On peut faire du paramoteur avec pratiquement toute voile, mais les voiles moteurs sont conçues spécifiquement pour l’activité paramoteur. (vs le vol libre)
Calage d’incidence différent, donc suspentages et élévateurs différents, trims et profil avec “effets reflex” ou vraiment un profil reflex bien spécifique avec couple piqueur, pas compatible pour l’instant avec un vrai nez de requin.
La certification DGAC que l’on peut critiquer a été rapidement adopté par le monde entier, pourquoi? Pour les constructeurs elle est moins chère et plus facile a gérer au niveau normalisation mais la réalité c’est qu’elle s’appuie toujours sur la normalisation parapente dont elle dépend aussi pour les innovations, la presque totalité les constructeurs (de voiles moteurs) ayant la double activité ou faisant fabriquer dans des usines qui fabriquent les 2… Effets pervers, d’autant que le système de formation est assez exclusifs (élèves captifs) la plupart des acheteurs paramoteurs ne savent pas trop ce qu’ils achètent, on a basculé dans la “certification marketing”.
Comme disent certains :“faut essayer…” je réponds qu’un paramoteur se pilote au régime de vol et que l’on se doit de bien connaitre la mécanique de vol de sa voile… pour ne pas en tutoyer trop souvent les limites. Les ailes de compétitions s’arrêtant actuellement à 5.9 d’allongement la tentation est grande de s’en rapprocher assez rapidement car finalement quand les conditions sont clémentes, elles vont biens… au moindre accident de vol c’est généralement un accident accéléré, peu de gestion possible à part se gainer et relever les mains, dans ce cas la proximité du sol, plutôt apprécié par le milieu est mortifère… J’aborde pas le côté MTO parce qu’on pourrait faire un roman (d’arrêts d’activité sur le Bon coin…) c’est un peu le système de brevet qui en est en partie responsable, t’as la carte verte t’es un pilote mon gars! (mais n’oublies de travailler les sujets importants en théorie et en pratique…)
Le moteur permet plus de vitesse, car l’aile moteur baisse en taille de 2 à 3 tailles c’est la tendance depuis l’arrivée du profil “requin” sur des ailes plutôt typée “parapente recalé”, pour un PTV parapente de 115 kg sur une base de EN B par exemple on passe de 28m2 a 24/22 voire en 20… Même si la prise en charge des derniers modèles est vantée par mes collègues on est pas dans des critères de vol thermique… que la grande majorité ne pratique pas. Mais il existe une minorité qui pratique le parapente motorisé principalement pour des raisons géographiques sinon je ne vois pas mais tous les goûts sont dans la nature.
L’augmentation des puissances moteurs qui se généralisent vers 22/25 cv, facilite dans une certaine mesure le décollage et donc la durée d’apprentissage, produit aussi des effets accidentogènes, la dérive habituelle du schéma “pas assez d’expérience/trop de puissance moteur” avec des effets assez similaires à la moto…
En résumé, on peut faire du parapente avec un moteur en se donnant des contraintes supplémentaires mais en s’affranchissant du site de décollage, l’on peut aussi faire de la balade tranquille en paramoteur avec un parapente de vol libre… cependant dans les 2 cas la sécurité, la qualité de vol et les performances peuvent s’en ressentir.
le parapente rêve surement d’autonomie de décollage, de transition idéale comme de distance et de resistance à la fermeture, le paramoteur d’une voile qu’il pourrait oublier, qui gonfle toute seule reste insensible à l’aérologie qui va vite et qui porte… et d’un paramoteur le plus léger possible.