Salut Edae,
Si la possibilité t’es donné de gouter au G-force trainer surtout n’hésite pas, même si… (cf ; la suite)
Pour avoir eu l’occasion de m’essayer au G-force trainer au printemps 2013 en prélude d’un SIV, je peux partager mes souvenirs d’alors.
D’abord le contexte de l’époque ; je volais depuis 4 ans sous Artik 2 et j’étais assez friand de 3.6 avec des tx de descentes réguliers entre -14 et -16 m/s avec des pointes au-delà. Bref, je supportais plutôt bien la centrifugation (ce n’est plus forcément aussi vrai aujourd’hui ; autre voile, années en plus ?)
C’était Seiko qui était à la manoeuvre. Je me rappelle qu’elle nous avait donné des références comme par exemple que lors de 3.6 engagés (= face planète et > -14 m/s), la force centrifuge atteignait 3 à 4 g pour la grande majorité des pilotes sous la grande majorité des ailes.
L’exercice à débuté, de memoire, à 2,5 g et augmentation de 0,5 en 0,5 jusqu’à 4 g.
Là il s’est poursuivi avec des essais d’extraction de secours en rotation à droite et aussi à gauche de 3 à 4 g (exercice qui se voulait l’essence même de l’intérêt à s’y tester, lancer le secours en autorot par ex.). Sur notre groupe de 7 et bien 3 à 4 tentatives chacun, il y eu je crois que 2 tentatives aux résultats mitigées. Non pas pour des problèmes d’installation de secours mais juste (façon de parler) de capacités sans entraînement d’aller chercher et tirer la poignée sous centifugation (dont un secours en position ventrale, comme quoi…)
Ensuite Seiko a proposé à ceux qui le souhaitaient de tester leurs ressentis lors de centrifugations plus intenses. Soit ; départ à 4 et progression mini de 0,5 voire plus à la demande du candidat. Un ami et moi avons supporté 6 g (mon maximum ce jour là, je pense) Quand je dis supporté, c’est quand meme sur plus d’une dizaine de tours. Deux bien plus jeunes pilotes (30 ans de moins ?) ont voulu montrer qu’ils étaient capable de faire mieux et on demandait de tester à 7g (le max de la machine de mémoire) Mon ami et moi ont s’est dit d’abord ; chapeau… Avant de bien rire quand au bout de quelques tours, l’un comme l’autre ont lâché l’affaire et cela avec des mines déconfites et un pas plus que titubant, l’un au moins des deux étant allé poser une pizza à la sortie du local.
Bref, la limite entre supportable et insupportable est assurement fine puisqu’ils avaient à priori aussi bien supporté 6g que nous pour craquer totalement à 7g.
Après mon constat personnel est que le ressenti en réel (sous voile et en spirale bien engagée est bien plus fort et impressionnant que sous la machine. Car même à 6g cela me faisait moins d’effet accroché à la machine au lieu de l’être sous ma voile.
Je pense que l’aspect psychologique joue un rôle prédominant quant à nos ressentis. Se savoir en sécurité sur un manège dans un local demande moins “d’efforts” à notre psychique que d’être véritablement aux commandes de sa voile avec du dur quelques centaines de mètres plus bas et cela dans une aérologie plus ou moins vivante.
Ce qui dans la vie réelle du 3.6 me semble aussi de nature à influencer grzndement notre ressenti, me semble être la façons d’entrer en spirale engagee, le moment de la bascule en face planète et l’accélération induite. Je préfère de loin une entrée rapide mais souple issue d’un mouvement pendulaire (tangage ou roulis) plutôt qu’une entrée commandée seulement à la sellette et commandes qui met plus lontemps à se mettre en place et se traduit par une bascule plus brutale en face planète.
Après tous les conseils reçus de Seiko pour gérer au mieux la centifugation m’ont surtout permis de constater qu’inconsciemment je les appliquais déjà ; regard fixé sur la plume intérieure plutôt que vers le sol (faut quand même regarder de temps en temps) ou pire l’horizon, respiration profonde et contrôlée, gainage des abdo, regroupement dans la sellette, appuis des avants-bras sur l’extérieur des élévateurs, etc (il y a sans doute des trucs qui ne me reviennent pas là tout de suite)
Depuis 4 ans ont passé et mon plaisir de faire des spirales vraiment face planète m’est un peu passée. Je trouve que ma Sigma 9 est plus centrifugeuse que mon Artik 2 (charge alaire plus forte sous la S9) mais comme dit, l’âge aussi joue certainement un rôle comme sans doute mon approche de l’activité qui évolue vers une pratique qui se veut de plus en plus sécurité histoire de durer.
Ce qui me semble interressant c’est d’en pratiquer régulièrement dew 3.6 en les abordant toujours progressivement pour explorer prudemment les limites du jour. De façon à ne pas être dépourvu lorsque le besoin de s’en servir pour du bon se fait ressentir. Et enfin que le mieux reste de savoir en faire pour le plaisir en connaissant ses limites tout en veillant à ne pas se retrouver dans des situations ou cela serait la dernière carte à jouer. Le risque est quand même grand que qu’importe comment on sait spiraler et supporter la centrifugation, cela puisse ne pas suffire.
Bon dimanche, ici ça vole…
Edit ; grillé partiellement par Paul et Plumocum. Effectivement c’est un sujet qui revient régulièrement sur le fofo mais cela permet aussi la réflexion et l’échange pour des nouveaux de CdV qui n’ont pas encore pensé à cet aspect de leur pratique.