pas capable de décoller ? reste au sol! OUI ou NON?

J’ai beaucoup aimé l’article de Gérald Delorme ds le dernier PPMag qui critique (gentiment) les poncifs usuels , vieux pilote =bon pilote, etc…
et surtout qui s’oppose à l’adage : si tu sais pas décoller dans ces conditions, reste au sol!
Je sais que c’est l’opinion de la grande majorité des pilotes mais je suis d’accord avec GD: c’est pas parce que le décollage est difficile que le reste du vol le sera
Tout est à analyser en lieu et heure et une petite assistance au déco peut faire le bonheur (et la honte , mais on s’en fout :tomate: ) d’un mauvais décolleur)
allez y! j’ai mis le casque (…pour une fois :grrr: )

PS/ j’ai passé qq années à être le seul en l’air (et même sur le site !) grâce à un pote de 100kg qui me tenait au déco. Certes les vols n’étaient pas géniaux, quasi scotché, mais je volais! Il me manque encore certains jours…

Salut

C’est vrai que ce n’est pas parce que c’est fort ou compliqué au décollage que c’est fort ou compliqué en l’air. Il ne faut pas mélanger.
Par contre il est vrai de dire que si c’est fort au décollage, si ça se passe mal… ça risque de vraiment faire mal ! D’où la facilité de dire : “si tu sais pas décoller, ben attend que ça faiblisse”.
Mais on peut aussi élargir les conseils frustrants :
“Apprends, mais ailleurs !”, “reviens quand tu maîtrisera ces conditions !”, …

Tout ça pour dire qu’il est préférable d’apprendre à un endroit bien dégagé de tout obstacle, sans la pression d’un décollage, … Je reviens d’Andalousie. Et là si on sait pas décoller dans le vent, on reste au sol. Enfin dès 11 h 00. Je prépare une vidéo sur les erreurs au décollage dans le vent. C’est effrayant les risques que prennent les pilotes alors qu’ils savent qu’ils n’ont pas le niveau de décoller.

http://www.leschoucas.com/LCDVL/Rate-le-deco.jpg

Celle-là elle est pas mal quand-même !

A+
L

Oui la voile est jolie :ppte:
Laurent je suis impatient de voir ta vidéo sur les décollages, car étant pour le moment privé de vols pour raisons de traitement médical ma seule activité parapentesque se limite pour l’instant (et pour les 2 ou 3 mois à venir, Bouh!!!) à faire du gonflage (ça j’en bouffe) et à zapper, sur le web pour trouver des vidéos instructives…
xavier

OUI !

Témoignage déjà raconté qque part sur ce fofo… mais bon… pardonnez au vieil homme qui parle… Et d’un temps que les moins de 20 ans…

20 mars 1989 - Pic du Gar (Secteur Mourtis-31) - Après 1200 m de montée à pied, c’est le grand bleu
Le temps d’un petit casse-croute solitaire mais princier face au Val d’Aran au sommet du Pic Saillant et ses falaises plongeant à pic vers Bezins-Garraux

11h30 Je sors de son petit sac une merveilleuse petite North Sails Revolution de 24 m²(la 1ère voile de Robert GRAHAM qui fonda plus tard ADVANCE)

12h00 Je fatigue un peu - Je commence à avoir du mal à maintenir la voile au dessus de moi dans une brise irrégulière - Je songe qu’il est temps de décoller et passe mon sac sur les épaules (les reliefs plus à l’ouest se couvrent rapidement de nuages)

12h15 je viens d’essayer à deux reprises de gonfler dos à la voile - à chaque fois, la voile fait une embardée et s’affale au sol - le vent est maintenant franchement orienté ouest et il fraichit - je renonce et replie mon matériel

12h30 je redescends avec prudence le sentier escarpée dans de violentes bourrasques de vent… Et voilà qu’il neige!

Moralité : c’est sous une pluie glaciale que je finirai ma dernière heure de marche de la journée, bien convaincu pas la leçon et les règles que je m’appliquerai toujours, et avec d’autant plus de rigueur que je volerai souvent seul et en montagne dans les années qui suivirent

1- Pas de maîtrise au déco => pas de vol !

2- Pas de vol devant un front froid !

3- Je consignerai dorénavant toutes les fois où j’ai décidé de renoncer à voler comme UNE DÉCISION présentant autant d’intérêt dans ma construction de pilote de parapente qu’une OPTION PRISE EN VOL

PS 1 : une exception mal négociée à la 2nde règle me valut un bras cassé

PS 2 : je comprends parfaitement que dans des conditions laminaires on puisse se faire aider pour décoller en bord de mer

Mon opinion est qu’il est bon d’avoir quelques règles simples de sécurité et de comportement

Et de s’y tenir !

Ce seront vos premiers et vrais “anges gardiens”

Autre règle en vol rando: quand c’est bon t’attends pas que ce soit meilleur…
:stuck_out_tongue:

4- Mentionner par la même occasion toutes les observations que j’aurais pu faire et qui étaieront plus tard une analyse rétrospective arrivant le plus souvent à la conclusion… que c’était la meilleure décision de la saison de vol en cours !

Savoir respecter ces règles et -plus tard- les adapter sans les dévoyer

Comme les derniers remparts à l’ego que ne manque pas de développer tout homme volant

PS : où sont les femmes ? On aimerait vous lire sur ce sujet :eclaircie:

Comme d’autres sur ce forum, j’ai eu mon lot de vols randos et cross avec Gerald.
Il est un peu celui qui amene l’optimisme, le fun et la curiosite dans l’esprit des pilotes quand il voit que le virus “doute” (oui le doute est bien un virus, au meme titre que l’inconscience) commence a s’infiltrer dans la tete des pilotes au deco quand le 15km/h est deja bien installe au Sire.
C’est celui qui va s’installer dans sa sellette et s’envoler avec ses cris de joie, et c’est celui qui va amener plein de pilotes qui doutaient a ne plus douter inutilement.
C’est aussi celui qui repetait a qui voulait l’entendre avant les decos cross en groupe "Je ne veux entendre personne qui dise que ca craint ou qu’il s’est fait peur en radio, c’est subjectif et ne merite pas d’etre envoye a 30 elephants volants, ce lui qui a peur il va poser et c’est tout, les seules vraies informations utiles sont du type “un cunimb est en train de developper sur les Aravis, c’est safe pour l’instant mais gardez le a l’oeil”.
Je pense qu’il s’est fait une doctrine que pour beaucoup de pilotes (dont je faisais partie), le virus “doute” prenait largement le dessus sur le virus “inconscience”, et qu’il fait tout pour tenter de re-equilibrer le Yin et le Yang.

Et avec le recul je crois qu’il a raison de penser de cette facon. Je lui avais reproche au debut de promouvoir l’inconscience et l’effet de groupe.
Je crois a present qu’il prone ce que l’on pourrait resumer en “l’optimisme reflechi”.
Un retour au source, un premier baiser a une fille, ou une premiere nuit au lit, un premier vol en parapente. " allez assez discute on y va!".

GD est un personnage hors norme avec une vitalite et une experience de la vie que peu ont. Donc tout le monde n’a pas la meme capacite que lui a mettre les choses en perspective, et figer leur jugement au juste milieu. Il le sait et il utilise ce don avec les ptits jeunes de l’activite qui ont passes trop de temps sur le chant du vario dans la rubrique accident ou sur youtube… et ca fait du bien :slight_smile:

Alors attention, mon avis sur cet article est que Gérald parle des pilotes dont l’apprentissage en vol est déjà bien avancé, donc de gens qui sont capables de gérer, et qui ont des difficultés liées à l’âge, la senté, ou qui sont juste moins bons au sol que leur niveau de vol. Perso j’en connais un que je surnomme l’albatros, par ce qu’il décolle pas très bien avec son gun (il l’avoue facilement lui même d’ailleurs), mais une fois en vol il fait souvent de bons résultats en PWC et de très très beaux vols en cross. Sur ce point là je pense que Gérald a raison, une aide à ces pilotes pour les mettre en vol en soulageant leur cheville en vrac, en aidant leur vieux os lors du passage de l’aile dans la fenêtre spi, ou encore en palliant à leur manque de technique au sol, peut être bien venue. Par contre, là où je ne suis plus d’accord avec lui c’est quand il parle des moniteurs de stage cross. Car là, s’il s’agit d’un élève en apprentissage la donne est tout autre pour moi. Et la question est alors à approfondir par le moniteur de stage cross, pour savoir où le bas blaisse. S’il pense ensuite que l’élève serait apte à gérer en vol (mais aussi à l’atterrissage en fond de vallee dans la brise soutenue), pourquoi pas l’aider. Mais s’il a le moindre doute, le sol doit être la règle. Si en plus on est pas en stage cross mais en stage de progression, là pour moi la question ne se pose plus, celui qui n’est pas capable de décoller PROPREMENT reste au sol. Reste encore le cas particulier du soaring dans le vent… Dans ce cas, si le déco est fort et technique, mais que le vol sera laminaire, la question se pose, mais pour accepter d’aider un élève à se mettre en vol, il faut être certain qu’il soit capable de gérer la sortie du relief seul, mais aussi l’atterrissage, surtout s’il se fait au déco dans le vent.

Un hommage vibrant pour Papy Delorme…serait il mort ?? :stuck_out_tongue_winking_eye: :canape:

Faut y aller par étape, on apprend a décoller, si on ne maitrise pas sa voile au sol pourquoi essayer de faire du soaring ou du thermique, faut prendre le temps d’apprendre , de sentir ce qui ce passe sous la voile, de comprendre les conditions.
Le parapente n’est pas du près à consommer, ça demande de la rigueur, de la pratique, de la patience.

karma+
C’est ce que je me tue à répéter à chaque rando. C’est bon quand tu arrives au déco, n’attends pas, prépare ton aile. Tu casseras la croûte en bas.

Oui bon, enfin, casser la croûte sur la crête au soleil avec un bon coup de Madiran en admirant le paysage, ça a quand même une autre gueule qu’à l’ombre en bas dans la poche d’air froid du fond de vallée…

Mais sinon, moi j’veux bien qu’on m’aide à décoller : j’veux bien qu’on me prête une place dans un véhicule et j’veux bien qu’on me porte mon sac jusqu’au décollage. J’veux bien qu’on m’étale la voile et qu’on me démêle les suspentes (je revérifierai ensuite de toute manière) et même aussi qu’on m’allume le vario et qu’on me mette la radio sur la bonne fréquence. Parce que je le veux bien.
Pour le reste…

[quote]Oui bon, enfin, casser la croûte sur la crête au soleil avec un bon coup de Madiran en admirant le paysage, ça a quand même une autre gueule qu’à l’ombre en bas dans la poche d’air froid du fond de vallée…
[/quote]
Ah mais le vol rando version piment c’est pas attaquer à 6h du mat, ça serait plutôt monter tranquille pour arriver au déco ni trop tôt ni trop tard, à Paloumère c’est vers 13/14h que la brise arrive, à l’Omi agut le soleil donne dans la combe NO vers 17h.
Bon après ta vallée est peut-être dans l’ombre et dans l’air froid, chez moi, le Val d’Azun c’est bien ensoleillé…
:stuck_out_tongue:

[quote]Mais sinon, moi j’veux bien qu’on m’aide à décoller : j’veux bien qu’on me prête une place dans un véhicule et j’veux bien qu’on me porte mon sac jusqu’au décollage. J’veux bien qu’on m’étale la voile et qu’on me démêle les suspentes (je revérifierai ensuite de toute manière) et même aussi qu’on m’allume le vario et qu’on me mette la radio sur la bonne fréquence. Parce que je le veux bien.
[/quote]
T’aurais pas passé du temps à Arbas? tous des assistés dans le piémont!
:stuck_out_tongue:

moi j’ai du mal à accepter qu’on m’ouvre l’aile :canape:

après encore une fois, je crois que le parapente est le siège de toutes les règles :

  • y a des fois où ça décolle facile et où le vol est piégeux
  • y a des fois où ça décolle pas et où le vol serait tranquille

Pour le reste… il manquerait quand même la chaise à porteur pour m’emmener au déco… moi je peux plus m’en passer :sors:

Décollage de Villers sur Mer l’an dernier : c’est un déco avec une cassure et donc pas de vent au début du gonflage. Or le déco a des trous et j’ai encore les vestiges d’un arrachement du ligament externe du genou. Donc je ne peux pas reculer aussi vite que je le voudrais. J’ai essayé mais impossible donc j’ai demandé à un gars très sympa de m’aider à me tenir avec un décollage dos voile. Assez “honteux” avec ma Sigma mais 4h de soaring tranquille. Cela aurait été ballot de se dire “pas de décollage seul, pas de vol”.
Décollage du site Tintin bord de mer en Grèce. Suite à cet arrachement de ligament dont je parlais précédemment, et au fait que la veille, je me suis fait une torsion du même genou en redescendant d’un arbre soit-disant tenu par deux mecs pour aider une fille à décrocher sa voile d’un olivier (qu’est-ce que je regrette…) je monte au déco en béquille. On me tient la voile et on me tient car je tiens à peine sur une seule jambe. 2h de vol tranquille et atterrissage sur la plage sur la sellette.
Ce sont les deux seules aides au déco en tant que pilote confirmé dont je me souviens. La fois d’avant, c’était au Tiz-n-Test, déco thermique, 13h , j’ai refusé d’attendre l’aide du moniteur qui venait de ramasser une pilote traînée par sa voile. Résultat : déco twisté et doubletwist qui me ramène à la pente. Bilan souffle coupé pendant 30 minutes, fracture de deux vertèbres (tassement en fait) et raté un beau vol de 2h30 au-dessus des neiges du pré-Atlas.
Il n’y a pas photo pour moi. On peut être aidé au sol et profiter d’un très beau vol par la suite… :ppte:

Comme disait un ami, ‘‘dans la vie on est jamais trop aidé’’. :wink:

Mdr

[quote]Résultat : déco twisté et doubletwist qui me ramène à la pente. Bilan souffle coupé pendant 30 minutes, fracture de deux vertèbres (tassement en fait) et raté un beau vol de 2h30 au-dessus des neiges du pré-Atlas.
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:koi: :koi: :koi: :koi: Sacré M@tthieu!!

:koi: :koi: :koi: :koi: Sacré M@tthieu!!
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C’était il y a presque 2 ans. En l’air c’était plus calme m’a-t-on dit.