Ugh ! Paragliding Ol’bag va parler.
Je vole depuis mai 2009 en (haute) montagne sous une Ozone Ultralite 19m², avec un PTV de moins de 80kg vu le très faible poids de la voile (2,5kg) et du sac réversible Rip’Air monté sur une sellette Radicale (900g).
La finesse est assez étonnante pour une voile aussi petite, pas loin de 8. Aucune difficulté pour traverser le lac d’Annecy en décollant au col des Frêtes et en posant à Duingt (raid Chamois). La voile est si maniable qu’elle enroule les thermiques en tournant quasiment sur place, même les pets de taupes, j’ai fait avec des cross excellents quand je l’apprenais, bien qu’elle ne soit pas faire pour ça. C’est rigolo d’enrouler un petit thermique quand les autres, avec des voiles performantes, n’arrivent pas à le centrer, hihihi…
Aucune difficulté pour décoller depuis l’Aiguille du Midi même en nord par vent faible, ce fut beaucoup plus délicat sans vent au sommet du Mont Blanc, déco “banzaï” en dos voile.
Sur site, gonfler en face voile sans vent ne pose aucun problème.
Il faut faire attention quand on pilote ce joujou : il y a du débattement aux commandes (c’est l’extrapolation d’une DHV1) mais la voile envoie très fort. J’ai dû faire une descente en 360 engagés en descendant du Mont Blanc, face planète au 2ème tour et vitesse angulaire énorme vu le cône de suspentage court. Sortie évidente en un tour.
Les wings sont “over” au 3ème mouvement, pas de fermeture asymétrique parasite et sortie évidente bras hauts + tempo.
La voile n’apprécie pas trop des figures de ce style mais cela donne une idée de sa facilité et de sa sécurité passive.
Je n’ai jamais eu de fermeture sur environ 40h de vol en 2009.
Les petites voiles comme l’Ultralite détestent les basses vitesses, la sanction est alors un décrochage violent et quand on vole sans secours ce n’est pas recommandé… L’Ultralite se pilote bras hauts, avec juste le contact aux freins (les 400g recommandés par PP Ménégoz).
On peut sans problème vacher en douceur dans un mouchoir de poche, quasiment sur le toit d’une cabine téléphonique, la ressource au freinage est excellente. Une erreur technique à l’atterrissage ne pardonne pas c’est le vrac assuré avec un posé façon “sac de charbon” d’une élégance très discutable.
Je l’ai aussi prêtée à la mi-octobre 2009 à un copain moniteur qui était monté avec son gamin de 9 ans pour voler en biplace, avec une voile de 25m² à cause du vent… Même avec 25m² et une technique parfaite, il avait les jetons dans 30km/h de vent soutenu avec rafales à 45. Sous 19m² il se sentait mieux mais il m’a quand même demandé de sécuriser son déco. Un déco parfait, évidemment !
Je pense que c’était la première fois qu’une Ultralite 19 volait en biplace, à 120kg de charge. Une fois en l’air c’était presque calme et ils ont fait un vol superbe de 3/4h.
La voile donne une impression de grande fragilité, avec son tissu hyper-mince et ses petites suspentes non gainées, en réalité elle n’est pas si fragile que ça. Il faut quand même faire très attention quand on la prépare pour le décollage et faire une chasse méthodique aux cailloux qui pourraient la déchirer ou couper une suspente, idem aux petites aspérités de neige gelée coupantes comme des Opinels ou aux fleurs séchées qui accrochent les suspentes. Moyennant quoi j’ai décollé sur pierrier à la Porte des Aravis, dans des herbes hautes aux Granges du Lachat de Thônes, sur neige et glace à Chamonix, sur du mixte herbe + trous + cailloux + crottes de moutons en haut de la combe de Paccaly.
Cerise sur le gâteau : elle n’est pas chère. Inconvénient : elle est sans doute très difficile à revendre, vu le soin méticuleux qu’elle exige. Il faut aussi faire attention aux élévateurs en tresse Dyneema, qui peuvent se détendre à la longue entraînant un comportement burlesque de la voile. Ne pas hésiter à les faire contrôler.
Les poignées des freins sont d’origine accrochées par des velcros, une vraie vacherie. Je les ai remplacés par des petits clips de plastique. Pour éviter de tricoter avec les faisceaux de suspentes quand je range la voile, je les accroche ensemble avec un petit mousqueton en alu. Moyennant ces précautions, je n’ai plus jamais eu d’emmêlement et la voile se prépare très facilement.
Ugh. Paragliding Ol’bag a bien parlé.