Phénomène météo pas banal

J’aurai besoin d’une explication météo:
samedi dernier à Accous, j’ai fait un vol de courte durée en fin d’aprèm vers 17h en espérant que la brise se calme car ça posait en marche arrière.
Après ce petit vol d’une demi-heure, on remonte au déco avec un pote pour se faire un dernier plouf avant de repartir.
Plus un chat en l’air, on décolle tous les deux vers 19h. Après un petit soaring en sortie de déco, on vole vers l’attéro et là: boum! ça monte de partout, c’est violent, c’est turbulent, le vent est super puissant, on vole en marche arrière et on est à 400m sol! :affraid:
Je fais les grandes oreilles, ça continue de monter, j’accélère, ça continue de monter et c’est une vraie essoreuse! ça tabasse, ma voile bouge dans tous les sens, je me fais reculer jusqu’au dessus du village d’Accous et ça recule toujours.
Aux grands maux, les grands remèdes: je décide de faire des 360 engagés le plus bas possible et à chaque tour de 360 je suis décalé de 50m! j’arrive finalement à l’attéro de secours à côté du rond-point et mon pote s’est posé dans la vallée du 500 pour ceux qui connaissent.
En me posant, je vois des cums sur les hauteurs alors qu’il n’y en a pas eu un de l’après-midi et qu’il est 20h. Un front froid devait arriver en fin d’aprèm mais je ne pensais pas que ça pouvait faire autant de bordel. Est-ce que quelqu’un aurait une explication à ce phénomène? Est-ce que quelqu’un a déjà connu ça?
En tout cas l’adage “poser vivant, poser content” s’est encore une fois vérifié.

                                                           bref...........on peut dire.............belle frayeur.............. :ange:

Pour déstabiliser la masse d’air à 19 h un apport d’air frais en basse couche est surement l’explication.

A cet horaire, cela peut venir d’un front froid (ce que tu annonces est vraisemblable), l’air froid du front s’engouffre sous l’air chauffé par la journée et c’est parti pour la Tounga ! :affraid:

Cela peut aussi venir d’un effet mécanique. Cela arrive par vent du nord chez nous, la bise est bloquée toute la journée et quand les brises faiblissent elle s’installe. La lame d’air froide passe sous l’air chaud et le décolle, ça fait un peu comme une pelle à tarte, gros bordel assuré ! :lol:

Un pyrénéen connaissant le site te donnera surement des explications plus précises.

On a vécu un truc pas plus banal à la compétition de val Louron dont la manche de samedi n’a pas pu être lancé. Les modèles mathématiques avaient tout faux : ceux de météofrance, GFS, Météoblue. Une grosse entrée d’ouest à tout défoncé jusque au moins au Luchonais, alors qu’initialement le potentiel de vol était du même niveau que les jours précédents c’est à dire Tip Top. Les organisateurs n’avaient pas d’explications au phénomène tant il avait d’ampleur et s’en désolaient. On les comprend et on ne leur en veut pas.
Comme j’aime bien la thermodynamique et la méca flux j’ai rapidement couché ces hypothèses sur le site des Pitroux, que je peux essayer de te détailler en MP et c’est une histoire de densité d’air, de différence de température et d’hygrométrie. Le concours des spécialistes est somme toute le bienvenu.
“Mon avis . Je pense à une grosse entrée d’ouest donc fraiche et humide en basse couche (advection) qui s’est glissée sous la couche d’air très chaud le long des Pyrénées et entrant dans les vallées. D’habitude ces masses d’air avant coureuses de la dépression Atlantique n’atteignent pas le Luchonais et laisse une journée de vol supplémentaire par rapport au Béarn. Cette entrée d’ouest était annoncée mais pas de telle ampleur, il est possible que les fortes chaleurs sur le piémont avec le couvercle (invesrion) classique des périodes chaudes ait crée un couloir pour cette masse d’air tout le long des Pyrénées occidentales accélrérant et amplifiant le phénomène.
Un briefing le samedi soir de l’organisation appuyé par les prévi de météofrance s’avère tout aussi faux , en annonçant pour le lendemain une journée volable avec une mer de nuages à 800m préservant les fonds de vallée. Résultat il pleut pendant la nuit et nuages à tous les étages au réveil. Zéro pointé des modèles mathématiques.”

Je suis allé me défrustrer aujourd’hui sur la traine d’ouest au Pyla. Assez grandiose !

faut lire “pas moins banal”

ça semble correspondre à ceux que tu dis car ça a volé toute l’aprèm, même si c’était fort, alors qu’en plaine un pote m’a dit qu’il y avait un vent à écorner les boeufs avec des branches cassées sur les arbres et il ne pensait vraiment pas que ça pouvait voler en montagne.

bien qu’ayant un peu volé a accous, je n’ai jamais eu a subir ce genre de mésaventure, mais je sait que sans être particulièrement fréquent il est bien connu des membres du club et des écoles de la vallée.
de ce que j’en sait et de manière sommaire, a compléter auprès des locaux, accous forme comme une grosse cuvette avec 2 entrée une au nord vers oloron et l’autre au sud vers le somport qui toutes les 2 forment un angle assez aigu avec la vallée.
selon les conditions météo elle forment des “verrous” déconnectant la vallée du vent météo et des grandes brises, permettant de voler dans de l’air calme alors qu’autour les conditions ont tendances a devenir turbulentes, mais il suffit que ce verrou saute, et d’un seul coup une brise forte rentre sur accous chassant la masse d’air chaud qui s’y était accumulé pouvant même emporter des parapentistes de l’autre coté d’arapoup.
pour une explication plus détaillée et connaitre les signes avant coureurs le mieux est de se renseigner auprès des pilotes locaux ou des écoles “air attitude” et “ascendance” ainsi qu’au club “accous d’aile” et connaissant un peu les pilotes locaux dit toi que si ça semble volable et qu’il n’y a personne en l’air, c’est surement qu’il vaut mieux se renseigner avant de monter.

Pour le coup d’Arapoup c’est vrai, je pensais vraiment finir dans un arbre sur la crête et y passait la nuit. :?
Juste avant qu’on décolle il y avait encore une voile en l’air allant vers l’atterro donc on s’est dit que ça pouvait encore le faire. Le coup d’ouest était attendu dans l’aprèm et il ne s’était rien passé, on en avait parlé au déco mais personne avait prévenu des conséquences que ça pouvait avoir. On était apparemment au mauvais moment au mauvais endroit. :vrac:

un moniteur d’école sur accous m’a dit une fois que si un jour tu est pris dans ce genre d’accélération il faut par tous les moyens possibles se poser rapidement et qu’un arbre est moins dangereux que de passer la crête.
autre conseil donné par les pro du coin quand tu t’aperçois que la brise commence a rentrer, soit tu dégage sur l’attéro du 500 soit tu va vers l’officiel, par contre attend d’avoir dépassé l’attéro officiel avant de faire les oreilles ou les 360 car contrairement a ce que l’on voit en plaine tu a souvent plus de vent en fond de vallée qu’en altitude “encore une histoire de verrous”, perdre trop tôt de la hauteur peut faire que tu te retrouve a descendre a la verticale d’accous et ne plus te permettre de choisir un posé sécure.
il m’est arrivé une fois en partant de mi hauteur d’arapoup bras haut accéléré de réussir tout juste a arriver au niveau du premier tiers de l’attéro puis de finir l’approche contré par une brise de plus en plus forte avec la descente et poser quasiment a la verticale.
donc a accous surtout en fin d’après midi n’attend pas d’être trop bas pour rallier l’attéro.

Pour revenir à la météo de val Louron samedi:
on en a discuté le soir avec des pilotes qui avaient crossé dans le coin toute la semaine, ce qui se dégage:
toute la semaine les brises étaient fortes et montaient très haut, il se peut très bien que l’entrée de vent au déco vers 14h soit simplement la brise de St Lary qui montait jusque là.
En général le coin est très à l’abri des flux d’ouest, protégé par le massif de l’Arbizon et du Néouvielle, il est possible que le flux d’ouest passant par dessus ait créé une dépression dynamique activant les brises (le phénomène est connu par flux de sud en Lavedan).
en arrivant le matin au déco le flux venant de St Lary me faisait penser à du SO mais la manche du plat d’Adet ne montrait pas cette tendance, peut-être une partie du flux d’ouest passant sur le versant aragonnais et dévié par la chaîne vers le NE?
Surprenant en tout cas…

Disons que je sais déjà tout ça. Je vais voler assez souvent à Accous.
Le coup de vent qui nous faisait reculer est arrivé quasiment en sortie de déco et très haut en altitude, ce n’était plus de la brise mais sans doute du météo renforcé par un venturi. Météo qui a du rentrer d’un seul coup en faisant sauter ce fameux “verrou”. Pas de bol!