mes limites en analyse météo

Très chers,

je me trouve dans une délicate situation : je progresse suffisamment pour envisager des sorties tout seul tout seul mais je m’interroge beaucoup. C’est-à-dire que tant qu’il y a du monde sur un déco, et que je peux poser des questions sur les spécificités du site, et en plus voir les volants expérimentés sonder la masse d’air ça va. Maintenant j’ai peu de disponibilités pour voler et au vu de l’allongement des journées j’irais bien tenter ma chance en fin d’aprèm sur des petits sites picards ou champenois. Seulement je ne sais pas si le mardi à 16h il y a du monde, même si les conditions sont là.
Donc mon problème c’est de savoir ce que je risque d’oublier avant de me mettre en l’air, histoire de ne pas regretter d’y être. Imaginons :

  • J’ai pris la météo la veille, le matin, et juste avant de partir, on annonce du 15km/h avec des pointes à 20km/h.
  • Le ciel est presque bleu, avec de gentils cums bien moutonneux.
    A priori pour moi ça le fait, mais non seulement il y a des choses que franchement si tu connais pas le site tu peux pas le deviner, ainsi à Lalandelle des locaux m’ont dit “Ici si on annonce 20km/h réfléchis parce que ça peut envoyer sévère”.
    Et puis surtout, et c’est pour ça que je poste dans cette section, quid de l’activité thermique? Du thermique j’en ai fait en montagne mais avec des moniteurs en radio, ça change tout. Je me demande si je risque de me faire surprendre dans des conditions apparemment bonnes d’après ce que je peux en dire par une activité qui n’est pas de mon niveau; même en fin d’après-midi.

Voilà, désolé pour le post un peu chiant mais si vous pouvez m’aider à réfléchir vous serez bénis sur trente-sept générations.
Bons vols.

:prof:

Te voila à un point clef de ta progression, l’autonomie complète de décision.

C’est un grand pas que d’analyser les conditions et de décider de voler réellement seul. C’est dans le passeport de vol libre le niveau sanctionné par le brevet de pilote. Regarde donc ce passeport jusqu’au niveau bleu pour vérifier si tu n’es pas passé à coté de choses importantes.

Je connais des pilotes qui bien que volant en soit disant autonomie ne sont pas toujours capables de décider seul sur un décollage. Si il n’y a personne sur le site, ils redescendent en voiture. :wink:

Au début on est jamais trop prudent. Rappelle toi que l’on n’apprend rien d’un vol où l’on subit les conditions (bien au contraire ! :affraid: ).

Pour progresser en météo et en analyse : RASP

En dehors des manuels, il y a certaines choses à connaître:

la météo régionale spécifique au vol libre
la topographie
la conséquence de la topographie sur la météo pour un lieux donné

Par contre, l’ondulation du front polaire, à court terme, on s’en tape. Vous comprendrez que ceci est une caricature.

Question: jusqu’où va le niveau bleu du passeport ?

Pour ce que je connais des exigences de base, elles sont totalement insuffisantes. Exemple: pour voler en thermique, évidemment il faut constater de visu les développements, la moyenne du vent, les rafales (en principe moyenne x 2), les systèmes de brise, les venturi et les zones sous le vent (bref, l’aérologie). Il y a tellement de paramètres, que pour comprendre tout ça sur n’importe quel site, il faut passer par les modèles de type RASP, les termes d’épaisseur de la couche convective, la qualité des thermiques (ThQ), ou encore le B/L ratio … J’attends la suite de la documentation pour fournir les liens ad hoc.

Pour RASP, attention, citation de Jean Oberson sur le forum romand "RASP a été abandonné par son créateur qui ne nous a pas laissé les sources de son travail …le nouveau modèle soarWRF car le noyau essentiel (le véritable modèle) s’appelle WRF (weather and research forecast). RASP utilisait une vieille version de WRF. soarWRF utilise la dernière… "

Je ne sais pas aujourd’hui à quoi ressembleront les modèles dans quelques jours ou quelques semaines. Mais parlons plus simple: il faut absolument comprendre ce qu’est un émagramme. Un petite recherche sur ce forum, et il y a pas mal d’infos. Bon courage.

Pour la suisse on a de très bon outil pour les prévision.
pour la météo je jette un coup d’œil
sur la météo général
sur la carte des fronts/vents
emagramme/ regtherm ( avec les évolutions pour l’emagramme sur 3 jours)
différence de pression pour le foën par exemple.
parfois j’approfondi les recherches, quand j’ai un doute et qu’il reste un espoir.
je choisi un site sud en général protéger du vent du nord, par bol j’en ai un a coté de chez moi.
le jours même je surveille les balises, ensoleillement, température, vent, et suis l’évolution.
j’essaye d’avoir un site de secours au vent, en cas de vent plus fort qu’annoncé.

@tanga: tu penses à soaringmeteo ? Car c’est vraiment ce qui se fait de mieux. Mais actuellement, le site est en cours d’actualisation suite aux problèmes RASP mentionnés. Je me réjouis de la prochaine mouture, mais il va falloir s’adapter un peu.

Personnellement, je ne me sert des outils de prévisions que pour choisir si je monte voler et pour choisir le site de décollage.

La décision de vol se fait exclusivement en fonction de mes observations, je ne fait absolument pas confiance à un site internet pour me dire si les conditions sont bonnes ou trop fortes ! :wink:

Avec un quadrillage de mesure de 50 km et une grille de calcul de 2,5 km on est loin de l’échelle nécessaire à une analyse aérologique fine, suffisante pour assurer notre sécurité.

quelques tentatives de réponses a tes questions,
il faut savoir qu’il y a une grosse différence sur du vol thermique entre la plaine et la montagne, principalement du au fait de l’altitude ou tu va rencontrer le thermique et donc sa formation, alors qu’en montagne tu a tendance a le rencontrer assez haut quand il est déjà formé, en plaine surtout sur du petit dénivellés, tu a plus de risques de le rencontrer quand il est encore bouillonnant ce qui nécessite de pas mal s’accrocher pour vouloir en profiter tout en acceptant d’être ballotté, la contrepartie de ceci étant que si tu sort de la zone turbulente tu sort aussi du thermique et tu monte moins, ce qui peut permettre une adaptation progressive aux mouvements aériens.
en fin de journée quand la masse d’air c’est installée, les thermiques sont plus larges et plus doux, les rafales moins violentes, cela monte moins fort et moins haut mais c’est plus agréable et compréhensible.

sinon n’oublie pas que la démarche de se poser la question la veille ou le matin de savoir si et ou ça peut voler, puis de venir sur place confronter de visu son analyse a la réalité du site est un bon moyen de progresser, bien qu’il prenne du temps et de l’argent

après c’est comme beaucoup de chose, si tu a un doute, il n’y a pas de doutes => abstient toi

Je sais pas si ça vous fait ça aussi mais sur mo,n ordi le titre du fil est tronqué juste après le L d’analyse, ça fait un titre de fil assez rigolo!

Non, Pas sur mon ordi… Si c’est rigolo, partages :stuck_out_tongue:

[quote]Maintenant j’ai peu de disponibilités pour voler et au vu de l’allongement des journées j’irais bien tenter ma chance en fin d’aprèm sur des petits sites picards ou champenois. Seulement je ne sais pas si le mardi à 16h il y a du monde, même si les conditions sont là.
Donc mon problème c’est de savoir ce que je risque d’oublier avant de me mettre en l’air, histoire de ne pas regretter d’y être. Imaginons :

  • J’ai pris la météo la veille, le matin, et juste avant de partir, on annonce du 15km/h avec des pointes à 20km/h.
  • Le ciel est presque bleu, avec de gentils cums bien moutonneux.
    A priori pour moi ça le fait, mais non seulement il y a des choses que franchement si tu connais pas le site tu peux pas le deviner, ainsi à Lalandelle des locaux m’ont dit “Ici si on annonce 20km/h réfléchis parce que ça peut envoyer sévère”.
    Et puis surtout, et c’est pour ça que je poste dans cette section, quid de l’activité thermique? Du thermique j’en ai fait en montagne mais avec des moniteurs en radio, ça change tout. Je me demande si je risque de me faire surprendre dans des conditions apparemment bonnes d’après ce que je peux en dire par une activité qui n’est pas de mon niveau; même en fin d’après-midi.
    [/quote]
    Salut,

Je te donne rapidement et en vrac ce que personnellement je pense de tout ça.

Déjà, en choisissant de voler le soir après le boulot, tu fait déjà un bon choix je pense, vu ton niveau (si tu as un peu plus de 60 vols comme c’est indiqué).
En volant le soir, tu as l’avantage de pouvoir voler dans des conditions qui sont normalement installées et plus douce, et tu peux aussi profiter de la restitution de certains sites.

Aussi, de ce que j’ai remarqué, si il y a du vent, celui ci va rarement forcir le soir. Soit le vent sera correct au déco (faible ou léger), soit il sera déjà trop fort pour voler… Au contraire parfois le vent météo faiblit le soir.

Tu as peur de trouver personne sur ton site le soir en semaine… De ce que j’ai vu, c’est que, quand ça vole, y’a toujours quelqu’un… Même sur des petits sites peu fréquentés… Le parapentiste est un être humain qui a généralement de la disponibilité… Tu as donc peu de chance de te retrouver vraiment seul.

Si la situation se présente, qu’il n’y a pas de vent fort, ou annoncé forcissant pour les heures ou jours suivants, je vois pas vraiment ce qui peut freiner l’envie de voler, hormis la peur d’être tout seul. Appréhension tout à fait logique, mais en réalité non fondée.

Les cumulus vont être un très bon indicateur, tout comme la brise au décollage. Quand les cumulus commence à dégonfler et que la brise se calme et que le déco devient fréquentable, c’est le moment de sortir son aile !

Un exemple pas plus tard que la semaine dernière dans le 04. Je prévois de voler à St Geniez, j’attend donc un créneau avec un léger sud annoncé (maxi 10-15km/h) et surtout pas de développement orageux. Le mardi c’est trop instable, et le risque d’orage est fort. Mais le mercredi, c’est top !
Je monte donc sur le site. A l’attéro, il est 16h, c’est clairement encore atomique en l’air, des cum enorme et que des planeurs en l’air, et une espèce de delta/planeur dont j’ai oublié la marque. On en profite pour faire un peu de gonflage, puis on monte vers 17h30. Arrivé au déco, je ne suis pas le premier, un pilote fait du bi.
Comme je le pensais, les locaux arrivent vers 18h. On est pourtant en pleine semaine, et pas dans la zone de vacances PACA. Comme quoi, difficile d’être seul sur un déco !

La brise est encore forte, mais décollable, les cum se dégonflent. Assurément le vol va être très bon. A 18h30 je décolle, je vole 1h, c’est tout doux, le top du vol thermo-dynamique, je suis congelé, je repose au déco. Ma copine pose à l’attéro en bas.
Je n’ai pas décollé le premier du coup, mais si j’avais été seul, j’aurai fais la même chose !

Finalement, quels sont les risques ?!

Avoir du mal à descendre ?! Au pire tu es bien en l’air et tu attends la tombée de la nuit… Ca peut craindre en effet si tu n’as pas d’éclairage sur l’attéro… Un risque à ne pas négliger quand même.
Mais dans toutes les restits que j’ai connu, en avançant loin du relief qui pompe et simplement avec les oreilles, on arrive à descendre sans trop de soucis.

Au début, j’entendais ça et là des récits de gens qui ne pouvait pas redescendre (notamment à Allevard)… Ne l’ayant ni vécu, ni vu, j’ai du mal à le croire. J’ai toujours eu plus de mal à monter qu’à descendre en parapente… Et aux oreilles accélérés, en virant en wing ou en 360 léger, on descend vite à -4m/s ce qui est déjà pas mal et largement supérieur à une restit même forte.

Globalement, je pense que le vol le soir, même en ascendance reste un bon moyen de pratiquer le parapente en limitant le risque dès lors qu’on sait décoller dans de la brise un peu forte, et qu’on voler en soaring.
Le soir, c’est sur on ferra pas 100 bornes, mais par contre, on fait du parapente plaisir, et faut pas hésiter.

Je dirais encore une fois que le risque est celui d’un vent météo forçissant. Cela peut arriver tout de même (y’avais une vidéo d’un mec bien balloté au Grand Ratz qui finissait à 5 km de l’attéro). Normalement ce genre de situation s’anticipe assez bien avec une bonne observation météo.
Si le vent est déjà un peu trop présent à notre gout au déco et qu’il est annoncé forcissant faut vraiment s’abstenir.

non j’ai l’abonnement météo suisse, c’est vraiment bien mise a par le prix.
et il sont relativement précis.

C’est une bonne chose que de se poser des questions.
A ton niveau de vol, je dirais que le plus difficile est de pouvoir se poser en sécurité.
L’avantage d’un site de plaine, c’est qu’il y a très rarement plus de vent à l’atterro qu’au déco. Ce qui est souvent le contraire en montagne à cause des brises de vallée.
Donc en premier: L’ob-ser-va-tion! Passes donc un quart d’heure à l’atterro avant de monter. Si le vent est régulier et ne change pas de sens à tout moment, c’est bon. Sinon, il faut placer des faveurs aux coins du terrain pour permettre d’estimer correctement le sens et la vitesse du vent pour poser. Si elles indiquent des sens contradictoires, tu en choisis une et poses le plus près possible.
Idem au déco. Une faveur placée très bas sous le déco t’indiquera si une rafale arrive. Reste le nez en l’air et observe:

  • Vent régulier ou rafales ? Cycles ? Changements de direction ?
  • Y a-t-il des oiseaux ? Que font ils ?
  • Fumées en plaine: Direction et vitesse du vent au sol.
  • Ombre des nuages: Direction et vitesse du vent en altitude.
  • Tous les autres indicateurs sont valables: Manches à air, drapeaux, ondulation de la végétation, risées sur l’eau, couleur des feuilles (le côté au vent est plus clair car on voit le dessous des feuilles), odeurs (champs au vent recouverts de liser), etc…

Si aucun de ces indicateurs ne dépasse 20km/h, vas-y.
Mais si tu as un doute, renonce. Dans ce cas, reste un moment sur le site et observe ce qu’il se passe. Puis compare avec ce que prévoyait la météo.
Relis ce texte: http://www.augredelair.fr/joomla/documentation/DocChasseurDeThermiquesWillGad.pdf

Bons vols estivaux.

Alors là, je ne suis pas d’accord:

  1. économiquement: on paie meteo suisse avec nos impôts (je te rappelle que c’est un office fédéral). Je ne vois pas pourquoi ils nous vendraient ce pour quoi on les paie. Facturation à double.
  2. les infos météo pour le vol libre ne valent pas le 10% de celles de Jean Oberson (infos gratuite).

Faut dire que je suis assez remonté contre l’administration.

:diable:

D’accord avec toi, Michel.
Mais je tiens à modérer ton enthousiasme vis à vis du site soaringmeteo de J. Auberson. La semaine dernière les conditions aérologiques et thermiques étaient fumantes dans les Alpes valaisannes mais les prévisions de soaringmétéo annonçaient des conditions nulles (ThQ=0%). Après échange de mail avec J. Auberson, il s’avèrent que la modélisation de la masse d’air sur les Alpes nécessite encore quelques réglages.
Ceci pour dire qu’il faut accueillir cet outil de prévision avec un minimum de recul et savoir relativiser ses résultats.
Bonne journée pluvieuse
Georges

Amusant, j’ai eu exactement les mêmes prévisions, la même réaction et les mêmes réponses de nicolas Balbeck du site meteo-parapente.com

La météo se prévoit peut être sur ordi, mais elle se lit et s’analyse sur le terrain !

Comme on dit chez nous : “Qui regarde trop la météo fini ses journées au bistrot !” :stuck_out_tongue:

Je regarde pas mal la météo sur internet, mais météo fenêtre c’est pas mal aussi pour compléter.
Le bistro c’est pour l’après vol :stuck_out_tongue:

C’est exact et c’est du au fait que le modèle n’avait pas enlevé la couche de neige (poUr de vrai). Jean y travaille, mais il y beaucoup à faire. Ceci dit, ça ne dervrait pas tarder.

[quote]Je sais pas si ça vous fait ça aussi mais sur mo,n ordi le titre du fil est tronqué juste après le L d’analyse, ça fait un titre de fil assez rigolo!
Non, Pas sur mon ordi… Si c’est rigolo, partages
[/quote]
Ca donnait: RE: mes limites en anal…

:wink:

Alors là vraiment merci! Je ne pensais pas avoir autant de réponses constructives.
C’est tout ce que j’attendais : de quoi me conforter dans certaines idées (que font les oiseaux? quelle végétation bouge? quid des cycles?), m’en rappeler d’autres (vitesse des nuages, taille des cums, nécessité de l’analyse de visu sur site…) et m’en donner de nouvelles (émagrammes…).
C’est sûr j’aurais bien aimé maîtriser les techniques de descente rapide mais à part les oreilles que dalle. J’ai demandé à mes moniteurs (l’été dernier autour de Grenoble) mais à chaque fois la même réponse :“Non tu essaieras au-dessus de l’eau. [Juste un ou deux tours?!] Non tu fais du virage dynamique si tu veux mais pas de 360 au-dessus du dur”. Le moniteur est un animal cruel.

Je me sens prêt; je sais que dans le doute mieux vaut s’abstenir.
Je vous raconterai mes cross de feu d’au moins 500m bientôt.
Flap flap.