Mon petit gars, si tu veux te mettre sous une B performante avec un minuscule bagage technique, ce n’est pas une école de parapente qu’il faut consulter, mais une entreprise de pompes funèbres.
Tant qu’à faire de viser une B, pourquoi pas la Carrera ? Elle fait un tabac cette saison, mais on ne voit dessous que des pilotes très confirmés, qui font du cross depuis 20ans ou plus.
Dernièrement on a vu un Belge, sans doute très fort en bord de mer mais inexpérimenté en montagne, se faire un gros sketch et emplafonner la falaise, s’ensuivit une séance de spéléo en costume de bois.
Il ne faut pas délirer, il faut être humble. Avec 20h de vol en plaine, on est encore complètement novice pour le vol thermique en montagne et il faut une voile de type école (EN A) / sortie d’école (EN B gentille).
Je conseille une voile du genre de l’Alpha5, pas trop camion, ou de l’Anakis2 en fin de stage si tu as été très bon.
La classe EN B est une bouteille à encre, dans laquelle on trouve des avions de chasse très affûtés pour le cross et des toupies à béton lentes et très amorties, qui tronçonnent les thermiques.
Il ne faut pas confondre les résultats aux tests d’homologation en air calme et le comportement des voiles en turbulence en cas de sketch, ni imaginer que l’accessibilité d’une voile est définie par sa classe d’homologation.
Exemple : ma Diamir est en classe C, c’est une voile géniale et assez accessible - pour des pilotes expérimentés - mais je refuserais de voler sous la Carrera, pourtant homologuée en classe B mais beaucoup plus performante et exigeante en pilotage.
Les écoles fournissent les voiles aux stagiaires et les conseillent très efficacement.
Il y a 8 écoles installées dans le bassin d’Annecy et je les connais toutes.
A Talloires :
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Les Passagers du Vent. Je les côtoie souvent, j’ai fait avec eux 4 stages SIV et un stage cross.
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Les Grands Espaces. J’ai appris à voler avec eux et je les connais bien.
Ces deux écoles concurrentes se complètent, s’échangent des moniteurs, se prêtent des minibus, organisent des stages et des barbecues en commun.
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Annecy minivoiles est une école un peu à part, spécialisée dans la minivoile (Little Cloud).
A Doussard :
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Espace 3D. Une équipe s’occupe de l’initiation, une autre de faire voler les gens déjà bien dégrossis, et Philippe Paillet emmène les gens voler ailleurs, selon les conditions météo. C’est un concept axé sur le temps de vol plus que sur les exercices de pilotage systématiques. J’ai pas mal volé avec lui, notamment en aidant à la logistique et en faisant le fusible ou en ouvrant les vols.
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Flyeo. Fabien Blanco fait surtout du SIV mais aussi des stages d’initiation.
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Libre Envol. Didier Goujon est surtout orienté vers l’initiation et le perfectionnement basique.
Ces deux petites structures ont leurs avantages et leurs inconvénients.
A Montmin :
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K2 parapente. Christophe Waller ne fait que du SIV, et des biplaces en juillet-août quand le SIV est interdit.
A Marlens :
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Dezair. C’est Patrick Bérod qui fait vivre cette petite école et c’est lui qui commercialise les sellettes Woody Valley et les voiles U-Turn.
Les grandes structures proposent un plus vaste éventail de stages que les petites, c’est évident, mais je connais tous les moniteurs et ils sont tous très compétents, très conviviaux, avec à disposition des sites magnifiques.
Et ils ont tous la même philosophie : il faut être très humble quand on pratique le vol libre.
Soyez prudents !