On monte face au vent : hérésie ou réalité ?

Bonjour à tous,

En plein apprentissage de notre merveilleuse activité, je sollicite une fois de plus les éminents théoriciens du forum pour m’aider à faire le point sur une question qui me tracasse.

J’ai entendu cette semaine sur un déco un parapentiste dire “tu n’as qu’à aller face au vent, comme ça tu monteras avec le vent dans les caissons. Par contre fais gaffe, tu vas te faire plomber en faisant demi-tour.”

Ce pilote a beaucoup plus d’expérience que moi et je veux bien le croire, mais il y a un sonnette d’alarme qui a résonné dans ma tête quand il a dit ça. Je n’arrive pas à saisir la logique. Le vent peut nous faire monter s’il rencontre un obstacle et qu’il est dévié vers le haut (ascendance dynamique). Par contre ce qu’à dit ce pilote me semble être une hérésie : une fois en l’air, on se déplace toujours de la même façon dans une masse d’air qui est en mouvement, notre finesse/sol peut donc être affectée par le vent, mais en aucun cas notre finesse/air… enfin si j’ai bien compris ce que disent les manuels ! Or, le parapentiste que j’ai cité plus haut semblait affirmer qu’on prenait de l’altitude en étant face au vent.

Alors dites-moi tous, très chers théoriciens confirmés du forum, est-ce que j’ai raté une page dans le manuel, ou est-ce que ce pilote, qui me semblait très expérimenté, a “oublié” ce qu’il avait appris sur les bancs de l’école et s’est senti pousser des ailes en n’arrivant pas à résister à l’envie d’abreuver de conseils le néophyte que je suis ?

Comme quoi il faut se méfier des conseils des champions du monde de leur vallée ! :lol:

Tu as parfaitement raison dans ton raisonnement et soit ton collègue te faisait une blague, soit il n’a rien compris à la mécanique de vol (ce qui n’empêche pas de nombreux pilotes de voler :wink: ).

Merci pour ta réponse rapide qui me rassure… j’ai eu peur d’avoir raté une étape !

Tu es sur qu’il a dit «face au vent» et non «au vent» (de quoi ?) ?

dans les cas ou le vent vient un peu en biais du relief la branche faite “vent de face” te donnera plus l’impression de monter, alors que celle “dos au vent” te donnera l’impression de descendre,
je pense que cette impression vient de ta vitesse relative par rapport au relief, en effet “vent de face” tu avance lentement vis a vis du relief, et donc “subis” plus l’effet ascendant de la lame d’air, de plus mettant plus de temps sur ta transition tu va gagner plus de hauteur, a contrario, “vent de dos”, tu va plus trancher cette même lame d’air profitant moins de l’ascendance, de plus cette branche étant plus rapide le différentiel de hauteur entre ton départ et ton arrivée est moins marqué.

Je comprends tout à fait les explications ci-dessus… mais en l’occurrence le pilote en question n’avait pas l’air de parler du rendement dynamique du relief mais bien du simple fait d’avancer face au vent ! D’ailleurs le vent était tellement travers ce jour là que nous sommes nombreux à avoir renoncé à voler.

Un grain de sel :

On décolle face au vent, évidemment, puis il arrive qu’on bute immédiatement sur un thermique dans lequel on va prendre un coup de pied au cul.
Les habitués du bassin d’Annecy ont l’habitude. C’est peut-être ce que voulait dire, avec une certaine maladresse, le conseiller de notre ami.

Salut et fraternité.

Ou peut-être voulait-il dire (encore que le parallèle avec ses termes est capillotracté), c’est que dans du thermodynamique les meilleurs thermiques sont souvent au vent, puisqu’ils sont plus puissants ils ont une trajectoire plus verticale par rapport à la zone de déclenchement. Ça vaut souvent le coup de quitter la pente pour aller chercher la grosse bête qui passe devant.

Ou alors que c’est plus facile de coller un relief avec un vent plutot face que le suivre a Mach 12 vent travers cul (vitesse sol bien sur)
donc si tu colle plus tu monte plus

Ou tout simplement avait-il raison, non ? Mais il a dans ce cas oublié un point important qui t’aurait permi de comprendre pourquoi : le gradient. Si la vitesse du vent augmente dans la branche face au vent (en raison du relief le plus souvent), l’aile accumule d’avantage d’energie en remontant face au vent. Et inversement, dans la branche vent de cul : l’aile perd de sa vitesse relative, est obligée d’accélérer un peu, et plonge progressivement.

le seul moyen de monter face au vent sans thermique et sans dynamique (bute/dune/falaise/etc.) c’est de faire du cerf volant. un gros cable, un bon piquet, le numéro du samu dans la poche et hop !
(attention au troll…)

Et le contrat de l’assurance vie ? :smiley:

Déconnez pas le CIVL va interdire les piquets!

je me demande si l’utilisation de méta-piquet pendant la période de fort vent ne serait pas contre nature et capable d’engendrer le sentiment:souffrance.

je dis ça en tant que chercheur en bobologie et découvreur du métaBobo à la source de l’impact: le mal au cul.

Ralala
Y’a pas à dire, y sont pointus les théoriciens du forum… :prof:
Il n’y a effectivement qu’une seule façon de monter face au vent en l’abscence de dynamique et de thermique, et la votre à le mérite d’être originale…

un front chaud est soulevé par un front froid, résultat, en trace direct, face au vent … on monte et parfois très haut !
il existe aussi un phénomène très connu, le vol d’onde …

je pencherai pour une maladresse, ou une explication tronquée, le “vieux” pilote a du vouloir expliquer qu’il fallait “chasser” l’ascendant en avant du relief et ne pas systématiquement coller à la pente … non ?

Effectivement marrak, j’avais zappé ces 2 phénomènes quand meme très particuliers, meme si l’onde peut etre assimilée à une forme de dynamique, non ? Mais bon, pourquoi voulez vous absolument demontrer que les propos de ce pilote sont erronés (je precise que ce n’est pas moi !) ??? Il se trouve qu’il existe une explication à ce phénomène (ultra courant malheureusement) : et la je copie colle ma reponse d’un peu plus haut :

[quote]Si la vitesse du vent augmente dans la branche face au vent (en raison du relief le plus souvent), l’aile accumule d’avantage d’energie en remontant face au vent. Et inversement, dans la branche vent de cul : l’aile perd de sa vitesse relative, est obligée d’accélérer un peu, et plonge progressivement
[/quote]
Ca arrive souvent en cheminement le long d’un relief : et il est quasi impossible de faire la différence avec un petit thermique doux et large. Le probleme est alors qu’avant de vous en rendre compte, il vous aura fallu faire un tour complet dedans (et un plomb dans la branche vent de cul, donc…), et donc perdre du temps et du gaz.
On peut egalement noter le phénomène dans des thermiques très couchés (dont la section au vent est nettement acceleree sur 2 axes par rapport a la branche vent de cul, mais la, c’est beaucoup plus discutable en terme d’effet et d’interpretation, je le reconnai…).
Ceci dit, concernant la question de depart, notez bien que si quelqu’un me démontre que j’ai tord, jybouffemon chapo… :prof:

Bon appétit ! :lol:

Et bien Patrick, tu as le droit de ne pas etre d’accord evidemment, mais il faut argumenter. Quelle est la partie de mon explication que tu contestes ?
Mon cha^peau se porte bien pour l’instant, mais si tu me demontres objectivement une erreur, j’envisagerai un assaisonnement, et une remise à niveau de mes connaissances en physique de base…

L’aile vole DANS la masse d’air qui l’entoure. Que cette masse d’air se déplace ou pas n’a AUCUNE influence sur les interactions entre la voile et la masse d’air.

Aucune augmentation de “l’énergie accumulée” ou de “perte de vitesse relative” selon que l’on vole face ou dos au vent.

La notion de repère air (qui relève de la mécanique de vol) et de repère sol (qui relève de la technique de pilotage) est un des trucs les plus compliqué à faire appréhender.

Je te conseille de bien mâcher :wink: