que se produit-il quand l'on prend une rafale en vol???

salut,

je suis débutant et j’aurais voulu comprendre quelques trucs…

quand je suis en vol , et que je me prend une rafale de vent de face, l’incidence augmente ou diminue?je monte ou je descent???

merci

Pierre

pour visualiser l’effet d’une rafale de face voila comment je fait:
je m’imagine à pied , statique au bord d’une pente avec un vent faible que je ressens sous le menton.
ensuite arrive une forte rafale …
je me prends la rafale dans les yeux, et je suis déséquilibré vers l’arrière.

je me prends la rafale dans les yeux :-> l’incidence diminue (risque de fermeture).
et je suis déséquilibré vers l’arrière :-> le parapente (lui, il a un bon équilibre) va chercher à contrer cette diminution d’ascendance en cabrant , donc je monte.

ça marche pour la rafale arrière , je te laisse fermer les yeux et visualiser ce qu’il va se passer.

:coucou:

brandi a donné son truc … moi le mien … ben tout simplement j’ai appris que l’incidence c’est l’angle entre l’aile et les filets d’air … sachant que l’aile descend toujours dans l’air.
si tu te prend une rafale de face,

  • l’aile se retrouve en survitesse … donc elle a plus de vitesse horizontale tout en concervant momentanément sa vitesse verticale donc l’incidence diminue.
  • c’est la vitesse (horiozontale) qui fait la portance … survitesse => l’aile va monter

enfin tout ça est très théorique (c’est à dire valable pour une conversation sur un forum ou pour un test fédéral). Dans la vraie vie, soit la rafale est vraiment importante et tu jamais dû voler, soit la rafale est raisonnable et avec l’amortissement de ton aile, il ne va rien se passer :mrgreen:

Ah les régimes transitoires !

A vitesse constante tu as: somme des forces = 0. Avec RFA = portance + trainée (en produit scalaire)

http://www.parapente.alpes74.org/lcdv/forces.png

En transitoire, tu as une force supplémentaire créée par la rafale, donc la somme des forces n’est plus égale à 0. La RFA (portance + trainée + rafale) est dirigée vers l’arrière. La voile “s’arrête” et par inertie, le pilote continue. La voile cabre.

http://www.parapente.alpes74.org/lcdv/rafale.png

Avec le rappel pendulaire (et puis une rafale, c’est bref, sinon c’est du vent fort), tout le système retrouve (normalement !?) son équilibre jusqu’au prochain changement de masse d’air.

J’espère ne pas trop avoir dit de c…eries :dodo:

Le “problème” est mal défini.
C’est le pilote, ou la voile, qui prend la rafale? Ou les deux?

Bah les deux mon capitaine !

Je ne vois pas ma voile se prendre une rafale et pas moi ! A part éventuellement gonflage derrière un muret de 3 m de haut … mais là on ne parle plus de vol hein.

Mais bon , qui est sensible à la rafale ? Le pilote de 80 Kg et son m² de prise au vent ou la voile de 25 m² et ses 20 Kg (masse d’air intérieure comprise) ?

C’est bien le système entier qui prend la rafale, mais chaque partie n’a pas la même sensibilité.

Bah, quand on parle de “rafale”, on ne parle pas d’écoulements laminaires homogènes et stables.

Si on admet qu’il puisse y avoir une forte variation temporelle de vitesse de vent (“rafale”), on peut admettre également qu’il puisse y avoir une forte variation spatiale, et que donc la vitesse du vent à la hauteur du pilote devienne assez différente de celle de la voile 10m plus haut.

Tout ça pour dire que ces problèmes théoriques, c’est du bon onanisme cérébral d’hiver ! :mrgreen:

Mouais c’est sûr qu’on prend des raccourcis pour rendre les situations digérables par notre cerveau. C’est bien pour ça que j’ai mis:

[quote]tout le système retrouve (normalement !?) son équilibre
[/quote]
Ben oui, je m’en suis déjà pris du tissu sur la tronche. Avec toutes ces explications aseptisées et simplifiées, on a toujours l’impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

… et sans aucune action du pilote, bien entendu. D’ailleurs un pilote est-ce que ça pilote ? Bah déjà il apporte son poids, sans quoi la voile serait un peu surtoilée non ? Et puis il participe activement au rappel pendulaire. Ensuite un pilote, des fois il ferait mieux de ne rien faire (quand je vois certains) … Pas toi HUb, (ni moi d’ailleurs, ni tous ceux de ce forum) évidemment !

Bon allez, je vais au dodo plutôt que de continuer mon délire

Pour suspente, avec ton schéma on pourrait penser que l’incidence augmente puisque la voile cabre.

En mécanique de vol, au moment de la phase transitoire de la rafale de face la voile n’a pas encore bougée. La rafale s’additionne au vent relatif qui se trouve donc accéléré et arrive plus horizontalement ==> l’incidence diminue. ==> risque de fermeture.

Réponse à aerolive :

suspente prenait l’exemple d’une rafale horizontale venant de face. Mais on peut effectivement imaginer une rafale venant de n’importe où.

Avec une forte rafale venant du haut, on prend sa voile sur la tête ? :wink:

ca dépend de la trajectoire de la rafale.

Un thermique par exemple peut -être vu comme une rafale verticale et la voile cabre en entrée de thermique. par contre, une rafale venant à l’horizontale diminuera l’incidence avec le risque de fermeture associé.

Ben moi je il dit: Faut commencer à s’inquièter quand le pilote se prend des rafales de vent traviole sans que la voile ne bouge encore. Parce-que là ça commence à devenir malsain en général (comme l’aut’ jour où ils donnaient faible ouest et que ça s’est avéré foehn :bang:).

J’approuve.
Cette question de rafale me rappelle les quelques questions des QCM d’examens FFVL qui s’y rapportent. J’étais à la formation monitorat l’été dernier, et ces questions sont tombées. Ca a été une véritable hécatombe. Même au niveau monitorat, ces questions sont délicates, et la compréhension du phénomène transitoire n’est pas évidente pour tout le monde. Le mot important est “transitoire”, car en effet qques secondes après la rafale, l’effet pendulaire provoque en second lieu un cabrage de l’aile dû au ralentissement relatif de l’aile par rapport au pilote.
Il y a donc plusieurs phénomènes transitoires consécutifs et au final, si la voile n’est pas partie en sketche, l’ensemble se rééquilibre.
Il a fallu force schémas et débats houleux pour que ce que vient d’exposer PP Samoëns s’impose au final (diminution de l’incidence comme premier phénomène transitoire).

C’est là où le paradigme du “pilotage actif” trouve ses limites.
Au lieu de maintenir les fameux “400g” de pression dans les freins, faire quelques prières à Dieu, Allah , Krishna ou autre peut aider davantage …

J’ai un peu de mal à comprendre qu’il y ait systématiquement diminution d’incidence quelle que soit la direction d’ou provient la rafale. Vous pourriez essayer de réexpliquer le phénomène, PS et Marcus?

EDIT: j’avais pas vu ton EDIT PS.

Non, je crois que tu mélanges plusieurs choses : tout dépend d’où provient la rafale bien sur !
Ce qui a été décrit concerne une rafale de face. Je ne reviens pas sur les schémas et explications de Suspente et PP Samoëns qui me semblent très clairs.
Dans le cas d’une rafale arrière, c’est exactement l’inverse. Transitoirement, c.a.d avant que la voile ait eu le temps de réagir, la vitesse air horizontale diminue, donc l’incicence augmente. Dans un cas extrême, on peut décrocher.
Dans un 2ème temps, la voile va faire une abattée pour regagner sa vitesse et une incidence normale.
C’est un peu le même phénomène lorsqu’on subit un gradient de vent en approche d’atterrissage.
Il est alors impératif de ne pas contrarier la reprise de vitesse de la voile, donc de tolérer une abattée raisonnable, afin de ne pas risquer un décrochage.

Je me rappelle un cas précis d’une violente rafale arrière : en Espagne (El Yelmo) en plein été. Encore à 100-200m sol, je me prépare à descendre tranquilos pour poser face au vent quand soudain tout est devenu tout mou, et avant que j’aie le temps de comprendre ce qui se passait c’est comme si une main de géant avait pris ma voile et l’avait projeté violemment devant moi, presque à faire un 1/2 tumbling et risquer de tomber dans la voile (une bien sage Valluna de Nervures pourtant).
Après coup, je suppose que le gradient (ou la rafale) a provoqué un décrochage et que ma voile a shooté dans un 2ème temps avec une abattée dépassant les 90°. Il est possible qu’instinctivement, cherchant à maintenir la pression dans les freins, j’aie facilité l’entrée en décrochage sans m’en rendre compte.
Une fois l’équilibre rétabli, je me suis aperçu que j’étais maintenant vent de cul, et je vis les peupliers courbés pour me le confirmer. Le vent en basse couche était exactement à 180° par rapport au vent 200m plus haut. J’ai donc fait 1/2 tour pour poser exactement à l’opposé de mon plan initial, et laisser redescendre le palpitant qui en avait pris un coup.

Je suis débutante donc je vais surement dire une grosse connerie…mais bon, c’'est aussi comme ça qu’on apprend… avec l’effet rafale de face, donc l’incidence augemente, le pilote va donc subir une ressource, suivie d’une abbatée, non ? cela veut il donc dire qu’il faudra se préparer à temporiser son aile et ensuite reprendre son petit vol tranquille ?
J’ai été ravie de toutes les explications, mais bon concretement, il faut agir en vol.

Raté :wink: , au moment de la rafale de face l’incidence diminue. Je me doutais que le beau dessin de suspente risquait d’entrainer des erreurs. Le phénomène de cabrage décrit par suspente est un effet secondaire.

Effectivement ça vaut le coup de lire, puisque “naturellement” je zappais la phase de diminution de l’incidence avant celle d’augmentation.
Merci pour le déclic.
karma+ a Marcus, Suspente et P. Samoëns

@ Parapente Samoens

Allez, je vais de ce pas le modifier puisqu’il est source de confusion.

Dans un premier temps, le plan de l’aile reste identique à l’arrivée soudaine de la rafale (trait vert au-dessus de la voile) mais c’est la trajectoire qui se rapproche du plan de l’aile (trait noir) d’où une diminution de l’angle d’incidence.
La rafale est en quelque sorte stockée sous forme d’énergie que la voile va restituer sous la forme d’une ressource dans un deuxième temps.

Ben… c’est peut-être un peu + complexe que cela.

La rafale (la composante horizontale) augmente également la portance, sans données numériques, il est difficile de prévoir comment va varier la RFA (en direction).

Mais l’expérience devrait permettre de tirer des conclusions… pour certaines ailes!

Augmentation de la portance OK, c’est ce que je sous-entends par “stockage de l’énergie” puisque cette augmentation soudaine de portance va se traduire par un cabré.
Bah je ne vois pas en quoi des données numériques apporteraient un indice sur la variation de direction de la RFA étant donné que pour ce fil nous avons toujours sous-entendu une rafale de face à l’horizontale. Situation très réductrice et hautement improbable, certes, mais qui aide à la compréhension de ce qui se passe au-dessus de la tête.