Le freinage bref et au bon moment, seul geste utile en vol ?

Bonjour,

Sous ce titre provocateur, je voulais votre avis de pilotes aguerris que je ne suis pas.

J’ai lu beaucoup de choses :prof: , vu beaucoup de vidéos, travaillé quelques exercices en vol et finalement, j’ai l’intime conviction que l’action de freiner amplement et rapidement avec un relâcher progressif mais toujours rapide, au bon moment est LE GESTE qui sauve et évite des pépins.

Alors évidemment, décoller en sécurité après une bonne prévol, bien charger sa ventrale, une bonne approche, un bel arrondi…sont essentiels et il y a déjà beaucoup de problèmes sur ces phases.

Mais en vol, ce fameux geste semble permettre AU BON MOMENT d’éviter les accidents bons moments seraient :

  • contrôler une ABATTEE pour éviter les fermeture frontales notamment :vrac:
  • favoriser la réouverture d’une FERMETURE justement :ppte:
  • dissiper l’énergie d’une sortie de virage engagée (360 ou wings), les sorties de décrochage et parachutale :speedy:

Evidemment c’est réducteur sur le reste du pilotage, contrôle du roulis, enrouler le thermique comme il faut mais n’est ce pas ce qui devrait être le plus travaillé et le plus déterminant à maîtriser ?
J’ai notamment en tête une vidéo de démo plutôt excellente…

Merci pour vos avis même si ça peut paraître simpliste et discours de débutant !

(http://vimeo.com/38037425 je ne cherche pas à faire de pub pour cette école)

La maîtrise de la tempo efficace c’est effectivement la base du pilotage actif. Un savoir faire indispensable pour voler en conditions agitées.
De même pour empêcher ou limiter une amorce de frontale.
Mais attention à ne pas faire n’importe quoi si tu apprends seul :
ce fameux geste “AU MAUVAIS MOMENT” c’est carrément nocif. Et la frontière entre la bonne tempo et le surpilotage catastrophique n’est pas forcément évidente pour tout le monde.
D’où l’utilité des stages de pilotage etc…

Tout à fait, je suis en apprentissage “école” donc aucun risque de faire n’importe quoi tout seul, même si quelques légers tangages pour travailler cette tempo avec ma Fides sont au programme.
C’est juste une discussion théorique pour savoir si vous estimez vraiment que c’est le geste clef du pilotage ou s’il y en a vraiment d’autres essentiels en comparaison…

Pour moi la clé c’est la sensibilité, la “lecture” des mouvements de l’aile grâce aux changement de la tension dans les freins et de la position de la sellette. Pour avoir une bonne sensibilité, avoir une gestuelle souple et précise est bien plus important que de tirer les freins sèchement. En plus ça évite de brusquer l’aile.

Le coup de frein est une technique indispensable pour stopper une abattée. Si tu as une pratique de vol saine (et un peu de chance), les abattées non volontaires sont rares. En 3 ans de vol avec une Fidès, 90% de mes coups de freins étaient dûs à des abattées provoquées volontairement.

Je dirais que c’est pas spécialement la clé du pilotage.

C’est en effet à mon avis, une action que l’on doit maîtriser avant d’aborder le thermique. Sinon faut pas y aller.

Après, ca ne fait pas tout, car le placement dans la masse d’air est à mon avis beaucoup plus important.

Je remarque que les fois ou je suis obligé de faire une grosse tempo (finalement assez rarement), c’est justement parce que je me fais sortir d’un thermique par exemple, ou alors que je fait un virage mal conduit et que je ressors avec une ressource trop importante.

On peut sortir d’un 360 avec une grosse chandelle et une grosse tempo, mais on peut aussi sortir en faisant un virage dissipé quasi sans ressource.

Bref, c’est la base du pilotage actif, mais y’a pas que ca. En effet, C. Waller a une pédagogie très axée la dessus. D’autres spécialistes du SIV ont d’autres approches. C’est pas moins bien pour autant

a++

Moi je suis d’accord avec toi quand il s’agit de théorie.
on pourrait même rationnaliser encore plus en disant que LE GESTE, c’est d’avoir le ressenti nécessaire pour adapter en permanence la tension que l’on ressent dans les commandes, jamais trop tendu, jamais trop peu.

Après, dans la pratique, il reste tout le reste :o

[quote]Sans pratique, la théorie est impuissante
Sans théorie, la pratique est aveugle.
[/quote]

:+1:

Bien sûr que la finesse de son adaptation aux commandes reste la clef mais ça demandera beaucoup de temps et de pratique j’imagine.
L’idée peut être en ne maîtrisant “quasi uniquement” que ce geste de freinage au bon moment serait de pouvoir laisser voler son aile et la récupérer en toute sécurité en cas de grosse abattée ou de fermeture ? Et petit à petit on peu voir ce qui est faisable, comment progresser sans être à cran sur les freins et dans la règle du tout le temps 400g aux commandes ?

Houlala, attention à ne pas tirer des conclusions hâtives et intempestives.
Quand je dis que savoir faire une tempo c’est un savoir-faire essentiel, ça ne veut absolument pas dire que c’est du ON/OFF. Genre, je ne fais rien en attendant de me prendre une grosse claque et je me prépare à balancer un gros coup de pompe si ça arrive.
Déjà, vu que tu sembles débutant, tu n’as rien à faire dans des aérologies qui justifieraient ce genre d’actions radicales.
Et ensuite, la progression normale c’est l’inverse de ce que tu sembles croire.
Les fameux 400g dans les freins, ce n’est pas être “à cran”, c’est être à l’écoute de sa voile et gérer en permanence son assiette. Ensuite, que ça soit 200, 300 ou 500g peu importe - faut pas se crisper là dessus. Petit à petit, ça doit devenir complètement instinctif.
Ce n’est que lorsqu’on a bien intégré cette compréhension instinctive des mouvements de l’aile qu’on peut - éventuellement -, avec effectivement du temps et de la pratique, être capable de faire au bon moment des tempos de très grande amplitude sans risquer d’agir à contre-temps ou de surpiloter.
Mais le mieux sera d’en causer avec tes moniteurs puisque tu as dit que tu étais en école.

Faut arréter de chercher toujours des recettes miracles pour pouvoir progresser le plus vite possible

Le parapente est une école d’apprentissage, de patience. Chaque chose en son temps.

Plus tu voleras, plus tu sauras te placer dans la masse d’air, tu sauras laisser voler ton aile quand il faut, la tenir quand il faut, sans trop y reflechir

il ne faut pas oublier non plus que le lieu le plus sûr et évident pour bien apprendre ce geste, est … au sol,
hé oui la tempo qu’elle soit au sol ou en l’air est la même, ou du moins elle est basée sur les même stimuli et répond a la même logique, éviter que l’aile ne repasse trop vite devant au point de fermer.
et donc il n’y a pas de secrets c’est le gonflage, passer des heures a jouer sous son aile au sol, apprendre a la connaitre, la sentir savoir faire d’aile un toutou bien éduqué au bout de sa laisse, qui tire ni trop ni trop peu, et reste sagement la ou on veut qu’elle soit.
ensuite, comme dit précédemment, ce n’est pas un geste anodin, c’est une réponse précise, a une situation précise, d’une amplitude précise, et dans un tempo précis, le problème étant qu’il doit s’adapter a la situation initiale, et donc par définition ne peut être généralisé ou simplifié sous une forme a+b=c

Je ne suis pas vraiment d accord. Le plus important avec la tempo de mon point de vue est le moment ou il est absolument necessaire de relacher le freinage. Et ca c est du pur pendulaire impossible a simuler ou a sentir au sol.

ouaip, j’emet de sérieux doutes sur l’intérêt de travailler au sol des mouvements d’aile que l’on est sensés rencontrer en l’air. Un détail par exemple, l’angle jusqu’où peut aller l’aile sans fermer en vol (30° à vue de nez) n’a rien n’a voir avec l’angle rencontré en gonflage (5 ou 10°), ca peut destabiliser de jeunes pilotes qui freineraient alors en permanence trop tôt leurs premières abattées en vol, générant potentiellement un risque de surpilotage…

Amha, la vraie vaeur ajoutée du travail au sol, c’est de faire de beaux décos face et dos voile réussis à 100%. C’est là qu’on voit la différence entre ceux qui finissent dans les souches en bas du déco et ceux qui savent monter une aile vent nul en 3 pas, sans bourriner sur les avants, et en prenant le temps de vérifier l’absence de clé avant de décoller.
Idem pour le vent fort.
Mais pour la valeur ajoutée “en vol”, mmmhhh, je rejoins Akira

+1

je suis une bête en gonflage (avec une voile facile) et pourtant, je ne sais pas maitriser la faible abatté des petits tangages sans envergure qui demande le plus de précision.

Mais ceci n’enlève rien à l’intérêt du gonflage notamment, par vent “fort” (30kmh) où l’on sent le mieux les intentions de la voile.

Je lis avec beaucoup d’intérêt vos remarques et mises en garde.

Si j’insiste dans ce côté très “tranché” d’une méthode, ce n’est pas pour dire tout le reste est inutile et évidemment l’expérience a faire venir les choses.
Je ne m’amuserai pas à voler dans une aérologie trop forte, à faire des wings seul…

Mais cette règle d’avoir toujours un peu de frein 400g (plus ou moins ce qu’on veut selon le pilote) m’embête pour deux raisons :

  • sans être à cran, elle bridera toujours un peu la voile puisqu’en sentant durcir la commande puis cabrer on relachera progressivement et inversement en mouvement de piqué. Cependant, n’est ce pas dangereux en descendance (équivalent à une baisse du gradient en phase d’atterro ?). Comment gérer l’aile qui pique et en même temps perd du vent relatif ?
  • cela empêche de connaître son aile et son comportement lorsqu’on titille une aérologie progressivement plus forte ou forte non prévue…

Pour moi, la principale difficulté du débutant c’est l’inconnu. Alors face à ce constat, plusieurs méthodes :

  • soit on progresse petit à petit, on fait pleins de stages en école en espérant que les monos nous assistent et nous regardent en permanence même après 5 stages pour nous dire attention, ça tu connais pas, il va falloir faire comme ci ou ça. Qui a vraiment fait plus de 3 stages en école dans les pilotes expérimentés ?
  • soit on essaye de faire les conneries tout seul, très risqué, ça passe, on a beaucoup appris justement parce qu’on a expérimenté ses limites et celles de son aile. Ca casse ou ça effraie, terminé le para.
  • soit on estime que ce fameux freinage bien maîtrisé et travaillé en école permet de parfois laisser son aile voler et de se sortir d’un mouvement trop ample.

Sur le plan pédagogique, je trouverais ça vraiment plus pertinent pour progresser tout en restant en sécurité.

ALors, vous qui avez l’expérience, pensez vous vraiment qu’il y a un risque à appliquer cette méthode ? Que proposeriez vous ?

Nous avons été plusieurs à te répondre, et je crois que l’essentiel a été dit. Après, ça commence à tourner en rond et à couper les cheveux en 4 (ou à sodomiser les diptères, ce qui est à peu près la même chose).
Le problème il me semble, c’est que tu es débutant et en même temps tu sembles avoir une opinion assez bien arrêtée sur la question.
C’est tout le problème de la pédagogie. Il ne suffit pas de dire une vérité face à un élève, il faut parfois l’amener à déconstruire le schéma qu’il a en tête.
Et cela doit souvent passer par du vécu, car la parole - et a fortiori l’écrit - ne suffit pas.
En discutant sur un forum, tu trouveras toujours parmi les différentes réponses celle qui va te conforter dans ton schéma mental, et c’est pourquoi j’ai l’impression qu’on va tourner en rond.
Si tu ne souhaites pas passer ta vie à faire des stages, ce qu’on peut comprendre, il faut éviter de tout expérimenter dans ton coin après avoir discuté sur un forum. Je crois que faire partie d’un club, discuter de vive voix, voler avec des pilotes expérimentés ou de différents niveaux sera plus profitable et moins risqué.

C’est le principe du forum de pouvoir discuter, bien sûr que je lis et je ne cherche pas à garder ma vision mais à élargir.

Le principe de la pédagogie est justement d’apprendre par les erreurs des autres à ne pas en faire pour un élève. Mais le tout protecteur fait qu’on reste dans l’incertitude au risque de faire n’importe quoi ou d’arrêter.

Quand on lit le forum, on voit à quel point on s’acharne à décortiquer les accidents, à trouver des explications a posteriori sur tout et des il aurait fallu.
On peut aussi rester dans le politiquement correct avec faites pas ça tout seul, tu n’as pas à connaître ça tant que tu es un petit élève d’école… Faites des stages alors que un pourcentage non négligeable sur ce forum a appris sur le tas.

Alors pourquoi dans ce cas trouver des solutions à des situations qui ne devraient jamais arriver (genre ne pas mourir quand on a oublié d’accrocher ses cuissardes) parce que justement la pédagogie c’est aussi s’adapter à l’imperfection et trouver des solutions.

On peut arrêter ce fil de discussion et dire : vol en école et révise ton manuel de vol libre. On peut aussi penser autrement et essayer de trouver les messages simples, pédagogiques qui sortent un peu du discours habituel que j’ai plutôt bien ingurgité même étant débutant.

Dire le pilotage c’est un savant mélange de finesse, d’expérience ne fera que gonfler l’égo du pilote expérmienté et effrayer le débutant qui se lance et veut progresser mais n’a pas ce bagage.

La question reste simple et je vais la reformuler. Qu’auriez vous aimé savoir pour progresser plus vite lorsque vous débutiez, qu’est ce qui vous sert le plus pour rester en sécurité.

Il y a différentes pédagogies. Je pense a contrario qu’on apprend plus de ses propres erreurs que de celles des autres.
C’est pourquoi il est utile de progresser dans un cadre contrôlé, où les petites erreurs pourront être corrigées suffisamment tôt avant qu’elles ne deviennent de mauvaises habitudes indécrottables, voire de grosses conneries.
Pour le reste, il est l’heure de passer à table et je vais me faire sonner les cloches à rester comme ça devant l’ordi.
A+

“Le principe de la pédagogie est justement d’apprendre par les erreurs des autres à ne pas en faire pour un élève”

Rhooooo, j’aurais tout entendu…

C’est ce qui permet de ne pas refaire toutes les expériences de vie qui en ont mené d’autres à la fin…
Si certains veulent goûter des Amanites pour être sûr que c’est pas bon, ils peuvent toujours.
Pourquoi décortiquer autant les accidents si le but n’est pas de savoir comment les éviter…à d’autres ?

C’est le problème des forums, ça dégénère (trop) souvent ! :forum: