Cette discussion me rappelle malgré les différences mes propres débuts ; aout 1994 ou peut-être 95, Allevard-les-Bains, la digue du lac comme pente-école, mon frangin qui s’était mis au parapente dans les années précédentes, sa voile une Flight-Design A4 (avec laquelle il aura volé jusqu’en 2008), lui en apprenti-moniteur et moi en apprenti tout court.
La voile étalé sur le plat en haut de la digue, moi dans la sellette les pieds dans la pente et le frérot qui m’explique “tout” ; position des bras, démarrage/gonflage, temporisation puis accélération et normalement… décollage.
Je lui dis ; Ok, mais… euh, de combien je “risque” de décoller ?
Il me reponds ; Beeen… si tu fais “tous bien”, tu peux planer sur une trentaine de mètres et à 4 ou 5 mètres de hauteur voire un chouia plus.
Ah oui… quand même.; me dis-je silencieusement.
Les bras en W, les jambes un peu tremblantes, j’attends la “bonne” bouffe de face comme il me l’avait conseillé. Je sens la caresse de la brise s’intensifier sur mes joues. J’entends mon frère me crier ; C’est bon, vas y. Je m’exécute, j’entends encore ; Tip top, elle est parfaite, cours… cours… Cours… COurs… COUrs… COURs… COURS… COURS… MAIS COURS DONC ! ! !
En fait, ce n’est pas que je ne courrais, j’ai même parcouru avec la voile audessus de la tête tout le plat disponible en bas de la digue. Non le hic fût que chaque fois que je sentais la voile me tirer vers le haut, je me disais ; 4… voire 5 mètres de haut, il y a moyen de se faire (très) mal si ça foire… Et du coup, imperceptiblement (pour moi du moins) ma course se ralentissait…
Je vous dis pas les commentaires de ma femmes, mes enfants, mon frangin bien sûr et même de ma mère qui était avec nous en vacances… Mon enthousiasme était retombé. Il est encore plus retombé lorsque le lendemain, on a vu le petit frère se manger un arbre dans sa course d’envol au déco du Collet d’Allevard et puis dans sa deuxième tentative… décoller mais en perdant une de ses grolles dans les sapins sous le déco (jamais retrouvé) Après peut-être 50 m de vol.
Bref, je m’étais dis ; Faut être débile pour vouloir voler ainsi…
Finalement en septembre 2000, je me suis senti assez “débile” pour m’y remettre. Un (mauvais) stage “init” avec l’UCPA au Lachens puis deux W.E. “perf” réussis avec le C.E.M. dans les Vosges, l’achat de mon matos (persuadé d’être autonome) un arbrissage au 1er vol avec pour me remettre les idées en place. Un retour en école et…
Quel bohneur de voler !
Bonne journée à tous.