En février 2007, j’étais sur la terrasse du château de Quéribus, sur l’ancienne frontière entre le Languedoc et la Catalogne, et deux avions de chasse sont passés à même pas 10m au-dessus de nous, on ne les avait pas entendus en approche.
Ce fut terrifiant, un stress pas possible.
Je ne vois pas l’intérêt technique pour les pilotes de passer si vite si près du relief.
Un peu plus tard, le même jour, j’étais au château de Peyrepertuse, de l’autre côté de la vallée de Cucugnan, et on voyait des parapentes en l’air…
Un peu d’Histoire.
[i]En 1943,un aviateur anglais, nommé Appold, avait tenté le pari d’aller bombarder l’usine chimique de Crotone (dans le pied de la botte) qui fabriquait des explosifs militaires. Personne ne l’avait vu venir et il réussit, tout seul, à démolir l’usine, il rentra à sa base en Libye sans avoir été inquiété.
Cela donna des idées aux Alliés…
Le 1er août 1943, il y eut 174 bombardiers B24 qui, partis de Benghazi en Libye, volèrent en rase-mottes pour échapper aux radars allemands et aller bombarder les installations pétrolières de Ploesti, au nord de Bucarest. Ils étaient 5 vagues, chacune avec ses objectifs.
Les radars allemands n’avaient rien vu venir tant que les avions survolaient la mer, mais les pêcheurs et les bateaux allemands au large des côtes grecques n’étaient ni sourds ni idiots, et ils avaient la radio. Les riverains avaient des oreilles et le téléphone fonctionnait, bref quand les bombardiers arrivèrent sur la zone ils furent accueillis par la chasse allemande et une Flak prête à leur tirer dessus et parfaitement au point question entraînement.
Pour en savoir plus, l’opération s’appelait “Tidal wave” (raz de marée).
Pendant la dernière guerre, beaucoup d’opérations aériennes furent menées au ras du sol, c’était la façon de faire (entre autres) des Stukas allemands. Ces avions étaient lents et très vulnérables, on pouvait les descendre avec un simple fusil-mitrailleur. La Luftwaffe en perdit énormément pendant le Blitz, perdant en même temps pas mal de pilotes, et l’avion fut retiré du front ouest… puis réutilisé plus tard en Russie comme chasseur de chars.[/i]
Les avions actuels n’ont plus grand chose à voir avec ceux de la dernière guerre, les descendre n’est pas simple et le combat aérien n’est plus une affaire de virtuoses de la voltige opérant à vue.
Dans les années 60/70, voler à basse altitude coûta très cher à l’armée de l’air allemande, qui perdit plus de 100 avions F104. Le F104 n’était pas un fer à repasser mais ses appareillages étaient peu fiables et les avions tombaient tout seuls ou s’écrasaient sur des collines… dans le même temps, aucun Mirage III (son concurrent) ne fut descendu ni bien évidemment ne s’écrasa au sol. Les pilotes de Tsahal firent des merveilles avec cet avion fabuleux.
Je ne vois vraiment pas l’intérêt stratégique de faire voler des avions à basse altitude dans des zones fréquentées par des parapentes. Les pilotes disent qu’ils nous voient… surtout si les voiles ne sont ni blanches ni bleues, mais quand on vole à 200m/s les événements arrivent très vite et je doute beaucoup de ce que disent les pilotes.
