Il fait beau ce printemps à Gensac sur Garonne,
il est 10h, je suis au déco, tranquille et détendu, en train de démêler ma LM8 toute neuve, voile 1.5 ligne triple surface à renfort en carbone, homoguée EN-E/DHV4. Les premiers cycles se font sentir et je décide de décoller vers 10h30. Premiers thermiques au dessus de la maison de Tophe qui me propulse rapidement vers un premier plaf à 1500m, bien dérivé vers Gouzens où je repars en léger crabe vers St Christaud pour refaire un plaf à 1800m, je croise ensuite un Airbus A360 en plein essai que je salue par un petit wing à mon arrivée au dessus de Plagne. j’ai réussi à passer l’inversion dynamique passant du NNO à un bon NNE qui va je l’espère alors me mener loin et haut. Déjà au dessus de Salies du Salat après seulement 30min de vol (la LM8 avec 15 de finesse et 75km/h bras haut est un fabuleux engin). Je me refait sur le thermique du “casino”, ca monte encore me voici à plus de 2000m en direction d’Arbas (le GPS indiquera 150km/h dans cette branche vent de cul
) les Cumulus des faces sud Espagnole commencent à se former et confiant je ne m’arrête même pas dans mon bocal préféré
pour viser directement le Cagire
: où je peine un peu à remonter mais quand le cycle arrive enfin me voilà à 3000m au dessus du Mourtis. Les plafond monte et moi aussi, alors on continue. Le NNE est fort mais pas trop turbulent et c’est avec une bonne finesse/sol que je peux enfin envisager la Maladeta et l’Aneto comme point de contournement. Il est 13h quand j’arrive à hauteur de Bossost. La confluence des brises luchonnaises et du Val d’aran me porte sur cette longue crete jusqu’au Col du portillon que je passe avec plus de 1000m sous les pieds. Le reste n’est qu’une formalité tant la face NE de l’Aneto malgré son glacier donne bien, je passe face Sud et je prends un coup de pied aux fesses avec des +15m/s par moment, je me retrouve dans les barbules d’un magnifique cumulus congestus qui se forme gentiment depuis mon départ. Il est 14h, je suis à 4250m. Refroidi un peu par les boulets de canon, je décide de transiter de l’Aragon vers la Catalogne. Je ne perds pas un mètre d’altitude en arrivant au dessus du Tunnel de Vielha et les étangs au sud de Baqueira vu du ciel sont magnifiques en ce moment où ils se déshabillent de leurs manteaux de glace hivernales. Je n’enroule quasiment plus tant la masse d’air est porteuse. Je vais essayer de revenir vers la frontière qui est bien au Nord maintenant. Le vent est fort mais grâce à l’accélérateur j’avance serein, un vent de face à 40km/h ne me gène plus. 16h, j’aperçois enfin le massif du Montcalm mais je ne passerais pas au dessus, les collegues au port de lers m’invite par radio à la prudence, un hélico est dans la zone (j’apprendrai par la suite qu’une wingsuit biplace à heurter un corbeau après le déco de la pique d’Estats ) et c’est à contre cœur que je ne survolerai pas le Vicdessos et la haute valée de l’Ariege, c’est pas grave ca développe trop vers l’Andorre de toute façon. Par contre les pfafonds redescendent vite sur le versant français. c’est alors que je repars vers la plaine, plein Nord, en claquant la balise du Freychet à 2500m et visant, via le port de Saleix, la fameuse Fontanette au dessus du Port de Lers. je me fais doubler au niveau des trois seigneurs par l’helico du PGHM qui file vers Toulouse avec deux futurs cadavres. Bien décider à boucler mon parcours je me bat un petit moment et refait, au Prat, un beau petit plaf à 3000m, il est déjà 18h, c’était inespéré. Puis enfin suivant la vallée de la Lèze puis de celle l’Arize, en appui sur le massif du Plantaurel, je rentre gentiment vers l’attero à Gensac où je poserai, exténué, vers 20h, un triangle FAI de 200km en poche.
Soudain un bip bip se fait entendre, j’ai oublié le vario? Non c’est le réveil, je réalise alors que tout ça n’était qu’un rêve et qu’il faut retourner bosser ! 
Mon plus beau cross: un triangle FAI de 200km
Cyril, tu m’as donné le sourire avant d’aller dormir !
Beaux rêves garantis : merci !
karma+
Croiser un Airbus ? est-ce possible ?
près de Toulouse ils ne sont jamais très loin !
Ca doit être impressionnant face à un géant d’acier !
je floode un peu mon propre post mais voici les zones du sud toulousain où l’on peux croiser un airbus ou un rafale (et où il faut pas aller) :
les deux trapeze au sud sont les 2 CTA réservés au essai en vols d’airbus
la bande est-ouest est la fameuse R46/F3 qui surplombe Gensac
le reste des zones colorées au nord sont une partie de la TMA de Toulouse-Blagnac.