Désolé, z’avez raison, c’était un peu secos. :canape: A ma décharge : je venais de pondre une réponse aux petits oignons qui a sauté par une mauvaise manipe’. Rageant. Je recommence, donc. :fume:
Je suis passé au planeur après un beau carton en parapente. Une fois que j’avais la tête sortie du sable, je me suis rendu compte que quasiment TOUS les pilotes de pp que je connaissais de près ou de loin s’étaient mis une belle cartouche (vertèbres, bassin, fractures ouvertures), parfois à répétition ! Mais puisque je ne peux pas me passer de voler, je suis passé au plastique (sans abandonner la voile, trop bon, hein !), car j’ai la rage de vivre mais deux petits enfants à assumer…
- En l’air
Je ne parlerais pas des sensations de vol, sublissimes dans un cas comme dans l’autre. En revanche, le sentiment de sécurité est incomparable. Autant en pp j’ai toujours un peu les chocottes en thermique, autant je reste parfaitement zen en planeur. Normal : la plage de vitesse va de 70 à 250 km/h voire plus ; la finesse est modulable de 5 tous freins sortis à 40 et plus oreilles bien plaquées. Bref, marge énorme, qu’il vente, qu’il pleuve (avec modération), que ça turbule ou pas. C’est le pilote de planeur qui choisit le risques qu’il est prêt à prendre, quand le parapentiste (lorsqu’il est de niveau moyen comme moi) subit tous les aléas de la météo/aérologie. En revanche, quand on se loupe en planeur, c’est en règle générale pour de bon…
- Au sol
Oui, l’ambiance vol à voile est moins fun au sol, c’est vrai. Mais peut-il en être autrement ? C’est de la vraie aviation, avec des risques importants au sol. Sur un déco de parapente en pleine nature, mes mômes (sauf en bord de falaise, hein) se baladent en toute liberté, à condition de pas embêter les pilotes. Sur un terrain d’aviation, ils sont cantonnés à rester loin derrière, c’est dangereux, entre les hélices qui tournent et les planeurs qui déboulent.
Il ne faut donc pas en vouloir aux vélivoles de ne pas être très « rasta » dans leurs attitudes, ce n’est pas possible. Rassurez-vous, ils savent rigoler quand même, même sans pétard.
Il ne faut pas non plus leur en vouloir d’être vieux (c’est vrai, on m’a déjà appelé « le jeune » au terrain, j’ai 46 ans !) puisque a) on le sera tous un jour, avec un peu de bol et b) je rêve d’avoir une retraite comme eux, à consacrer tout mon temps au vol au lieu de trainer bêtement dans les bistrots ou devant la télé. Personnellement, je leur tire mon chapeau. Et quand certains me cassent les pieds (rarement), eh ben je leur dis, poliment, et pas devant les autres, comme dans la vraie vie.
- Gestion associative
Il est vrai, le vol à voile reste associatif pour une bonne partie. Impossible donc de se pointer à l’improviste : « Hé, salut les tarlouzes, il y a pas un morceau de plastique qui traine que je m’envoie en l’air ? » Je vous dis tout de suite : ça ne marche pas comme ça. En revanche, pour ma petite configuration perso j’ai trouvé deux paradis :
a) Club de Chérence/95 www.aavo.org
Je vole exclusivement en semaine. Déjà, c’est moins cher, en plus il y a très peu de monde, tu peux même choisir la couleur de ton planeur, si si. Du coup, le luxe est total ! Point météo vers 10.30 H, appel au terrain vers 11 H pour réserver mon planeur, 13 H un coup de moto, 14.30 H en l’air pour le reste de la journée. Imagine : tu prends dix demie-journées dans l’année (= une semaine de congé/RTT) et t’auras volé 30-50 heures ! Le soir je reste évidemment pour tout bien ranger, c’est la seule contrainte. Pas beau, ça ?
b) Base de Serres / 05 www.quo-vadis.aero
C’est une des rares (la seule ?) bases uniquement commerciales en France. On te propose un stage d’initiation spécifique pour les pilotes de parapente, à peine plus cher qu’un stage d’init en pp. Le mono est extra, et vous y croiserez le Dieu du vol à vol, Klaus Ohlmann, détenteur d’une 40aine de records du monde dont 3000 km de distance, et vous volerez avec lui en biplace pendant une journée !
Une fois breveté (même avant, si on te connaît !), tu peux y louer ton zinc, s’il est dispo, comme chez Hertz. C’est pas donné, mais putain, qu’est-ce que c’est fastoche ! Je passe toujours d’excellentes vacances en famille là-bas, j’arrive à conjuguer vol/meuf/mômes, rien que pour ça, ça vaut le coup.
Je suis sûr qu’il existe d’autres plans de ce type, d’ailleurs je suis preneur de toute info. En tout cas, sachez que rien n’est gratuit dans le planeur non plus. En parapente, il fallait se taper les pente-écoles, eh ben, en vol à voile ça s’appelle un tour de piste. Mais croyez-moi, ça vaut le coup de s’accrocher un peu, parce que une fois que tu es à 3 500, un jour ou il y a un petit Nord de 25 kt, et tu glisse de boulet de canon en boulet de canon ( +4 m/s ? nooon, je continue, il doit y avoir largement mieux devant) …
Après chacun son truc, et rien ne remplacera le plaisir d’une petite glisse sans prétention en parapente, un soir de vent laminaire bien axé sur une petite butte qu’on frôlera au gré de ses envies…
C’était assez exhaustif, là, Kriko ?