J’ai, comme nous tous ici, suivi de très prés le déroulement et les conclusions du remarquable colloque concernant l’ accidentologie initié par JC de Cuges ainsi que l’incontournable contribution de Bruce. Et comme toutes les statistiques le prouvent sans la moindre contestation possible, les facteurs humains sont bien à l’origine de l’immense majorité des accidents plus ou moins graves qui ont été déplorés ces dernières années sur l’ensemble du territoire. Malheureusement, je ne vois pas l’avenir avec un optimisme débordant en ce domaine.
:grrr2: Il serait grand temps que le gouvernement agisse avec vigueur et impose à l’administration postale d’automatiser la distribution du courrier afin que l’on ai plus à voir le triste spectacle de préposés inconscients circuler à vive allure sur les trottoirs en dépit des règles les plus élémentaires de sécurité au guidon deux-roues surchargés. Ce sera certes regrettable en terme de conséquences sur l’emploi dans ce secteur d’activité déjà en crise, mais sur le plan de la sécurité publique nous avons tous à y gagner. Il serait totalement irresponsable de le nier, nous ne pouvons qu’en convenir. En revanche, là ou je m’éloigne des conclusions de nos brillants collègues parapentistes provençaux, c’est : “Qu’est qu’on y peut, nous autres vélivoles à voilures molles, pour réduire les risques liés aux facteurs humains ?”.
:grat: Il faut bien admettre que ne sont concernés, parmi nous, que ceux qui pratiquent le parapente en agglomération, sur les trottoirs, et de préférence le matin avant l’heure de l’apéro. Ce qui ,convenons-en, n’est pas l’immense majorité du genre.
En revanche je trouverais bien plus judicieux d’attirer l’attention des parapentistes, pourtant déjà fortement sollicitée par les contrôles de prévol et la chasse aux thermiques qui soulèvent les jupes des filles, sur l’importance du port du casque au moment de s’envoler. Et je dis bien AU MOMENT de s’envoler seulement. Parce qu’un fois en l’air, avouons le tout net, les risques de se cogner le front sur le chambranle d’une porte plus basse que la moyenne, ou encore de se prendre sur le sommet du crâne un pot de géraniums ou plus encore de pensées aussi fertiles que profondes tombé d’un balcon, sont pour le moins nulles… Surtout au printemps. :roll:
D’aucuns n’hésiterons pas à arguer qu’une collision en vol avec un aigle Himalayen est toujours envisageable, vidéo russe à l’appui, et ce n’est pas faut… en Himalaya. Là ou des aigles bolchéviques alcoolisés à l’antigel chinois de contrebande volent de manière aussi désordonnée et chaotique que les conducteurs indiens de deux-roues motorisés ou non aux heures de pointe à Bombay, ou nos facteurs humains parisiens… S’en est d’ailleurs à se demander s’ils n’ont pas les mêmes critères de recrutement pour ces trois catégories socioprofessionnelles là ? :grat:
Mais soyons un peu réalistes, les aigles himalayens, par chez nous c’est pas plus courant que ça… Et de notre coté de la planète, l’Administration en charge de la direction des Parcs Nationaux, des bêtes sauvages et de l’Aviation Civile a bien fait les choses : les aigles de Bonelli, les macreuses en transit et les parapentistes se sont vu attribués à chacun des zones d’évolution parfaitement distinctes et définies. Et, dans la mesure ou aucun d’eux n’en sort jamais, on évite ainsi tout risque de collision. Donc, nul n’est besoin de casque en vol !
Pas plus qu’à l’atterrissage non plus d’ailleurs : que celui-ci soit parfaitement planifié et exécuté, ou totalement fortuit du fait d’évènements totalement indépendants de notre volonté, comme ils disent les jours de gros retards à la SNCF ou d’écran noir à la télévision, un pilote de parapente touche toujours le sol avec les pieds de prime abord ! Si vraiment on a à faire à un excentrique facétieux ayant quelques dons pour l’acrobatie et une forte propension à se faire remarquer de ses petits camarades, on peut admettre que très exceptionnellement il insiste pour se poser sur ses parties charnues. Ces dernières pouvant voir leur localisation varier d’un individu à l’autre, plusieurs postures sont donc parfaitement envisageables, y compris au niveau des joues par exemple, mais en aucun cas sur le sommet du crâne qu’un casque aurait été en mesure de protéger le cas échéant en pareilles circonstances.
On pourrait donc raisonnablement penser que je ne milite pas pour le port du casque, et l’on ferait fausse route. :evil: Cet élément de protection étant, compte tenu de ma solide expérience en la matière, totalement indispensable aux parapentistes lors des phases de gonflage qui, immanquablement, précèdent toute les phrases avec lesquelles ils vont ensuite tenter de décrire les dangers de leur envol.
En effet, c’est bien trop souvent qu’un intrados mal intentionné, qu’un bord de fuite délictueux, ou encore un caisson mal encaissé écope d’une pierre plus ou moins grosse au passage lors du gonflage et de la montée de la voile. Et c’est bien là que réside le véritable danger ! Le coupable, quel qu’il soit, ne libère le plus souvent sa proie qu’une fois la voile parvenue au zénith de sa trajectoire : Juste au dessus de votre superbe et innocent chef tout accaparer à surveiller tout à la fois l’horizon dégagé, la vigueur et l’orientation de la brise dans les feuillages et d’éventuelles clés dans les suspentes… pas les pavés tombant du ciel en dehors de tout contexte politique et social propice aux scènes d’émeutes populaires ! :grrr2:
Pour aussi incongru et cocasse que cela puisse sembler, tout ceux qui ont eu a décoller régulièrement sur des sites mal pourvus en terme végétation pourront vous le confirmer : les chutes de Pierre depuis la toiture des parapentes n’ont rien d’exceptionnelles. Pas plus d’ailleurs que celles de Paul ou Jacques. Alors, ne gonflez jamais votre voile, ou qui que ce soit d’autre d’ailleurs, sans vous être préalablement abrité sous un casque… surtout si vous voyez arriver de loin un facteur humain sur son deux-roues, les sacoches toutes aussi bourrées que l’homme de lettres peut l’être lui aussi.
Un autre attribut incontournable du parapentiste : les gants. Contrairement à l’idée reçue, ils ne servent nullement à protéger les mains de quoi que ce soit. Les poignées de frein de nos voiles préférées étant généralement de formes ergonomiques souples, confectionnées dans des matériaux hypoallergéniques, d’un contact soyeux, doux et confortable. Les efforts des plus raisonnables à imprimer aux commandes de nos aérodynes n’ont jamais causé non plus la moindre ampoule aux mains des pilotes les plus sensibles. Quand au froid, on sait tous parfaitement que les sellettes de tous types sont toutes largement pourvues en poches de toutes tailles au fond desquelles il est tellement plus facile plonger ses mains pour les protéger efficacement des rigueurs hivernales, et que donc, l’usage de gants semble tout à fait inutile. :roll:
L’usage, OUI. La possession, NON !
Enfin pour les pilotes masculins, s’entend, il est toujours de bon aloi d’en avoir une paire avec soi, de sorte à ce qu’en toutes circonstances on puisse toujours qualifier le parapentiste “d’homme et les gants”. C’est plus classe, non ? 8)
Et pour les femmes ? Ben non, pas besoin, ça marche pas pareil : une femme et des mitaines… ça n’a plus aucun sens. Elles peuvent même piloter avec des moufles si bon leur semble, que tout le monde s’en fout. 
CQFD 8)


