C’est marrant, j’ai vécu un peu la même chose à mes débuts. Je n’avais entendu parler de la fermeture que dans le bouquin de théorie que l’on m’avait offert et au 7ème vol, à peine installé dans ma sellette en sortant du déco, voilà que toute la moitié droite de mon aile vient me faire une bise :vrac: J’ai donc appliqué les principes lus, c’est-à-dire mettre tout mon poids dans la sellette du côté ouvert (le gauche en l’occurrence) et ma voile s’est rouverte aussi vite qu’elle s’est fermée. Le reste du vol s’est bien déroulé et je n’y ai plus repensé. Je ne me rappelle plus bien, mais c’est probable qu’on en ait un tout petit peu discuté avec mon prof à l’atterro et il m’aura dit que j’ai bien réagi et que ça arrive quand il y a des thermiques à proximité. On n’en a pas parlé plus que ça, il faut aussi dire que j’ai fait mes premiers vols en Colombie et j’ai beaucoup plus appris par la pratique que par la théorie… je lui en suis néanmoins reconnaissant, car j’ai beaucoup appris en peu de temps, et ce, dans des conditions de sécurité fort acceptables (même a posteriori pour le Suisse que je suis =) ).
Tu peux t’entraîner aux fermetures lors de tes vols. Prends la suspente A extérieure pour commencer, tire la en-bas, puis contre sellette et un tout petit peu de frein si nécessaire, stabilise le vol et le cap (vole droit avec la fermeture) et relâche le tout. Ensuite tu recommences en prenant 2 suspentes (toujours les extérieures) et si tout va bien, tu peux le refaire avec toutes les suspentes de l’élévateur. Change ensuite de côté et tu connaîtras le comportement de ta voile sur des fermetures de tailles différentes de chaque côté. Plus important, tu seras en mesure d’y remédier efficacement et sans danger.
Le sur-pilotage (ce qu’il ne faut pas faire, donc) c’est tirer comme un bourrin sur le frein du côté ouvert avant même de contrer à la sellette. Tu risques de décrocher le dernier bout de tissu qui te fait encore voler et là, ça devient :affraid: Il ne faut pas avoir peur de mettre du frein (parce que si tu fermes et que tu es en train de lécher une falaise, il va vite falloir contrôler son cap avant tout) mais il ne faut pas en mettre trop (sinon décro).
Un exercice que j’ai également fait pendant l’école, c’est d’aller chercher le point juste avant le décro, afin de voir une fois la longueur de freins dont je dispose avant de risquer le décro. Il faut y aller tout doucement, on réduit la vitesse petit à petit, les commandes deviennent de plus en plus dures, on ne sent presque plus de vent dans le visage, puis centimètre après centimètre de frein, on arrive au moment où la voile indique qu’elle va arrêter de voler (flappotement, ramollissement des commandes). Là, on remonte les bras (pas d’un coup sec, ni jusque tout en haut, sinon ça va être la grosse abattée), on laisse revoler la voile en tolérant un peu d’abattée.
Le cas où il ne faut rien faire du tout, c’est celui de la fermeture frontale. En effet, il faut juste attendre qu’elle revole et ne pas jouer avec les freins pendant le vrac. Mettre du frein pendant la frontale peut empêcher la voile de revenir dans le domaine de vol (rester en parachutale, par exemple). En revanche, quand elle vole à nouveau, elle voudra reprendre de la vitesse en affichant une bonne abattée, il faudra tout de même contrer celle-ci pour ne pas refaire une frontale. J’en ai pris une sur la figure, mais une belle! Je n’ai touché à rien, la voile a revolé après 2-3 secondes, j’ai freiné l’abattée et c’était fini.
Piloter activement sa voile, c’est mettre ce qu’il faut de frein pour qu’elle reste toujours au-dessus de ta tête. C’est pour gérer les turbulences. Et comme on est un peu maso dans le milieu du parapente, on va les rechercher, les turbulences… mais seulement celles qui montent (les thermiques), les autres (sous le vent) on les évite comme la peste. Donc en gros quand tu rentres dans un mur d’air et que ta voile part en arrière, tu lèves les bras pour que ta voile reprenne de la vitesse, et quand elle tombe dans un trou, tu freines un peu pour qu’elle reste en-dessus de ta tête et ne te gâche pas le paysage =) Sur-piloter, c’est faire la même chose, mais comme un bourrin! Les freins, c’est pas ON/OFF. Il faut de la sensibilité, être à l’écoute de ta voile, ça vient avec la pratique (et moi-même j’ai encore ééééééééééééééééénormément à apprendre)
En Suisse, on fait ce genre de choses à l’école. Plus tu t’y mets tôt et plus vite tu dissiperas tes craintes. Je ne te dis pas de faire tout ça lors de ton prochain vol, mais je pense que tu n’as pas besoin d’attendre un SIV pour t’entraîner aux fermetures. Pareil pour la recherche du point de parachutale (avant le décro), je ne parle pas de décro maintenu (comme ça se fait en SIV) mais d’aller gentiment rechercher la limite du domaine de vol sans le quitter. Perso, j’ai fait les oreilles après 15 vols, entraîné les fermetures après 30 et la recherche de parachutale après 50. Mais c’est un ordre de grandeur, ça dépend de ta progression et de ton feeling sous la voile. Il y a bien d’autres choses qui sont importantes, voire même bien plus importantes comme gérer parfaitement son déco et son atterro (ce que tu dis très justement). Je te recommande aussi de faire ces exercices accompagné à la radio lorsque tu les tenteras pour la première fois, soit par un moniteur ou au minimum par un pilote expérimenté.
Bonne continuation dans l’apprentissage du vol libre, pleins de doux atterrissages et qu’Eole soit avec toi