le parapente : une activité à responsabilités.

:coucou:

Je crée ce fil de discussion pour vous rapporter (entre autres evidemment) ce que j’ai suivie dans le cadre d’une formation sur les risques chimiques cette semaine (et plusieurs fois auparavant dans les années antérieures) et essayé dans la mesure du possible de le retranscrire au niveau de l’activité qui nous anime tous…

définitions des différents termes donnés pendant la formation :

Danger : ce qui peut compromettre la sécurité ou l’existence de quelqu’un.
Risques : Danger dont on peut, jusqu’à un certain niveau, mesurer l’éventualité.
Accident : Évènement imprévu entraînant la mort, une détérioration de la santé, des lésions, des dommages ou autre perte
Sur accident : Évènement imprévu venant aggraver un accident précédent.

En partant de ces définitions la conclusion qui a été donnée est la suivante :

Plus l’exposition est longue, plus les risques sont importants.

Bref voila pour le vocabulaire :roll: .


J’ai essayé de poser des questions de manière structurée pour ne pas avoir de difficulté dans la compréhension des réponses (au niveau de la lisibilité). Ce serait bien sympa de suivre cette structure dans vos réponses (1/ , 2/ et 3/) en précisant s’il y a lieu vos commentaires de réponse sous chacune d’entres elle. Merci :coucou:

1/ Que pensez vous de la définition des mots par rapport à notre activité ? (ou sont-ils appropriés ?)
2/ Pensez vous, selon la conclusion tirée de la définition de ceux-ci, que l’on puisse dire qu’un pilote ayant moins d’heure de vol s’expose a moins de risques (tel que définie plus haut)
3/ Pensez vous que le parapente est une activité dangereuse, a risques, les deux ou ni l’une ni l’autre ?

Rappels importants (selon moi) :

Je souhaite rappeler pour les non volants qui n’ont pas la “culture parapente” et qui pourraient éventuellement nous prendre pour des cinglés, que nous sommes responsables de nos actes et que nous avons pris connaissances de ce que peut occasionner notre pratique (accidents, décès ou dommage à des tiers). J’irai même plus loin en disant que nous avons pris les mesures nécessaires en cas d’accidents (par l’intermédiaire de notre contrat “responsabilité civile aérienne (RCA)”).

Enfin, pour coller aux règles du forum, je souhaiterai que l’on considère l’opinion de chacun comme chacun considèrerait la notre, bref que tous, sur ce fil, perpétue la bonne ambiance qui règne habituellement sur le chant du vario. :trinq: (parce que j’voudrait pas être l’instigateur d’un départ en cahouette :mdr: )

Merci :bisous:

1- perso pour le premier mot je mettrais “ce qui compromet” à la place de “ce qui PEUT compromettre” afin de mieux différencier “danger” et “risque”

2- Impossible à mon avis de répondre à cette question car elle dépend facteurs trop nombreux dont : âge, personnalité, type d’aile, type de pratique, type de site

3- A risque oui… reste à le mesurer avec des statistiques précises… fumer est une activité à risque… et le danger induit est plus grand que celui du parapente…

Pour ce qui est de “plus l’exposition est longue, plus les risques sont importants” j’aurai tendance à penser, de façon subjective et personnelle que c’est vrai jusqu’à un certain “seuil” d’ancienneté, d’âge, et d’expérience et qu’ensuite cette courbe (parabolique) décroît…

  1. Les définitions sont bien…

  2. Je pense pas que cette conclusion soit applicable pour le parapente. Le niveau des pilotes est très varié, donc il y a trop de “profils” de pilotes différents pour pouvoir établir une règle.

  3. Oui c’est une activité à risques, justement à cause du fait qu’il s’agit de vol libre, donc déréglementé, et qu’il n’y a aucun examen obligatoire pour voler par exemple… Chaque pilote est absolument libre de voler quand il le souhaite, et même si c’est génial d’un côté, il y a aussi le revers de la médaille…

1/ excellente définition

2/ très difficile à dire!

3/ activité dangereuse, oui!
à risque: oui!
à nous de jauger le danger à l’aide de notre échelle personnelle de prise de risque.

[quote]Plus l’exposition est longue, plus les risques sont importants
[/quote]
il est evident que plus (longtemps) on s’expose à un danger, plus on a de risques de contracter les problèmes qui y sont liés.

un fumeur qui habite prés d’un complexe petrochimique aura surement plus de chances de contracter un cancer qu’un non fumeur qui habite en montagne sans rien autour !!!

rapporté à une activité dangereuse, il est tout aussi évident que l’on prend plus de risque en pratiquant qu’en ne pratiquant pas.

la différence que je vois la dedans, c’est qu’il y a un écart entre le fait d’être exposé à un risque de type “chimique” ou l’on ne peut rien y faire pour le contrer, et un risque lié à une activité ou, si on prend certaines mesures on peut largement les limiter.

donc, pour la phrase:

[quote]Plus l’exposition est longue, plus les risques sont importants
[/quote]
je dirais que plus longtemps on s’expose, plus, dans toute une vie, on a de chance de voir un jour arriver un incident.

mais je ne pense pas que les risques deviennent plus important avec le temps, et, j’irai même vers le contraire: plus on passe de temps à pratiquer une activité convenablement sans prise de risque (connu) inutile, moins on a de chance qu’il nous arrive quelque chose.

bien que le risque ne disparaitra jamais: le risque principal quand on est en vie, c’est de mourir (plus tôt que prévu).

Plus on s’éloigne du début et plus on se rapproche de la fin !

Indéniable!!!

T’as pas tout a fait raison, les risques de type “chimique” sont des risques que l’on connait et pour lesquels on a déjà des parades (EPI (équipements de protection individuel) ; masque de fuite ; rinçage d’une projection de soude ; confinement, alerte et évacuation etc…). En revanche les risques liés a la pratique du parapente sont nettement moins facile à mesurer (bon d’accord on tombe … ) parce qu’on n’a pas une parfaite connaissance, anticipation des éléments extérieurs.

l’important c’est les points à la CFD c’est ça non ? :mrgreen:

il est evident que plus (longtemps) on s’expose à un danger, plus on a de risques de contracter les problèmes qui y sont liés.
[/quote]
ben concernant le cas particulier du parapente …
plus longtemps on en fait et mieux on (devrait) pratique® car on apprend à parfaire les gestes techniques (gonflage, contrôle d’aile dans et hors le domaine de vol…)
exception des pilotes en sursis :affraid:

salut à tous,

Danger : ce qui peut compromettre la sécurité ou l’existence de quelqu’un.:
à mon humble avis, le danger est souvent là ou on l’attend le moins…et il est présent a chaque instant dans une journée.
le vrai danger, c’est de se croire à l’abris de tout danger et de relâcher sa vigilance et son anticipation; en traversant sans regarder sur un passage pieton même si le feu est rouge; en passant a donf a un croisement alors que l’on est prioritaire et sur une route nationale; en changeant une prise de courant; en descendant un escalier; en faisant un trou dans un mur avec une perceuse (fils elec); il y a mille façons de compromettre sa sécurité et son existence (ou celle de ses proches)…
Pour moi, la définition du danger c’est le relâchement de la vigilance et de l’anticipation.

Risques : Danger dont on peut, jusqu’à un certain niveau, mesurer l’éventualité.:
le risque serait d’agir au delà de ce que sa vigilance et son anticipation permettent de comprendre. Encore faut-il être vigilant et capable d’ancitiper a chaque instant. Dans le cas contraire, il est préférable d’avoir de la chance…

Accident : Évènement imprévu entraînant la mort, une détérioration de la santé, des lésions, des dommages ou autre perte Sur accident Évènement imprévu venant aggraver un accident précédent.:
l’accident : survient lorsque l’on se met en danger en prenant des risques :smiley:

[quote]En partant de ces définitions la conclusion qui a été donnée est la suivante :

Plus l’exposition est longue, plus les risques sont importants.
[/quote]
Prenons deux pilotes: un débutant et un expérimenté; chacun d’eux a un sac.

Le pilote débutant à son sac vide d’expériences alors que celui du pilote expérimenté en est plein.

A contrario, le sac du pilote expérimenté est vide de chance alors que l’autre sac du débutant en est plein.

Conclusion: profite que tu débute et que tu as de la chance pour prendre en expérience !
et lorsque tu seras expérimenté, ne compte plus sur ta chance vu que t’en as déjà pas mal abusé …

Le tout, c’est d’avoir dans son sac…une aile :mrgreen: (et encore mieux si elle est a son niveau… :vol: )
:coucou:

karma+ j’aime bien l’histoire des sacs

[/quote]
Vrai, mais a moderer par l’experience du pilote experimente qui sait mieux estimer les risques.

L’idee qu’un debutant aurait plus de chance dans son sac qu’un gars experimente, ou qu’un gars experimente a abuse de sa chance me herisse les poils :affraid:

Je pense que Marco a mal interprété une petite citation marrante qui disait:

“Quand on débute en parapente, on nous donne deux sacs: un rempli de chance, et un vide à remplir d’expérience. Le but est de remplir celui d’expérience avant que celui de chance ne soit vide.”

Bref en gros ça veut dire que quand on débute on est un peu tête brulée, on fait des conneries et on est souvent au bord du vrac. Si on a pas de chance, on se fera peur dès le début et on arrêtera avant de devenir pilote. Si on a de la chance, on se fera peut-être peur, mais beaucoup plus tard, quand on sait déjà le gérer et que ça ne remet plus l’activité en question.

En aucun cas ça veut dire qu’on peut plus compter sur sa chance après être pilote.

La chance du parapentiste, s’il en existe une, est avant tout d’avoir un engin “autodémerdant” qui pardonne beaucoup d’erreurs de pilotage. C’est d’autant plus vrai pour les débutants qui volent sous des EN A (d’où le sac bien rempli), ça l’est beaucoup moins malheureusement pour ceux qui se posent sous une EN D. Je pense que nous sommes nombreux, reconnaissons le, lors de notre apprentissage à avoir dit “merci parapente” après un vrac qui s’est bien terminé et où, sur le coup, nous n’avons pas bien compris ce qui s’était passé. :?

c’est peut-etre ce genre de réflexion qui m’a fait redescendre en EN B
tout est histoire de choix personnel avec le temps et l’expérience, et de plaisir de vol perçu
ya pas de règle …

Je trouve que les définitions collent assez bien quoi-que les termes de dangers et risques se recoupent quand même pas mal
ou alors je vois pas bien les nuances.

La conclusion est discutable , j’aurais tendance à être d’accord car plus on pratique une activité à risque plus il semble que cette prise de risque répétée
peut avoir un jour ou l’autre une facheuse conséquence .
Je ne suis pas vraiment d’accord pour dire que ce risque est plus ou moins décroissant avec une amélioration de la pratique
car la ou le débutant inexpérimenté prendra peu de risque en voulant mettre toute les chances de son coté
(conditions calme,voile auto-démerdante,vol avec des pilotes plus expérimenté, etc…) le pilote confirmé lui , volera à un niveau de difficultés supérieur
avec toujours en fonction de son niveau une marge de sécurité qui sera donc équivalente a celle du débutant, ou du moins qui devrait l’être :grat:
Le reste , la chance , le sac plus ou moins plein bof…bof , ça reste dans le domaine des jeux de hasard est ça reste comme dirait l’autre assez imprévisible.

Pour finir je dirais que c’est une activités à risques qui peut être dangereuse(parfois)

Bonjour à tous,

En fait, tant que tu n’as pas pris de gamelle, le risque est inexistant !

Après la première, tu te rends compte que cela peut être dangereux, mais tu attribue cela à l’inexpérience (dans mon cas).

Après la deuxième, la c’est différent, le risque existe et peu ce cacher n’importe où : décollage étroit et vent fort, dune avec des roches, atterrissage avec fort gradient, arbre sous le décollage et retors…

Pour éviter l’incident ou l’accident, un seul remède, prévoir !

Problème : c’est l’expérience qui permet de prévoir un maximum de situation, pas toute malheureusement. Il suffit de lire les rapports d’accident pour voir que tout n’est pas écrit.

Alors, plus on a d’expérience, plus ont peu anticiper les problèmes et éviter les pièges. Encore faut-il avoir l’idée de se poser la question au bon moment, être toujours vigilent, alerte… Ce qui est impossible, évidemment !

Tu peux formuler cela avec des termes savants, faire de beau tableau, écrire des tonnes de livre, le problème reste l’être humain et se fâcheuse tendance à vouloir tester des choses délicates voir difficile sans se rendre compte du danger sous jasent, c’est la vie et rien ni pourra rien. Vouloir tout formuler (vraiment tout ?) ne changera pas la nature humaine. Le risque fait partie du parapente, comme d’autre sport. Il faut juste essayer d’y penser de temps en temps avant un décollage difficile ou un vent peut être un peu trop fort et savoir renoncer. Ce n’est pas toujours facile avec l’effet de groupe, plutôt dangereux, en général qui va te pousser à dépasser tes limites. C’est souvent bien et parfois très mal, incident voir accident en finalité.

Voilà ma vision des choses de l’aire.

Bon vol et à bientôt, Jean-Nono

http://m.youtube.com/watch?v=GSjWeDE_qMU

Bonjour JC,

J’ai regardé la vidéo des facteurs humains, rien de neuf ! L’humain est toujours responsable, la nature non ! En fait, nous devons prévoir ce que le vent doit faire, être omniscient tout le temps ou ne pas voler du tout = plus de risque, donc plus de responsabilité.

Mettre le vent en boite, Météo France essai depuis des décennies avec la qualité que l’on connait…

Il restera toujours une part de risque, comme dans tout sports quel-qu’ils soient. Maintenant, l’expérience permet de limiter les risques les plus facilement identifiables seulement. Un sport à responsabilité, comme tout sport, il faut respecter les règles de base et sans remettre à la chance pour le reste. Si non tu arrête de voler !

Bon vol si le temps le permet, Jean-Nono

Bon vol, Jean-Nono

http://www.youtube.com/v/GSjWeDE_qMU

Salutations à tous!

Voilà un sujet qu’il est intéressant! Les notions de risque et de danger (2 choses différentes à mon sens) étant très subjectives, il est difficile de les quantifier objectivement.

J’ai eu l’occasion de travailler dans le domaine des risques naturels (risque sismique en l’occurrence), et je trouve que quelques notions peuvent s’appliquer au parapente.

Selon ma définition, le risque est l’impact potentiel de la survenue d’un évènement donné. L’évènement peut être un tremblement de terre, une éruption volcanique, un accident nucléaire … mais dans notre cas, l’évènement en question est un vrac en parapente.

Le risque s’évalue de la manière suivante : risque = aléa x exposition x vulnérabilité

L’aléa est la probabilité que l’évènement se produise. On a plus de chance de se prendre un vrac en volant à 15h en juin en montagne qu’en volant à 10h en février en plaine. De même, je pense qu’on a plus de chance de se prendre un vrac sous une EN D que sous une A (quoi que là je ne sais pas trop vu que je ne vole que sous des B!) Par contre, à conditions aérologiques, voiles et marges de sécurité équivalentes, un pilote expérimenté aura probablement moins de chance de se prendre un vrac qu’un débutant (CQFD?)

L’exposition représente ce qui est exposé à l’aléa. Elle est plus élevée en bi qu’en solo (2 personnes exposées à l’aléa au lieu d’une seule), elle est plus élevée si on fait de l’accro au dessus d’une foule plutot qu’au dessus d’un lac et elle est plus élevée si on vole 100 h par an plutôt que 10h (ce dernier point est en partie compensé par le gain d’expérience qui réduit l’aléa).

La vunérabilité représente la « fragilité » de ce qui est exposé à l’aléa. Un pilote sans casque, sans secours et sans protection dorsale sera plus vulnérable qu’un pilote bien équipé en sécurité passive.

Dans le cas du parapente, je ne sais pas si l’expérience d’un pilote se classe dans l’aléa (un pilote expérimenté pourra plus facilement sentir venir le vrac et tenir son aile) ou dans la vulnérabilité (lorsque le vrac survient, le pilote expérimenté saura mieux réagir) … ça se discute !

Bref, si on combine ces 3 facteurs, on voit bien que le risque augmente lorsqu’un ou plusieurs augmente(nt) et qu’il diminue lorsqu’un ou plusieurs diminue. Par exemple :

  • Pilote novice volant en juin à 14h, dans la grappe, au raz du caillou sous une EN D sans secours, sans casque et avec une vieille sellette (c’est volontairement schématique!) = risque énorme !

  • Pilote expérimenté volant sous une B le soir en dynamique (ou restit) avec secours, casque et airbag = risque très faible !

Maintenant, pour répondre aux questions de Blue Coua :

  1. Je suis assez d’accord avec les définitions, sauf bien sur avec celle du risque pour les raisons que j’explique juste avant.

  2. Je ne suis pas certain qu’un pilote avec moins d’heures de vol s’expose à moins de risques car plusieurs éléments contradictoires s’opposent :

  • Il vole sous une voile tranquille et dans des conditions tranquilles (a priori), ce qui diminue l’aléa ;
  • Il vole moins d’heures par an, ce qui diminue l’exposition ;
  • Il a moins d’expérience, ce qui augmente l’aléa et/ou la vulnérabilité.
    J’aurai tendance à dire qu’en combinant ça, le pilote novice est exposé à moins de risque, mais franchement c’est au feeling et je ne suis pas certain d’avoir raison … ça serait intéressant d’avoir des stats d’accidentologie pour vérifier ça !
  1. Je ne pense pas que le parapente soit une activité nécessairement dangereuse mais je pense que ça PEUT être dangereux si le risque n’est pas (ou mal) géré. Par contre, je pense que c’est un sport à risque et que, justement, la responsabilité de chaque pilote est de gérer ce risque pour le maintenir au niveau le plus bas possible.

Voili voilou, c’était juste mon grain de sel dans le débat !

Là-dessus, bons vols à tous, sans danger et avec le moins de risque possible ! :wink: