(@) Papyon,
A défaut de pouvoir te parler de PTV pour seulement des ailes EN-A, B, B+ (comme je n’aime pas cette formulation) dans la mesure ou les 2 voiles que j’ai volé le plus souvent ces 7 dernières sont des EN-C, je me permets quand même de répondre à ton interrogation. Cela te donnera déjà un avis et qui sait incitera peut-être d’autres à parler de leur PTV, positionnement dans la fourchette de PTV de leur voile et enfin ressentis.
Artik 2 29m² 105/130 généralement chargé à ~114 kg, voile principale de mi-2009 à mi-2015 et en secondaire depuis, ~450 h.
Sigma 9 27 m² 90/115 généralement chargé à ~110 kg, voile principale depuis mi-2015, ~80 h.
En synthèse pour ces deux voiles, je pense pouvoir affirmer que dans des conditions trés douces (faibles) je suis meilleur avec l’Artik et que dans des conditions très fortes (violentes) je suis plus serein avec la Sigma et enfin qu’entre ces deux extrêmes en termes de conditions aérologiques, je les trouve sympa et efficace toutes les deux.
Au niveau ressentis (pour celles que je suppose lié aux positionnements différents dans leurs fourchettes respectives de PTV) ;
La Sigma est la voile la plus homogène (efficace pour moi, serait juste aussi) que j’ai eu l’occasion jusqu’à présent de voler. Elle me donne une grande impression de “solidité” (aucune fermeture remarquable jusqu’ici) et de précision avec des commandes un peu ferme à mon gout (acceptable dans la plage normale d’utilisation) Oreilles stables qui ne flappent pas, 3.6 avec une plus forte centrifugation et sorties aussi plus aérienne qu’avec l’A2
L’Artik est la voile qui sans doute m’a fait le plus progresser, très facile dans des conditions douces et pourtant précises avec des commandes légères. En comparaison elle clignote bien plus mais sans violence (à une fermeture près) Oreilles très désagréable (instables et qui flappent fort) 3.6 plutôt plus cool pour les mêmes Vz (max = -18, facile jusqu’à -16) autant en termes de centrifugation que gestion des sorties (pour préciser ; l’A2 m’a fait ressentir à l’occasion de la neutralité spirale au-delà de -14, la S9 déjà plus tôt ~-12)
Les deux permettent une utilisation assez facile des basses vitesses (même si probablement l’A2 peut voler un chouia moins vite que la S9.
Accéléré, je concédè un avantage (léger) à la S9 mais il m’a fallu quelques dizaines d’heures de vol pour m’en trouver convaincu. Nota ; j’utilise rarement le 2èm barreau et je trouve toujours encore qu’elles dégradent sérieusement toutes deux au-delà du 1er barreau (la seule des ailes que j’ai essayé qui m’a convaincu à ce régime est la M6 chargée à 114 pour 120 max)
Sinon comme autres voiles je pourrais te parler de mon DHV 1-2 (~EN-B) ITV Polaris V2 28 m² 90/110 chargé à 110 voire 115 pour les derniers vols avec, 1éré voile achetée et utilisée en principale entre 2001 et mi-2009 et en secondaire jusqu’en 2015 ~300 h en tout. J’étais plutôt mauvais avec en petites conditions et elle pouvait se montrer violente en conditions fortes (surement que je manquais de présence à ses commandes à l’époque) du coup elle m’a “apprise” les émotions liées. Ce fût sur les conseils de mon dealeur préféré (qui me connaissait déjà bien) que je m’étais décidé pour l’A2 en taille 29, je ne l’ai jamais regretté.
J’ai gouté à pas mal d’autres ailes solo de bas de fourchettes (1ère moitié, Alpha 5 par ex.) à presque 10 kg en dépassement de fourchette (Alpha 4) ou de la mini voile telle la Dudek Zakospeed en 16 m² chargé à ~110 kg mais dans des proportions trop faibles en temps de vol pour émettre des jugements pertinents.
A la limite, l’expérience biplace apporte beaucoup d’enseignement à ce propos. Le notre est un Magnum 41 m² 130/230 que j’ai eu l’occasion de voler entre 160 et 240 kg. Forcément l’effort aux commandes change (quoique pas tant que ça) l’efficacité/complexité en petits thermiques est très différent, la différence de vitesse d’évolution devient sensible. Mais si on choisi les conditions de déco/vol en fonction du PTV, cela n’est pas fondamentalement plus compliqué en haut comme en bas de fourchette de PTV.
Personnellement il me semble que ; pour les ailes particulièrement des catégories EN-A et B le positionnement dans la fourchette de PTV dans la mesure bien sûr ou l’on est dedans n’est pas vraiment déterminant. En bas de fourchette on aura une aile plus douce et un peu plus facile en petites conditions, en haut une aile plus vive et un peu plus “rassurante” en conditions aérologiques plus marquée (sauf si elle se décide quand même de fermer) et entre les deux extrêmes cela varie de façon généralement si progressive que cela ne se ressent pas pour ~5 kg)
Pour les ailes plus pointues telles B+ et C et… cela devient certainement de plus en plus sensible mais sans doute aussi parce que les pilotes sont plus éduqués aux “ressentis”. Bref que le positionnement plutôt en haut de fourchette est pour moi plus lié à ma progression et évolution personnelle vers des conditions plus fortes (sans excès) pour mes vols que de changements de catégorie d’aile. J’aurais même tendance à penser que si on monte en gammes une solution pour adoucir la chose serait de se positionner plus bas en fourchette pour des vols (au départ du moins) dans des conditions moins fumantes. En tous les cas, j’ai l’impression que cela ma réussi de V2 à A2 pour arriver à S9.
Enfin, à la lecture actuelle des “conseils” des concepteurs même, dans leurs présentations de leurs produits, il me semble lire de plus en plus souvent que le milieu de fourchette est le “juste” milieu. Et que le tout haut de fourchette devient plus une option pour les Alpins volant au plus chaud de la journée (qui ne sont pas vraiment le public-cible à priori pour des EN-A, B) Que pour tous les autres, l’essentiel est surtout d’être dans la fourchette de PTV. Comme dit, en restant principalement dans les ailes de classes A et B.
Bonne soirée,