Mes premiers vols en autonomie

Merci Patrick. Tu sais j’ai mis de l’eau dans mon vin d’enthousiaste “inconscient”. Mais petit à petit les longs posts “critiques” du forum m’ont fait mettre les pieds sur terre peu à peu (pour un volant…). Avec des “jokers” utilisés. Je n’ai pas envie de m’en mettre une et je commence à avoir “peur”. La peur qui protège ? J’espère… J’ai toujours ce 6ème sens qui me fait déballer la voile ou pas (au déco) mais hier cela se serait fini dans les arbres que cela aurait été pareil non pas que je les ai frôlés mais j’ai subi les fermetures (je croyais que c’était impossible avec une A) et une frontale. Alors maturation nécessaire m’a-t-on dit, d’accord, maturation accélérée alors :wink: .

D’un autre côté si je ne le confronte pas à ces conditions d’incidents je ne saurais pas ce que c’est. Là je sais…que ça peut faire très mal. car même en Mojo 4 cela arrive !! Je veux dire par là que les autres vols me paraissent bien tranquilles à côté (même celui du 1er janvier avec 50 km/h laminaires ou les 4h de vol à Ceillac à mon 37eme vol du vrai caviar en comparaison ! ). Et je commence à avoir une expérience du “vol pas quelconque”…Je voudrais juste savoir comment les éviter ces trucs méchants, ces IV. Autrement que ne pas voler.
Et puis j’envisage de crosser. Je peux partir en atmosphère calme et me retrouver dans des conditions plus difficiles et devoir anticiper des IV… Comment faire ?
Sinon oui je veux voler longtemps et ne pas me retrouver immobilisé (physiquement ou moralement).

karma+ pour ta patience… Malgré tout ce que j’ai pu raconter (vrai) et vivre.

EDIT : ce que je voulais ajouter, c’est qu’évidemment au fond de moi, les “donneurs” de leçon (mais par clavier, ce n’est pas évident d’avoir le bon ton et d’accepter les critiques) m’apportent quelque chose, sinon je ne viendrais plus sur le forum et je raconterais pas mes vols , je ne dirais que ce qui est bien, j’occulterais le moins bien pour passer pour un bon (que je ne suis pas) car je ne pense pas avoir d’ego; j’ai juste des idées bien ancrées et bien lisses (qui se modifient et prennent du relief au contact des cactus !)

Premier élément : les conditions
Tu nous dis que tu as du léger travers au déco et du carrément travers plus haut. Donc probablement un météo bien travers et une brise qui redresse tout ça sur le déco, ou alors, c’est le météo qui est canalisé par une particularité topographique de ton site. J’opte pour de la brise car tu nous dis que c’est bien turbulent dans le ciel. C’est donc que tu as deux masses d’air hétérogènes, et qu’avec ces observations et une bonne analyse, tu devrais pouvoir t’attendre à te faire secouer à la rencontre de ces masses d’air. D’ailleurs, ton pote plus expérimenté qui va poser plus loin, tu lui as demandé pourquoi ? Est-ce que ce n’était pas simplement pour quitter cette zone un peu moisie ? Est-ce que, avec ce météo, carrément travers, il ne serait pas aussi possible de se retrouver sous le vent de quelque chose en arrivant à une certaine altitude ?

En matière d’analyse, il me semble que tu t’es un peu trop préoccupé de ce qui se passait au déco, au détriment de ce qui pouvait se passer à une échelle un peu plus importante. En arrivant sur un déco, je me demande d’abord “est-ce que ça vole ?”, et si je peux répondre positivement, “est-ce que je peux décoller ?”.

Deuxième élément : tes fermetures.
Tu aurais dû donc avoir 2 éléments clefs dans ton analyse : vent soutenu en altitude et probables turbulences. Dans ce cas-là, tu dois mettre toutes les cartes de ton côté, et la gestion de ton accélérateur aurait dû faire partie de ta prévol. Il n’est pas normal (même si ça arrive parfois) d’avoir à lâcher une commande pour chercher son accélérateur. Et si on le fait, en particulier dans une masse d’air instable, on prend les 2 commandes dans la même main, pour éviter ce qui t’est effectivement arrivé.
Une abatée, ça se temporise ; une asymétrique, ça se contre. Je te conseille 1 ou 2 jours de stage perf pour travailler ces 2 aspects du vol, avant ton stage SIV. Tu auras ainsi beaucoup d’autres aspects du vol à appréhender en SIV, en dehors des 2 exercices que tu peux travailler hors SIV, et qui te donneraient l’impression de “gâcher” une ou deux journées au-dessus du lac.

Dernier élément : le classement de ta Mojo4
Comme c’est souvent répété ici, le classement de ta voile donne son aptitude à revenir dans le domaine de vol, pas sa facilité à en sortir. J’ai personnellement une EN-D extrêmement difficile à fermer. Mais si elle fermait, elle serait plus délicate à rouvrir qu’une EN-A.

Méfie toi de ton 6 ième sens, surtout si il est agrémenté de convictions foireuses du genre une A ne ferme pas.
L’analyse des conditions est la partie la plus difficile à appréhender dans notre sport.

J’ai pas beaucoup plus d’expérience que toi, et comme tu le dis, tout ne passe pas bien à l’écrit, mais…

Tu t’es mangé 3 fermetures, si j’ai bien compté. Dans le même temps, les autres pilotes en ont-ils pris?

A te lire, on a l’impression que tu dis “je me mets au contact, donc c’est bon”. Bah non, c’est pas une position des mains fixe et puis c’est marre. Plus la masse d’air est turbulente, plus le pilotage doit être dynamique (sans exagérer le surpilotage non plus), c’est une succession de plus ou moins petits ajustements dans la tension ou la longueur de telle ou telle commande, c’est ça qui encaisse les variations de pression, amortit les mouvements intempestifs de la voile et la garde au-dessus de la tête.

Pour moi se prendre autant de fermeture sur un même vols doit amener a une profonde remise en question. Cela signifie que tu ne sais pas piloter les mouvements de l’aile notamment en tangage et donc que les conditions ne sont pas adaptées à ton niveau. S’en sortir juste grâce au cote idiot proof de la voile c’est vraiment pas un gage de talent…

Envoyé de mon XT1032 en utilisant Tapatalk

ca serait interessant que tu nous expliques comment tu pouvais “croire” ca,
vu le nombre de mises en garde, de commentaires de videos … :grat:

j’espere que tu ne “crois” pas aussi que les accidents n’arrivent qu’aux autres!! :wink:

apres, clairement au niveau analyse, on “croit” souvent que les conditions ne changent que “tres peu” avec un vent “un peu” travers …
mais ca peut passer radicalement de “parfaite huile” à “clairement moisi” sur 5 ou 10 degré selon les sites; avec toujours l’effet trompeur au déco, puisque la pente redresse le flux, donnant l’impression que c’est bien face.
apres qd c’est moisi, c est normal que ca ferme “un peu”, tu es en milieu/bas niveau PTV?
effectivement faut etre dynamique dans les anticipations, accompagner la masse d’air … mais sur une voile ecole, ca telephone assez mou, donc c’est pas forcement simple à interpreter. tant que ca reste dans les 25-30% je dirais que ca va, mais que c’est clairement un message pour se sortir du moisi rapidement …
avec l’experience de toutes facons, si tu as la chance de pouvoir voler bcp, ce qui semble etre ton cas, tu trouveras que ces vols n’apportent pas grand chose … en attendant, oui c’est tentant d’aller se rendre compte par soi meme :wink:

Pas facile de te répondre en respectant ton souhait de ne pas lire des leçons de morale ou à minima ; “fallait laisser la voile dans le sac !” car sur ce coup c’était sans-doute la solution la plus évidente de ne pas risquer sa santé… :canape:

J’aime bien l’analyse de Gilles, que je me permets de synthétiser ainsi (mais je ne peux que te conseiller de relire l’ensemble de son post) ;

Je compléterai sa maxime par une 3ème question à placer encore avant le “est-ce que ça vole ?”, il s’agit de “Est-ce que je saurais atterrir en sécurité” (question à garder à l’esprit avant et aussi pendant tout vol) biroute

Dans l’état, aucun de nous qui n’y avons pas été, pourrais répondre aujourd’hui si oui ou non les conditions étaient sainement volable et si oui, avec quel niveau d’exigence envers le(s) pilote(s).

Je peux, dans une certaine mesure, te rassurer. La plupart de ceux qui volent aujourd’hui en thermique voire crossent, ce sont retrouvé ici ou la, à l’occasion, passablement dépassé et content de retrouver la terre ferme… en douceur après un vol à sensations… subies.

Tu défends, M@thieu, la (ta) philosophie de l’apprentissage (+/- autodidacte) par la méthode des essais/erreurs. Perso je n’y crois que moyennement mais on n’est pas tous pareils dans nos structures mentales et pourquoi pas. Maintenant, tu devrais après avoir vécu l’essai, accepter de constater l’erreur. Car si on ne se reconnait pas ses erreurs, il est probable que l’on continuera les mêmes essais qui aboutiront avec une grande probabilité aux mêmes erreurs et surtout à l’erreur de trop qui ne permettra plus d’essai après. :cry:

Alors oui, cela sonne moralisateur et j’en suis sincèrement désolé. J’aimerais tellement plus trouve les bons mots, les bons verbes qui te feraient passer mon message qui se veut juste de bon sens, dans un ton que tu saurais entendre. :grat:

Tous ceci s’étant vu dit. Je pense que ce vol t’aura quand même permit, dans la mesure ou il s’est bien terminé, de mieux percevoir quelles sont tes limites dans la capacité à tenir ton aile (toute EN-A qu’elle soit) ouverte au dessus de ta tête dans des conditions aérologiques turbulentes. Peut-être aussi sur ta capacité (actuelle) de lire le ciel et d’y déterminer préventivement les exigences de pilotage liées s’y on décide de s’y aventurer.

Je te souhaite plein de bons vols à venir (pour les vivre, rappelle toi qu’il est utile pour cela d’être en bonne santé et intégrité physique) et j’aurais plaisir d’en partager avec toi si l’occasion nous est offerte. :trinq:

Il m’avait semblé, à la lecture de tes derniers posts sur d’autres fils de discussions, qu’une certaine maturation s’était opérée, que tu avais mis un peu de frein à ton enthousiasme certes très sympathique mais potentiellement dangereux pour toi (mon avis qui vaut ce qu’il vaut) ce dernier récit de vol me fait penser à une (petite) rechute (normale) dans une progression qui se voit abordée de façon très volontaire. Avec en même temps la preuve que tu te poses des (bonnes) questions et que tu souhaite les soumettre au public que nous sommes pour avoir des retours. Essayes de d’entendre les retours sont y voir des critiques autres que constructives.

Souvient toi aussi, juste et toujours, que la moindre blessure te ralentira plus dans ta progression que tous les vols que tu te refusera au vu d’un doute sur l’adéquation entre les conditions du jour et tes capacités du moments. Et dans les capacités de pilotage, il est absolument impératif d’inclure la capacité d’évaluation, et des conditions aéro et des capacités perso.

Bonne après-midi,

là, soit il y a une faute de frappe, soit on ne comprend pas la même chose par “au contact de la voile”.
Tu veux dire quoi par là?

ben je sais pas, à ton avis? Même pas une petite idée?

Aller, je remets un lien qui a dû apparaître 152487 fois sur le forum, mais vu le récit, ça peut toujours servir
http://www.ppmenegoz.com/spip.php?article50

Bonne soirée!

Merci pour ces éléments aérologiques. Alors il y avait certainement deux masses d’air conflictuelles car les flammèches étaient bien en face au déco, mais en haut les nuages défilaient désaxés. Et quand je circulais autour du relief, la direction de l’air pouvait effectivement peut-être se sentir (d’où les fermetures ?) Au niveau du rlief, juste une petite colline avec des arbres partout. Y compris en bas. Les deux potes plus expérimentés sont allés se poser, un au premier vol parce qu’il trouvait que ça tabassait, l’autre je n’en sais rien. Il se faisait tard peut-être ? Il n’y avait pas de zone sous le vent, mais juste des montées et des déguelanates; Je demanderai à d’autres parapentistes vraiment du coin, pourquoi c’est aussi turbulent quand c’est un vent météo légèrement de travers (les nuages défilaient NNE avec tendance N et les flammèches au déco indiquaient plutôt du NE). On avait un compas :wink:

D’accord pour tes deux questions que j’ai tendance à inverser puisque je me posais d’abord la question de savoir si je pouvais décoller… et que je verrais bien en l’air comment ça se passe. Une erreur. mais souvent … euh bref…disons que souvent je volais seul alors, pas pris le réflexe de me poser cette question, hormis s’il y a des arbres haut derrière, sentir si ça bruissait fort les branches. Ou regarder les nuages.
Pour l’accélérateur, il était bien au départ et puis mon pied droit l’a lâché, c’est pour ça que je cherchais à remettre le pied dessus avec ma main. grosse erreur. D’ailleurs ai-je besoin d’un accélérateur (le vent était à 30-32 environ) d’après la vitesse GPS.
Pour les réflexes non acquis, j’avais pourtant fait du tangage en stage perf du côté de Saint André, le moniteur avait dit “pas plus haut” mais il y a tellement un monde entre ce que l’on provoque et ce que l’on subit sans prévenir… Pour les fermetures, je n’en n’ai faite aucune en stage perf.

Pour le classement EN A effectivement, j’ai tendance à croire que l’on peut tout subir sans problème avec la A.

Je répondrai aux autres personnes qui m’ont éclairé au fur et à mesure, je corrige mon dernier paquet de copies de l’année à rendre pour mercredi ;).

Ces “vracs” si cela en sont m’ont quand même mis un coup au mental car hier, belle journée moins tumultueuse et je tressaillais au moindre mouvement de ma voile…je n’ai pas enroulé aussi mal depuis des semaines et je suis resté scotché à 300 m quand d’autres sont montés à 1200. Donc il s’est passé quelque chose dans cette belle mécanique huilée… :cry: pour me consoler j’ai fait 3 vols dont deux sans vario juste pour le plaisir de glisser et de tenir , d’éprouver ce plaisir de voler que je commençais à remplacer par ce désir d’aller toujours plus haut, m’extraire et partir pour mon premier cross. Ce qui est bizarre, c’est que j’ai eu peur rétrospectivement, car je n’ai pas posé tout de suite, j’ai continué à me battre avant-hier. par contre la confiance là en a pris un coup, car je me suis dit “cela aurait pu mal se finir”. le fait de ne pas maîtriser aussi m’a fait peur. Je ne sais pas si c’est bien normal. je sais que dans tout sport, il y a des hauts et des bas mais là… alors j’ai fait mes petits ploufs et soarings de 10-15 minutes, j’ai décollé comme une chèvre. hier je n’y étais plus. mais le fait d’avoir volé tranquillement le soir m’a redonné du moral. Je ne sais pas si cela vous est arrivé. Je sais que si je n’ai pas confiance en moi (d’aucuns appelleraient ça l’ego), je ne pourrais voler… et c’est le plus dur à accepter.

Oui :wink: j’ai appelé mon premier moniteur qui me connaît bien. Il m’a dit “un bon pilote n’est pas celui qui décolle dans n’importe quelle condition, c’est celui qui analyse la micro-météo, la météo locale et la météo globale et ensuite qui décide de voler ou pas en connaissant les conséquences. Donc je vais travailler l’analyse plus fine”. Selon lui, j’ai des capacités de pilote certaines, mais l’analyse doit suivre, le mental doit suivre de manière égale. Donc je sais ce qu’il me reste à faire, apprrendere, analyser, voler et me rendre compte. Je note tous mes vols et je mets des astérisques quand il y a un truc à voir et approfondir.

Oui et l’autre pilote aucune. Le troisième a vite posé car il n’aimait pas les conditions. Pour le contact, ma position des mains varie selon ce que je ressens à la commande (comme en gonflage) avec les ajustements dont tu parles; Si je sens le tangage, je temporise par exemple. Pour la frontale, rien vu venir (le fait d’avoir lâché une main, apparemment c’était pas vraiment à faire en conditions turbulentes), pour l’asymétrique 1, j’ai senti la commande, j’ai regardé le bout d’aile qui ne se dépliait pas et pour la 2, là rein vu venir non plus, ça a fait “frouuu” et puis ça a réouvert. Après je pense avoir une tentative d’explications, étant donné que c’était moisi, je devais être plus tendu, plus crispé et donc moins bien ressentir…donc impossibilité de pré-feeling. mais je te rassure, je ne reste pas fixe au contact. Le pilote qui n’a rien fermé m’a dit que je devais mettre plus de freins tout le temps (son bord de fuite déformé)

Remettre en question mon analyse avant vol, c’est ce que je vais essayer de faire, confronter les avis et mon expérience, le ressenti des autres et ce que je vois. Mais le pote en haut m’a dit “viens, c’est bon” et moi-même après 10 minutes, j’ai dit aux deux autres restés au déco “venez c’est bon” et dans la minute qui a suivi :banane:

Oui je crois que 10 degrés suffisent pour transformer de l’huile en moisi. Mais pourtant, j’ai décollé et volé dans du pire sans ces vracs (mais sur d’autres sites peut-être moins sujets aux turbulences de travers). Je suis en haut du PTV (75 pour 70 - j’ai grossi !! non en fait ce sont les chaussures de montagne, le blouson, la bouteille d’eau, les vêtements d’hiver - il faisait pas chaud, le cockpit, la radio et autres instruments. Ca va plus vite que ce que je croyais ) alors que quand j’ai acheté ma voile en septembre j’étais à 68 de PTV. Ah la tentation… oui :wink: ou :frowning: Sinon au Mont Poupet, ça tabassait apparemment pour un pote qui vole en Mentor 3 mais moi, je trouvais qu ça allait…même si agité. Alors je ne sais pas… De toute façon, j’apprends à chaque vol, ça c’est sûr ! Mais j’ai encore envie de raconter longtemps mes vols :wink: et de vous saoûler ! :mrgreen:

Salut mathieu,

A mon avis, et en 2 minutes, je ne pense pas qu’il y ai eu de conflit de masses d’air, surtout que tu te trouvais sur un petit site de plaine si j’ai bien lu.

Tu t’es simplement frotté à des conditions printanières : vent météo et forte instabilité. d’où les changements de force de vent avant ton premier déco, et cet air que tu qualifie de “bizarre”.
Tu as engrangé beaucoup de vols depuis l’été dernier, mais c’est ton premier printemps de parapentiste. Ce n’est pas parceque c’était laminaire et que ca se gérait dans “50km/h” de vent en janvier que tu ne vas pas te faire démonter dans 20km/h en mai.

Continue à engranger de l’experience, et utilise chaque vole pour améliorer tes schémas mentaux.
N’oublie pas que la masse d’air dans laquelle on vol est un ensemble de paramètres, pas seulement une valeur de vent ( gradient de T°, Instabilité, humidité, ensoleilement, heure du jour, nature du terrain, …)

Bonne progression!

Salut Matthieu,
Parfois c’est bien de faire une pause et de réfléchir à une mésaventure…
La progression se fait par étape, c’est normal.
Perso, depuis que je suis sous une B gentille j’ai l’impression d’avoir perdu certains repères,
et le “plus” de communication de ma voile me fait parfois stressé, mais c’est le jeu.
Et oui, une A ça ferme : j’ai même vu un “très très bon” se prendre la moitié de mon ancienne aile sur la tronche !
Je ne voulais pas volé, ça sentait le moisi, et lui voulait redescendre en volant plutôt qu’en camion…
Refait des ploufs tranquille, et reviens thermiquer dès que c’est plus calme !
A+ :coucou:

Ton message illustre parfaitement un adage en parapente :
Il est très facile de gagner en confiance en parapente, mais il est encore plus facile de perdre totalement confiance suite à une mésaventure.

Les sensations désagréables de la fermeture, notamment de la frontale, et cette sensation de tomber du ciel sans pouvoir y faire grand chose pendant l’espace d’une seconde, sont assez impressionnantes et sont génératrices de stress qui entame le “capital confiance”.

Si à chaque vol tu retrouves ces situations, y’a un moment ou tu finis par plus vouloir voler.
Il est évident qu’après ce genre de mésaventure, il faut repartir un cran en dessous et reprendre dans une aérologie plus cool.

Il est certain que le cocktail vent fort + thermique est ce qu’il y a de pire pour le débutant ou le pilote peu aguerris (on est pas tous des luc armant qui font 350km en thermique avec la dérive du vent!!). On parle pas ici de thermodynamique (brise de pente + vent qui aide à tenir en soaring), mais bien de bulles thermiques qui peuvent être hachés et qui sont éparpillés par du vent météo fort.
On ne peut pas comparer du 35km/h de brise parfaitement établie, propice à faire du soaring, à du 35km/h de météo dans une aérologie printanière.

Les mouvements de ton aile dans ce type d’aérologie te sont encore trop imprévisible pour que tu arrives à avoir un pilotage adapté, dans le bon timing. C’est simplement un manque d’expérience.

++

J’ai un peu de répit avec mes corrections, donc je finis de répondre à ceux qui ont pris la peine de me conseiller / critiquer (positivement car pour mon bien-être !). Donc j’évolue mentalement en acceptant (un peu plus) les mises en garde. Je m’en souviens à chaque vol…quand c’est trop tard :roll: .
L’apprentissage par l’erreur ou par les conditions difficiles, disons que cela fait partie de moi mais je sais que je ne peux pas tirer sans arrêt dans la case “jokers” et les “vracs” subis samedi arrivent à point nommé pour allumer une lampe rouge. :grrr: donc point trop n’en faut.
Cela m’a permis de voir que mon aile aussi A soit-elle peut fermer (je ne sais pas pourquoi j’avais cette impression qu’elle pouvait tout pardonner…), me descendre, me faire mal, parce que je l’aurais mise dans des conditions peu volables et il faut que je fasse un sérieux effort sur l’aérologie et ne pas me contenter de regarder méteo-parapente et windguru. Mais voir au déco les signes avant-coureurs des conditions. Je me suis aussi aperçu de mes limites dans ces conditions “printanières” comme dit plus bas Clément. Je pensais que le danger venait plus de la vitesse du vent que des conditions hachées non rencontrées depuis le mois de septembre/octobre ou en tout cas rencontrées mais pas au point de me prendre 3 fermetures en un seul vol de 25 minutes… Il faudra que je m’en souvienne dans les prochains mois de feu…
Pour la rechute, je peux t’expliquer : je crois que je me suis laissé emporter par mes récents plafs et mes derniers vols en conditions thermiques (2.8 m/s intégrés), par ma réussite à bien les centrer, les enrouler et arriver quasiment aussi haut que les autres. Cela m’a boosté pensant que je pouvais aller encore plus loin, encore plus fort… Erreur car sans aller haut, pas la fermeture. Une espèce de mauvaise équation dans ma tête du genre "j’arrive à faire certaines choses qui me donnent des possibilités infinies : crosser et oublier peut-être le reste…ne serait-ce que le simple plaisir de voler et de penser que tenir 25 minutes en soaring, n’est plus suffisant, monter au-dessus du déco n’est plus assez “valorisant” et ne penser qu’à aller plus haut, plus loin. Je l’avoue, le désenchantement (passager) a fait suite à une période euphorique où j’essayais de mesurer les hauteurs atteintes comme seul juge du plaisir et de la “performance”.
“Savoir renoncer c’est savoir progresser” : mais il me manque à l’évidence de l’expérience comme dit JulienF, de l’expérience en analyse météo locale déjà et micro-locale.
Quant aux capacités persos, oui, j’ai atteint la limite en ce moment car pas assez actif sous une aile qui est ballottée comme une plume.
Je vais veiller à réfléchir et prendre les mesures qui s’imposent : exercices de tangage de roulis, et SIV bien sûr.
Ton ton n’était pas moralisateur, en tout cas je ne l’ai pas perçu comme tel :wink: mais certainement parce que je me suis fait peur rétrospectivement. Pas sur le coup…
Merci à toi, merci à vous !
karma+

Merci pour ce lien que je découvre même si on m’avait déjà parlé de ces 400 grammes. En fait, mon contact est trop léger. Je me mettais au point où je commençais à sentir la tension, donc peut-être 100 grammes (j’en sais rien mais mon contact se faisait juste au moment où je sentais une légère tension dans la commande sans plus, pensant - à tort - qu’il fallait laisser ma voile voler (déjà que je n’ai pas beaucoup de vitesse) et ayant peur de trop peser sur les commandes en cas de difficultés. Donc contact trop léger, certainement. Il faut que je trouve le juste moyen. Cela a fait dire à mon collègue que je volais trop bras haut. Alors que pour moi, bras haut c’est aux poulies.
Il y a aussi un défaut que j’avais il y a quelques mois, j’étais trop crispé sur les commandes, donc là je la tiens avec deux doigts quasiment et je laisse certainement trop de mou…pensant que c’'est comme ça - plus décontracté que c’était le mieux.
Un peu excessif et binaire…

Je te remercie pour cet article !

karma+

Oui tu as tout à fait raison, ma vision de la météo était trop centrée sur la vitesse du vent et sa direction. point barre.
C’était un peu simpliste. Surtout pour ce que je veux faire : crosser, voyager.

Merci pour les encouragements ! et grâce à vous, je sais qu’au fond de moi, j’ai maintenant tort si je veux aller au-delà de ce que je suis capable de faire actuellement.
Etre plus actif, être plus au contact avec les 400 grammes, être plus méthodique dans l’analyse et y compris dans le vols sans regarder le vario et chercher à tout prix où ça monte le plus. Surtout quand on n’est que deux et qu’on sait que cela ne montera pas beaucoup. Mais cela m’a servi de me faire peur et de vous en parler. :pouce: et vous de me “construire”.

Oui cela fait du bien de se dire “je sais quand même voler” lors de ploufs ou soarings fluides car j’étais au fond du trou dimanche en me disant “qu’est-ce qui va m’arriver ?”

Tu as tout résumé ! Soit je décide d’accepter de revoler dans des conditions plus laminaires, soit je dois être conscient que voler dans du thermodynamique, dans des conditions hachées et turbulentes nécessitera autre chose que ma seule volonté et mon caractère téméraire. Je pense que je suis à un palier qu’il faut que je négocie du mieux possible pour voler encore mieux et ne pas me faire trop peur voire mal.
C’est le printemps et faut je prenne ça en compte.
je voulais rajouter que le plafond étant bas, les températures pas très chaudes, le ciel gris je n’allais pas rencontrer ces conditions. Dans ma petite tête, soleil caché = pas de chaleur = pas de souci. Alors que je faisais trop l’analogie entre soleil= chaleur = thermique. Donc je ne m’étais pas préparé à cela d’autant plus que c’était la première fois que je volais sur ce site avec un vent de travers en haut et en face au déco. Je me suis laissé abuser par les conditions apparentes, n’ayant que la référence vitesse du vent pour juger.

karma+

tu ne t’en rends peut-être pas vraiment compte,
mais là, en devenant un peu plus modeste face aux éléments,
tu viens de nous prouver que tu as sacrément progressé ces derniers temps

tu viens de franchir un palier :pouce:

:bravo: :bravo: :bravo: