un brevet à donner à l’issue d’un stage d’initiation… Le brevet de pilote semble trop lointain à beaucoup de pratiquants qui en même temps ne se voient pas pratiquer uniquement en école. Ils se sentent quand même une certaine autonomie, ne se voient plus comme des débutants mais n’ont pas encore l’engagement dans la pratique qui leur permet d’aborder le Brevet de Pilote. Aller chercher le Brevet Initial était donc censé les faire parfaire leur formation et travailler leurs points faibles tout en les incitant à plus de volume.
Je ne m’étais jamais demandé si cette mesure avait pu avoir des effets pervers. JC, puisque tu as ouvert le sujet, tu as des réflexions à partager sur la question ?
Sinon, très bonne synthèse des difficultés “de terrain” par Gillesf
en te lisant j’ai l’impression d’avoir un point de vue contradictoire.
Oui le brevet initial permet de savoir qu’un pilote est capable d’être autonome sur site connu en conditions aérologiques calmes, et alors ?
ça permet aussi à un pilote de savoir qu’il n’est pas autonome lorsqu’il a échoué à ce brevet, faut il mieux le laisser dans le doute ?
Maintenant si des écoles le donne trop facilement, c’est un autre problème, en ce qui me concerne c’est plutôt le contraire que je remarque.
Le passeport permet d’être lucide sur son niveau et fait souvent plutôt ressortir les lacunes que l’impression d’avoir fini sa formation.
Une des questions du brevet initial porte sur le nombre de vol minimum, qui sous entend qu’un seul stage n’est pas suffisant pour obtenir ce niveau.
Si c’est une pratique réguliere de certaine école de le donner en fin de stage init , il faut les pointer du doigt.
Je ne pense personnellement pas que l’on commence ses vols en « autonomie » sous couvert d’une brevet quelconque … Je sais pas si vous vous souvenez tous de vos premiers vol solo…. Perso je n’avais pas de brevet et je ne faisais vraiment pas le malin…. Mais je ne pense pas que ça en aurait été autrement avec un brevet….
Après oui je pense que la clef de la sécurité passe bien par une pratique régulière en club… Mais tous les problèmes mentionnés ci-dessus rendent la chose compliquée…. Pas facile de débourser sa licence + assurance (200€), révision (150€), dans mon cas achat d’une nouvelle voile + équipement (env 2000€) + quelques jours en école (220€ / week end) en début de saison.
J’imagine que la FFVL fait déjà plein de chose pour nous mais faut quand même avouer que le para est difficilement accessible…. C’est dommage car du coup plein de monde se « jette dans le bain » sans avoir une formation suffisante….
Et y’a un point qui m’a toujours semblé incohérent :
Niv 1 : Autonomie sur site connu en conditions aérologiques calmes
Niv 2 : Pilote autonome pour analyser et définir sa capacité pouvoir voler sur tout site et en fonction des les conditions aérologiques.
Comment on fait en niv1 si on ne sait pas définir à coup sûr que les conditions aérologique son calme ??? (Ok, y’a l’h de la journée, les questions aux locaux etc… mais au final c’est toujours un peu au petit bonheur la chance….)
Le brevet initial est assez simple à juger, le candidat laisse sa radio dans la navette et démontre qu’il est réellement autonome sur un vol simple. Je n’imagine pas retirer la radio d’un éleve après une semaine de stage, c’est plutôt en fin de deuxième semaine pour les plus débrouillards (une vingtaine de vols minimum).
Je vois deux rôles à ce brevet, comme le dit Vincent le BI est une étape accessible qui marque un premier palier de progression. C’est aussi l’évaluation d’un niveau qui permet d’être encadré par un accompagnateur de club.
Pour JC, le but est de créer un débat sur ce brevet ? Car si le but est simplement de se renseigner, une demande directe à la commission enseignement me paraît plus pertinente qu’une demande au comptoir du café du commerce.
Il existe plusieurs pistes pour améliorer ce ‘trou’ dans l’accompagnement vers l’autonomie complète.
Je pense que la meilleure est de développer et de promouvoir le rôle des accompagnateurs de club. De nombreux pilotes remplissent ‘officieusement’ ce rôle de conseil auprès de leurs compagnons de vol. En leur donnant une légitimité et des outils suplémentaires on valorise leur action.
L’opération ‘voler mieux’ est reconduite cette année. Elle permet aux clubs de venir en école pour une évaluation individuelle de leurs membres à moindre coût.
Même si je trouve que 777 et Brandi ont très bien défendu l’intérêt du BI et que je ne souhaite pas être par trop redondant rapport à eux, il me semble quand même que ;
Une évolution sensible se fait sentir dans l’attribution des brevets et même si ici ou là certains se voient encore “offert” en bonus d’un achat de voile ou stage (et bien sur pas que pour le BI) Globalement, la crédibilité de nos brevets fédéraux ne fait que croître.
La marche depuis avant le niveau blanc jusqu’au niveau bleu (BP) me semble aussi très haute. En placer une première de marche au niveau vert avec le BI me parait favorable pour d’une part donner aux pilotes une possibilité d’évaluation plus formelle que les seules validations des différents items des niveaux du passeport de pilote et, d’autre part être une motivation supplémentaires à rester dans une démarche de formation sur un plus long terme.
Il me semble que l’on ne doit pas se prendre forcément pour exemple soi-même, surtout si nos débuts remontent à… loin (un temps ou le BI n’existait pas par exemple)
Tous les 4 amis qui avons commencé emsemble en septembre 2000, nous avos acheté notre materiel au bout du 5èm voir même 3èm vol et… cela c’était plus ou moins bien passé pour les uns et les autres. Pour nous la 1ère étape de validation de nos niveaux était à l’époque le BP et cela parraisait si loin que sur les 4 seuls 3 ont fini par aller au BP et un seul des 3 au BPC. Et de fait c’est le seul à ne s’être jamais fait mal, coïncidence ou effet positif de l’assiduité à rester dans une démarche de formation continue ? :grat:
Je pense sincèrement que le BI joue un role fédérateur pour la formation en général en donnant suffisamment tôt dans la progression le goût de voir ses efforts d’apprentissage gratifiés par une distinction. Dans le même esprit et rôle que le font les ceintures de couleurs au Judo ou à l’origine la marche était unique (et excesivement haute) entre la blanche et la noire avant d’accéder aux classements d’exellence que sont les Dan.
Après la définition du niveau vert donc du BI me semble suffisamment claire pour ne pas lui inventer du flou ; “autonomie sur site connu en conditions calmes”. De même pour les items du passeport qui y mène, du coup pour moi quelqu’un qui a obtenu son BI “honnêtement” sais sur le site connu déterminer ce que sont des conditions calmes.
N’oublions pas que la formation parapente en “école” et non pas seulement avec les “copains” engloble aussi des aspects tels que le mental, le cadre de pratique et aussi la météo et cela dès le niveau blanc.
Alors je ne comprends pas trop ton interrogation JC, pourrais tu développer ?
Pas d’exemple précis, juste ma petite expérience.
Après plusieurs stages c’est l’école qui m’a incité à voler en autonomie. Bein a chaque fois c’est pareil, j’arrive sur un déco et :
Je regarde l’heure : « 19h, moi d’aout, le soleil commence a baisser » : Ok
Je vérifie le vent et les balise : « Brise de face, vent météo correcte à la balise situé à 15 Km » : Ok
Si j’ai un doute je demande au biplaceur ou au mec qui ont l’air de connaitre : « ça a l’air bon là en l’air non ?? » « Ouai ce n’est pas trop mal, ça bouge un peu » : +/- Ok
Je regarde quelque pilote partir, il on l’air de pas trop ce faire chahuter : Ok
Je déplie ma voile, fait les 5 pipi de la peur, reregarde les balise, reregarde les pilote partir, attend encore un peu et au bout de 30 min lorsque tous les voyant sont au vert (plus ou moins clair) je me lance en espérant trouver ce que j’imaginais….
Pour moi l’autonomie c’est ça, arrivé à déterminer les conditions que l’on va trouver
J’espère que c’est pas n’importe quoi compréhensible pour toi ?!
Le cadre fédéral est tout à fait cohérent là dessus, si le BI pratique au sein d’un club avec des accompagnateurs. La qualification d’accompagnateur fédéral sanctionne notamment la capacité d’évaluer les conditions de vol afin de proposer aux BI de voler en sécurité lorsque les conditions s’y prêtent.
Quant à la pratique sauvage, ben le BI n’est pas conçu pour ça, donc là effectivement c’est au petit bonheur la chance …
Le « Ok » c’est le « petit ange (ou demon) de ma conscience qui me le dis, mais en même temps y’a l’autre qui dis :
-Je regarde l’heure : « 19h, moi d’aout, le soleil commence a baisser » : Ok – « Ouai mais aujourd’hui il a fait très chaud, moi j’irais pas… »
-Je vérifie le vent et les balise : « Brise de face, vent météo correcte à la balise situé à 15 Km » : Ok « Ouai mais à 15 Km y’a ptetre un autre vent, pis là tu est peut etre dans les rouleaux sous le vent de la crete… Moi j’irais pas »
-Si j’ai un doute je demande au biplaceur ou au mec qui ont l’air de connaitre : « ça a l’air bon là en l’air non ?? » « Ouai ce n’est pas trop mal, ça bouge un peu » : +/- Ok « Oula, il n’avait pas l’air de vouloir ce faire chier celui la…. Pis il a pas l’air de connaitre très bien…. Moi j’irais pas »
-Je regarde quelque pilote partir, il on l’air de pas trop ce faire chahuter : Ok « Ouai mais d’un autre coté le mec il vole sous une En C, on a pas la même niveau… Moi j’irais pas… »
Donc au final, c’est un en calculant les pour et les contres que tu décides de partir…. Et là tu espères que tu as bon….
Dans ce cas le niveau devrait etre :
“Autonomie sur site connu en conditions aérologiques calmes accompagné d’un accompagnateur fédéral” (donc pas d’autonomie en faite…)
J’ai envie de dire que, dans mon esprit, le BI a l’autonomie pour gérer son vol sur site connu en conditions calmes, mais n’a pas l’autonomie pour analyser et prendre lui-même la décision que les conditions sont assez calmes pour lui. Il est bon qu’il puisse demander à son moniteur, accompagnateur de club, copain plus expérimenté, ou au minimum minimorum observer les autres pilotes au décollage et en vol.