On a tous (?) un jour eu notre moment de « gloire », soit parce qu’on a été meilleur que les autres, soit parce qu’on a réussi ce qui paraissait impossible, par volonté, audace, réflexion, intuition… ou tout simplement par chance d’être au bon moment au bon endroit.
Je propose à chaque volant « ordinaire » de raconter son « exploit », ce jour où on a tutoyé les sommets.
Je commence… pour lancer le topic ! même si j’aurais beaucoup plus à raconter dans un post « galères, foirades, vaches folles, etc.» … mais c’est bien plus sympa de se souvenir d’un très grand moment.
En 2005 je participe au 2 ou 3ème rassemblement organisé au Maroc par Marc Boyer. 60 parapentistes surtout français, mais aussi marocains, belges, suisses et beaucoup d’espagnols. On vole jusqu’à plus soif à Aguergour où l’ambiance chez Ahmed est très sympa, même si je me sens un peu marginal avec ma « vieille » Onyx de 5 ans, ma combinaison de jardinier décolorée, mon casque à vélo, et surtout ma technique rustique et mon âge déjà canonique. Les jeunes cadors eux friment et volent comme des aigles sous des engins DHV 2 ou 3 de l’année.
Passage à Imlil au pied du Toubkal. En arrivant de nuit je tombe dans un trou d’évacuation d’eau très profond, entorse du genou ! P… ! ça démarre mal, vu les 2h de marche du lendemain. Marc me propose de monter avec tout le groupe à Sidi Chamarouch, mais à dos de mulet, comme un parapente ! Quel confort… et quelques frayeurs près des précipices.
Au déco, vers 2500m les vols s’enchainent et se ressemblent : ça plouffe grave, personne n’arrive à tenir, même Marc, J. Maupoint et d’autres très gros calibres, finissent paisiblement à l’atterro dans la vallée. Plus de la moitié s’est élancée quand vient mon tour. Oublié le genou enflé, feu ! J’ai déjà fait beaucoup de vaches ces derniers jours pourquoi pas une de plus ? Puisque personne ne tient je choisis une autre option sur la droite vers le haut de la vallée (coté opposé à l’atterro, bonjour la marche si je foire). Surtout je me promets de coller « au ras au ras » du relief… et après un assez long zérotage ça marche !!! Un enfant berger s’énerve de me voir trop près de ses moutons pourtant placides, puis je finis par atteindre les sommets où « je me royaume ». Un peu plus tard je suis rejoint par un as espagnol (un seul !) nous avons tout le ciel pour nous. Tout au fond (1200 m ?) je vois les petits rampants qui attendent dans l’ombre et après une heure de bonheur parfait je me sens obligé de les rejoindre et descends aux oreilles, « injure suprême » me dira-t-on.
« Mémé » (c’était le surnom charmant que m’avait offert mon voisin de chambrée – disparu en vol la même année), Mémé donc était passé de papy volant de seconde classe à star…d’un jour !
(plus jamais le meilleur … mais toujours heureux en vol)
A vous…




Ça donne envie de se mettre au cross, un jour où j’aurais le niveau.


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