Un copain qui vole bien (il a fait l’Airtour en 2011 et 2012) a volé en août à Castelluccio avec ma petite Awak 18 dans la journée quand c’était volable, en biplace avec sa chérie le matin. Ils avaient des petites lumières dans les yeux au retour.
Je suis moins enthousiaste au sujet des vins italiens, la qualité étant très inégale et le choix des cépages pas toujours pertinent, sur des sols souvent peu favorables à la vigne. J’ai bu en Italie des vins merveilleux et aussi hélas des perce-bottes absolument infâmes (vous savez, ces liquides vineux qui font des trous dans les chaussures quand on pisse de travers). Le plus épouvantable de tous est probablement le Crinto, une bibine atroce des environs de Feltre, entre Vérone et San Martino di Castrozza (pour ceux qui connaissent les Dolomites). Ce picrate marque les verres d’un rouge sombre impossible à récurer, il attaque les dents et sa fabrication est interdite… mais c’est l’Italie et les vignerons locaux le font quand même, c’est une tradition. Ceux qui passeront par là pourront demander à le goûter, on leur répondra qu’il n’existe pas… puis qu’il n’est plus fabriqué… et quand le paysan aura enfin confiance il se rappellera que son père en cachait derrière les fagots… mais il faudra prévoir d’avance un rendez-vous chez un bon dentiste et une bonne quantité de maalox pour soigner les conséquences.
Je n’exagère pas : un de mes amis de jeunesse est du coin et il rapporte toujours du Crinto pour faire des blagues aux copains. Je l’avais bu sur place, et quand mon ami m’avait dit qu’il était allé à Feltre chez sa grand-mère, je lui avais parlé du Crinto. Je n’aurais pas dû parce qu’il en avait, son sourire sardonique en m’en offrant un verre valait celui de Henry Fonda dans la scène de la potence, à la fin du film “Il était une fois dans l’Ouest”.
Cela dit il y a d’excellents blancs dans la région de Bolzano, sur des sols calcaires favorables à la vigne, avec des coteaux bien exposés, qui rappellent un peu les vins de Savoie. Le climat est un peu plus rude qu’en Alsace à cause de l’altitude. Il y a aussi d’excellents rouges un peu partout en Italie, notamment dans la région de Rome, dans le Frioul et en Sicile. Et puis le Lambrusco des Abruzzes, quelle merveille !
Mon problème pour aller voler dans les Dolomites, c’est la période. Dormir dans la voiture en octobre est une véritable ascèse, les nuits sont froides et il gèle le matin. Je n’ai pas les moyens d’aller à l’hôtel ni de louer un camion de camping, ni de copains sur place chez qui squatter. Quand j’étais en activité j’avais un peu de sous mais pas de temps ; à la retraite j’ai du temps mais pas un rond.
Je ne sais pas si les Grands Espaces organiseront un voyage dans les Dolomites en 2013 mais je sais que d’autres écoles le font. Il faut consulter leurs sites et s’inscrire rapidos, le demande est plus forte que l’offre.
Bons vols à tous*