Je suis “Le Survivant” du récit de Surfair et me permet de vous raconter ma mésaventure avec un peu plus de précisions .
Ce jour là j’étais monté pour essayer une voile prêtée, de plus je venais juste d’acheter une nouvelle sellette et avait fait les réglages sur un portique d’un copain qui m’avait conseillé de m’attacher le boucle en plastique en premier de telle sorte que la sellette nous tienne bien sur les épaules et ne pas perdre les bretelles le temps de se préparer et de s’attacher .
Je suis novice dans le vol libre mais pratique le paramoteur depuis 1995 et étant accroché au bâtit rigide et lourd du moteur, j’ai pour habitude d’accroche cette boucle toujours en dernier pour cause de mobilité .
J’avais ce matin là speedé à mon travail pour pouvoir me libérer au plus vite et profiter du beau temps .
En passant au club surfair me prête une voile pour que je puisse tester autre chose en libre que mon camion de voile de paramoteur .
Je me suis retrouvé seul au décollage avec ce nouveau matériel et après avoir accroché le parachute ventral (qui me gênais à pendre) j’ai repensé au conseil du copain de m’accrocher la boucle des bretelle en premier .
Chose que j’ai fait et ai donc zappé les cuisses et la ventrale, suite à cela ma conscience fut happer par la belle voile que j’allais tester et en est profité pour revérifier le suspentage non emmêlé .
Une bouffé d’air me signale un cycle favorable au décollage et m’empresse de me lancer car l’après midi avançant ces cycles devenait de plus en plus rares ,voire passer vent de cul .
je me lance donc …
j’ai encore le ressenti de la monté de la voile qui m’a parue “à accompagner jusqu’au bout”, quelques pas et en l’air .
Le parachute ventral accroché a maintenu la sellette durant le décollage de telle sorte que je ne me suis aperçu de rien d’anormal .
Par contre après l’envol je me suis senti glisser dans la sellette , pendu aux freins j’ai pu ressentir le voile ralentir et ai pensé de suite au décrochage .
Le site étant particulièrement pentu j’étais déjà à plusieurs dizaine de mètres de haut .
J’ai lâché les freins et saisi les élévaleurs .
La voile repris son vol normal . et ce “con” de vario qui ne met à bipper me signalant que ca pompe .
Très vite les sangles sous les aisselles me coupent la circulation du sang et je ressent des fourmillement envahir mes bras et ma force s’amenuiser .
Face à moi plusieurs kms de vol droit avant le relief en face . jamais je ne tiendrais jusque là .
Ma pensé à ce moment la fut terrible " C’est pas possible cela m’est arrivé A MOI , je vais mourir comme ça ! " .
Refusant cette fatalité j’ai tenté de le hisser plusieurs fois , je peu vous certifier que dans ces moments là notre force est démesurée .
j’arrivai à tirer les boucles des élévateurs aux niveaux de mes hanches , mais impossible de faire repasser la planche sous les fesses .
suis à ces multiples tractions je me suis retrouvé pendu aux élévateurs par la seule force des bras , la planche en haut du dos les sangles que j’avais sous les aisselles étaient passées sur les cotés.
Les 2 poings cramponnés aux élévateurs contre ma poitrine , je sentait la force partir à tel point de me retrouver les bras tenus ne plus pouvoir rien faire qu’attendre de tomber .
J’ai alors pensé : “comment écourter ce vol”
j’ai réussi une nouvelle traction sur le élévateur en remontant le plus haut possible (mains aux hanches ),
les freins devant les yeux ,j’ai lâché l’élévateur avec la main gauche , attrapé le frein et rattrapé l’élévateur .
malgré le délestage de tout un coté la voile est resté nickel avec juste un legé roulis .
Tétanisé ,la voile entame un virage à gauche , la foret apparait devant moi plus que quelques centaines de mètres à tenir .
Je laisse le frein glisser pour stopper le virage et fini par viser un sapin celui qui me semblait le plus accueillant en pilotant au poids sur l’élévateur gauche .
Voyant la cime de l’arbre arriver j’ai pensé devoir lâcher prise et m’accrocher à l’arbre au risque de me retrouver pendu par les bras à la sellette à plusieurs dizaines de mètre de haut ou de perdre prise au choc .
L’arbre devant moi, je me suis senti sauvé alors que je n’avais pas encore lâché le parapente .
Je lâche prise , la sellette me quitte comme si l’on m’arrachait un pull par le haut .
j’attrape le tronc du sapin à 2 mètres en dessous de la cime ( de la taille d’un avant bras) , j’entends des branches craquer sous mon pied droit .
L’arbre se mets à fléchir (80 kg a 50km/h) ,ça va craquer me dis je …
puis non le mouvement s’arrête , repart en arrière et après quelle balancements , s’immobilise .
OUF .
le pauvre parapente avait continué son vol et s’était affalé quelques arbres plus loin .
J’ai réussi à attraper la sellette avec une branche cassée afin de signaler mon situation à la radio .
Je voyant des parapentes passer a l’air et voulais rassurer tout le monde .
L’école du club m’a de suite répondu et voila que je laisse tomber la radio .
J’entendais apeller en bas mais je pouvais plus repondre .
Cette cime d’arbre était peu confortable j’ai commencé a descendre et me suis aperçu que j’étais a + de 20 mètres de haut et que ce sapin n’avait plus de branche à partir de mi hauteur .
Par chance (encore) un autre arbre feuillu avait une branche qui m’a permis de descendre .
arrivé au sol la radio n’avait plus assez de batterie pour émettre et j’entendais tout le monde me chercher .
je suis parti à pieds en direction de la route , arrête un parapentiste qui montait au déco pour qu’il me prête sa radio afin de me signaler vivant .
Je m’en suis tiré sans une égratignure , simplement une méga tendinite aux 2 épaules qui me dura 3 semaines .
J’ai surement mis 10x plus de temps à voir raconter cette histoire que le temps quelle à durée .
Ma négligence est la seule responsable de ma mésaventure .
Je tiens encore à remercier tout le monde qui m’a aidé ainsi que l’école parapente .
J’ai été touché par la solidarité des membres .
En tout cas marckus pour ta présence d’esprit d’avoir fait demi tour pour revenir dans les arbres. Si ton aventure t’as déjà sauvé TA vie (et c’est pas rien), pour ma part j’ai retenu (depuis l’an dernier) aussi le fait de faire demi tour pour aller se tanquer dans un arbre. si ça devait m’arriver et si dans la panique du moment je peux me souvenir de ça, je pense ça me sauverais la vie
Je n’ai que faire des tes sarcasmes ! :mrgreen:
Au passage, on peut noter qu’il avait le secours en ventral attaché, ce qui comme pour d’autres cas (ou avec un cockpit), semble masquer le fait qu’on est pas attaché.
Merci Marckus d’être venu nous raconter ce moment difficile et bravo pour ton sang froid.
Moi à priori je suis plutôt d’accord avec Man’s , ça m’est arrivé une fois d’oublier les deux cuissardes (j’avais l’anti oubli), dés que la voile a commencée à me prendre en charge, j’ai tout de suite senti qu’il y avait quelque chose qui clochait. Mais contrairement à Markus je n’avais pas une sellette neuve, donc je connaissais très bien la sensation de la mienne.
Mais bon ceci dit, ça doit dépendre aussi des réglages de la sellette, de la présence d’un ventral et le fait que le déco soit alimenté ou non. Si il est bien alimenté, dés que tu as la voile sur la tête tu peux, je pense, t’en rendre compte, mais si il y a pétol, à peine la voile levée tu es déjà dans la course d’élan en train de charger la ventrale, le buste bien en avant, les cuissardes ne sont plus en tensions, et là c’est une autre histoire…
boaf … appelles ça comme tu veux …
je ne fais que noter, qu’à ma charge alaire, j’ai vu une seule vidéo d’un gus qui passe au travers au gonflage alors que j’ai vu quelques vidéo et plusieurSSS témoignages de gars qui ont oublié et ont décollé sans cuissardes…
il y a certainement une part de “ça ne peut pas m’arriver à moi” qui nous colle à la peau…
J’essaye de ne pas raisonner comme ça et je me dis que ça peut très bien m’arriver à moi aussi … et c’est pour cela que le témoignage de marckus est parce que non seulement son aventure commence par
mais en plus il nous propose une solution pour s’en tirer au cas où…
L’histoire du parachute en position ventrale est très intéressante. J’ai toujours eu le parachute sous les fesses. Maintenant je l’ai en position ventrale et ça peut déboussoler un peu: on s’occupe du parachute, contrôle qu’il est bien fixé, que sa sangle passe au bon endroit … et … :affraid: … sous ce parachute bien fixé, les cuissardes et la ventrale, cachées par le container, ne sont pas attachées.
Bref, une source d’erreur surtout pour les habitués du “sous les fesses” qui passent à la position ventrale.
mouais … j’ai toujours eu mon secours en ventral : je ne l’attache qu’en dernier : c’est le dernier point de ma prevol … il pendouille sur le coté pendant toute la prévol donc je ne peux pas décoller sans l’attacher. Parfois, je le soulève avant de prendre les commandes pour revérifier les boucles auto.
Effectivement, si tu commences par ça, tu peux passer à coté des sangles de cuisses …
C’est clair, je parlais surtout des pilotes qui n’ont pas l’habitude de la position ventrale et qui, au début, se concentrent un peu trop sur le parachute et un peu moins sur les cuissardes et ventrale. Sans compter que chez moi, ça ne pendouille pas :mrgreen: j’ai une container à 4 clips, donc 2 toujours déjà fermés et les 2 autres qui n’attendent plus que ça.
Mon intervention se basait sur mon expérience perso afin de sensibiliser ceux qui pourraient se retrouver face aux mêmes sources d’erreur.
je vous remercie pour votre compréhension et ne vous en voudrais pas si vous me preniez pour fou .
Comment peut’ ont oublier de s’attacher alors que c’est la 1er chose essentielle que l’on apprend dans ce genre d’activité .
je pence que cette négligence et la résultante de cumul de facteurs aggravant les risques : Habitude de voler autrement qu’en libre, Stress de nouvelle activité , Fatigue , Nouveau matériel , Seul au déco , Aérologie tendance " forcie cul" , Voile empruntée …
Je m’étais plus ou moins forcé (motivé par un copain) à re décoller quelques jours après du même cite pour ne pas garder cette mauvaise expérience du libre en mémoire .
Ce jour là j’ai du m’obliger à fermer le yeux et me dire “Oui je suis attaché” car les multiples vérifications visuelles ne suffisait pas à m’en convaincre .
J’ai repris l’activité cette année retesté de nouvelles voiles dont une “re” prêtée par surfair avec laquelle je me suis fait engloutir comme un bleu “que je suis” sous le vent avec une descendante de -5 constant durant plusieurs minutes suivie d’une fermeture “2/3” pas très haut faisant mon possible pour rétablir avec les yeux deja fixé sur la poignée du secourt . le voile a repris son vol nikel au tel point de me demander si j’avais halluciné cette fermeture ou pas .
La perte d’altitude envisageait une vache mais la finesse magique de cette voile m’a ramené limite jusqu’à l’aterro . Destessé, je ricanais seul à l’idée de rendre encore la voile à surfair comme une serpillère :mdr: .
Je pratique l’ulm pendulaire , multiaxe et paramoteur depuis 20 ans à par les pannes moteur mes plus grosses frayeurs en vol ont déja été dans les quelques heures en parapente seul .
Votre activité m’a toujours fasciné , enrouler des thermiques accroché à du tissu dans une aérologie de “fou”.
Le peu de thermique que j’ai réussi à enrouler avec “mon fer à repasser de voile paramoteur” m’ont procuré des sensations de liberté inimaginable en vol motorisé .
J’ai la conviction que voler est un activité à risque mais au combien grisante .
Rassuré de voir le nombre de pratiquant dans cette activité , j’espère pouvoir continuer et réussir à monter la haut sans polluer, cela est si beau .
J’ai donc fait l’acquisition d’une e6 qui me semble plus sage (sur le papier) que les hdv2 testées . quoique je me suis rendu compte en fouillant sur para2000 que j’ai (usé) 2 parapentes au moteur qui était classé performant et l’autre dhv2 sans jamais fermer ou très peu en vol en plaine par temps calme .
j’attends le beau temps pour tester cette nouvelle voile , on est pas gâté en ce moment .