PTU

Quel haut niveau ?

Quand on vole sous un ciel bâché et que l’on n’arrive pas à tenir sur les crêtes de saint hilaire, essayer de se refaire à 50 mètres sol dans un coin hostile relève plus de la perte de jugement que de l’engagement.

Tu prônais l’auto responsabilisation des pilotes, je vois là une preuve du manque de réflexion de certains pilotes en situation de confrontation directe. En baby-foot ce n’est pas très grave, en parapente cela pose vraiment problème.

Et pourtant, ça a marché pour la grande majorité des pilotes. Et la manche faisait 80 bornes environ, de mémoire.

C’était une de ces journées bâchées mais super instables, où ça monte en vallée mais pas au relief. Une manche atypique, un vol atypique, super sympa pour une compet… surtout pour toi qui aimes la stratégie, la finesse, les options plutôt que suivre la flèche en écrasant le barreau!

Les rires à la fin, c’est quand meme un peu des rires de salles gosses genre “oops, on a déconné” (moi c’est surtout ça qui me fait marrer)

Je ne voyais les conditions qu’a travers cette courte vidéo. Je veux bien croire que le thermique donnais en vallée mais le miracle de la récup à moins de 100 mètres sol reste un miracle. Jouer à cela sur une zone quasi imposable me parait risqué.

Sinon il est clair que j’aime les manches atypiques où l’intuition du pilote prend le pas sur sa capacité à écraser le barreau ! :wink:

La Coupe du Monde c’est le haut-niveau du parapente, n’est-ce pas?

Je prône l’auto-responsabilisation des pilotes car c’est ce qui marche le mieux. On a vu ce qui s’est passé en 2011, 2012 et 2013, eux au moins ils n’ont pas imposé, ou supporter des solutions annoncées dangereuses et reconnues dangereuses comme l’ont fait certains ici et ailleurs! Le cul sur une chaise, et même avec du temps, certains ont été nettement moins intelligents que ces pilotes.

Au risque de te défriser, je pose systématiquement en PTU à Montlamb, surtout quand il y a une bonne brise et je n’y ai jamais fais un seul hors terrain… Au pire ma PTU devient une PTS avec un virage supplémentaire, quand je prends une bulle importante au dessus des maïs/soja (selon l’année).

Après PTU ou pas, pour moi c’est plus question d’anticipation ou pas du posé, de présence de monde et donc de nécessité de trajectoires claires et organisées et de configuration du terrain.

Pour ce qui est de vacher en PTU, ben au contraire, je trouve aussi (sauf vache à l’arrache de dernière minute par ce qu’on a essayé d’accrocher le moindre pet d’écureuil ou la moindre bulle de décomposition d’humus) que ça permet de bien tester la masse d’air et de prendre le temps de gérer sa finesse pour poser bien là où on veut et pas dans le bosquet 10m plus loin ou la clôture du bout de l’enclos.

Bref comme le dit notre cher habitant de la vallée des hobbits, ce qui compte c’est d’être dedans, mais je trouve que la PTU est bien souvent un bon moyen d’y arriver.

Présence de monde et du coup danger d’entrelacer les S ou les 8 en fond de terrain à plusieurs, c’est absolument clair.

Alors moi, perso, je trouve tout de même que la PTU n’est pas le plus pratique pour ajuster son posé et sentir la masse d’air. La vent-arrière a une finesse-sol très allongée, sur laquelle il est difficile de se baser pour estimer la finesse de la finale. Pour réussir un U parfaitement académique, c’est le moment et le lieu de l’entrée en vent-arrière qui est crucial, et celui-ci se place bien 30 secondes en amont du posé, c’est pas franchement trivial à estimer correctement.

En S ou 8 en fond de terrain, on bénéficie de multiples passes travers au vent avec de courtes phases face au vent, et le choix du moment de l’entrée en finale peut être retardé, justement au dernier moment, celui de l’entrée en finale.

(Oui, je sais qu’en PTU on peut ajuster la longueur des étapes, voir caler un S ou 8 à la fin, mais du coup, ça n’est plus une PTU “pure” comme dans les bouquins)

Le secret d’une PTU facile, c’est de commencer BAS. On a toujours tendance à commencer trop haut.
Une autre possibilité est la PTL: perte d’altitude sur le côté du terrain, et tu commences directement en étape de base.

Rarement en désaccord avec toi, mais le secret d’une PTU réussie est de la commencer HAUT ! Si tu commences bas, impossible d’ajuster, et tout se fait dans la précipitation. Rien de pire qu’une PTU trop courte, alors qu’une PTU trop longue, tu doubles l’étape de base et tu es bon. En commençant haut, ça te fait bosser le placement, tes plans à 45, tu obtiens une vraie étape de base et une vraie finale, et pas un dernier demi-tour à l’arrache suivi dans la seconde qui suit par un arrondi improbable sans prise de vitesse.

Évidemment que l’idéal est de partir à la bonne hauteur et de faire une PTU comme dans les livres. Mais si tu veux pouvoir réagir à des imprévus (aérologiques par exemple), faut partir haut !

faire une PTU bas… comme sur cette video ?

https://www.facebook.com/leonard.siclon/videos/10154787329011739/

voir à la fin a 1min39

Je crois que je comprends ce que veux dire laurentgedm, parce que je commence très souvent beaucoup trop haut (la peur de faire trop court sans doute) et au final c’est le bordel.
Donc en fait, la recette pour moi c’est plus tôt:

  • commencer à la préparer et mentaliser HAUT (comme ça je suis relax);
  • me forcer à n’entrer effectivement dedans seulement quand je me trouve BAS (mais ça fait encore suffisamment HAUT).
    On est mieux un peu trop haut que un peu trop bas. Mais si on est beaucoup trop haut, c’est quand même une sacrée pagaille, surtout avec les voiles qui planent super bien.

Oui, quand je dis “bas” je ne veux pas dire “trop bas”…
Mais suffisamment bas pour na pas avoir à faire un S. On peut raccourcir une branche vent arrière.

Commencer haut, c’est beau, c’est mieux, mais c’est plus difficile de ne pas être trop long. Enfin, pour moi. On n’est peut-être pas tous câblés pareil au niveau des repères visuels.
Mais si un pilote doit systématiquement “doubler l’étape de base” (i.e. faire des S), il gagne sans doute à essayer de rentrer plus bas.

La PTU, ça se travaille! (on n’en ferait pas une épreuve des JO, d’ailleurs? :stuck_out_tongue: )

Salut

J’avais écrit un article pour PP+ il y a qqes temps :
http://www.leschoucas.com/theorie/Pilotage/PTU-Parapente-plus.pdf

C’est ma manière d’appréhender la PTU. Il y en a certainement d’autres.
Mais si ça peut aider quelqu’un.

A+
L

Ou là… à 3:10 . Avec le Bonus Point Semi-contrepente.
(C’est la honte mais c’était il y a 5 ans…)

http://vimeo.com/55094496

Le hic d’une PTL c’est que d’une, tu ne fais pas ta perte d’altitude au vent du terrain et qu’en cas de brise forte la dérive dans la perte d’altitude voire dans l’étape de base risque déjà de trop nous écarter de l’entrée de terrain et que cela se finisse court voire trop court. De deux, en cas d’arrivée simultanée à plusieurs, seule une vraie PTU permet de s’etager correctement sans stress au vent du terrain et faire le train pour poser.

Le plus souvent il est tout aussi voire plus facile de rallonger une branche vent arrière et pas qu’en dépassant l’entrée du terrain et en se mettant sous le vent de celui-ci mais juste en s’écartant de la parallèle du terrain pour aller chercher la fenêtre d’entrée de l’étape de base.

Mais tu as tout à fait raison ; La PTU, ça se travaille !

:trinq:

Article intéressant.
J’aurais ajouté, sur le schéma comme dans le texte, la possibilité d’anticiper l’étape de base si on est trop court.
C’est qd même un gros avantage de la PTU : trop long = des S ou des 8, trop court = étape de base anticipée

Merci pour l’article! Quelques éléments de plus pour (m’)aider à formaliser ce truc que je travaillais un peu sans méthode depuis trop longtemps.

Ma modeste contribution sur la PTU en tant que “jeune” volant. Outre tous les avantages mentionnés précédemment, la PTU a la grande qualité d’imposer et d’identifier une véritable dernière phase de vol (approche/atterrissage) clairement dissociée du reste du vol. Au vu des risques (validés statistiquement) liés à l’atterrissage, prendre 2-3 minutes pour : analyser la zone d’attéro pendant la perte d’altitude, évaluer les conditions (vent, obstacle, trafic, etc…), s’étager correctement avec les autres et engager calmement ses branches du U pour viser le plus précisément la cible, me semblent une garantie supplémentaire pour une expérience de vol sûre et gratifiante.

Chaque fois que je n’ai pas fait de PTU (le plus souvent pour de mauvaises raisons), je me suis retrouvé à 50m sol à faire des S en me posant trop de questions pour le peu de secondes qu’il me restait avant de toucher le sol. Pas d’incident à raconter mais je me suis dit systématiquement que si j’avais opté pour une PTU, ma fin de vol aurait été plus sereine…

karma+

Hé oui, la PTU c’est de l’anticipation. Même en “cross” (diantre !) on anticipe.
Maintenant que le terrain soit grand, petit ou mal pavé (ex. Cluses, parking à Gourdon, etc) il est bon de le faire pour savoir ou on va mettre les pieds.