Les pré requis indispensables du cross

Les pré requis pour le cross en plaine… à compléter évidement… :

1 : LE “MENTAL” : en plaine le départ en cross est peu dangereux, l’aérologie n’est pas, comme en montagne, un facteur de risque majeur (se retrouver sous le vent de reliefs) (vu que des reliefs y’en pas (presque) pas) et l’élaboration du parcours ne nécessite pas une réflexion intense compte tenu du fait que le meilleur parcours c’est toujours de suivre la dérive (il n’y pas pas d’obstacles (montagnes).).
Bref partir en cross en plaine se fait en général pour un jeune pilote, plus tard qu’en montagne car en montagne petit à petit on peut longer des reliefs, dans d’immenses “bocal”, le départ en cross est une expérience progressive. En plaine par contre le premier cross est une vraie “rupture”… et cette rupture fait TRES peur au jeune pilote… se retrouver, seul en général, à 2000 m au dessus d’un sol qui est plat et qui s’étend à perte de vue donne au début une impression d’être totalement perdu… il n’y a pas comme en montagne des point “d’attache” qui permettent de se guider. Ainsi on ne sait plus ou on est, ce que l’on doit faire, ou on vas pouvoir ce poser (peur irrationnelle car les “vache” en plaine c’est… partout !).
Le plus dur n’est donc pas la capacité technique, moins exigeante qu’en montagne, mais le mental, le “m’en fout, même pas peur, je me casse” intérieur qui est long à obtenir la première fois

2 - LA “TECHNIQUE”. Je dis technique mais ce n’est pas vraiment ça. En plaine tout pilote qui sais enrouler une bulle peut crosser. La difficulté est la concentration absolue qu’il faut avoir pour ne pas perdre, et vite retrouver les ascendances. Contrairement à la montagne il n’est pas possible de s’appuyer sur des reliefs et si on perd l’ascendance il est impossible de se dire “le vent est dans ce sens là, je vais contre cette face là et je serais porté”… la véritable technique nécessaire pour le cross de plaine n’est donc pas dans le domaine du “pilotage” d’une voile mais dans le domaine de la concentration, de intuition et de l’observation afin de ne pas perdre, et de vitre retrouver, les zone d’ascendance…

POB va faire un stage cross de 2-3 jours, tu franchiras un palier.

C’est exactement ça le bénéf de ce type de stage : le petit conseil au bon moment (altitude nécessaire à la transition, petit mot au bon moment pour t’éviter de lacher prise quand tu vois que ça dégeule…et pas de souci de récup).

On a le même profil (nbre de vols, nbre d’heures), et justement lors de mon stage cross, on a fait 2 fois le “petit tour du lac”… et sans le monit j’aurais fait comme toi, j’aurais assuré l’attéro à Doussard et pas bouclé.

Tout repose sur le mental en cross je pense (parce que si tu pratiques le cross c’est que tu dois avoir un niveau technique mini : savoir enrouler jusqu’au plaf efficacement et assurer une vache possible sans stress important).

Le problème du stage cross, c’est le même que celui du stage SIV: quand t’en reviens, t’as appris des trucs, mais tu poursuis ta progression tout seul (ou à peu près). Et contrairement au stage SIV, il peut avoir une limite: c’est que certains (comme moi par exemple :mrgreen: ) ont besoin de faire les conneries eux-mêmes une fois pour bien comprendre que c’est des conneries :roll:

Bon, je parle pas des plus énormissimes hein, mais les petits trucs qui constituent l’apprentissage, pour ma part, ça doit forcément passer par le vécu. Va comprendre…

Du coup, je trouve que ça se fait pas mal d’apprendre par soi-même, sans même s’en rendre compte, en élargissant progressivement et inconsciemment le bocal. Ca permet aussi de moins se mettre la pression qu’en se disant: “bon, aujourd’hui, c’est le grand jour, je débute le cross!”

Oh que non … le souci se pose bien avant que tu ne veuille te poser :!:
bien avant que tu ne puisse le détecter tu commence à accumuler les erreurs tactiques, les fautes de choix etc … petit à petit tu prends (beaucoup) plus de risques qui (généralement) conduisent à la vache (par fatigue), généralement précédé par quelques remuages non analysés … mais quelques fois ça peut véritablement tourner au drame.

mouaip … reste que pouvoir débuter en cross c’est véritablement être capable de quitter un site officiel (re)connu …
pour moi le “stage cross” n’est qu’un pis aller (je vais même jusqu’à dire un non-sens). Les apprentis crosseurs se trouvent alors téléguidés sur un parcours choisi pour eux selon une analyse qu’ils n’auront pas faite … on leur démystifie la sortie du bocal sans que ça ne vienne véritablement de leur choix.
Pour moi, le début en cross c’est forcément un pilote qui est suffisamment sur de lui, qui s’ennuie dans le bocal et qui va ailleurs, vers l’inconnu. C’est forcément un choix perso et non transposable (j’ai une sainte frousse de “tirer” un jeune hors du bocal)

je pense que fabrice parle plus dans un référentiel “vosgiens”. typiquement, du cross de débutant là haut, ca commence par un truc du style drumont–>treh, et éventuellement treh–>grand ballon puis retour. ca chiffre vite et ca ne demande pas beaucoup d’engagement, d’une part car le plaf est souvent très haut dans les vosges par rapport au relief, mais aussi parce qu’il y a des vaches partout.

du coup, n’importe quel débutant en cross qui sait enrouler un thermique jusque son sommet peut boucler ce genre de tour et c’est finalement assez facile de crosser dans les vosges (je ne parle pas des circuits de 100km et + qui sont bien plus complexes!)

dans les alpes, c’est différent, de même qu’en plaine.

Typiquement la difficulté majeure pour un débutant crosseux qui part sans expérience (pour moi, deux ans de vol c’est une expérience proche de zéro par exemple…) : il ne sent rien. Le coin que tu “sens mal”, tu le renifles avec le flair forgé par l’expérience.

Par exemple, anecdote :
il y a quelques semaines, bonnes conditions sur le site. Le cador du secteur part en cross.
Derrière lui, un pilote ambitieux mais sans trop de vécu le suit. Super se dit-il, il n’y à qu’à le coller pour aller loin.
Au bout de la longue transition de sortie, il faut raccrocher sur un plateau au pied d’un pic. Le cador arrive et refait un plafond en avant du relief. L’autre derrière, quelques instants plus tard ne trouve rien au même endroit, ne patiente pas et fonce droit sur l’arête Nord-Est de la montagne en comptant remonter en appui relief. Mais c’est un relief fuyant et la brise forte ne procure pas beaucoup de dynamique, elle glisse plutôt latéralement. Notre candidat crosseur se fait souffler et insensiblement se retrouve scotché sous le vent. Il lutte pour réavancer, sort l’accélérateur et finit par prendre un beau vrac au premier barreau ! Une fois la situation un peu rétablie, il a perdu de l’altitude, s’écarte du relief, se retrouve coincé dans la vallée qui se resserre et n’avance toujours pas. Il descend à la verticale de l’endroit où il se trouve et il lui faut en urgence trouver un terrain posable.
Heureusement, il localise une clairière à finesse 0,5. Dans ce fond de vallée étroit balayé de brise, il a droit à de bonnes turbulences en approche et ne maîtrise qu’approximativement sa trajectoire. De rebond en soubresaut, il finit par être trop long et termine sa course en rentrant de face dans les arbres de bout de terrain, à plusieurs mètres de hauteur.
Là, pas de chance, rien ne s’accroche dans les branches et il tombe en arrière sur le dos… !
Deux jours avant, il avait acheté une sellette airbag toute neuve qui lui sauve les vertèbres ! Il se relève, il n’a rien, il replie et se dirige vers la route la plus proche.

Dans tout ça, il faut être capable d’analyser que ce jour là, par bonnes conditions thermiques, on quitte un site globalement en forme de bol dans lequel le flux de Nord-Est est paisible, pour entrer juste quelques kilomètres à côté dans une longue vallée étroite où la brise se renforce du vent météo mais sans pour autant donner d’appuis relief étant donné la manière dont elle est canalisée… Faut avoir du vécu pour “voir” en temps réel des choses comme ça.
Là, sans protection passive c’était tout simplement une colonne vertébrale pétée.

Purée Surfair quand tu sors des exemples parlants, tu fais pas les choses à moitié! Sacré bol le gaillard!

Et j’en ai d’autres !..

bin on dirait que chez vous dans les Pyrénées, c’est pas triste!

Tout est difficile, même sur les grands sites.
Il suffit d’aller regarder les moyennes horaires des manches du Championnat de France de l’an dernier à Val Louron pour avoir une idée…

par contre, vous avez de sacrés plafonds! en aout, alors que les alpes étaient plongées dans une stabilité assez insupportable, de mémoire, vous aviez du 4000 par chez vous :wink:

j’aimerais quand même beaucoup venir voler dans vos vallées une fois pour découvrir.
sans doute l’été prochain.

Plafonds très irréguliers. Les gros souvent en Cerdagne. Ou alors localisés sur la crête frontière qui n’est pas facilement accessible…
Parfois, à quelques kilomètres de distance tu passe d’une masse d’air à une autre.
Trop s’avancer dans une vallée peut te conduire à passer sous une inversion que tu ne refranchiras plus.
Même sans ça, sur un simple site de piémont comme ici on a parfois des variations de 400m des plafonds d’un endroit à un autre…

L’été tu peux être confronté à des inversions de vallée béton et à la stabilité absolue.
Faut venir au printemps : Avril/Mai.

Salut et fraternité,

[quote=“piwaille,post:22,topic:31844”]
Je ne suis pas loin d’être d’un avis comparable, après un stage cross décevant. Le groupe était d’un niveau très hétérogène, le stage a été déclassé en cours de route (sans le dire) en “initiation cross”, ce qui est très différent.
J’avais payé pour 3 jours de cross et j’ai eu 3 jours de vols sur sites, sans même avoir à poser aux vaches, autant dire que j’avais la rage et que j’ai encore les boules 3 mois après.

Ugh !

Tous les stages ne se valent pas… Et je suis pas certain qu’un Berod ou un Delorme (sans vouloir leur faire de pub) “téléguident” tant que ça les stagiaires.

Les stages cross te font peut être pas trop progresser dans l’analyse et la décision mais ils permettent de te faire faire de beaux circuits que tu pourras peut être refaire cette fois en étant maître des décisions à prendre mais au moins tu auras l’avantage d’avoir déjà reconnu le parcours.

Petit retour d’info sur sur ce qui se passe souvent en stage cross vu du côté des formateurs.
Lorsqu’on ne connait pas les gens qui s’inscrivent on se retrouve fréquemment avec des pilotes qui ont simplement du mal à accrocher un thermique puis à faire un plafond.
Il n’y a pas si longtemps, sur un effectif de 5 personnes en stage cross, un seul avait le niveau d’être là ! Pour les 4 autres, difficultés énormes à monter correctement et à assurer le premier plafond. Ensuite, quasi-impossibilité de les faire se mettre en attente et échec à sortir du site…
La seule solution est de requalifier ce stage cross en stage thermique (détecter, accrocher, adapter le pilotage, bien monter, dériver, identifier les vrais plafonds, anticiper, choisir des transitions, se déplacer, raccrocher, faire du vol de durée, etc.).
Dorénavant, nous proposons effectivement le stage “Initiation cross” qui permet d’apprendre à faire du vol de distance, de mettre en place toutes les techniques nécessaires et si tout va bien de réaliser des cross. Force est de constater que tout de suite ça intéresse moins de monde !

Dans les stages cross, ce qui intéresse les gens c’est qu’on leur fasse réaliser des circuits qu’ils n’arrivent pas à faire eux-mêmes et que de toute manière ils ne referont pas. Bon, si tout le monde est bien clair que c’est juste de la consommation, ça s’entend…

Je reviens là-dessus parce que quand même…
Personnellement, si je sors d’un +8 pour entrer dans un -5, je vais poser. Je ne fais pas de la chute libre…
J’ai déjà fait un vol à +5/-5 en permanence car dans un secteur sous le vent et je suis allé me poser direct. C’est totalement désagréable et il faut avoir un psychisme bien particulier pour y trouver du plaisir !
Les conditions à parapentes, ce ne sont pas des conditions à planeur dans l’onde…
Mais certains ne volent pas pour le plaisir.

Je ne sais pas si tu te rends compte des compétences et de l’expérience qu"il faut avoir pour évoluer en parapente dans une atmosphère très instable de printemps + vent météo + secteur de montagne au plus fort de la convection ? C’est vraiment l’affaire d’une élite.
Parmi ceux qui le font, certains sont effectivement l’élite et sont à leur place et y trouvent leur plaisir (comme le loup de mer dans la tempête), la plupart des autres sont des inconscients en sursis et/ou des victimes de leur égo.

Très intéressant Surfair ton point de vu côté pro.

de mon point de vu, le pré requis le plus indispensable, c’est savoire se faire PLAISIR a son niveau. Tout reste coulera de source…
Chercher a tout prix a faire des bornes peut etre soit frustrant soit dangeureux…
Arretez de vous prendre la tete avec des chiffres kilométriques… il faut savoir se contenter des conditions du jour sans se mettre la pression, sans objectif de résultat…
Entre le pouf de base et le cross de performance, il y a pleins de jolies ballades a faire…
Je vous souhaites de beaux vols avec comme seul indicateur, la quantiter de plaisir personnel et non les chiffres du GPS…

[quote]Entre le pouf de base et le cross de performance, il y a pleins de jolies ballades a faire…
[/quote]
entre la pouf de base et… :jump:

pas pu m’en empêcher… :sors:

PS : bien d’accord avec toi. Mais c’est vrai qu’à force de regarder ce que font les meilleurs on en oublie un peu trop souvent que

  1. on est pas tous fait physiquement et mentalement pour être compétiteur et/ou le meilleur
  2. c’est pas parce que certains n’ont pas d’accident qu’ils ne se mettent pas fortement en danger.
  3. il est pas honteux de vouloir pratiquer un sport sans se mettre une pression monumentale.

Sachant que c’est comme ca l’hiver en ski (c’est gavé de peuf, je fais que 800m en chartreuse, untel fait 2000m dans Belledonne…). C’est comme ca en VTT (machin truc fais le Coiro, pendant que moi je fais un tour dans Vouillants…).
Je pense qu’à partir du moment ou on ne prend plus plaisir à faire une activité sans avoir uniquement à l’esprit le coté performance, il faut changer de sport…

Je constate que tout le monde oublie une technique qui n’est pas évidente: L’auto-stop. :pouce:

  • Se placer à un endroit où les bagnoles ne sont pas à fond. Sortie de giratoire, par exemple.
  • Se placer à un endroit où les bagnoles peuvent s’arrêter sans danger.
  • Se placer à un endroit où on est vu à temps. Pas à l’ombre.
  • Enlever casquette et lunettes noires.
  • Sourire.
  • Laisser le casque sur le sac pour ne pas faire routard.
  • Poser le sac au sol car il paraît plus petit.
  • Se faire un panneau indiquant la destination. On trouve un bout de carton et un marker n’importe où. Des potes ont même un chiffon marqué: ‘Parapente retour maison’.
  • Offrir de payer les payages si vous prenez l’autoroute.
    Et le coup du remors, vous connaissez ? C’est quand il y a déjà plusieurs auto-stoppeurs au même endroit. Mettez-vous 200m plus loin. L’automobiliste qui passe devant le groupe n’aura pas envie de s’arrêter. Mais un sentiment de remors va arriver et il se dira qu’il aurait du en prendre au moins un… Et c’est là qu’il tombe sur vous! :coucou: Sérieux, ça marche vraiment.

Le choix de la vache est aussi important:

  • Pas loin d’une route.
  • Au-dessus de la route, pas au-dessous. Remonter du fond d’un vallon, ça fatigue.
  • Gaffe aux lignes électriques.
  • Le plus loin possible d’un obstacle au vent.
  • Dans un champ fauché ou, à défaut, sur un chemin.
  • Une vache toute seule dans un champ, c’est un tauro…

Respectez les cultures: ça évitera au suivant de se prendre un coup de fourche.