a tous!
aujourd’hui j’aimerais bien partager avec vous ma première véritable expérience de cross :dent: :dent:
tout commenca ce matin à 8h30: windmap, coup de fil, départ 9 heures. dans des conditions particulièrement bonnes, on part de nancy avec mon pote habituel direction houéville (50 minutes de bagnole), la bright et la blue dans le coffre et le bigolden (pour la Qbi qu’il passe la semaine prochaine) lequelle restera finalement dans le sac.
anyway, on arrive à 10h00 sur ce site de 40 mètres de dénivellé en N-E avec trop peu de vent meteo et quelques thermiquounets encore inexploitables. la direction du vent est “nord”, ca rentre travers dans le déco, les arbres latéraux posent un léger problème mais ca passe, en déco dans le créneau, ca donne du +30 +50 mais faut reposer au déco dans les 2 minutes avant la fin du cycle sinon, c’est cassage de gueule à l’attero et remontée à pied.
ca durera toute la matinée :? et une bonne partie du début de l’aprem.
bon, 15 heures, c’est pas l’tout, c’est l’heure de bouffer :mrgreen: , à peine on a croqué dans nos sandwitchs que le vent meteo se lève. la biroute dans le village en contrebas se met enfin à l’horizontale :dent: . on finit rapidement nos case dalles et hop on saut dans les sellettes. feu! je fais le fusible. ca ronfle pas mal au déco maintenant, je gonfle, merde… sous le vent des arbres, ca ferme à gauche, je rouvre, ca ferme à droite, le rouvre. ouf, ca a l’air de se stabiliser. et hop c’est parti!!!
“ascenseur” 100% vertical dans le venturi, +50m, je décale côté Est, ouf, j’ai pensé à installer l’accelo :jump: . quel con! j’ai laissé mon portable et mon appareil photo vissable sur casque au déco :grrr2: pas de vidéos ce coup ci.
1/2 heure à osciller entre 50 et 200 mètres, mais impossible de prendre plus :fume:
pas grave, ca change du soaring de bord de mer, je me prend des bons coups de pied aux fesses, travail la tempo, en profite pour affiner mon pilotage en n’utilisant non pas les poignées à pleine main, mais uniquement le noeud des drisses entre l’index et le pouce, (conseil de la veille d’un vieux de la vieille :mrgreen: ) sympa! on sent les commandes plus dures, bien meilleur sensibilité, la moindre bulette est instanément captée par les doigts, une véritable trouvaille cette technique.
bref. 30min à voler tranquille aux côtés des autres voiles.
bon, allez, je vais aller me poser . vais faire une petite perte d’altitude loin devant la crête, accelo à fond, j’arrive au dessus du village, passe limite de l’autre côté et là, je me rend compte que ca monte régulièrement . Je suis à 100 mètres sol avec pas mal de marge sur le relief. je me souviens de la discussion la veille avec un vieux biplaceur qui me racontait qu’il fallait parfois oser enrouler quitte à passer derrière le déco pour monter suffisement haut!
-facile à dire, le vieux! 
bon, allez essayons quand même :roll:
et hop un tour, deux tours, trois tours, vache! ca pulse toujours autant quand je passe face relief :vrac: . bizzarement ca monte!
allez, je continue, je continue. je passe derrière le relief, pas assez haut (seulement 200 mètres au dessus du déco, pas assez pour partir)
j’écrase à nouveau l’accelo et repars sur le village. 3 minutes plus tard, c’est reparti, je refais la meme chose, enrouler sur 4 5 tours, je finis par repasser encore derrière le relief, 400 mètres… pas assez. je recommence le truc, j’ai enfin pigé comment ca se passe! :dent: ce coup-ci j’arrive à 550 mètres. derrière moi, sur 6 km, une forêt inextricable… hum hum :mrgreen: je m’accorde quelques instants de reflexion histoire de prendre encore 200 mètres et c’est parti, je me lance vent au cul en essayant de longer le bord de la forêt. le thermique est puissant, a tendance à m’ejecter de son noyau. pour la première fois en plaine, je dois véritablement centrer la bulle, ca monte à +5 au coeur, je me permet d’enrouler serré: je veux pas le perdre.
ca ne durera pas longtemps, je suis à 1130 mètres (+800 nouveau record personnel en plaine!) et je décide de ne pas me laisser dériver au dessus de cette immense forêt sans vache possible, je pars à l’Est et la contourne. malheuresement, impossible de retrouver un autre thermique. au contraire, je me fais enterrer à -3 pendant 3 bonnes minutes. je cherche un cum autour de moi… rien, désespérement rien. va falloir faire avec ta tête, mon gros! :bang:
je suis parti depuis 3 ou 4 km quand je trouve enfin une pompe, mais qu’est ce qu’elle est radine! :fume: elle me libère du +0.0 ou du +0.1 à taux de chute mini. la mécréante…!
s’ensuivent 5 minutes de combat. pendant lesquelles je perd encore de l’altitude, mais je sais qu’il y a quelque chose par là, je descend mais pas de beaucoup, je trouve enfin un bout de thermique qui me remonte très leeeeeeeeeentement mais surement pendant 10 minutes de 500 à 800 mètres! Il me laissera tomber ensuite 
je crie ma joie: yes!! j’ai fais une véritable recherche de thermique en plaine!

s’ensuivent un laisser aller vent de cul bras haut et je pose finalement 9 km plus loin dans un petit village avant de me faire attaquer par un troupeau de vaches ultra agressive :bang: :bang: :bang: , même une bright de 27m² en gonflage ca les arretait pas! ni une ni deux, je prend toutes mes affaires sous le bras et zou par dessus les barbelés! juste à temps. saleté de steaks ambulants! :fume:
Un charmant paysan m’informera que je suis arrivé à Chatenois et me propose de me ramener à houéville! karma+ un grand merci au ptit monsieur!
de retour au déco, ils sont tous verts de rage. aucun n’a réussi à partir, même les locaux! :twisted: :twisted: je savoure 
je raconte ma première expérience de cross. certains n’en ont encore jamais fais. j’étais comme eux il y a encore 1 heure!
ils se remettent en l’air… ca a méchemment forcit, gros roulis sur les décos, certains sont scotchés, ca devient limite: le venti annonce 33 en rafale et 20/25 dans le venturi en moyenne. c’est l’heure de se reposer :mrgreen: . allez, zou, torse nu allongé dans le champ du déco, sous la chaleur torride de cet étouffant mois de mai.
…
Whouaaa! je baille, je regarde mon portable il est 18h15, un groupe d’ami doit nous rejoindre. Ils seront là dans 1 heure.
bon, ca me laisse le temps de faire un petit vol. les conditions sont nettement plus tranquilles. Il suffit de partir dans le bon cycle.
apparement pendant ma sieste, personne n’a réussit à partir en cross (satisfaction interne completement déplacée :oops: )
je remonte dans la sellette, me munit de mon appareil, de mon téléphone. bon, allez un peu de soaring, doit p’u y avoir beaucoup de thermiques à cette heure ci! je laisse ma polaire sur le déco et c’est parti. plus de batteries sur mon appareil photo… arghhhh, voila ce qui arrive quand on filme toute la matinée ses ploufs :bang: . je prend vite de l’altitude en compagnie de mon pote. et là je me demande si le cross de 18h45 ca existe dans les anales du vol libre :grat: :mrgreen: . il décide de partir plein Est alors qu’on n’est qu’à 800 mètres (500m/déco), oublié la radio…
j’hésite à le suivre… j’hésite aussi à rentrer au deco prendre la voiture pour aller le chercher. juste à cet instant j’accroche une solide pompe, elle me remonte de 100 mètres, je fais la même opération qu’en début d’apres midi, à savoir accelo pour ravancer loin du relief, raccrocher à une autre et encore une autre, j’arrive de la meme facon à rejoindre les 1000 mètres!!! yeah!! ca se tente ca !!!
et c’est alors que je trouve une ascendance d’une incroyable douceur (restit? c’est bien possible) régulière, pas forcément large mais parfaitement dessinée. je fais 3 tours dedans, elle est parfaite, je me laisse décaler et entame un instant qui sera le plus beau de tous mes meilleurs moments de vol libre.
je suis dans cette délicate ascendance, j’enroule ni serré ni large. j’ai l’impression d’être dans un tube qui me relie au ciel par la diagonale. je n’ai rien à faire
. juste me mettre en sellette intérieure et de tirer en permanence 10 cm de commande de plus à droite par rapport à gauche. je resterai finalement dans cette position une quinzaine de minutes dans du +2.0 en permanence. Le temps que cette ascendance me mène au plafond à 1537 mètres. pas de nuage à proximité, mais je suis au même niveau que la base des noirs à l’horizon. ma vue se rétrécit, sans être dans le nuage, il y a une espèce de voile bleu/gris . Je suis 1250 mètres au dessus du plus haut relief du secteur!!! Je vois Nancy à 50 km. l’air est extrêmement sain et agréable. La température s’est rafraichie, il ne fait “plus que” 18° :mrgreen:
Je vis à cet instant le meilleur moment de ma vie de parapenteux. c’est fabuleux. Je vois un petit avion à Hélice minuscule au miuns 700 mètres en dessous de moi. J’ai toujours recherché dans cette discipline cette façon de s’élever, de dépasser les sommets au propre comme au figuré. et voici que je découvre pour la deuxième fois en 1 jour cette sensation unique du cross, 1 an et 1 mois après mon stage initiation à Aiguebellette.
je savoure cet instant, il ne me manque que la compagnie d’un pote pour partager ce divin plaisir. Guillaume aura finalement posé à 4 km à l’Est du déco, n’imaginant pas un instant qu’à 19 heures, un thermique puisse encore exister et emmener une bright au plafond (remarque: si je n’étais pas tombé dessus, j’aurais jamais imaginé que ce puisse exister ^^)
je savoure cet instant. Je traverserai finalement cette forêt qui me faisait si peur , le thermique se finira 5 km après l’endroit de sa prise en charge. Je sortirai du bois à 1250 mètres d’altitude et irait me poser à 19h45 en retrouvant la chaleur estivale 18 km plus loin après 2 autres petits enroulages /zerotages intermédiaires.
La loi de Murphy voudra que je me retrouve encore dans un pré entouré de vaches, moins féroces mais tout aussi impressionnantes. 
un coup de fil et 40 minutes plus tard, Guillaume arrivait avec la banane dans ma 106 et me félicitait. Il n’y a rien à dire dans ces cas-là, juste à savourer l’instant magique qui vient de s’écouler. :ppte: Cette nuit, je vais rêver :rando:
PS: dsl pour la longueur, le pire c’est que je voulais faire rapide :canape:



